Roan s'était levé aux aurores, dans le but de partir en mer. Après avoir détaché la corde qui liait La promesse du K à la terre, Roan gouta l'air frais et sec de l'océan. Son relent de sel râpeux lui caressa la gorge et il s'enivra de l'haleine de la mer, sa plus grande amie.
Les vagues n'étaient pas trop agressives ce jour-là; le ciel dégagé et l'absence de nuage semblaient annonciateurs d'une bonne journée. Roan s'émerveillait de la vue interminable que les vagues calmes et plates lui offraient, de cet horizon si lointain qui se dessinait, aussi bleu que le mélange harmonieux entre les cieux et les abysses. Les cris des mouettes et des oiseaux marins résonnaient dans ses oreilles tels les appels d'un rêve qui se réalisait. Chaque jour un peu plus.
Le vent se faufilait dans les mèches châtaignes du garçon, frôlait ses cils délicatement, s'imprégnait contre la peau de Roan, qui semblait endormi. Plongé dans le rêve d'un enfant. Celui de sentir l'eau quelques centimètres sous lui, d'être dirigé par un vent aux humeurs changeantes, de subir les menaces du néant bleu ou de profiter de son calme.
Et pendant quelques heures, pendant que le soleil s'élevait dans le ciel azur, cherchant à atteindre son zénith, Roan s'était vu dériver joyeusement. Comme chaque fois, il avait fait une seule personne avec la Promesse du K, les oiseaux qui sculptaient le ciel, les remous lents de l'eau, le frétillement des poissons dans l'océan, et la mélodie apaisante du vent. Et comme chaque fois, Roan s'éveillait de sa transe et se rendait compte d'un élément perturbateur.
Cette fois-ci, ce fut un grondement sourd provenant de ses entrailles. Son estomac cherchait à picorer. Et avant de devoir manger le cuir comestible de ses chaussures (ce que Roan avait déjà eu l'occasion de faire!), l'adolescent décida de revenir vers le port, à contre-coeur.
Suivant son instinct infaillible, Roan se vit acoster une demie-heure après. Il serra la corde fortement, comme à son habitude, et laissa son odorat faire le reste et guider habilement ses jambes.
La rue dans laquelle il se rendit était infestée de monde. Le brouhaha des conversations griffait les tympans de Roan, habitués au doux fredonnement des vagues scindées en deux par La Promesse du K.
Une poissonière qui, contrairement aux autres, ne criait pas trop, l'intéressa. Il s'approcha et lui acheta quelques coquillages qu'il pouvait manger crus et fit volte-face. Sa nouvelle destination était la jetée.
La Jetée, vide. Les pêcheurs étaient partis manger dans leurs habitations alors que leurs femmes vendaient les poissons sur la place.
Et comme il cherchait la solitude, Roan était content de se retrouver sur la jetée sans personne. Il s'assit, jeta le sac dans lequel étaient rangés de l'argent, quelques babioles; les pieds battant le vide et songea, pour une fois, à autre chose que l'océan. L'envie lui avait pris d'entamer une chanson bien connue de sa région, souvenir vague composé seulement de la musique et non des paroles. Et Roan se surprit à avoir réellement oublié les mots apparaissants dans la chanson, qu'il entendait si souvent avant ses onze ans.
Blue était partie chasser depuis le matin, l'appétit la dérangeant.Roan savait qu'elle rentrerait dans l'après midi ou le soir avant le dîner, car ils allaient surement se promener avant de trouver un endroit où piailler.
En entendant Roan chanter, plutôt faux apparemment, s'entendant en écho.
Roan fit la moue et rit.
-Est-ce que je chante faux?
Il s'était demandé cela pour lui seul. Avant de faire la grimace à nouveau et changer de registre. Il rêvassa à nouveau de sa meilleure amie la grande eau et lui déclara sa flamme par une chanson fluide et salée, triste à souhait, qu'il murmurait en écoutant les clapotis du bassin.
Ce fut à cet instant, qui pour lui de toute beauté, que des pas se firent entendre. Roan se tut, et se tourna soudainement. C'était une jeune fille qui marchait dans sa direction, brune, à la silhouette mince...
[J'ai craqué sur la fin.. u_u' Good Luck ! ]
Les vagues n'étaient pas trop agressives ce jour-là; le ciel dégagé et l'absence de nuage semblaient annonciateurs d'une bonne journée. Roan s'émerveillait de la vue interminable que les vagues calmes et plates lui offraient, de cet horizon si lointain qui se dessinait, aussi bleu que le mélange harmonieux entre les cieux et les abysses. Les cris des mouettes et des oiseaux marins résonnaient dans ses oreilles tels les appels d'un rêve qui se réalisait. Chaque jour un peu plus.
Le vent se faufilait dans les mèches châtaignes du garçon, frôlait ses cils délicatement, s'imprégnait contre la peau de Roan, qui semblait endormi. Plongé dans le rêve d'un enfant. Celui de sentir l'eau quelques centimètres sous lui, d'être dirigé par un vent aux humeurs changeantes, de subir les menaces du néant bleu ou de profiter de son calme.
Et pendant quelques heures, pendant que le soleil s'élevait dans le ciel azur, cherchant à atteindre son zénith, Roan s'était vu dériver joyeusement. Comme chaque fois, il avait fait une seule personne avec la Promesse du K, les oiseaux qui sculptaient le ciel, les remous lents de l'eau, le frétillement des poissons dans l'océan, et la mélodie apaisante du vent. Et comme chaque fois, Roan s'éveillait de sa transe et se rendait compte d'un élément perturbateur.
Cette fois-ci, ce fut un grondement sourd provenant de ses entrailles. Son estomac cherchait à picorer. Et avant de devoir manger le cuir comestible de ses chaussures (ce que Roan avait déjà eu l'occasion de faire!), l'adolescent décida de revenir vers le port, à contre-coeur.
Suivant son instinct infaillible, Roan se vit acoster une demie-heure après. Il serra la corde fortement, comme à son habitude, et laissa son odorat faire le reste et guider habilement ses jambes.
La rue dans laquelle il se rendit était infestée de monde. Le brouhaha des conversations griffait les tympans de Roan, habitués au doux fredonnement des vagues scindées en deux par La Promesse du K.
Une poissonière qui, contrairement aux autres, ne criait pas trop, l'intéressa. Il s'approcha et lui acheta quelques coquillages qu'il pouvait manger crus et fit volte-face. Sa nouvelle destination était la jetée.
La Jetée, vide. Les pêcheurs étaient partis manger dans leurs habitations alors que leurs femmes vendaient les poissons sur la place.
Et comme il cherchait la solitude, Roan était content de se retrouver sur la jetée sans personne. Il s'assit, jeta le sac dans lequel étaient rangés de l'argent, quelques babioles; les pieds battant le vide et songea, pour une fois, à autre chose que l'océan. L'envie lui avait pris d'entamer une chanson bien connue de sa région, souvenir vague composé seulement de la musique et non des paroles. Et Roan se surprit à avoir réellement oublié les mots apparaissants dans la chanson, qu'il entendait si souvent avant ses onze ans.
Blue était partie chasser depuis le matin, l'appétit la dérangeant.Roan savait qu'elle rentrerait dans l'après midi ou le soir avant le dîner, car ils allaient surement se promener avant de trouver un endroit où piailler.
En entendant Roan chanter, plutôt faux apparemment, s'entendant en écho.
Roan fit la moue et rit.
-Est-ce que je chante faux?
Il s'était demandé cela pour lui seul. Avant de faire la grimace à nouveau et changer de registre. Il rêvassa à nouveau de sa meilleure amie la grande eau et lui déclara sa flamme par une chanson fluide et salée, triste à souhait, qu'il murmurait en écoutant les clapotis du bassin.
Ce fut à cet instant, qui pour lui de toute beauté, que des pas se firent entendre. Roan se tut, et se tourna soudainement. C'était une jeune fille qui marchait dans sa direction, brune, à la silhouette mince...
[J'ai craqué sur la fin.. u_u' Good Luck ! ]
Dernière édition par Roan Omeda le Dim 19 Juil 2009 - 20:02, édité 2 fois