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..............« My name is Luka, I live on the second floor... » Suzanne Vega *
Je suis le petit dernier d'une famille tout à fait banale. Je m'appelle Luka. Luka Chris Moenning plus exactement mais bon. Je ne tiens pas à ce deuxième prénom, ça fait un peu trop 'bourgeois' à mon goût. Je suis né un huit août. Il ne faisait pas très chaud, pour un jour en plein milieu de l'été, d'après ce qu'on me dit. Mais tout ça, c'était il y a longtemps. Maintenant, j'ai vingt-deux ans! Et ouais, je les fais pas hein. Enfin, je suis sans aucun doute un garçon. Un homme même! Enfin presque... Je sais pas trop en fait. Quand est-ce qu'on devient un 'homme'? Depuis quelques années déjà, je vis à mon compte, loin des aides familiales... Je me suis émancipé: j'ai trouvé un travail qui paie plutôt bien, qui ne prend pas trop de mon temps, et qui n'est absolument pas routinier. Je suis un... comment dire. Hum, mercenaire! Ça sonne moins bien que 'tueur à gage' mais mes missions n'ont pas toujours pour but d'ôter une vie alors... Je dirai mercenaire. Bon, évidemment, il ne faut pas le dire. Ce n'est pas un métier qu'on crie à qui veut l'entendre. Je suis même dans la guilde des Meragas. Comme je suis jeune, on ne pense pas trop à me voir tel un criminel, c'est un avantage assez conséquent, je le reconnais.
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..............« We’re not cool
.................We are free
.................And we’re running with blood on our knees » Mika *
Ah, mon physique, il en a vu des critiques. Bonnes ou mauvaises, plus souvent bonnes, j'ai en mémoire une rencontre avec des élèves d'une académie réputée du coin pour je-ne-sais-plus-quelle-raison. Ce fut un pur coulis d'étoiles dans les yeux et de blablas interminables. Je pense que si j'avais été un papillon, et c'est la meilleure comparaison qui me vient à l'esprit, j'aurai vu sortir de leur chair des phéromones roses plein de coeurs et de fleurs comme c'est un peu décrit dans les livres. Une horreur à lire, et encore plus à vivre. Je ne suis tout bonnement pas fait pour les romans à l'eau de rose, je crois. Et puis, je ne pense pas avoir besoin de ça pour me donner des idées afin de trouver quelqu'un. Je me trouve, sans aucune arrière pensée, plutôt bien fait. Je fais un bon mètre soixante-dix. J'espère un peu plus! Ma taille, c'est peut-être ma plus grande déception, je me trouve vraiment petit. Mais bon, j'ai appris à vivre avec. De silhouette, je ne suis pas très épais. Je ne connais malheureusement pas mon poids, mais je ne sais pas si cela vous aurait permis de mettre un corps sur mon nom. Sachez déjà que de par mon métier, je suis obligé d'être musclé. Au moins le minimum syndical: abdominaux présents sans être saillants, bras développés, jambes sculptées pour la course. Course de fond, comme du sprint. Puis, j'aime bien courir, ça défoule et ça détend. Je m'éloigne de mon sujet principal. Autre détail mais qui peut avoir son importance, on ne sait jamais: je ne suis pas très poilu. Enfin, pas plus qu'un autre. Disons que d'origine, je suis blond. Alors ils sont un peu invisible quoi. Il m'arrive aussi de devoir m'épiler presque intégralement pour mes missions. C'est atroce, mais la chance est avec moi: ils ne repoussent jamais noirs, mes poils. Vraiment, je plains les femmes brunes. Si j'étais né brun, je pense que j'aurai changé de métier, peut-être. Je me suis teint les cheveux quand j'avais quinze ans, parce que le blond que j'avais me rendait trop ingénu et fragile. Je ne l'étais évidemment pas, mais les autres ne semblaient pas me croire vraiment capable de me défendre alors j'ai tenté le tout pour le tout. Mes parents n'étaient pas vraiment d'accord mais bon. Il fallait que je m'affirme comme un garçon sûr de lui. Ma vie a un peu changé depuis. En fait, à partir de ce moment-là, je suis devenu quelqu'un. Au lycée, j'ai aussi commencé à teindre mes sourcils de manière définitive. Au départ, la couleur de mes cheveux s'approchait vraiment du noir corbeau. Et finalement, après de nombreux essais, j'ai préféré le brun bien sombre. Le noir me durcissait trop les traits. Surtout qu'à l'époque, j'avais les cheveux assez courts. Je ressemblais surement beaucoup à une terreur. Aujourd'hui, ils ont poussé. Ils sont juste assez longs pour que je doive secouer un peu la tête pour voir. Mais j'aime bien, comme ça: ils me donnent un air un peu adolescent rebelle et mal coiffé. Comme ils sont assez lisses, je me lève et me couche sans jamais avoir à les peigner. Pour certaines missions, il m'arrive de porter une perruque ou de me coiffer de manière ridicule, j'avoue. Cela ne me gêne pas plus que ça en fait. J'aime me déguiser. Il m'arrive même de devenir une femme pour amadouer ma victime. A ce moment là, je me trouve particulièrement chanceux d'avoir le teint pâle: ça fait toujours son effet chez la gente masculine, d'après mes propres sondages. Un peu de blush sur les joues suffit à cacher mes angles pas assez féminins et rehausser mon teint. Du rouge pour mes lèvres fines et à peine roses. Un trait de noir pour redessiner la forme de mes yeux dorés. Un poil de mascara pour noircir mes cils déjà trop longs pour un homme à mon goût. Le pôle maquillage ne dure pas longtemps, mon visage s'accommode bien à un statut de femme. Je ne me lancerai pas dans les détails des accessoires et des habits, mais je tiens à préciser que j'ai les deux oreilles percées deux et trois fois chacune. Généralement, je porte des boucles rondes, minuscules et colorées. Concernant ce changement de sexe, il faut bien comprendre que je ne déteste pas me transformer en dame de temps en temps pour des raisons financières, mais que je ne suis pas travesti pour autant! Surtout qu'au final, ce costume est autant secret que mes missions. Personne n'a jamais pu me voir en femme et en homme de son vivant, ou alors, il n'a pas vécu longtemps après sa découverte. Je ne vous ferai pas l'inventaire de mon armoire puisqu'il y a autant de vêtements décalés que de personnages à jouer. Mais personnellement, mon vrai moi, Luka Chris Moenning, il aime s'habiller sans se prendre la tête: jean déchiré et pull large et couvert de peluche à l'intérieur. Ou juste un ensemble short et tee-shirt de manière à être détendu et à l'aise. Si je n'ai aucune couleur préférée, je constate en regardant ma penderie que j'ai quand même plus de couleurs vives. En fait, je ressemble un peu à un adulescent beau gosse (Oh!) de nature mais qui ne s'occupe pas plus de lui qu'un autre. A un garçon banal quoi.
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..............« Oh, baby, baby, it's a wild world
................It's hard to get by just upon a smile » Cat Stevens *
Je ne laisserai pas parler Luka pour la simple et bonne raison qu'il ne se connait pas aussi bien que moi. Il est moi, et je peux vous assurer qu'il n'imagine pas quel genre d'inconscient je suis. Perfide, je sévis pendant ses rêves et tente de le réveiller: il est loin du grand Luka que je voudrais qu'il soit. Malgré ses vingt-deux ans, il reste un enfant qui a besoin d'être constamment rassuré. Il cherche des repères dans toutes ses activités, et s'en repais gloutonnement. Luka se croit fort, il ne l'est pas. Luka se croit sûr de lui, il n'a pas confiance. Luka ne sait pas qui il est. Il a été gâté comme le petit dernier qu'il était, et n'a jamais eu besoin de réfléchir par lui-même. On lui pardonnait tout. Il n'a jamais grandi. Il dit s'être émancipé, et il en est fier. Alors qu'il n'a jamais eu aussi peur que tout seul. Être responsable, il ne sait pas ce que c'est, il a toujours fait ce qu'il voulait, quand il voulait. Les conséquences de ses actes, il ne les a jamais vues, ni prises en compte. On les lui a toujours cachées et maintenant, cela lui importe peu. Même pas du tout. « Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres »? Il n'a jamais compris. En réalité, je pense qu'il est capable de faire attention aux conséquences de ses actes, mais je ne suis même pas sûr qu'il calcule les autres, à la base, il est totalement indifférent. Je dirai même qu'il utilise les gens pour se sentir rassuré et ne pas être seul. Il utilise ces relations sans même se rendre compte que ses agissements sont malsains. Et il joue tellement bien les amis intimes, que les autres ne voient que du feu dans son attitude. Autant que lui, en réalité. Il ne réfléchit pas vraiment, il se laisse vivre. Il est indifférent à tout ce qui est commun, en surface. Que les choses ne soient pas rangées, ce n'est pas important. Rien n'est important. Et si il croit savoir qui il est: un garçon avec de la personnalité, un caractère bien trempé. Mais il s'obstine à penser cela uniquement pour se rassurer. Car Luka ne sait pas qui il est, il se confond dans tous ses personnages qu'il s'amuse à créér. Il ne s'est jamais posé clairement la question non plus. Cela ne l'intéresse pas plus que cela, mais éviter d'avoir peur, ça s'est intéressant. Et pour cela, se donner un repère de jeune homme posé, calme et banal, dont la double vie l'oblige à se déguiser, c'est tellement limpide et excitant! L'ennui, Luka ne connait pas trop. Il s'est toujours autorisé à faire ce qu'il voulait, pourquoi changer? Il aime l'aventure, le risque, les livres policiers et d'action. Alors comment déroger à la règle de faire ce que l'on aime? Mercenaire, c'était ressentir l'adrénaline et devoir mettre au point des plans intéressants, tout ce qu'il y avait dans ses bouquins auxquels il pouvait donner enfin vie. Et il n'y a pas eu d'hésitation. Luka s'est révélé être un fin stratège, astucieux et qui n'a pas froid aux yeux. La facilité d'adaptation à ce milieu était impensable, mais s'est réalisée. Je n'aurai jamais pensé qu'il puisse se mettre autant en danger que cela, mais je ne vais pas m'en plaindre. Ses instincts sont apparu. Ses lectures l'ont gavé d'imagination et d'inventivité pour ne jamais échouer. Son état sauvage s'est réveillé au grand bonheur de son porte-monnaie. Mais derrière cette réussite, il sait avoir un trop grand coeur pour être un véritable mercenaire. Et justement, tuer un enfant, jamais. Ce fut son plus grand échec. Ses premières blessures, également. Quand on regarde bien, la vie de Luka est régie par la peur. S'il a peur d'être seul, il est également effrayé par les autres et doute d'eux. Il ne s'attache pas de peur d'être dupé. Calme depuis toujours, il n'a jamais été capricieux, et ne l'est toujours pas. Plus silencieux que comique, il est loin d'être bagarreur et susceptible ou même impulsif. Il agit comme un enfant, a peur comme un enfant, s'émerveille comme un enfant. Pourtant, les autres le voient réellement comme un adolescent un peu rebelle qui vit dans l'alcool et la fête de la majorité. Totalement banal, pas plus saoul qu'un autre (surtout qu'il ne tient pas forcément bien l'alcool!), ni plus studieux, il n'a pour amis que des jeunes qui ressemblent eux-même à cette description, fêtards. Et Luka croit en cette amitié, globalement. Parce qu'il croit être comme eux, il les suit dans leurs délires, dans leurs coups de gueule. Mais ce qu'il ne réalise pas, c'est qu'il n'a pas les mêmes intérêts. Cette vie qu'il 'vit' n'est pas la sienne. Il est tellement loin de tout ça. Tellement dans son monde, pour se protéger. Et si je devais le décrire, c'est l'histoire d'un garçon qui se croyait comme les autres, fort et jeune, raisonnable, mais qui ne vivait pas. Qui se laissait bercer par les aventures qu'il adorait. Qui crachait sur l'ennui et la routine. Qui avait besoin de s'émerveiller encore et encore, et qui se faisait peur pour se sentir vivant.
Dernière édition par Luka Moenning le Ven 9 Sep 2011 - 23:13, édité 4 fois