Vagues souvenirs [PV Arwy]

(Pardonne-moi toi, c'est minable à côté de ton talent d'écriture qui me laisse bavant d'admiration)



Une semaine qu’ils s’étaient quittés, en balançant des mots plus durs les uns que les autres. Dans l’action de la dispute, trop de choses étaient sorties, exagérées, et pas vraiment pensées.
Une semaine qu’Arwen broyait du noir. Les dernières phrases, surtout, l’avait touchée. Liven avait-il toujours eu cette image négative et erronée de sa petite amie ?
Plus la jeune fille essayait de se convaincre qu’elle ne devait plus penser à cette soirée, et plus les souvenirs les plus heureux de son histoire avec l’ex-Dalavirien remontaient en elle.
Une semaine que l’Arimage avait passée seule, fuyant la compagnie de ses amies, fuyant les questions qui finiraient par arriver. Elle avait découvert plusieurs endroits, à quelque chose malheur est bon. Elle se plaignait que le jeune homme ne la laisse pas sortir, au moins, elle avait la liberté qu’elle désirait, maintenant.

En ce mois de novembre, le temps était aux nuages. Ils s’accumulaient, bas dans le ciel, semblant vouloir étouffer la ville illuminée par les décorations d’une quelconque fête annuelle célébrée à cette saison. Arwen avait choisi aujourd’hui de se rendre à la terrasse panoramique, réputée pour la vue magnifique qu’elle offrait aux courageux qui s’étaient enfilés les quelques sept cent marches pour en arriver au sommet. A vrai dire, ce n’était pas vraiment un choix. Ses pas l’avait guidée dans sa recherche d’un lieu nouveau, un lieu qu’elle n’avait pas visité avec Liven.

A présent, la jeune fille de dix sept ans passés se trouvait précisément à ce sommet, sur une terrasse de marbre zébré, accoudée à un grand balcon. Au-dessous d’elle, quelques centaines de mètres de vide. Mais ce n’était pas vers le bas, que l’Arimage laissait dériver son regard, mais sur les tuiles des maisons et appartements de Sannom, sur les cheminées qui laissaient échapper une fumée blanche odorante, une odeur de feu. Au loin, quelques faibles rayons de soleil qui filtraient des nuages opaques se reflétaient dans la mer d’huile. Pour la première fois depuis une semaine, Arwen était détendue. Le flot de pensées qui l’assaillaient depuis la rupture s’était enfin tari, peut-être seulement pour quelques minutes, qu’en savait-elle ? Il n’y faisait pas attention, se contentant d’apprécier le vent sur son visage, porteur de cette odeur particulière à Sannom, feu et mer entrelacés.

Lorsque le froid commença à avoir raison d’elle, la jeune fille se retira vers le café, ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de la terrasse panoramique. Peu de personnes s’y trouvaient, peut-être n’était-ce pas le temps idéal pour une promenade en altitude. Une vieille Magas ridée sirotait un jus de fraise, une jeune homme pas franchement séduisant regardait avec attirance un liquide orange foncé, avec l’attention de quelqu‘un qui a bu, une mère et ses deux enfants passaient commande, une très belle femme aux cheveux noirs…

Hey ! Arwen connaissait cette femme, pour l’avoir eu plusieurs années en cours. Et aussi parce qu’elle avait été celle qui l’avait accueillie à l’école. Et enfin et surtout parce que cette femme lui avait sauvé la vie. Bien que l’adolescente ait quitté l’école un an auparavant, elle n’eut aucun mal à reconnaître Isabelle Serpha. Grande, mince, classe et magnifique, la directrice de l’Académie n’avait pas changé, excepté peut-être cet air de fatigue, qui se lisait sur son visage.

Soudainement timide, l’Arimage eut un temps de réflexion puis se décida à la rejoindre, assez gauchement. Pouvait-elle déranger l’enseignante qui prenait son thé en dehors de l’école ? Elle ne pouvait pas se douter qu’Isabelle pensait justement à elle…
Arwen s’avança en face de la table, pour être vue et ne pas surprendre son ancien professeur. Elle croisa ses mais dans son dos, et s’exprima d’une voix douce.

- Professeur ?

Elle avait peur de la déranger. A cet instant, la jeune fille sût que, bien que la grande femme l’ait torturée à plusieurs reprises, elle avait de l’affection pour elle, ainsi qu’une admiration respectueuse.

S’étant donnée la résolution d’accepter et de fournir tous les efforts nécessaires pour s’«adapter» aux méthodes de travail d’Isabelle, dont elle ne se souvenait que trop bien, Arwen sentit néanmoins son courage faiblir lorsque le sourire sa chère directrice mourut sur ses lèvres. Elle haussa un sourcil.

"Quand voudras-tu commencer ? Et quels jours voudras-tu faire tes apprentissages ?"

La jeune fille ne réfléchit pas, ses résolutions fermement ancrées dans son esprit. Son familier voulut prendre la parole, mais Arwen ferma sa tête avant qu’il n’ai pu essayé de la dissuader de cet acte de folie dans lequel elle allait s’engager. Car elle ne pourrait pas se désister, avec un professeur pareil.

- Le plus tôt possible. J’ai vraiment besoin de ces cours. Et… je vous remercie de m’en offrir la possibilité.

La deuxième question posa réflexion, mais l’Arimage répondit rapidement.

- Les jours qui vous arrangent, madame. Je veux vraiment progresser.

Métamorphosée, l’Arwen. En même temps, cela ne lui déplaisait pas de devoir retourner à l’Académie. Ces derniers temps, elle lui avait manqué. Et puis, elle reverrait Lina, Leïla, Molly… Du beau petit monde ! Finalement, un sourire étira ses lèvres. Elle essayait de ne pas imaginer les conditions dans lesquelles se dérouleraient ses cours, et voulut poser une question à la grande femme assise devant elle, qui buvait son thé, le regard un peu loin. Seulement, elle ne savait pas si cette question était correcte, et pas trop indiscrète…

- Puis-je me permettre de vous demander, comment... Comment allez-vous ?

Car, même si Arwen pensait à elle, à son avenir et à ses cours, cela ne l’avait pas empêchée de remarquer le teint encore légèrement maladif de la belle femme. Elle baissa les yeux devant cette hardiesse et demander à la directrice de parler d'elle alors qu'elle ne l'avait jamais entendue le faire, et serra sa tasse chaude entre ses mains.

( Alors 1] c’est supercourt & nul, si c’est trop nul dis-le moi, je changerai, mais je suis un peu pressée par le temps. Et 2] On dirait de la poésie, comment t’écris, parfois <3 )

( C'était pas une critique, hein, j'adoore l'effet poésie <3
Edit : * A finit de lire ton post & bave comme un escargot en rut sur le clavier *)

Arwen garda un moment les yeux baissés vers sa tasse, les mains resserées autour du petit ouvrage de porcelaine, pour prendre un peu de sa chaleur.
Elle sentait sur elle le regard froid de la directrice, mais n'en était pas vraiment troublée, pas pour le moment. Pas encore. La jeune fille s'était plus ou moins habituée au caractère si particulier qu'était celui d'Isabelle Serpha. L'Arimage réalisa que son professeur ne s'était départi de son calme qu'une seule et unique fois, alors qu'elle-même et Nàrië étaient en danger de mort. Et tandis qu'elle se remémorait ces instants, si loin des cours magistraux de la grande femme qui était allée jusqu'à déchiqueter la peau, tout le ressentiement qu'elle avait pû ressentir envers elle s'envola. Arwen n'éprouvait plus qu'une certaine curiosité envers la directrice. Elle aurait aimé en savoir plus sur elle, et sa question sur son état était celle qu'il fallait. Elle lui était venue naturellement, même si elle craignait qu'Isabelle ne réagisse mal. L'adolescente releva la tête.

"Eh bien..."

Pause.

"Comme souvent ais-je l'occasion de le dire, la journée ne s'annonce ni bonne ni mauvaise, je ne peux donc dire si je puis me permettre d'avoir un avis émotionnel autre que la neutralité..."

Arwen garda le silence, déçue. Elle aurait tant aimé qu'Isabelle se confie un peu plus... En voyant les lèvres fines frémir, la jeune fille sût qu'elle aillait prendre la parole et retînt son souffle. Elle se demanda furtivement pourquoi elle ressentait un tel interêt pour l'état de son interlocutrice, mais ne s'en soucia pas. En effet, la grande femme prit la parole.

"Cependant, je dois avouer que je reprends petit à petit mon état. Je viens de sortir d'une convalescence...Vous avez dû en entendre parler, à Sannom"

L'ex-Nashaovienne voulut prendre la parole, mais elle surenchérit.

"Mais l'academie se porte le mieux du monde et les affaires vont bien."

Silence. Arwen sourit intérieurement. Isabelle ne semblait vivre que pour l'Académie, elle se souciait de l'état de cette dernière alors qu'elle-même se relevait d'un problème de santé. Admirative d'une telle détermination, l'adolescente savait mieux que personne qu'elle jouissait d'une réputation et d'un honneur immense, à tenir l'école de la manière dont elle le faisait.
Le regard doux de l'Arimage vînt se promener sur le visage fermé d'Isabelle, cherchant une faille, quelque chose qui trahirait ses pensées.

Car la grande femme était experte en matière de dissimuler son état d'esprit. Finalement, Arwen se demanda pourquoi elle insistait tellement, et dériva son regard vers la vue magnifique qui s'offrait à elle deux, demeurant silencieuse. Elle avait répondu aux questions concernant les cours, acquiesçant à l'annonce de la date de début des cours, préférant une fréquence de trois fois par semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi, et s'assombrissant d'une petite moue au sujet de ses allées et venues dans le château. Ne voyant plus tellement quoi ajouter, la jeune fille dit simplement

- Personne ne doute de la manière dont vous gérer l'Académie. Elle n'a jamais été aussi bien tenue que depuis que vous en avez pris le contrôle, dit-on à Sannom.

Silence.

- Même si je dois avouer que certaines de vos pratiques m'ont surprise et désarmée... Je suppose que j'aurai dû avoir le courage de mes amis pour progresser et avoir les notes que je n'ai pas eu, et les techniques qui me font défauts à présent.

Arwen baissa les yeux. Elle ne savait plus trop quoi ajouter, et termina son chocolat.

(Meuuuuuh non. ^^)

Arwen, tout comme la directrice, demeura un moment silencieuse, les yeux perdus dans la contemplation du vide et de la ville de ce point de vue appréciable. Les nuages s'étaient dispersés, laissant filtrer quelques rayons de soleil, mais le climat restait cependant très frais, et la jeune fille porta ses mains près de sa bouche, pour les réchauffer d'un souffle chaud, avant de les enfouir dans les poches de son manteau, après avoir resserré son écharpe autour de son cou. Quelques clients commençaient à arriver, cela faisait plusieurs fois que le serveur passait devant elles pour s'en aller prendre une commande. L'Arimage n'avait pas tellement envie de prendre congé, elle se sentait bien, ici, avec elle, mais se demandait si Isabelle s'ennuyait, à demeurer assise sans rien dire, surtout qu'elle semblait avoir fini son thé. Elle allait prendre la parole lorsque son professeur la devança d'une question.

"Au fait...Quel travail occupes-tu donc ? Je ne comprends pas vraiment dans quel but tu veux soudainement reprendre des cours de soins..."

Arwen hésita. Se sentait-elle prête à avouer à la grande femme quelle était sa véritable ambition depuis quelques temps, bien qu'elle ne se fût jamais prise au sérieux dans ses chances de réussite, et qu'elle ait préféré viser le plus simple des choix, en intégrant la guilde...

- Des Arimages. J'ai intégré la guilde des Arimages.

En temps normal, la jeune fille aurait été fière de s'annoncer comme telle. Mais elle se trouvait en face d'une femme qu'elle connaissait maintenant un petit peu, et se doutait que la guilde des dépensiers sans 'travail' précis allait lui faire hausser un sourcil... Les joues d'Arwen s'empourprèrent, et elle enchaîna.

- Mais je ne m'y sens pas à mon aise. Je ne vis pas plainement. Je ne fais pas ce que j'ai toujours voulu faire. A vrai dire, ce que je voulais faire...

Silence.

- C'est intégrer la Guilde des Magassionnels, comme Guérisseuse. Mais je ne m'en suis jamais crue capable. Alors j'ai préféré me diriger vers celle des Arimages, qui m'ont accueillie à bras ouverts... Je me suis amusée un moment, mais je me suis rendue compte cette semaine que je n'avais pas fait le bon choix.

Maintenant qu'elle s'était confiée à Isabelle, l'adolescente se sentit le courage de relever la tête. Ses joues étaient encore rosies, tant par le froid que par son aveu, mais Arwen n'y fit pas attention, et soutînt le regard de la directrice.

- C'est pour cela qu'il est primordial que je prenne des cours de soin avec vous. Et vous comprenez que la motivation est là.

(Tu feras pas plus court ^^'')

La directrice n'ajouta pratiquement rien, et Arwen décida qu'il était temps de prendre congé. Elle avait besoin de réfléchir, et commençait à avoir froid. Elle sortit de ses poches une bourse gonflée de pièces, et en sortit quelques unes qu'elle posa sur la table de verre avec un petit bruit. L'adolescente ressera ensuite son manteau, réajusta son écharpe, puis regarda Isabelle.

- Et bien, nous nous reverrons donc en cours lundi... Merci encore pour votre proposition. Vous me sauvez la vie. Ou l'avenir.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, et elle se leva. Arwen marcha lentement jusqu'au balcon, et contempla un instant le vide qui s'étendait sous la terrasse. Elle jeta ensuite un regard aux nombreux escaliers, puis se retourna vers la directrice.

- Merci.

Et la jeune fille disparut, pour réapparaître une fraction de seconde plus tard au pied des marches. Elle partit ensuite à son appartement en grandes enjambées pour se réchauffer.

[TOPIC TERMINE]