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    The Night is Bad [PV : Oz]

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    Jimmy Foch
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    Message  Jimmy Foch Dim 22 Mai 2011 - 23:51

      Prudemment, l'ombre glissa avec fluidité jusqu'aux grilles qui se détachaient encore nettement sur le ciel pourtant déjà rempli d'obscurité, leurs pointes métalliques scintillant faiblement devant les lumières de la ville. Un instant immobile, entouré d'un silence nocturne troublé par un vent faible et le bruissement des arbres, cette silhouette s'avança avec discrétion près des longues tiges de fer forgé. Alerte, elle se retourna vivement pour sonder la pénombre et les sous-bois du regard avant de se rasséréner et de se reconcentrer sur sa tentative d'évasion. Le jeune homme prit le temps de retirer son blouson pour le laisser retomber mollement sur le sol de la route, de l'autre côté de l'obstacle qu'il lui restait à surmonter. Puis, il s'agenouilla et frotta ses mains dans la poussière pour s'assurer que l'adhérence de ses paumes ne lui feraient pas défaut avant de se relever avec un soupir. S'il ne manquait ni de la souplesse, ni de l'agilité nécessaires pour ce genre d'escalade fantaisiste, sa petite taille comparativement à la hauteur de la grille la rendait malaisée et même dangereuse. Avec des gestes précis, prudents et cherchant des prises aussi assurées que possible, le jeune homme parvint au sommet de la grille, ayant éprouvé ses muscles sans doute plus qu'il n'aurait du. A cheval pour passer de l'autre côté, il entreprit de se masser l'épaule pour soulager la raideur que l'effort avait entrainé en donnant naissance à une douleur légère que provoquaient les tiraillements qu'imposait l'exercice. Ne restait plus qu'à descendre lentement avec la même prudence de l'autre côté...


      - Hey toi !


      L'académicien se figea une seconde en fixant la silhouette du gardien courant dans sa direction. Surpris sur le fait et conscient que les seules alternatives qui lui restaient étaient la fuite ou un nombre affolant d'heures de colle, il ne mit guère de temps à trancher la question. En revanche, la validité de sa décision prise sur le vif lui sembla soudain douteuse lorsqu'un regard vers le sol lui rappela la hauteur à laquelle il se trouvait.


      - Redescend tout de suite !


      Le jeune homme pris une profonde inspiration et ferma les yeux pour se dérober un instant à la panique qui le gagnait. D'accord, tant pis pour la prudence... Il se redressa soudain, s'agenouillant au sommet des grilles. L'adrénaline lui donna le courage nécessaire pour ignorer la peur qui le faisait trembler et, dans un souffle anxieux, il se précipita dans le vide. Se réceptionnant sur la pierre que pavait la route, il poussa un cri de douleur étouffé dans un juron en sentant ses articulations pâtirent de sa rencontre brutale avec le sol alors qu'un choc électrique violent remonta de son coude écorché dans l'intégralité de son bras. Se relevant maladroitement après avoir attraper son blouson, il s'éloigna de quelques pas en claudiquant.


      - JIMMY FOCH ! Revenez ici immédiatement !


      Grillé.


      - Ben quoi ? Je suis descendu, non ?


      L'élève fugitif se retourna pour répondre avec un sourire goguenard pour laisser libre court à son insolence, tenant son coude où pulsait une douleur lancinante. Ne laissant pas le temps au gardien de s'insurger de sa répartie, Jimmy se mit à courir à petites foulées pour ménager son corps rudement éprouvé par sa chute. Arrivé suffisamment à l'écart, à l'abord des rues de la capitale, il se permit de reprendre son souffle et de se remettre de ses émotions. Rejoignant une fontaine, il s'assit sur la pierre qui la bordait et entreprit de nettoyer ses mains écorchées et son coude, laissant son jean d'un bleu sombre s'accommoder de la déchirure apparue à son genou et qui ne faisait que compléter la collection qu'il y possédait déjà. Remettre son blouson fut une épreuve pour son bras blessé mais par commodité et en raison de l'air frais de la nuit, mieux valait l'avoir sur ses épaules même s'il en releva les manches au dessus du coude. Ces précautions prises, il ne s'inquiéta pas outre mesure de ces égratignures. Jimmy avait connu bien pire et en bien pire circonstance, et puisqu'il venait de s'offrir sa soirée, il comptait bien en profiter. Affichant malgré tout un air renfrogné sur son visage de délinquant juvénile auquel s'accordait son apparence vestimentaire, il reprit sa route vers le lieu de rendez-vous qu'il devait rejoindre, marchant avec assurance et décontraction, les mains dans les poches. A bientôt quatorze ans, l'adolescence l'affranchissait chaque jour davantage des restes de l'enfance. Son visage s'était allongé, dessinant des traits plus fins et plus mûrs. Pour son plus grand plaisir, sa silhouette s'était vue gratifier de quelques centimètres supplémentaires bien qu'il demeura anormalement petit pour son âge, alors même que ses membres fins et déliés lui donnait un petit air dégingandé. En revanche, il arborait toujours une coloration capillaire peu commune qui lui valait les regards surpris des passants. Parvenu à la place à laquelle il était convenu qu'il se rende, Jimmy réalisa que son compagnon de fortune, ou d'infortune, comme cela arrivait plus fréquemment, était en retard. Avisant le mur à l'angle, il s'y appuya dans une attitude nonchalante en fusillant pour le plaisir les passants du regard.


      - Putain mais qu'est ce qu'il fout ?


      Et se préparait à infliger le même traitement à Oz, toute idole soit-il.
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    Message  Oz Roland Dim 5 Juin 2011 - 0:00

      Oz cala la cigarette entre ses lèvres, approcha le briquet pour que la flamme en enveloppe le bout et inspira une profonde bouffée afin de l'allumer. Comme les cendres se formaient au bout de la cigarette, il ferma le briquet et le fourra nonchalamment dans une poche de son jeans avant de se remettre en route, les yeux relevés devant lui et la clope coincée entre l'index et le majeur de sa main gauche. La nuit était tombée depuis un moment maintenant mais cela n'empêchait pas les rues de la ville d'être encore en activité. Si les vitrines des magasins étaient éteintes, les bars et cafés divers, eux, étaient encore ouverts et leur lumière tout comme le bruit qui régnait à l'intérieur se déversaient dans la rue. Depuis le temps qu'il était à Sannom, Oz connaissait maintenant la capitale par cœur ou presque. Suffisamment en tous cas pour savoir avec exactitude quelles rues emprunter afin de rejoindre Jimmy au lieu de rendez-vous, aux abords de la place publique. Le gosse de riche ne se donna pas la peine de jeter un coup d'œil à l'heure sur la montre (naturellement hors de prix) qu'il portait au poignet, mais il savait qu'il avait quitté l'Auberge en retard. Ce n'était pas de sa faute si l'eau délicieusement brûlante de la douche l'avait retenu si longtemps, cependant. Et puis, il avait bien fallut qu'il se sèche les cheveux et qu'il trouve de quoi s'habiller dans le capharnaüm des vêtements qui traînaient dans sa chambre. Sans parler du fait que depuis maintenant quelques semaines, les affaires d'une autre gosse de riche venaient se mêler aux siennes, rendant le fouillis encore plus indescriptible. Mais il avait fini par être prêt et à vrai dire, monsieur ne s'était jamais targué d'arriver à l'heure aux rares rendez-vous qu'il lui arrivait de fixer : eh oh, il n'était pas le mec qui attendait l'autre mais bel et bien le mec qui faisait attendre l'autre, justement. Naturellement.

      Oz tapota son index contre la cigarette pour faire tomber la cendre qui s'était accumulée au bout et de son autre main, il écarta d'un geste machinal une mèche de cheveux ébène qui venait lui tomber devant les yeux. Il portait un jeans de couleur claire parfaitement ajusté à sa taille qui disparaissait au niveau des chevilles dans une paire de bottes noires récemment achetées sur un coup de tête, dont le style assez rock lui avait paru tout à fait assorti au léger perfecto de cuir noir qu'il ne regrettait pas d'avoir enfilé en vue du temps frais de ce soir. À vrai dire, sa veste n'était pas vraiment ce que l'on faisait de plus chaud pour la nuit mais Oz avait toujours la manie de privilégier l'esthétique au pratique. Et cette veste parfaitement ajustée, qu'il avait laissé ouverte sur un pull noir plutôt fin dont il avait remonté les manches jusqu'aux coudes et qu'il avait à vrai dire piqué à Vasco, lui allait à merveille – c'était tout ce qui comptait à ses yeux. De toutes façons, en matière de vestes en cuir, sa préférence allait et de loin à celle qui appartenait à Vasco ; il ne se privait jamais pour la lui emprunter sans son accord, d'ailleurs. Mais pas ce soir. Pas ce soir parce qu'il ne voulait pas aller voir le chanteur pour ça. Pas ce soir parce qu'il n'avait pas envie de le voir à une table de l'auberge en compagnie de Sila. Pas ce soir parce que ces derniers temps, il faisait tout pour éviter au maximum ces deux personnes qui déclenchaient une telle tempête d'émotions en lui : colère, besoin, regrets, incertitude, doutes... et des choses qu'il ne voulait même pas définir, identifier ou bien comprendre. Tout ce qu'il savait pour le moment, c'est qu'il ne voulait pas les voir. Aucun des deux. Elle, elle avait débarqué à nouveau dans sa vie sans prévenir et sans lui demander son avis, lui imposant le retour d'un passé qu'il avait à tout prix voulu oublier. Lui, il lui avait foutu une énorme claque dans la figure en lui annonçant qu'il y avait désormais une personne tout aussi importante que lui dans sa vie et qu'il devrait faire avec. Aucun des deux ne lui laissait le choix, il en voulait donc aux deux et il préférait ressentir les choses de cette façon parce que pour Oswald Roland, en vouloir au monde entier et envisager les choses sous l'angle de la colère était plus simple que toute autre chose.

      S'il avait donné rendez-vous au gosse pour qu'ils passent la soirée ensemble quelque part, dans un bar, au Jumble ou dans la rue à chercher la bagarre, c'était en bonne partie parce qu'Oz avait besoin de sortir. Sortir de l'Auberge, s'éloigner, passer quelques heures avec quelqu'un qui lui ressemblait un peu et surtout, se défouler de n'importe quelle façon, que ce soit avec un verre, sur une piste de danse ou à l'aide de quelques coups de poing. Et il savait qu'il y arrivait toujours lorsqu'il était en compagnie de Jimmy Foch. La tignasse de cheveux blancs de l'académicien apparut d'ailleurs dans son champ de vision et Oz écarta la cigarette de ses lèvres pour souffler la fumée ; depuis que Vasco lui avait annoncé la nouvelle sur la jetée de la plage, les cigarettes avaient tendance à passer en cadence entre ses doigts. C'était toujours ce qu'il faisait quand il n'était pas aussi bien qu'il voulait laisser croire. Il s'approcha de Jimmy qui s'était appuyé contre un mur et haussa un sourcil en surprenant la phrase qu'il prononça à voix haute ; ce qu'il foutait, hein ?

      - Il est en train de se demander pourquoi il accorde généreusement une soirée en sa magnifique compagnie à un gamin qui n'est même pas capable de se rendre compte de sa chance et de patienter quelques dizaines de minutes gentiment.

      Sarcastique, Oz parvint à sa hauteur et le toisa avec décontraction avant de laisser tomber le mégot de cigarette au sol afin de l'écraser du pied. De quel droit ce sale gosse se permettait de se plaindre de SON retard, hein ? Il arrivait à l'heure qu'il voulait, point barre. Ceci dit, il consentit tout de même à saluer le gosse en question d'une tape dans la main et d'un mouvement compliqué qu'ils s'étaient appropriés tous deux. Puis il se passa machinalement une main dans les cheveux, les ébouriffant un peu plus au passage sans y prendre garde, avant de se masser la nuque d'un air ennuyé en levant un instant les yeux au ciel.

      - Plus sérieusement, Vasco est pire que les gardiens de l'Académie quand il veut.

      En plus de la douche singulièrement longue et du temps de préparation qui avait traîné en longueur, il y avait effectivement eut le blond à éviter. Blond dont la nature de sangsue n'était plus à prouver et qui collait le gosse de riche depuis bien trois ans maintenant. À vrai dire, Oz avait fini par s'y habituer, à force ; il avait apprit à apprécier, également. Mais ces derniers temps, il préférait l'éviter. Et éviter Vasco Fair, ce n'était pas une mince affaire, surtout lorsqu'on était proche de lui. Il avait réussi ce soir, cependant. Oz fourra une main dans la poche de son jeans et observa Jimmy d'un air désintéressé.

      - D'ailleurs, t'as réussi à venir sans te faire choper ?

      Non pas que la réponse l'intéressait vraiment ; il se souvenait juste que tous ces gardiens à deux balles étaient chiants dans le modèle gardiens de prison quand il s'agissait des sorties après le couvre-feu. Et ils appelaient ça une vie, dans cette Académie à la con. La bonne blague.
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    Jimmy Foch
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    Message  Jimmy Foch Dim 26 Juin 2011 - 16:39

      Si l'irascibilité de Jimmy avait parfois une propension exaspérante à concurrencer celle d'Oz, le jeune homme choisit cette fois d'accueillir l'ironie de son ami avec un regard juste assez agacé et blasé pour signifier clairement ce qu'il en pensait sans pour autant vouloir en faire une affaire d'état. Parfois, il y avait des combats qu'il valait mieux savoir ne pas mener. Il y avait par ailleurs des choses bien plus intéressantes à recevoir de cette incarnation de l'arrogance et de l'irrespect d'autrui que ses phalanges serrées, prêtes à s'écraser sur votre visage. Peut être que cette réflexion pleine de sagesse et de maturité était l'œuvre d'une habitude forcée par la crainte de finir maltraité par cet adolescent plus âgé, mais un esprit optimiste ayant foi en l'humanité préféra certainement croire que Jimmy avait grandi, peut être même plus qu'il ne le croyait. Quoiqu'il en soit, le gamin qu'il était se décolla du mur d'une légère poussée des épaules et tendit la main avec nonchalance pour saluer le retardataire qui, quoiqu'on en dise, n'avait pas nier ce fait. Toutefois, Jimmy oublia bien vite sa rancœur puérile et à laquelle, au fond, il n'accordait que bien peu d'importance. Ses grands yeux turquoise, dont ne semblait pouvoir se défaire un éternel regard farouche et grognon, se posèrent sur le visage du brun qu'ils détaillèrent avec suffisamment de réserve pour ne pas se faire pesants mais avec un intérêt que venait renforcer une vague inquiétude. Il y avait quelque chose d'inhabituel à voir Oz aussi enclin à reconnaître que ses railleries manquaient de sérieux. Puis, il y avait cette lassitude, dans la voix et dans les gestes, cette façon qu'il avait de sembler fatigué et sincèrement indifférent à ce qui l'entourait. Évidemment, il n'y avait là rien d'étrange ou de surprenant pour quelqu'un qui n'aurait que vaguement connu le phénomène et l'aurait trouvé en pareil état. Mais à l'aube d'une virée qui allait sans doute être mémorable, en évoquant Vasco avec ce qui ressemblait trop fortement à un sentiment de regret pour être ironique, en choisissant délibérément d'en faire part ce qu'il ne considérait jamais lui-même que comme un pot de colle dont il n'avait soit disant rien à faire... ça faisait tout de même beaucoup de coïncidences. Coïncidences que la sagesse toute neuve de Jimmy choisit d'ignorer allégrement.


      - T'as la réponse dans ta question.



      Réflexion faite il allait peut être finir par le prendre, ce coup de poing qu'il avait l'air de rechercher avec tant d'ardeur. Avare de paroles inutiles mais pas désagréable pour autant, Jimmy releva son coude devant lui pour qu'il témoigne à sa place de sa mésaventure. La peau qui recouvrait l'os était sérieusement arrachée dans une égratignure qui avait mauvaise allure bien qu'elle ne soit que superficielle, preuve en était le sang qui avait déjà cessé de couler. Il le rabaissa tranquillement avant d'accepter de témoigner un peu plus de respect à son modèle en acceptant gracieusement d'éclairer sa lanterne.


      - J'ai du sauter du haut de la grille parce que j'avais le gardien aux trousses et il m'a reconnu donc si je ne me suis pas fait choper, je pense que demain je vais passer un sale quart d'heure. Ceci dit je ne suis pas certain que tu m'aies fait venir pour me conseiller au sujet de la poursuite éventuelle de mes études si ?



      La perspicacité de Jimmy était sans doute pour beaucoup dans la simplicité de leur relation, parce que s'il avait bien appris une chose d'Oz c'est qu'il ne serait jamais du genre à lui faire la morale et qu'il se flatterait plus que de raison de le voir marcher fièrement dans ses pas plutôt que de chercher à le convaincre de faire le contraire. Par ailleurs, Jimmy avait beau ne pas être une flèche, il n'était pas stupide au point de se croire capable de passer une troisième année à la prestigieuse académie qui l'avait accueilli à ses douze ans. Jimmy venait de redoubler sa deuxième année et si elle n'était pas plus désastreuse que la première, elle explosait tous ses records d'absentéisme des deux premières années réunies, et l'influence d'Oz n'y était pas innocente.


      - D'ailleurs puisqu'on aborde le sujet tu m'expliques pourquoi j'ai risqué ma vie histoire de rappliquer à l'heure ?
    Oz Roland
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    Message  Oz Roland Jeu 30 Juin 2011 - 2:48

      Il allait le claquer, ce gosse. Non parce qu'il le cherchait, pas vrai ? Haussant légèrement un sourcil pour mimer une interrogation qui n'était en vérité que la menace d'un coup à venir de la part d'une éternelle petite brute des hauts-quartiers, Oz considéra Jimmy d'un œil pensif comme s'il hésitait vraiment entre passer l'affront dans un excès de générosité ou au contraire lui faire directement comprendre que les réparties cinglantes et impertinentes, c'était son domaine. Sauf que dans un acte intelligent ou juste irréfléchi, Jimmy s'empressa de poursuivre en levant son coude en l'air pour montrer l'égratignure qui lui barrait la peau, témoignage tangible de l'aventure qu'il avait du vivre rien que pour pouvoir sortir de l'Académie plus ou moins sans encombres. Oz continua de hausser un sourcil mais décida de s'intéresser aux explications du gosse plutôt que de s'attarder plus que de mesure sur la première répartie de ce dernier. Au pire, il lui ferait payer plus tard et ils finiraient par se battre à moitié, comme d'habitude. Un air blasé se dessina sur son visage alors qu'il poussait un soupir parfaitement ennuyé et qu'il tournait la tête pour balader distraitement son regard désintéressé sur les alentours pendant que Jimmy lui racontait sa mésaventure, montrant ainsi clairement et délibérément qu'il n'en avait rien à faire, toujours comme d'habitude. D'ailleurs, lorsque Jimmy souleva le fait qu'Oz ne l'avait certainement pas fait venir pour quelque chose d'aussi aberrant que le conseiller au sujet de la poursuite de ses études, le gosse de riche rétorqua tranquillement avec ce qu'il fallait d'arrogance :

      - Du tout.

      Perspicace, ce gosse. Et pas rancunier longtemps, avec ça. C'était tout ce qu'il lui fallait ce soir. Oz glissa une main dans la poche de son jeans et écarta de l'autre quelques mèches de cheveux de son front qui avaient tendance à venir lui gêner les yeux, puis il regarda à nouveau pensivement la place publique et les passants qui la traversaient encore en bon nombre pour se rendre certainement à un café ou un autre, s'ils ne rentraient pas chez eux. Fugacement, il se demanda si parmi ces personnes se trouvait cette fameuse Edryn Edge dont il ne connaissait que le nom et cette pensée l'irrita, lui arrachant un froncement de sourcils et un pincement de lèvres. Mais parce qu'il ne voulait surtout pas y penser ce soir, justement, il tâcha de chasser bien vite ces pensées profondément parasites et se ré-intéressa plutôt à son jeune apprenti en tournant la tête vers ce dernier, se composant à nouveau bien vite une attitude nonchalante et naturellement arrogante.

      - Mais bien sûr que je vais t'expliquer. J'avais besoin de sortir et j'ai une furieuse envie de faire une connerie monumentale ce soir, alors remercie-moi de t'avoir appelé pour participer à cette nuit mémorable.

      Il sentait qu'elle allait vraiment être mémorable, cette nuit, oui. Juste parce qu'il avait l'envie soudaine et implacable de préparer un gros coup, cette fois, de ne pas seulement se contenter de provoquer une bagarre dans la rue et de se défouler à coups de poing. Non, là, cette fois, cette nuit, il avait vraiment, vraiment envie de faire une connerie, de faire quelque chose de totalement stupide et inconscient, quelque chose qui, s'ils étaient là, lui attireraient la désapprobation de Vasco et Sila, quelque chose de parfaitement insensé et motivant qui lui permettrait de se défouler et de surtout oublier, rien qu'un temps. Presque fébrile, il effectua quelques pas en avant et promena son regard autour de lui, sur les terrasses, sur les pavés, sur les gens, sur les murs, sur les toits, en quête de quelque chose, d'une idée, n'importe quoi. Sa main dans la poche de son jeans tripota le briquet qui y était rangé, machinalement, puis ses yeux se posèrent sur un édifice qui se fondait dans la masse et qu'il avait l'habitude de voir chaque jour ou presque mais auquel il n'accordait jamais aucune importance, à défaut d'y avoir jamais mis les pieds. Sauf qu'il connaissait ce bâtiment, comme tout le monde. Et qu'il savait à quoi il servait, tout comme les gens qu'on pouvait y trouver. Ce serait assurément une connerie monumentale.

      Un sourire ironique et sombrement amusé étira le coin de ses lèvres tandis qu'il s'arrêtait dans une pose nonchalante et élégante à la fois, les mains glissées dans les poches de son jeans, ignorant la brise légère qui agitait ses cheveux couleur ébène, les yeux où brillait l'étincelle du défi rivés sur le bâtiment qu'il avait repéré et qu'il venait d'ériger comme cible. Il attendit quelques secondes, comme pour faire durer le suspense, puis annonça son idée de manière concise d'une voix très tranquille.

      - On va entrer par effraction dans le quartier général des Chasseurs de primes.

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