Vasco Fair n’avait absolument rien à faire à l’académie, nous sommes d’accord là-dessus. Il n’avait plus l’âge d’être élève, détestait d’ailleurs suivre des cours. Les seules capacités qu’il avait étaient dans la musique et ne lui permettrait pas d’atteindre un poste de professeur, même si l’enseignement était une voie à laquelle il avait songé si jamais il n’arrivait pas à accéder à son rêve de réussite en tant qu’artiste : après tout, il adorait les enfants, et il aimait beaucoup guitare comme piano, ce serait donc un plaisir pour lui de transmettre son art à des jeunes. Mais ce n’était pas pour une raison éducative que le jeune homme blond se dirigeait joyeusement vers l’académie. Non, il avait une toute autre raison qui faisait bien entendu râler sa compagne plus que de raison. Vasco avait rencontré, il y a quelque temps de là, un jeune homme qu’il trouvait on ne peut plus charmant, et au moins aussi excentrique que lui. Cet homme n’était autre que Gabriel Scott, directeur de l’académie. Avec des caractères aussi… Particuliers que les leurs, ils ne pouvaient que s’entendre, pas vrai ? En tout cas, c’était bel et bien le cas. Cela faisait quelque temps que Vasco n’avait pas eu l’occasion de revoir celui qu’il considérait comme un ami sans le connaître plus que cela, aussi décida-t-il, sur un pur coup de tête, de rendre une petite visite à son ami en ce levant ce matin là – bon, d’accord, en ce début d’après midi. Il savait bien que le directeur avait sans doute du travail, mais cela ne l’empêchait pas d’espérer pouvoir voir Gaby, non ? Au pire, il aurait pu voir la fameuse académie, dans laquelle il n’avait pas fait ses études, préférant la proximité avec l’école près de chez lui : c’était mieux ainsi pour lui. D’ailleurs, il n’aurait jamais eu les notes nécessaires pour intégrer une académie aussi prestigieuse : la motivation lui manquait beaucoup trop, n’est-ce pas ? A l’époque où il suivait – plus ou moins – son cursus scolaire, l’académie était d’ailleurs bien plus fréquentée qu’au moment où Blanco et Oz – par exemple – y étaient entrés. Cela ne le rajeunissait pas… Aussi n’aimait-il pas y songer.
Aujourd’hui, l’homme au bandeau portait une simple chemise blanche en dessous de sa veste en cuir, et un jeans abîmé couvrait ses longues jambes. Tout à fait charmant dans cette tenue on ne peut plus simple, il gardait bien entendu sa guitare sur son dos, dans sa housse, avec quelques affaires dans les poches de ladite housse. Et après avoir mangé quelque chose rapidement à l’auberge où il vivait désormais, ne croisant pour une fois pas son meilleur ami, il décida de se promener jusqu’à atteindre l’académie, où il pourrait saluer Gabriel. Il n’avait rien dit de son projet à Vitani, qui ne le comprit que lorsqu’ils arrivèrent au portail de l’académie. Comme prévu, elle s’outra : ne pouvait-il pas se satisfaire tout simplement d’une promenade entre eux deux, en tête à tête ? Non, il fallait que môssieur décide qu’il n’était pas suffisamment bien avec elle et qu’il aille s’entourer d’un excentrique. Bien sûr, elle connaissait l’attrait qu’avait la foule pour Vasco, et elle savait parfaitement que ce n’était pas parce qu’il allait voir d’autres personnes qu’il l’aimerait moins. Ce n’était pas pour rien qu’ils dormaient souvent ensemble – mis à part quand ce crétin de gosse de riche dormait avec SON humain, ouh, si elle pouvait, elle le boufferait, celui-là ! – mais bien parce qu’ils s’aimaient énormément. Cela ne l’empêcha pas de bouder, puérilement, en remarquant le piège dans lequel Vasco l’avait jetée. Il aurait pu au moins la prévenir ! Cela dit, si elle boudait, c’était tout relatif puisqu’elle continuait à suivre Vasco alors qu’il s’aventurait dans l’enceinte de l’académie. Le musicien éprouvait une étrange excitation à entrer dans ce lieu. D’abord, il était on ne peut plus imposant – il s’imaginait, comme un gosse qu’il était encore, toutes les parties de cache-cache géants qu’on pouvait faire dans un lieu pareil. Bien plus que sa propre école, en tous cas ! Ensuite, et bien que ce ne soit pas ici qu’il ait fait ses études, une marée de souvenir s’emparait de lui – et surtout, toutes les fuites qu’il était ingénié à imaginer pour ne pas suivre des cours tous plus barbants les uns que les autres à son goût. Oui, les chenapans de l’académie qui voudraient sécher des cours pouvaient demander des astuces à Vasco, il était devenu un maître dans la matière.
Et puis, surtout, ce lieu ne le rajeunissait pas. Pour un homme qui faisait un tel complexe sur son âge – oui, à vingt trois ans, il se jugeait vieux, trop vieux, ne pas chercher – il n’était pas des plus agréables de revenir dans un lieu où grandissaient des jeunes gens de près de dix ans ses cadets. Oh ! Tant qu’il y pensait, Blanco était censé se trouver dans cette académie, non ? Sauf s’il trainait les rues et les bars avec Oz – ce qui expliquerait pourquoi il n’avait pas vu son meilleur ami ce "matin"-là – peut être que Vasco pourrait le voir. Sans connaître énormément un Jimmy qui suivait beaucoup les traces d’Oz, que ce soit dans la vie en général ou dans ses relations avec Vasco, le rockeur s’était indéniablement pris d’affection pour le petit garçon. Voir Gabriel et Jimmy à l’occasion de cette seule visite à l’académie, ce serait faire une pierre deux coups… Parfait ! Ayant de plus en plus hâte de retrouver ses amis, Vasco pressa le pas, forçant sa renarde maussade à accélérer à sa suite. Il n’avait juste pas pensé à un microscopique mais néanmoins crucial détail…
♥ Abruti ! Tu ne sais même pas où est le bureau du directeur !
Oui, arrivé dans le hall d’entrée, cette vérité frappa Vasco. Oh oh, cela s’avérerait donc plus compliqué que prévu… Ce n’était pas grave pour Vasco, insouciant imperturbable. Il se dirigea vers le panneau d’affichage, mais ne trouva rien qui pourrait l’aider. Il se demanda s’il ne pourrait pas se procurer un plan de l’académie, ce qui lui serait bien pratique. Mais finalement, il trouva une nouvelle solution qui lui convenait bien mieux. Ne croyez pas qu’il était incapable de lire une carte ou un plan : il avait bien dû apprendre à se débrouiller avec une carte durant les cinq années où il a vécu seul et, si parfois il lui arrive de se perdre, c’est en général plus par inattention – son étourderie était souvent un reproche que ses professeurs lui firent – que par incapacité. Irrécupérable ? Vous ne savez pas à quel point. Je disais donc, une autre solution qui lui convenait mieux : il aperçu un petit garçon, dans le hall. Il ne savait pas pourquoi il était là mais vu son âge, il devait être élève : en toute logique, il devait se retrouver ici, non ? Ainsi donc, et au plus grand déplaisir de Vitani, il s’avança vers le jeune homme pour lui tapoter l’épaule et pouvoir lui demander, de sa voix douce, belle et chantante.
« Hey ! Tu es élève ici ? »
Pourquoi demander directement son chemin si on pouvait au préalable engager la conversation avec un inconnu ? Oui, plaignons ce pauvre petit Nathanaël Treanam.
Aujourd’hui, l’homme au bandeau portait une simple chemise blanche en dessous de sa veste en cuir, et un jeans abîmé couvrait ses longues jambes. Tout à fait charmant dans cette tenue on ne peut plus simple, il gardait bien entendu sa guitare sur son dos, dans sa housse, avec quelques affaires dans les poches de ladite housse. Et après avoir mangé quelque chose rapidement à l’auberge où il vivait désormais, ne croisant pour une fois pas son meilleur ami, il décida de se promener jusqu’à atteindre l’académie, où il pourrait saluer Gabriel. Il n’avait rien dit de son projet à Vitani, qui ne le comprit que lorsqu’ils arrivèrent au portail de l’académie. Comme prévu, elle s’outra : ne pouvait-il pas se satisfaire tout simplement d’une promenade entre eux deux, en tête à tête ? Non, il fallait que môssieur décide qu’il n’était pas suffisamment bien avec elle et qu’il aille s’entourer d’un excentrique. Bien sûr, elle connaissait l’attrait qu’avait la foule pour Vasco, et elle savait parfaitement que ce n’était pas parce qu’il allait voir d’autres personnes qu’il l’aimerait moins. Ce n’était pas pour rien qu’ils dormaient souvent ensemble – mis à part quand ce crétin de gosse de riche dormait avec SON humain, ouh, si elle pouvait, elle le boufferait, celui-là ! – mais bien parce qu’ils s’aimaient énormément. Cela ne l’empêcha pas de bouder, puérilement, en remarquant le piège dans lequel Vasco l’avait jetée. Il aurait pu au moins la prévenir ! Cela dit, si elle boudait, c’était tout relatif puisqu’elle continuait à suivre Vasco alors qu’il s’aventurait dans l’enceinte de l’académie. Le musicien éprouvait une étrange excitation à entrer dans ce lieu. D’abord, il était on ne peut plus imposant – il s’imaginait, comme un gosse qu’il était encore, toutes les parties de cache-cache géants qu’on pouvait faire dans un lieu pareil. Bien plus que sa propre école, en tous cas ! Ensuite, et bien que ce ne soit pas ici qu’il ait fait ses études, une marée de souvenir s’emparait de lui – et surtout, toutes les fuites qu’il était ingénié à imaginer pour ne pas suivre des cours tous plus barbants les uns que les autres à son goût. Oui, les chenapans de l’académie qui voudraient sécher des cours pouvaient demander des astuces à Vasco, il était devenu un maître dans la matière.
Et puis, surtout, ce lieu ne le rajeunissait pas. Pour un homme qui faisait un tel complexe sur son âge – oui, à vingt trois ans, il se jugeait vieux, trop vieux, ne pas chercher – il n’était pas des plus agréables de revenir dans un lieu où grandissaient des jeunes gens de près de dix ans ses cadets. Oh ! Tant qu’il y pensait, Blanco était censé se trouver dans cette académie, non ? Sauf s’il trainait les rues et les bars avec Oz – ce qui expliquerait pourquoi il n’avait pas vu son meilleur ami ce "matin"-là – peut être que Vasco pourrait le voir. Sans connaître énormément un Jimmy qui suivait beaucoup les traces d’Oz, que ce soit dans la vie en général ou dans ses relations avec Vasco, le rockeur s’était indéniablement pris d’affection pour le petit garçon. Voir Gabriel et Jimmy à l’occasion de cette seule visite à l’académie, ce serait faire une pierre deux coups… Parfait ! Ayant de plus en plus hâte de retrouver ses amis, Vasco pressa le pas, forçant sa renarde maussade à accélérer à sa suite. Il n’avait juste pas pensé à un microscopique mais néanmoins crucial détail…
♥ Abruti ! Tu ne sais même pas où est le bureau du directeur !
Oui, arrivé dans le hall d’entrée, cette vérité frappa Vasco. Oh oh, cela s’avérerait donc plus compliqué que prévu… Ce n’était pas grave pour Vasco, insouciant imperturbable. Il se dirigea vers le panneau d’affichage, mais ne trouva rien qui pourrait l’aider. Il se demanda s’il ne pourrait pas se procurer un plan de l’académie, ce qui lui serait bien pratique. Mais finalement, il trouva une nouvelle solution qui lui convenait bien mieux. Ne croyez pas qu’il était incapable de lire une carte ou un plan : il avait bien dû apprendre à se débrouiller avec une carte durant les cinq années où il a vécu seul et, si parfois il lui arrive de se perdre, c’est en général plus par inattention – son étourderie était souvent un reproche que ses professeurs lui firent – que par incapacité. Irrécupérable ? Vous ne savez pas à quel point. Je disais donc, une autre solution qui lui convenait mieux : il aperçu un petit garçon, dans le hall. Il ne savait pas pourquoi il était là mais vu son âge, il devait être élève : en toute logique, il devait se retrouver ici, non ? Ainsi donc, et au plus grand déplaisir de Vitani, il s’avança vers le jeune homme pour lui tapoter l’épaule et pouvoir lui demander, de sa voix douce, belle et chantante.
« Hey ! Tu es élève ici ? »
Pourquoi demander directement son chemin si on pouvait au préalable engager la conversation avec un inconnu ? Oui, plaignons ce pauvre petit Nathanaël Treanam.