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    Rencontre... Retrouvailles ? [PV Windy-chérie x3]

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    Vasco Fair
    Rockeur ambulant

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    Nature : Vitani, renarde rousse.
    Niveau : A la vie, à la mort.

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    Message  Vasco Fair Jeu 31 Déc 2009 - 13:06

      Mélancolie. Doux sentiment d’amertume lié aux meilleurs souvenirs qui soient. Regrets d’avoir tué dans l’œuf la possibilité d’avoir de nouveaux excellents moments avec les personnes qui ont crée les meilleurs passages de votre vie. Aussi étrange que cela puisse paraître, quand on sait à quel point il s’acharne à n’avoir pas le moindre regret et qu’il semble souvent étranger à toute forme de peine, cet état d’esprit arrivait également à Vasco. Il lui tombait dessus, sans prévenir, à cause d’une odeur, ou d’une image qui lui en rappelait une autre. Et il faisait généralement comme si de rien n’était, ou alors, il s’enfermait pour broyer du noir dans son coin. Un exemple type semblait destiné à s’étaler sur cette journée… Oh, doux hasard… Doux hasard dont les vents mèneraient Vasco à faire une bien étrange rencontre, si je puis dire.

      Cela faisait quelques jours, pas même une semaine, que Vasco était devenu subitement blond. Les gens qu’il connaissait un peu et voyait à peu près régulièrement commençait à s’y faire. Lui également se mettait à cesser de regretter son ancienne couleur. On entendait de plus en plus parler de lui, d’Anonyme, en ville, et cela le ravissait. On pouvait dire que tout allait pour le mieux, le mieux depuis maintenant plus de sept ans. C’est peut-être ce bien être qui influa sur les pensées du rockeur et le fit songer de nouveau au " bon vieux temps ". Comme ça, au réveil, qui fut, étrangement, plus tôt que d’ordinaire : onze heures, un record quand on sait qu’il ne se réveillait d’ordinaire pas avant quatorze heures au moins. Il faut dire que mademoiselle l’inspiration était partie en voyage sans le prévenir la veille et que, du coup, il se retrouvait comme un idiot face à sa guitare à rejouer des airs connus ou en tout cas déjà composés plutôt que d’en créer de nouveau comme était son plan. Alors il s’endormit vers minuit, ce qui était un grand progrès en soit. Mais nous ne sommes pas là pour disserter autour du rythme de vie infernal que tenait Vasco, aussi feront-nous l’impasse là-dessus. Donc, reprenons. A onze heures, le réveil. Et la nostalgie qui lui tombait dessus, sans prévenir, juste parce qu’il avait eu l’idée géniale de mettre un peu d’ordre dans ses affaires. Cela exigeait qu’il vide son sac entièrement, et, comme ses placards étaient dans un désordre sans nom, il en allait de même pour eux. Et c’est là qu’il le trouva. C’était un objet comme un autre, aux yeux des autres. Mais pour Vasco, il en était autrement.

      Un chapeau. Oui, un chapeau, charmant mais bête chapeau, fut source de sa petite déprime, si nous pouvons utiliser ce terme. Une déprime teinte de mélancolie. Ce chapeau avait une réelle valeur sentimentale, en fait : c’était sa mère qui lui avait offert, un mois, peut-être plus, avant son départ précipité. Détail, parmi toutes les affaires, les livres, sa guitare, son piano, qu’il avait emporté en partant de chez lui. Mais s’il était habitué à la présence des livres et de ses instruments de musique, il avait presque oublié l’existence du chapeau. Comment, son rangement ? Et bien, a partir du moment où il trouva ledit chapeau, il laissa tout là où il l’avait déplacé. Et, bêtement, après l’avoir essayé – il lui allait encore, mais il lui semblait qu’il était un rien trop grand quand il l’avait enfilé pour la première fois -, il contempla l’objet, pendant facilement un quart d’heure. D’ailleurs, sans Vitani, il aurait certainement passé sa journée à se perdre dans le " bon vieux temps ", comme on dit. Ce qu’elle fit ? Elle le disputa presque et l’obligea à sortir jouer quelque chose, sur la place publique, par exemple. Un truc motivant, de préférence. Comme elle le lui indiqua justement, cela ne servait à rien de se morfondre et, de plus, ils n’avaient presque plus d’argent, excepté les économies qu’elle gardait jalousement " au cas où ". Donc, il était logique d’aller au lieu ou il avait le plus de chances d’attirer l’attention. C’est ainsi qu’à environ quatorze heures et après avoir enfilé un jeans, un pull noir délicatement moulant et son habituelle veste en cuir puis après avoir posé son chapeau sur la tête, il débarquait avec sa guitare sur le dos sur la place publique. La question se posait désormais : qu’allait-il interpréter ? Il n’avait pas envie d’un truc gai, contrairement aux souhaits de sa compagne d’infortune. Puis enfin il se décida, au bout de bien cinq minutes planté face à la fontaine, comme s’il n’avait rien de mieux à faire de sa journée que de contempler l’eau qui coulait et d’écouter son son délicat, qu’il percevait légèrement malgré la foule.

      Sail Away (the Rasmus).Triste à souhait, pas vrai ? Il trouvait que cela dépeignait bien son humeur actuelle. Son cœur était écrasé par le poids des souvenirs, les bons comme les moins bons. Alors, après s’être présenté et avoir savouré le faire que certains semblaient reconnaître son nom d’artiste qui était, il faut dire, assez marquant, il s’attaqua à l’interprétation de cette chanson, son chapeau aux pattes d’une Vitani allongée et exaspérée par son humain : elle avait espéré qu’il chante pour se remonter le moral, mais non, il n’écoutait jamais ses conseils, de toute façon. Elle n’avait plus qu’à espérer que son interprétation lui serve d’exutoire. Si Vasco avait déjà songé à la mort ? A vrai dire, plus depuis bien, bien longtemps. Depuis qu’il avait crut mourir, cette fameuse nuit où il avait perdu son œil avant de s’enfuir de la demeure familiale comme un voleur. Après être parti à la dérive et avoir évité de penser en utilisant toutes ses forces pour ne devenir plus que le fantôme de lui-même, inconscient de ce qu’il faisait plus de la moitié du temps, après avoir rencontré une entité capable de réfléchir à sa place et selon ses propres sentiments, il avait retenu une chose : certes, la mort pouvait venir n’importe quand. Et c’est justement pour cela qu’il tentait de vivre de façon à n’avoir jamais aucun regret. Vivre au jour le jour, avec le seul objectif de vivre de la musique : il l’avait d’ailleurs atteint, même s’il avait manqué de peu l’expulsion de l’Auberge par plusieurs fois. Des jours ou sa bonne étoile avait décidé de le laisser se débrouiller un peu seul, certainement. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, comme il le constaterait, sa bonne étoile avait décidé de le gâter… Sur le plan financier, au moins. Car la rencontre qui allait avoir lieu, nul ne pouvait dire s’il s’agissait pour notre phénomène d’une chance ou d’une catastrophe. Et donc, il se contentait de vivre, vivre à fond en tentant de s’attacher le moins possible à des choses où à des gens, vivre même s’il fallait mourir l’instant d’après …

      A la fin de son interprétation, Vitani se leva et s’étira alors qu’il jetait un coup d’œil à son chapeau. C’était visiblement un jour de chance. Il était satisfait et commença à dire à son familier qu’ils étaient tranquille pour un moment, avec ça, et que c’était peut-être le signe d’une célébrité à venir, car rarement les gens avaient étés si généreux avec lui auparavant. Sauf qu’il remarqua bien vite qu’elle ne l’écoutait pas. D’un air faussement énervé, il hurla dans l’esprit de sa renarde qui semblait pétrifiée.


      + Attention, une bulle rose géante arrive droit sur nous pour nous dévorer !
      ¤ Arrête tes bêtises et regarde plutôt cette… Chose… Je ne savais pas qu’il était possible d’être aussi laid…

      Comme il écoutait toujours les avis avisés de sa renarde, le jeune artiste suivit la direction du regard de son familier… Et quelle horreur il vit. Il n’avait jamais vut chose pareille. Oubliant du même coup son chapeau, il était presque bouche bée devant un tel… Monstre. Car je vous le demande, comment décrire cette chose reptilienne autrement que par le terme de monstre ? Il n’avait qu’un seul souhait, qu’elle reste le plus loin possible de lui. Souhait qui était d’ailleurs partagé par sa moitié, pour une fois qu’ils étaient d’accord. Et puis, LA pensée intelligente arriva, au bout de bien deux minutes de contemplation ahurie. Cette chose avait quand même l’air animal. Alors, à moins qu’il s’agisse d’une illusion… Ce truc était un familier ?! Vasco se mit immédiatement à plaindre le pauvre humain qui y était rattaché. En plus, il voyait bien l’ironie qui dicterait que la pauvre personne qui devait accompagner cette chose à l’apparence plutôt écœurante soir une personne splendide… Une magnifique jeune fille… Et, comme il s’égarait sur un chemin qui ne plaisait pas à la renarde, celle-ci lui mordilla le mollet pour le faire revenir sur terre ou, ici, sur Gamaëlia. Il se retourna donc vers son chapeau… Pardon, vers le vide. Plus de chapeau, plus d’argent non plus. Oh oh. Il fut tellement catastrophé qu’il en hurla, s’attirant des regards curieux.

      " Mon chapeau !"

      La réaction de Vitani, sursautant et arrachant son regard du monstre pour le diriger vers l’emplacement où se trouvait auparavant ledit chapeau, ne se fit pas attendre. Elle était tellement surprise qu’elle en oublia de parler dans l’esprit de son humain et que sa voix fut donc audible pour tous, aussi fortement que l’artiste.

      - Imbécile ! On t’as volé ton argent et tu ne pense qu’au chapeau ?!

      " Tu sais très bien que ce chapeau vaut mille fois l’argent qu’il y avait dedans ! "

      Certes, elle le savait. C’est justement pour cela qu’elle ne fit aucun autre commentaire, l’air renfrogné, alors que son humain scrutait la foule de son œil valide, visiblement paniqué. Ce qu’il en apprenait. Ne jamais, jamais se laisser distraire alors qu’il avait de l’argent à son côté droit, côté où, rappelons-le, il ne voyait pas.
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    Rencontre... Retrouvailles ? [PV Windy-chérie x3] Empty Re: Rencontre... Retrouvailles ? [PV Windy-chérie x3]

    Message  Invité Jeu 31 Déc 2009 - 16:44

      Il y avait une vérité, une chose irréfutable en ce bas monde gamaëlien : Wind D’Ascalon aimait le grand air. Rester confiné dans un réduit sinistre (un appartement, quoi !), très peu pour elle. Mais, m’est d’avis que sa passion pour l’extérieur, les grandes allées de Sannom, n’était pas la raison essentielle pour laquelle la jeune irlandaise couchait dans la rue. Ca, ça venait principalement de son manque cruel d’argent. Et dire qu’elle avait choisi de se présenter chez les chasseurs de primes, la guilde qui lui permettrait de gagner le plus rapidement possible une certaine somme pour louer, au moins une semaine, une chambre à l’auberge.
      Hier, Green avait émis l’idée que son humaine était vraiment stupide et n’avait aucun bon sens : si elle avait tellement envie de gagner du fric, cette femme vénale, pourquoi ne se servirait-elle pas directement dans la poche des gens ? Chose à laquelle Wind avait réfléchi toute la nuit, assise sur un banc.
      Le lendemain matin, n’ayant absolument pas profité d’un sommeil qui aurait pu lui être un minimum réparateur, la jeune femme était bien décidée à toucher une bonne dizaine de ryz, et presto ! Ben quoi, il y a des gens bien naïfs ! C’est pourquoi, elle se promenait au hasard des rues de Sannom, son énorme sac contenant ses quelques affaires qu’elle trimballait partout sur le dos (ces autres affaires, ses vêtements par exemple, elle les avait planqués dans un renfoncement de mur camouflé par une planche, ingénieux, non ?), les mains dans les poches de son jean troué, cherchant un pigeon à racketter, ou, plus classe, un mec friqué qui pourrait l’entretenir quelques temps… en tout bien tout honneur, bien entendu : elle ne tenait pas du tout à vendre son corps, pas du tout. Mais si un charmant jeune homme lui proposait son aide, elle ne la refuserait certainement pas !
      Elle n’allait pas voler par plaisir. Non. Elle était peut-être incroyablement chiante, détestable pour certains, se faisant passer pour une jouvencelle sans cervelle, mais elle n’était pas une voleuse…enfin…jusqu’à aujourd’hui.
      Mais également, elle ne tenait pas à priver sans retour un pauvre gamaëlien, qui allait subir sa stupide envie de dormir dans un vrai lit, d’une poignée de ryz qui aurait pu servir à l’achat d’un sac de bonbons ou même d’une glace parfum poire-fraise. Pour cela, elle comptait bien utiliser ce qu’on lui avait appris alors qu’elle était sur les bancs d’école. Certes, elle n’avait été à la fameuse académie de Sannom, certes, elle ressemblait en tous points à une quiche lorraine, certes, mais il faut savoir que Wind D’Ascalon était tout de même particulièrement douée en magie des illusions et maîtrisait à un niveau relativement correct un certains nombre d’autres sorts. Recréer une dizaine de ces petites pièces argentées avec une consistance durable quelques minutes ne lui poserait pas trop de problèmes et lui permettrait de s’en tirer à plutôt bon compte. Bien sûr, il faudrait qu’elle réitère son opération sur plusieurs personnes, mais elle irait vomir sa mauvaise conscience après et plus loin.

      Soudain, quelques notes de guitare parvinrent à ses oreilles, venant de la rue principales du centre-ville. Wind tourna vivement la tête, et courut jusqu’au lieu où un musicien se produisait très certainement, faisant voler derrière elle ses lourdes couettes. Elle arriva sur le dernier couplet de la chanson, devant la fontaine magnifique de la place publique, au rythme des applaudissements frénétiques d’une foule nombreuse et compacte. Il devait être excellent pour attirer autant de monde. Et donc gagner pas mal pour un musicien de rue. Peut-être, qui sait ? La jeune femme se fraya un chemin parmi les spectateurs, louchant parfois sur leurs bourses, distribuant des coups de coudes et des sourires angéliques d’excuses aux plus charmants des hommes. Elle arriva enfin en vu du guitariste qu’elle imaginait déjà brun, les cheveux longs bouclés ou bien la tête recouverte de dreadlocks, la peau halée, un style miteux. Mais le jeune musicien n’avait rien de tout cela.

      Je vous propose de faire une petite pause sur cette réflexion windienne. La nouvelle gamaëlienne accordait énormément d’importance aux apparences, vous l’aurez bien remarqué. Néanmoins, ce serait-on douté un instant de la guilde à laquelle elle appartenait désormais ? Certainement pas. Les chasseurs de primes ! Rien que ça ! Comme si elle ressemblait à ces hommes et à ces femmes résolument sombres et sûrement imbus d’eux-mêmes. Oui, Wind avait une vision très catégorique des choses et des gens notamment. Bref, en continuant à penser ainsi, elle allait s’attirer des ennuis, c’était sûr. Elle avait déjà aperçu quelques uns de ses… collègues et avec une moue, songea que jamais elle ne ressemblerait à ceux-ci.

      Pour en revenir au jeune musicien, il n’était absolument pas brun mais avait les cheveux d’un blond éclatant, les sourcils néanmoins résolument foncés ce qui montrait bien que le jeune homme avait décoloré ses cheveux, et des vêtements d’une grande classe –selon Wind. Une guitare gisait sur ses genoux, un instrument qui attira franchement le regard de la jeune femme. L’avait-elle déjà vu quelque part ? Mais où ? Elle connaissait tellement de gens qui étaient musicien, à commencer par son frère jumeau, Loki. Il y avait également quelques potes d’université et puis… Vasco. D’accord, c’était quand même un petit peu pour lui qu’elle était venue à Sannom mais pas que. Fuir les terriens, les fuir pour toujours. Certes, elle allait forcément en croiser, mais ici, il y avait la magie, ici, elle était forte.
      Les larmes lui montèrent aux yeux au (mauvais) souvenir de son presque-viol et elle dut prendre immanquablement sur elle-même pour cesser cet afflux d’eau salée dans ses petits yeux marécageux. Penser à autre chose, vite. Wind tenta de raccrocher son regard à l’instrument de musique. Elle ne pensait plus à son ami d’enfance, mais très vite, ses yeux glissèrent de la guitare à un objet bien plus intéressant tout proche.

      Aux pieds du musicien trônait un magnifique chapeau où gisait un bon nombre de ryz. Les yeux de l’irlandaise brillèrent un peu plus et elle sortit un petit bout de langue envieux sur le bord de ses lèvres. A ses pieds, Green, qui était parvenu également à suivre son humaine jusqu’au devant de la scène, soupira.

      ~ Qu’est-ce que t’attends, vole-le !
      - Mais ils regardent… ! Et puis tu as vu ce renard ! Il est effrayant !

      Nouveau soupir de la part du dragon. Comment pouvait-elle décemment trouver ce familier terrorisant ? Avec une bestiole telle que Green à ses côtés, on pouvait difficilement imaginer une humaine peureuse ou tout du moins effrayée par une créature comme un renard tout mignon.

      ~ J’y vais à ta place alors !

      Avant que Wind n’ait pu esquisser le moindre geste, Green était parti vers le couple homme/familier et changea d’avis au dernier moment. Si un sourire malsain pouvait apparaître sur la bouche putride d’un dragon de Komodo, eh bien Green en aurait très certainement eut un, et un grand, s’il-vous-plaît ! De son pas le plus pesant et le plus pathétique possible, il passa juste devant les deux autres et s’arrêta quelques mètres plus loin pour baver abondement sur le sol de la place. Les badauds autour de lui s’écartèrent en gémissant d’horreur. Le musicien et son familier semblaient suivre avec un profond dégoût la scène et ne regardaient absolument plus l’argent demeurant dans le chapeau.

      ~ Vas-y abrutie, la voie est libre !

      L’abrutie en question était restée comme figée dans une position vraiment très glamour : une jambe encore levée dans le but de se jeter sur Green, un bras tendu désespérément en avant et la bouche ouverte. Très glamour tout ça, vraiment.
      Pour le coup, Wind ne mit pas plus de quelques secondes à se remettre les idées en place et à s’élancer comme une demeurée vers les précieux Ryz de ce pauvre guitariste. Et puis là, il se passa un truc. Quatre trucs pour être précis. Quasiment simultanés qui plus est.

      Tout d’abord, la jeune femme attrapa le précieux chapeau au vol et entama une retraite stratégique en débutant une formule d’illusion –art qu’elle maîtrisait parfaitement- pour récréer ce qu’elle venait de chaparder.
      Première erreur.
      Ses pas s’arrêtèrent tout seul juste après qu’elle ait touché le couvre-chef. Cette texture, cette couleur, elle les connaissait. D’où ? Elle ne le savait pas mais elle était certaine d’avoir déjà eu ce chapeau entre ses fines mains.
      Tout juste après cela, la voix du jeune homme résonna dans sa tête, comme un écho sinistre. Sa voix. Plus mûre, certes, plus… adulte, mais c’était sa voix.
      Le doute la gagna.
      Ensuite, quelqu’un, dans son dos, glissa à son voisin :


      « Il est particulièrement doué ce jeune Anonyme ! »

      Anonyme ? Vasco ? Non, Vasco était brun, définitivement brun, n’est-ce pas ? En même temps… Elle était elle-même particulièrement laide dans son enfance et avait bien change depuis. Les gens changent, non ?
      Le coup de grâce fut cependant la vue de sa guitare. A nouveau. Elle l’avait si souvent vue ! Comment ne l’avait-elle pas reconnue plus tôt ?

      ~ Mais qu’est-ce que tu fous !
      - V…Va…
      ~ Quoi, va ? Vache ?
      - Nan, c’est Vasco…

      C’était lui, elle n’avait plus de doute. Et elle restait là, plantée devant eux. Comment allait-elle lui expliquer qu’elle avait volé son argent ?
      Dans un élan de lucidité, Wind fit mine d’être essoufflée et de revenir d’une longue course. Avec un grand sourire angélique, elle tendit son précieux bien à son vieil ami.
      Pour la petite information, ce chapeau, Vasco s’en était vanté encore et encore auprès de Loki et elle-même. La jeune fille de l’époque l’avait trouvé particulièrement adorable avec, un brin trop grand et résolument rebelle.


      « Un homme venait de s’enfuir avec, je vous le ramène ! »

      Tout en écoutant les remerciements de son ami, son familier revint sur ses pas, passablement énervé. Après un regard dédaigneux à la renarde qui le fixait, il se roula en boule aux pieds de son humaine. Elle était vraiment insupportable…

      De son côté, Wind songeait. Allait-elle lui dire qui elle était ? L’avait-il deviné ? Le devinerait-il ? Un tas de questions qui allaient demeurer sans réponse puisqu’une autre vint les battre toutes à plate couture : pourquoi était-il parti de chez lui ? Les yeux soudainement rempli d’une grande tristesse, la jeune femme se remémora se matin où Vasco avait disparu, tout simplement disparu. Si elle restait inconsolable, Loki, lui, tomba malade. Certes, il avait toujours eu une santé fragile et le départ de son meilleur ami était sûrement étranger à la genèse de sa maladie. Wind le savait bien.
      Son sourire angélique se muta en un sourire crispé.
      Elle allait lui faire regretter d’être parti sans la prévenir. C’est pourquoi, sans transition aucune, elle arma sa main et envoya son poing s’écraser sur le visage de son ancien ami. Le visage écarlate, elle se mit à hurler sous l’œil médusé des passants, des deux familiers et probablement de Vasco.


      « Mais t’es vraiment con ! Pourquoi t’es parti !? T’es con, con, con !»

      Les larmes gagnèrent ses yeux à nouveau et il lui fallut bien plus qu’une autre pensée pour les déloger. D’un coup de main vague, elle les étala sur ses joues.

      Mais qu’est-ce qu’elle avait encore fait, seigneur?
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    Vasco Fair
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    Message  Vasco Fair Jeu 21 Jan 2010 - 14:28

      Panique totale. Pour un simple chapeau, en effet. Non, pas un simple chapeau. Le dernier objet que lui avait donné sa mère, excepté le bandeau dont il se serait bien passé. Donc, pour le plus important de tous les chapeaux, il fallait qu'il lève une armée, qu'il organise des battues, qu'il... Bref, qu'il fasse tout son possible pour le retrouver. Et tant pis si les Ryzs n'y étaient plus. C'était loin d'être l'essentiel. Ce couvre-chef valait tout l'or du monde, aux yeux du chanteur aux yeux d'azur. Donc, il était en train de scruter la foule pour trouver le coupable du vol de son merveilleux, prodigieux chapeau quand soudain, ses mirettes tombèrent sur une charmante demoiselle... Qui avait son chapeau entre les mains. Il bénit le ciel, mille fois, de trouver encore des gens honnêtes sur Gamaëlia. Pardon ? Oui, il ne disait ça que parce qu'il s'agissait d'une femme, splendide qui plus est. D'ailleurs, sa compagne lui fit justement la remarque qu'elle n'était peut-être pas si honnête que ça. Car la question était : comment s'était-elle procuré le chapeau ? Et comme Vasco lui répliqua qu'elle était stupide de penser qu'un tel ange puisse ne serait-ce que penser à commettre un acte aussi ignoble qu'un vol, la renarde se mit à râler, car décidément, son humain était un abruti fini, et prit la jeune femme en grippe de ce simple fait. Oui parce que, maintenant, elle n'avait plus droit à un regard, rien. Il contemplait, les yeux remplis de stupides étoiles, la merveilleuse inconnue si polie qui lui avait ramené son chapeau et son argent. Débile ? Parfaitement, quand il rencontrait une femme pour la première fois. Ne vous inquiétez pas, vous vous y habituerez, tout comme Vitani y était accoutumée. Il n'avait pas compté mais il était sûr qu'il ne manquait pas un Ryz grâce à cette brune fantastique. Il en était effectivement presque à se prosterner devant elle, et il n'avait même pas encore entendu ses explications. D'ailleurs, son souffle lui semblait un peu irrégulier, précipité, comme si elle venait de faire un cent mètres. Et l'explication vint, permettant à Vasco de traiter - à tord, avouons-le - sa renarde de mauvaise langue. Alors comme ça, elle avait couru après le voleur et lui ramenait gentiment son chapeau ? C'était trop beau, trop merveilleux. Vasco l'adulait déjà et tint à la remercier de manière correcte, après avoir récupéré son précieux chapeau. Enfin, correcte... A sa façon.

      " Ô douce fleur, je ne vous remercierais jamais assez de ce que vous venez de faire pour moi. C'est trop, bien trop, je suis vraiment honoré de récupérer mon chapeau par vos blanches mains. Vous êtes vraiment une merveilleuse demoiselle, et je suis presque content d'avoir failli perdre mon bien si précieux pour avoir du même coup la chance de vous rencontrer. Il est fantastique de pouvoir encore faire la connaissance de personnes si honnêtes et si charmantes que vous. "

      Et bla bla bla et bla bla bla. Son éloge à la jeune inconnue –ou pas- semblait être destiné à durer l’éternité toute entière. Néanmoins, il s’arrêta tout de même. Oh, ne croyez pas qu’il manquait de compliment à faire à la demoiselle : il en avait toujours en tête et sur le bout des lèvres. Seulement, quelque chose le perturba. Le voile de tristesse qui couvrit les yeux de la jeune femme fut un véritable problème pour lui. Il voulu se tourner vers Vitani pour lui demander de l’aide, s’il avait fait quelque chose de mal, mais celle-ci l’ignorait et fixait résolument le monstre qui servait de familier l’interlocutrice de son humain. Et oui, elle se demandait toujours comment il était possible d’être aussi laid. Vasco devait donc se débrouiller tout seul pour mettre cette affaire au clair. Il se mit à réfléchir, un instant. Il commençait déjà à se faire toute sortes de scénario à propos de la pauvre demoiselle quand celle-ci le ramena sur terre de façon plutôt… Brutale, il faut le dire, car il n’y a pas d’autre mots pour définir le geste qui semblait gratuit à tout ceux qui n’étaient pas dans la tête de la jeune fille.

      Le coup provoqua un léger grognement de la part de Vasco, qui porta ses mains à l’endroit où elle l’avait frappé. Celle qui grogna franchement, fixant la jeune femme d’un œil noir, fut bien entendu Vitani. Elle savait qu’elle n’avait pas le droit d’intervenir – Vasco ne lui laisserait jamais faire du mal à une demoiselle. Mais de toute façon, elle s’y désintéressa bien vite. Car une chose s’empara de ses pensées : le trouble étrange que le coup avait provoqué en son humain. Celui-ci n’eut même pas l’occasion de râler tant l’impression de déjà-vu qu’il subît lui donnait le vertige. Déjà-vu, oui, mais quand ? Il pensa à une petite amie qu’il avait quittée sans prévenir, mais non. Il n’avait pas de petite amie à l’époque où il avait quitté sa maison, et, à son souvenir, il n’était jamais parti sans rien dire les années qui suivirent. Elle lui demandait pourquoi il était parti, pourtant… Il balaya bien vite l’idée de la petite amie : il s’en serait de toute manière souvenu, s’il avait fréquenté une demoiselle aussi charmante. Non, il y avait autre chose derrière ce coup… Et le seul départ pour lequel il n’avait prévenu personne était celui du domicile familial. Enfin, quand il replongea son regard dans les yeux de la demoiselle, l’évidence lui sauta au visage. Cette fille l’avait déjà frappé quand il n’allait pas en cours. Cette fille avait énormément changé. Cette fille, il la connaissait depuis qu’il était tout petit. Cette fille, c’était…


      " …Wind ? "


      La douleur laissa place à la surprise la plus totale. Il avait soufflé ce nom, mais il avait été bien audible. La surprise fut d’ailleurs partagée par son familier, dans l’estime de laquelle l’inconnue pas si inconnue que ça remontait en flèche. Oui, Vasco lui avait parlé de Wind, et elle savait parfaitement que c’était elle qui s’était chargée de l’envoyer – à coup de pied aux fesses s’il le fallait – le décoloré en cours. C’est pourquoi elle avait décidé qu’elle apprécierait Wind – où du moins, l’image qu’elle s’en était faite. Elle ne s’attendait pas du tout à la rencontrer un jour. Après avoir eu bien deux minutes de blanc pour trouver le nom de la fille et le souffler puis deux autres pour se faire à l’idée qu’il ne rêvait pas, le chanteur exprima clairement sa surprise.

      " Qu’est ce que tu fais là ?! "

      [i]Ce n’était pas délibérément qu’il ignorait la question que lui avait posé la jeune fille, quoi qu’il n’avait aucune envie d’y répondre : il l’avait complètement oubliée tant sa surprise était grande. [/i
    ]
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    Message  Invité Dim 7 Fév 2010 - 17:23

      Le silence qui suivit son coup bourdonna à ses oreilles comme jamais une explosion ne l’avait fait.
      La sensation qu’elle éprouvait à ce moment-là décontenançait Wind au plus haut point : ses oreilles semblaient irrémédiablement bouchées et sa respiration haletante se répercutait dans les recoins les plus infimes de son cerveau. Les larmes continuaient de couler, amères et chargées de souvenirs, sur ses joues blêmes. Chaque seconde passée à regarder le regard hagard de Vasco lui donnait la nausée. Il ne l’avait pas reconnue, c’était certain. A cette pensée, ses pleurs redoublèrent. Les passants et anciens auditeurs du musicien la fixaient sans ménagement, sans aucune pitié pour sa tristesse.
      Il lui était si rarement arrivé de se retrouver dans cet état...
      Elle s’était fait une joie de le revoir, après tout, c’était en grande partie pour lui qu’elle était revenue sur Gamaëlia. Et là… Se retrouver au milieu de la place publique, bondée, à laisser échapper toute sa peine la plus douloureuse, n’était-ce pas un comble ?

      Surtout après être passée par de bien trop nombreuses émotions en moins d’une poignée de minutes.

      Depuis qu’elle avait posé ses fines mains sur le chapeau de son ami, son cerveau, sa mémoire, ses pensées s’étaient emballés.
      Tout d’abord, il y avait eu l’incertitude. Le doute. La peur. Etait-ce lui ? Etait-ce lui, cet homme qui semblait avoir mûri plus qu’elle ne l’avait jamais fait ?
      Puis la joie. Le bonheur, l’allégresse. Félicité. Il était là. Devant elle, il ne disparaitrait plus sans dire un mot. Ou alors, elle avait enfin refermé une plaie béante dans son cœur, celle qu’il avait laissé en quittant le village sans un au revoir. Quiconque aurait pu penser qu’elle l’aimait. Faux. Si elle l’avait aimé dans sa tendre jeunesse, il n’en était plus rien et la douceur de l’amitié avait repris ses droits. Elle était tout simplement heureuse d’avoir retrouvé Vasco. Sur le moment.
      L’étonnement succéda à la joie. Ces paroles se déversant en flot continu de la bouche ourlée du jeune homme n’étaient pas si étrangères que cela à Wind. Combien de fois n’avait-il pas fait l’éloge de chaque femme rencontrée ? La sienne également. Mais ces propos étaient bien plus ardents qu’ils l’étaient il y a sept ans. Le rouge avait manqué de lui colorer les joues. La raison de cette absence de réaction ? La colère.
      Qui prit le relai. Avec force de cris et un merveilleux coup de poing que vous avez pu admirer tout à l’heure. Ce fut à ce moment là que les larmes commencèrent, pour ne plus en finir.
      Elles allaient, traçant leurs délicats sillons salés sur le visage ravagé de la jeune femme.

      C’est à ce moment-là, à peine une minute après avoir frappé si tendrement son vieil ami, Wind décida de s’enfuir. Non pas qu’elle aie des regrets d’avoir entamé la jolie figure de Vasco, au contraire, il lui suffirait d’inventer quelque bêtise justifiant son geste, mais son cœur éprouvait une si vive douleur de voir le jeune homme ne pas se rappeler de son existence qu’elle préféra partir, après avoir déposé le précieux couvre-chef à ses pieds.
      Ce fut sans compter sur Green. Comme d’habitude, il fallut que son familier joue les trouble-fêtes et se décide à jouer avec la renarde qui devait sans aucun doute être le familier de Vasco. Un jeu tellement drôle, un jeu dont vous avez déjà tous entendu parler : le premier baissant le regard était mort. Les prunelles méprisantes du Dragon de Komodo flamboyaient et Wind dut s’y reprendre à quatre fois pour obtenir de lui une parole.

      ~ Quoi ? Tu l’as cherché pendant des mois, et maintenant que tu le trouves, tu t’enfuis ? T’es vraiment lâche…

      De rage, la jeune irlandaise ne trouva pas mieux à faire que de lui envoyer son pied chaussé de ses chères plateformes au derrière. Green ne tressaillit même pas. En revanche, Wind grimaça sous la douleur qu’elle s’était infligée. De toute façon, elle pleurait déjà.
      Le cœur en peine, elle tourna les talons et s’éloigna, laissant son désagréable familier s’amuser tranquillement avec Vitani. Après quelques pas, un nom lui parvint, soufflé avec une totale surprise. Un nom, son nom. Wind fit violemment volte-face, manquant de renverser un petit garçon qui passait par là. Comme elle put, à travers ses larmes qui avaient redoublés, elle courut vers Vasco et se jeta à son cou. Pour le serrer dans ses bras.
      Ces larmes, ça n’était plus de la peine, mais bien de la joie. Une immense joie, comme celle qui vous prend lorsque vous remettez enfin la main sur un objet chéri et perdu. Un ami en l’occurrence.

      Cet instant aurait pu durer des heures entières que Wind n’aurait pas senti le temps passer, ni le froid arriver, ou d’autres futilités de ce genre. Mais, comme il y a toujours et évidemment un « mais », la question somme toute stupide et rhétorique de celui qu’elle enlaçait la glaça. Tout simplement parce qu’elle-même avait posé une question, et qu’il n’y avait pas répondu. S’écartant subitement du corps de Vasco, la jeune femme fusilla ce dernier du regard.


      « J’ai posé la question en premier. Réponds-y. Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce que tu as fait? »

      Si le ton était sec et sans appel, les yeux, eux, ne peuvent mentir. Tant d’émotions se mêlaient avec force de douceur dans son regard d’émeraude que nul n’aurait pu savoir lesquelles exactement. Mais il était certain qu’on pouvait y lire du désarroi, de la gaieté et de la peine.

      Green, lui, continuait de fixer Vitani avec véhémence.
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    Rencontre... Retrouvailles ? [PV Windy-chérie x3] Empty Re: Rencontre... Retrouvailles ? [PV Windy-chérie x3]

    Message  Vasco Fair Mar 18 Mai 2010 - 19:35

      Le flot de souvenir surgissait soudainement avec la demoiselle. C’était un sentiment assez étrange, quoi qu’au goût du jour. Il se revoyait, jeune garçon dynamique, s’enfuir de l’école presque sous le nez du prof, toujours plus près des heures de cours pour impressionner les gens alors que, parallèlement, il refusa une cigarette à cette même époque alors qu’on lui déclara que c’était quelque chose de très cool ; il se souvenait de ses cours de guitares puis de ceux qu’il faisait, toute sa passion appliquée dans l’unique but de poursuivre son rêve de vivre grâce à sa musique, à l’adresse de Loki et d’un ou deux autres amis ; il revit le moment où, parfaitement inconscient, il choisi de bondir par-dessus la grille de l’école plutôt que de prendre l’entrée principale, juste parce que son professeur de magie générale s’y trouvait alors, et qu’il retomba parfaitement sur ses jambes mais que, déséquilibré peu après, il finit tout de même par s’écraser au sol, et qu’il s’efforça tout de même de préserver sa guitare. Au fond, il n’avait pas vraiment changé : s’il ne ressentait plus vraiment le besoin de se pavaner comme un adolescent un peu stupide, il continuait à désirer attirer l’attention, à ne pas être dans l’ombre. Il vivait désormais totalement de la musique, jugeant donc que l’école buissonnière qu’il s’était appliqué à suivre n’était pas synonyme d’avenir inexistant. Et puis, il continuait de la même façon à protéger ce qui le faisait vivre, sa guitare et ses mains. Avait-il vraiment grandi, au fond ? Il ne se posait même pas la question. Sa personnalité était ce qu’elle était, et tant pis si beaucoup le considéraient comme un gamin stupide. Il savait qu’il ne l’était pas, ou pas entièrement : il jouait énormément ce rôle d’imbécile. Comme ça, il était sûr qu’on le laissa en paix.

      L’étreinte ne fut pas bien longue mais elle resta indéniablement agréable. Oui, comme tant d’autres personnes, Wind avait beaucoup manqué à Vasco. Il avait cependant fait le choix de s’en aller, loin de sa vie, loin des gens qu’il aimait, que ce soit sa mère ou ses amis, et il n’était pas revenu sur sa décision. Il se doutait bien qu’il avait fait du mal en partant ainsi, les larmes de son amie en témoignant. Lui-même avait terriblement souffert. Mais même aujourd’hui, après tant d’années, il n’était toujours pas décidé à revenir sur ses pas et restait persuadé qu’il avait opté pour la meilleure solution. Il n’avait pas désiré devoir faire des adieux déchirants. Il ne l’aurait sûrement pas supporté. Il avait préféré trancher les liens avec une brusquerie soudaine, en partant, tout simplement. L’eau avait peut-être coulé sous les ponts depuis son départ précipité, son père et sa mère s’étaient peut-être réconciliés, à moins qu’ils se soient séparés. La plupart de ses amis d’enfance était sûrement parti des lieux de leur prime jeunesse pour voler de leurs propres ailes dans des villes comme Traïm ou Koliam. Mais Vasco refusait d’y retourner. Il ne pouvait pas regagner sa ville natale, non seulement car il craignait briser tout ce pourquoi il était parti mais également parce qu’il ne voulait pas que l’on apprenne ce qu’il était arrivé ce soir là. L’acte de son père devait rester secret afin que sa mère puisse vivre heureuse. C’était bien pour ça qu’il était parti. Mais c’était une chose qu’aujourd’hui encore, il refusait de dire.

      C’est pourquoi il était extrêmement mal à l’aise lorsqu’on lui demandait l’origine du bandeau qui recouvrait son œil droit. Non seulement il n’aimait pas du tout mentir mais, en plus, il en était tout à fait incapable. Ou du moins, lorsque cela lui arrivait, on le voyait à des kilomètres. C’est pourquoi il préférait que cela ne lui arrive pas. Malheureusement, à cause de sa question aussi censée que stupide, il se retrouvait piégé : ce qu’il faisait là. Elle le lui demandait et il n’était pas tout à fait doué pour inventer des mensonges. En plus, elle lui demandait ce qu’il avait fait, et ça, c’était vraiment la cerise sur le gâteau. A vrai dire, il n’y était pas pour grand-chose. Ou du moins, si jamais il avait fait une erreur quelque part, la faute venait en premier lieu à son père. La tragédie l’avait poussé à partir, il était donc hors de question de dire à Wind pourquoi il était parti. Après avoir baissé la tête un instant, dans la posture de l’enfant pris en faute par excellence, Vasco releva la tête et fixa son œil océan dans l’un des verts de son amie. Il lui adressa un sourire véritablement éclatant et parfaitement stupide, souhaitant de toute évidence dissimuler son trouble derrière l’illusion, dans l’espoir fou qu’elle se laissera prendre à son mensonge. D’ailleurs, ce n’était pas vraiment un mensonge. Il n’avait pas tout à fait tort, en fait. Il faisait bien entendu comme si la seconde question n’existait pas et sa réponse était plus la conséquence de son départ, mais bon, le connaissant, il était bien peu surprenant qu’il joue ainsi avec les mots. Car elle lui demandait ce qu’il faisait ici, pas pourquoi il était parti.


      « Je réalise mon rêve et vis de la musique ! »

      Et voilà tout, la phrase, lâchée sur un ton enjoué, qui ne disait rien de plus que ce que Wind avait déjà pu constater. Bien sûr, elle pouvait penser qu’il était parti pour cela et uniquement cela : néanmoins, si c’était là le souhait de Vasco, elle le connaissait peut-être un peu trop bien pour ne pas y voir clair. Parce que sur le point du mensonge non plus, il n’avait pas vraiment changé. Même si, il faut l’avouer, son excuse n’était pas aussi bidon que celles qu’il avait l’habitude de servir puisqu’il y avait là une part de vérité. Décidant à la fois de la distraire du sujet de sa fuite louche et de parler d’une chose qui lui tenait à cœur et à propos de laquelle il hésitait de prendre la parole, il hésita un instant avant de poser une question cruciale.

      « … Tout le monde va bien ? »


      Oui, il était inquiet, et cela s’entendait au ton de sa voix, légèrement. C’était bien entendu plus concernant sa mère qu’il posait cette question, mais il y avait bien d’autres personnes qu’il appréciait et dont il souhaitait prendre des nouvelles. Loki, par exemple, le frère de la demoiselle et celui qui fut sans aucun doute son meilleur ami d’enfance. Elle était bien placée pour lui en parler, non ? Oh, il ignorait à quel point c’était un sujet sensible, mais il espérait bien qu’en effet, tout le monde allait bien. Vitani ? Depuis tout à l’heure, tout en trouvant le jeu parfaitement stupide, elle se bornait à fixer Green pour ne pas perdre.

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