Une jeune femme blonde, moulée d’une délicieuse robe un peu courte poussa la double porte de la plus branchée des boîtes de nuit de Sannom. Elle en avait passé, des soirées au Jumble, d’abord en illégalité : Trop jeune pour commander, elle avait joué tous les tours de son invention pour déjouer la surveillance des agents de sécurité, baratinant avec son aisance et aplomb coutumiers. Elle avait ensuite profité de son statut d’Arimage, et de la petite fortune qui allait avec. Reconnue au comptoir, elle avait enchaîné les nuits où les tournées payées à d’illustres inconnus faisaient chauffer sa carte de crédit.
Mais ce soir, Arwen n’était ni l’adolescente téméraire qui étudiait à l’Académie et faisait la folle en soirée, ni la jet-setteuse délurée de l’année passée. Le visage pâle et les yeux dans le vague, la jeune femme se fraya un passage parmi la foule de ceux qu’elle avait aimé aguicher, avec qui elle avait dansé toutes les nuits durant quelques mois. Tête basse. Elle n’était même pas sûre qu’on l’eût reconnue autrement. Un oeil quelque peu entraîné - et tous l’étaient certainement ici - ayant reluqué sa robe blanche aurait décerné les traces de couture et de reprise d’une petite tenue certes coquette et jolie, mais portée lors de trop d’occasions. Les mules qu’Arwen portait aux pieds n’étaient pas si hautes, et la jeune adulte ne dépassait pas les épaules carrés des hommes qui s’agitaient autour d’elle sans vraiment y faire attention.
Pourtant, l’ex-académicienne aimait cet endroit. La piste grouillait de gens agglutinés devant la scène, où un groupe Pop rock un peu dépassé s’égosillait dans quelques micros. Un peu plus à l’écart, une vingtaine de fauteuils vermeil se regroupaient autour de petites tables rondes. Arwen remarqua les boîtiers ouverts d’instruments de musique près d’un canapé, et les restes de consommations apparemment alcoolisées qu’avaient dû descendre les artistes avant de se frotter au public. Ce qui expliquait sans doute le trop plein d’énergie et le rire un peu lourd du chanteur.
La petite blonde passa près d’une enceinte et sentit son coeur se réveiller et des fourmillements envahir délicieusement son dos, parcourant sa colonne vertébrale. Oh oui, elle aimait la musique, elle aimait la foule, le bruit, la chaleur, et même l’odeur de transpiration qui se mêlait à celle de l’alcool et de l’encens qui brûlait dans les cendriers des coins de la pièce. Elle réprima tout de même l’envie de rejoindre un groupe de personnes d’approximativement son âge qui se balançaient leur corps de ci de là en chantonnant les yeux fermés, et se dirigea d’un pas rapide vers le comptoir. Le barman lui rappelait quelqu’un, mais elle n’avait pas particulièrement pour projet de discuter. Elle s’accouda au bar, et commanda un Gin Fizz. Autant commencer avec quelque chose de doux qui éveillerait ses papilles. Elle remercia l’homme qui tendait le verre agrémenté d’une rondelle de citron vert, et le vida d’un trait.
Quelques consommations plus tard, la jeune femme estima qu’il était temps pour elle de se diriger vers un petit salon un peu plus tranquille, pour se remettre et réfléchir un peu : Avait-elle bien fait de revenir ici, à Sannom ?
Elle avait toujours aimé la ville et l’ambiance qui s’en dégageait. Et cette boîte de nuit... Résolue à passer aux toilettes se rafraîchir, Arwen fouilla dans son sac pour en sortir son porte-monnaie. Avec effarement, elle remarqua que celui-ci était vide. Son premier réflexe eut été de sortir sa carte de crédit, mais elle avait l’esprit assez clair pour rester douloureusement lucide : Les Arimags l’avaient brisée sous ses yeux lorsqu’elle avait été exclue de la Guilde de privilégiés. Désemparée, la petite blonde lança un regard au barman qui s’affairait à préparer un cocktail comme le sien à un homme légèrement plus âgé qu’elle, au visage mangé par une barbe de trois jours et à la mâchoire carrée, qui la dévisageait longuement. Résolue à se faire offrir ses boissons, Arwen s’approcha de lui avec un sourire faussement timide, mais celui-ci attrapa le verre qu’on lui tendait et se détourna pour embrasser une magnifique latine aux longs cheveux rouges.
- Et zut.
Le barman l’attendait, avec un léger haussement de sourcils. Paniquée et surtout fauchée, la jeune femme s’accouda au comptoir et saisit son porte-monnaie. Elle attendit qu’il tourne l’oeil et voulut s’élancer vers l’escalier orné du tapis rouge qui guidait au deuxième étage, plus tranquille. Mais son échappée fut arrêtée par une épaule sur laquelle elle écrasa son nez.
Oh-oh. N’osant pas relever le visage tout de suite, elle attendit, crispée.
Mais ce soir, Arwen n’était ni l’adolescente téméraire qui étudiait à l’Académie et faisait la folle en soirée, ni la jet-setteuse délurée de l’année passée. Le visage pâle et les yeux dans le vague, la jeune femme se fraya un passage parmi la foule de ceux qu’elle avait aimé aguicher, avec qui elle avait dansé toutes les nuits durant quelques mois. Tête basse. Elle n’était même pas sûre qu’on l’eût reconnue autrement. Un oeil quelque peu entraîné - et tous l’étaient certainement ici - ayant reluqué sa robe blanche aurait décerné les traces de couture et de reprise d’une petite tenue certes coquette et jolie, mais portée lors de trop d’occasions. Les mules qu’Arwen portait aux pieds n’étaient pas si hautes, et la jeune adulte ne dépassait pas les épaules carrés des hommes qui s’agitaient autour d’elle sans vraiment y faire attention.
Pourtant, l’ex-académicienne aimait cet endroit. La piste grouillait de gens agglutinés devant la scène, où un groupe Pop rock un peu dépassé s’égosillait dans quelques micros. Un peu plus à l’écart, une vingtaine de fauteuils vermeil se regroupaient autour de petites tables rondes. Arwen remarqua les boîtiers ouverts d’instruments de musique près d’un canapé, et les restes de consommations apparemment alcoolisées qu’avaient dû descendre les artistes avant de se frotter au public. Ce qui expliquait sans doute le trop plein d’énergie et le rire un peu lourd du chanteur.
La petite blonde passa près d’une enceinte et sentit son coeur se réveiller et des fourmillements envahir délicieusement son dos, parcourant sa colonne vertébrale. Oh oui, elle aimait la musique, elle aimait la foule, le bruit, la chaleur, et même l’odeur de transpiration qui se mêlait à celle de l’alcool et de l’encens qui brûlait dans les cendriers des coins de la pièce. Elle réprima tout de même l’envie de rejoindre un groupe de personnes d’approximativement son âge qui se balançaient leur corps de ci de là en chantonnant les yeux fermés, et se dirigea d’un pas rapide vers le comptoir. Le barman lui rappelait quelqu’un, mais elle n’avait pas particulièrement pour projet de discuter. Elle s’accouda au bar, et commanda un Gin Fizz. Autant commencer avec quelque chose de doux qui éveillerait ses papilles. Elle remercia l’homme qui tendait le verre agrémenté d’une rondelle de citron vert, et le vida d’un trait.
Quelques consommations plus tard, la jeune femme estima qu’il était temps pour elle de se diriger vers un petit salon un peu plus tranquille, pour se remettre et réfléchir un peu : Avait-elle bien fait de revenir ici, à Sannom ?
Elle avait toujours aimé la ville et l’ambiance qui s’en dégageait. Et cette boîte de nuit... Résolue à passer aux toilettes se rafraîchir, Arwen fouilla dans son sac pour en sortir son porte-monnaie. Avec effarement, elle remarqua que celui-ci était vide. Son premier réflexe eut été de sortir sa carte de crédit, mais elle avait l’esprit assez clair pour rester douloureusement lucide : Les Arimags l’avaient brisée sous ses yeux lorsqu’elle avait été exclue de la Guilde de privilégiés. Désemparée, la petite blonde lança un regard au barman qui s’affairait à préparer un cocktail comme le sien à un homme légèrement plus âgé qu’elle, au visage mangé par une barbe de trois jours et à la mâchoire carrée, qui la dévisageait longuement. Résolue à se faire offrir ses boissons, Arwen s’approcha de lui avec un sourire faussement timide, mais celui-ci attrapa le verre qu’on lui tendait et se détourna pour embrasser une magnifique latine aux longs cheveux rouges.
- Et zut.
Le barman l’attendait, avec un léger haussement de sourcils. Paniquée et surtout fauchée, la jeune femme s’accouda au comptoir et saisit son porte-monnaie. Elle attendit qu’il tourne l’oeil et voulut s’élancer vers l’escalier orné du tapis rouge qui guidait au deuxième étage, plus tranquille. Mais son échappée fut arrêtée par une épaule sur laquelle elle écrasa son nez.
Oh-oh. N’osant pas relever le visage tout de suite, elle attendit, crispée.
Dernière édition par Arwen Black le Dim 31 Aoû 2008 - 21:02, édité 1 fois