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    Loghan Akalenkov }

    Loghan Rasal
    Loghan Rasal
    Garde du corps

    Messages : 88
    Métier : Chasseur de Primes de retour à Sannom

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    Message  Loghan Rasal Sam 27 Fév 2010 - 23:45

    || Loghan Alekseï Akalenkov. ||


    Loghan Akalenkov } Loghan10



    Loghan Akalenkov } 01__id10

      || Nom : Akalenkov.
      || Prénom : Loghan Alekseï.
      || Âge : 24 ans.
      || Sexe : Masculin.
      || Date de naissance : 14 juillet.
      || Métier : Chasseur de Primes assigné comme garde du corps auprès de Liven Reaves.
      || Guilde : Chasseurs de primes.
      || (Voix du personnage : Hey Man Nice Shot - Filter, ci-dessus.)



    Dernière édition par Loghan Akalenkov le Sam 17 Sep 2011 - 19:47, édité 6 fois
    Loghan Rasal
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    Message  Loghan Rasal Sam 27 Fév 2010 - 23:51

    Loghan Akalenkov } 02__ph10

      Ce que l'on remarque principalement et généralement chez Loghan, à première vue et communément, c‘est surtout son apparence. Son style vestimentaire complètement anarchique, sa dégaine de grunge, sa manière de se démarquer du commun et du banal et sa maigreur affolante d'anorexique incontestable interpellent.

      Le jeune homme est d'une taille tout à fait respectable pour son âge, tout d'abord. Plutôt grande en vérité, avec son mètre 84. Grand, la peau lisse et pâle, il est également d‘une maigreur à la limite même du squelettique et proprement affolante, légitimement inquiétante, qui réhausse sa grande taille en lui conférant une allure dégingandée. Loghan essaye toutefois de donner suffisamment le change avec ses vêtements pour que l'on ne puisse pas deviner au premier coup d’œil que l'on se trouve face à un anorexique, en portant des tenues compliquées, anarchiques, grunges à souhait, parfois amples, quelque peu dissimulatrices. Mentir, feinter, éluder, dissimuler, tout un art. Le corps fin donc, les jambes longues et les bras maigres, Loghan n‘en perd pas moins le charme étrange et intriguant que son apparence complètement déglinguée provoque. La peau pâle, le visage fin aux joues creusées, le jeune homme affiche la plupart du temps un air rêveur quelque peu absent, comme si son esprit évoluait dans un quelconque monde parallèle inconnu de tous. Son visage peut toutefois parfois posséder une certaine vitalité d‘expressions qui donne l‘impression de voir en face de soi un squelette, certes, mais vivant, paradoxalement. Le fantôme d’une lueur d'insouciance flotte toujours quelque part sur ses traits. Ses lèvres fines peuvent s'étirer en un sourire, léger, franc, moqueur, excentrique, taquin, compatissant ou plus rare, timide, selon les cas. Ses yeux, deux petites prunelles grises comme l‘acier, attirent tout de suite le regard en raison de la couche épaisse de maquillage étalée tout autour. Toujours du noir, ou bien du bleu foncé, pour renforcer le contraste avec la pâleur de la peau et démarquer les yeux sur le visage peut-être trop fin mais néanmoins sans conteste bien dessiné. Ce maquillage n'est cependant pas ce qui accroche à l'oeil en premier lieu, non. Ce serait plutôt ses cheveux, rebelles, artificiellement colorés d'une teinte bleue indéniablement peu commune, mais un bleu finalement plutôt discret, un bleu assez banal, un bleu commun mais agréable et presque jugé normal. Une couleur qui, aux premiers abords, peu étonner, mais qui au final, à force de l'habitude, paraît aussi banale que du brun. Un corps mis à mal, poussé à ses limites, mais néanmoins entretenu superficiellement et esthétiquement, pour que l'effet, au final, reste sans conteste attirant d'étrangeté.

      Le style vestimentaire du bonhomme s'accorde parfaitement avec le corps, pour apporter une touche finale et complémentaire à l‘apparence esthétiquement anarchique. Loghan ne s‘habille jamais simplement. Sa garde robe se comporte d‘une multitude de chemises désordonnées et déchirées, de pulls rayés, sombres, qui même serrés restent amples pour le garçon, des hauts décousus qui libèrent par-ci par-là un coude, une épaule ou une parcelle du ventre ; de bas également, de jeans sombres ou clairs, déchirés au niveau des genoux ou laissés tranquilles, d‘où pendent une ceinture cloutée ou une chaîne en argent, par exemple. Des bijoux aussi, des accessoires par dizaines, des multiples pendentifs aux innombrables bagues en passant par les boucles aux oreilles et le piercing d’une banale simplicité au nombril. Des tenues complètement anarchiques et décalées, mais qui au final, assorties de telle ou telle manière, restent esthétiques et seyantes, d'une certaine façon. Ne jamais être trop tape-à-l‘œil, rester dans une esthétique étrange et décalée, se démarquer du commun banal, tout un art. Loghan porte également toujours sur lui deux colt au calibre 45 noirs, ses deux armes à feu de Chasseur de Primes qu‘il manie avec une expertise incontestable et certaine, glissés à sa ceinture.


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      Anarchie extérieure, anarchie intérieure ; anarchie des apparences, anarchie des sentiments.

      Loghan est à la fois d'une complexe simplicité et d‘une ambiguë difficulté. Bourré de paradoxes et taillé dans l‘étrangeté, il est difficile à saisir ou à cerner, compliqué à suivre et pourtant néanmoins d‘une apparence qui paraît inébranlable. Un oxymore à lui tout seul, un être que l'on pourrait juger aussi insaisissable que l‘eau que l’on voudrait seulement retenir à l‘aide d‘une main, aussi sûr et fondamentalement tangible que la mort elle-même, mais qui reste malgré tout un humain. Avec ses doutes, d‘affreux doutes, ses questions, ses peurs, son mal, ses mauvaises décisions, ses secrets, sa fragilité. Comme tout le monde, tout en ne l’étant pas. Merveille de la complexité humaine.

      De prime abord, Loghan paraît comme un jeune homme à la fois d‘une agréable frivolité et d‘une étrange passivité. L’esprit emprunt d‘une certaine légèreté, le songe marquant ses traits, le jeune Chasseur de Primes a sa manière bien à lui d’agir et de faire les choses. Il aime rêvasser, sortir parfois des remarques complètement illogiques ou des conneries monumentales et inattendues qu’il est le seul à comprendre ou à apprécier, décrocher des sourires taquins ou gentiment narquois de temps à autres pour titiller certaines personnes, être fasciné par des choses jugées banales. Incontestablement étrange, l’air décalé, absent, et l'air également d’avoir une vision des choses vraiment distordue, il n’est pas exclu qu’on puisse le prendre proprement pour un dérangé. Pas que cela l’embête, bien entendu, il sera même toujours le premier à se trouver étrangement content ou juste complètement indifférent. D'un point de vue social, Loghan n'est pas l'archétype même du type populaire et très bien entouré. Non que le fait d'être seul la plupart du temps ne le dérange non plus. Il paraît de toute façon assez difficile de trouver des personnes que Loghan déteste véritablement, parce qu’il se contente de s’intéresser seulement aux personnes qu’il juge dignes d’une attention particulière. Pour le reste, il préfère rester indifférent. De toute manière, si vous n’appréciez pas quelqu’un, le mieux à faire est encore de tout simplement l’ignorer, non ? Certes. Le jeune Chasseur de Primes ne se prend pas la tête à ce niveau-là. Il est aussi assez tactile, dans le sens où il aime balader ses doigts fins dans les cheveux des gens ou leur balancer une tape soudaine sur le haut du crâne, parfois sans raison particulière.

      Paradoxalement, Loghan est également un jeune homme d’une paresse incroyable et d’un sérieux incontestable, mais notamment et surtout pour son boulot, pour ce dernier point. Il n’est pas rare de le voir bâiller d’un air ennuyé, et abandonner soudainement toute activité pour aller s’affaler sur un canapé et ne plus bouger, ou se plaindre d’être fatigué et d’avoir trop de choses à faire. Et s'il lui arrive parfois de traîner des pieds en se plaignant pour un rien, par contre, lorsque le sérieux d’une situation le rattrape et qu’il doit sortir immédiatement ses flingues, soyez certains que Loghan prouvera qu’il n’est pas Chasseur de Primes pour rien en une fraction de seconde. Tireur sans conteste exceptionnel, surtout notamment du au fait qu’il avait eu l’occasion de tenir un flingue entre ses mains dès son plus jeune âge, le jeune homme n’a certes pas besoin de faire ses preuves pour prouver son efficacité. Il n’éprouve d’ailleurs jamais la moindre hésitation à tuer. On lui confie une mission, il va voir le parfait inconnu et il lui tire une balle sans sourciller. S'il est nomag et donc dans l'incapacité totale d'utiliser la moindre magie, Loghan sait se rattraper avec sa virtuosité du revolver. Aussi précis qu'avec un flingue qu'avec les gens, il faut savoir que le jeune homme se montre souvent d'une perspicacité effarante, sans qu'il sache lui-même d'où cela peut provenir. Si Loghan donne généralement l’impression d’être insouciant et passif, il sait néanmoins être sérieux comme il peut lui arriver de parler durement, froidement ou avec autorité parfois. Du genre à remarquer lorsqu’une personne cache quelque chose ou va mal, il n’hésite pas à s’affirmer s’il le pense nécessaire, et ce sont généralement à ces moments-là que l’on comprend que Loghan n’est pas juste un type bizarre mais également quelqu’un d’extrêmement observateur.

      Le mensonge et la dissimulation font partie intégrantes de sa personnalité. Car toujours, constamment et fondamentalement, Loghan ment, élude, dissimule et évite. S’il remarque les soucis des autres et qu’il peut aller de l’avant pour les aider, il refuse que l’on se mêle de ses problèmes à lui. Parce que de son point de vue, ce ne sont pas des problèmes mais des décisions. Son anorexie est volontaire, à son compte, et s’il dissimule cet aspect de sa personnalité à son entourage du mieux qu’il peut, c’est juste pour éviter les questions qui n'ont pas lieu d'être. En vérité, Loghan dissimule de la même façon tous les doutes qui peuvent l’assaillir et qui l’assaillent depuis terriblement longtemps, et notamment depuis le jour où il tua son frère sciemment. Des doutes à propos de quoi ? A propos de lui-même. Car il se demande sincèrement si n’éprouver aucun problème de conscience à tuer ne fait pas de lui un monstre, si abattre son frère jumeau et malmener son propre corps pour ne plus lui ressembler ne fait pas de lui juste un lâche. Un peu quand même, non ? Mais il refuse de devenir complètement dérangé comme les membres de sa famille l’avaient été, il refuse de se laisser entraîner contre son gré. Alors il arrête de manger, refuse de manger, se fait atrocement maigrir et change d’apparence pour ne plus que son reflet dans le miroir lui rappelle Adam. Et c’est sa décision, sa volonté, on ne peut pas lui enlever ce contrôle là. Ou tout du moins, il ne veut pas. Quand les doutes se font trop fort et que Loghan n’arrive pas à se libérer l’esprit, il a tendance à se réfugier dans la drogue. Souvent. Très souvent. De l’héroïne. Loghan sans une seringue chez lui, ce n'est pas Loghan. Et il fume de temps en temps, également. Pour se pourrir encore plus l’organisme, voyez-vous. Principalement doué pour raconter des bobards et détourner les conversations, Loghan peut aussi très souvent donner l'impression d'être totalement ailleurs et de fait complètement inaccessible. Et s'il lui arrive de mentir au sujet de sa condition, il ne ment jamais sur ses sentiments. S’il apprécie une personne, soyez sûrs qu’il ne sera pas hypocrite et que ses sentiments sont sincères. Non, dans son cas, ce n’est pas du mensonge pour être hypocrite mais du mensonge pour qu’on lui foute la paix sur certains points qu’il préfère garder pour lui.



    Dernière édition par Loghan Akalenkov le Lun 5 Sep 2011 - 23:43, édité 9 fois
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    Message  Loghan Rasal Dim 28 Fév 2010 - 0:11

    Loghan Akalenkov } 04__hi10

    Loghan Alekseï Akalenkov naquit une minute et 47 secondes après son frère jumeau, à Moscou.
    Une ressemblance frappante et quasi-parfaite.
    107 secondes de différence, seulement.
    Un monde.


    *

      Expatriée de Russie, la famille Akalenkov alors composée de trois membres s’en alla s’installer aux Etats Unis d’Amérique, sur la côte ouest, dans la ville de San-Francisco. Le départ fut notamment provoqué par la mort d’Irina Akalenkov, femme et mère aimante et aimée, qui décéda d’un tragique accident de voiture (neige, route glissante, camion qui arrivait en sens inverse, dérapage, choc mortel) aux alentours de Moscou, laissant derrière elle un mari et deux fils, Adam et Loghan, alors âgés tous deux de 6 ans. Après 3 mois de deuil, Vladimir Akalenkov, le père, estima qu’il était temps de changer d’air, et il emmena ses fils avec lui pour les Etats-Unis. Y vivre le rêve américain ? Non, pas vraiment. Le rêve américain, c’était pour les familles normales, après tout.

      Ils s’installèrent dans un quartier sombre de San-Francisco, dans un minuscule appartement au sommet d’un immeuble miteux. C’est qu’ils n’avaient pas vraiment les moyens de se payer quelque chose de plus luxueux, voyez-vous. Ou tout du moins, Loghan se souvient des choses ainsi. Après tout, allez savoir. Peut-être que le paternel avait des sous mais qu’il ne voulait pas les dépenser de cette façon. Car il était certain que Vladimir Akalenkov était particulier. Un homme assez étrange, en vérité. Ou vivant en décalage avec la société. Loghan ne su jamais ce qu’il faisait réellement, quel travail il effectuait. Son père avait-il seulement obtenu en emploi, dans ce pays ? Il n’en su jamais rien. Tout ce dont il se souvient, c’est que ce père était très souvent absent. Il ne revenait qu’aléatoirement dans l’appartement, pour y rester ou pour repartir aussitôt. Lorsqu’il revenait, il apportait des provisions, de quoi boire, manger, s’habiller. Pour ses fils, qui restaient là et qui n’allaient à l’école que parce qu’ils l’avaient eux-mêmes décidé, qui s‘occupaient comme ils le pouvaient et qui trouvaient ce mode de vie tout à fait normal. Il réglait les factures, se posait sur le canapé ou allait se coucher, puis soit il repartait, soit il prenait le temps de toucher quelques mots à ses fils. Parce que même s’il avait une manière de faire très discutable, il ne fut jamais à proprement dit un mauvais père pour les deux jumeaux. Il leur apprit l’anglais, la langue du pays qu’il avait lui-même appris en faisant des études, plus jeune. Il ne les frappa jamais. Il n’éleva jamais la voix sur eux. Mais parfois, il ne les regardait même pas. Il vivait complètement en décalé, s’absentait, revenait avec de l’argent, repartait. Là sans être là. Tout un art. Au final, allez savoir ce qui était le pire, entre un père qui buvait trop et qui vous frappait, ou un père complètement décalé qui, s’il ne vous ignorait pas, vous emmenait passer un week-end dans la campagne pour vous apprendre à tirer sur tous les animaux qui passaient, qu’ils soient domestiques ou sauvages, avec des calibre 45 sortis d’on ne savait trop où. Oui, allez savoir.

      L’étrangeté quotidienne devient normalité.

      *

      Ecole primaire d’un quartier périphérique de San-Francisco, USA.

      - Loghan, tu sais pourquoi je t’ai fait venir ici ?
      - Non, madame Jenkins.
      - Tu te rappelles du cours de ce matin ? Celui de dessin ?
      - Oui.
      - Qu’est-ce que vous deviez dessiner, dis-moi, Loghan ?
      - Des animaux.
      - Oui, exactement. Et toi, qu’as-tu dessiné ?
      - Un chat.
      - Bien. Mais tu peux me dire pourquoi tu as dessiné ce chat de cette façon ? Tu sais de quoi je parle, n’est-ce pas Loghan ? Avec tout ce rouge ? Et ce pistolet ? Tu te souviens de ce que tu as dessiné ?
      - Oui.
      - Tous les autres ont dessiné des chiens qui gambadent dans un jardin, des chats qui se prélassent devant une cheminée, des poissons dans un aquarium. Le thème était de dessiner un animal, Loghan, un animal vivant.
      - … Parce que c’est censé vivre, ces choses-là ?

      L’enfant croit ce qu’on lui apprend.

      *

      Allez comprendre que ce que vous pensiez n’était pas tout à fait la bonne manière de penser, que votre façon de vivre était anormale, que votre père ne devrait pas s’absenter autant et ne devrait pas vous apprendre à manier des armes à feu, qu‘il aurait du être plus présent pour vous border le soir et vous emmener au cinéma, par exemple. Allez comprendre çà, quand vous étiez dans le bain depuis votre plus jeune âge. Allez comprendre. Pourtant, petit à petit, au fur et à mesure des mois, des années, Loghan apprit à ouvrir les yeux. Car ouvert d’esprit, il l’était de nature. Malin, aussi. Son père n’était jamais venu se présenter à quelque convocation que ce soit, à l’école. Alors ses fils apprirent à mentir, à faire l’anguille. Il fallait bien faire avec ou sans, de toutes façons. Et puis, même si le père n’était pas là, les jumeaux étaient ensemble, eux. Et à force de parler avec Adam, Loghan en arriva à la même conclusion que lui : d’accord, ils avaient un père qui ne comblait de toutes évidences pas de la meilleure façon son rôle de père. Mais au moins, ils étaient là, tous les deux. Ils allaient à l’école, ils s’intégraient au système. Ils avaient de quoi vivre, et même s’ils n’avaient pas de parents à la maison, ils étaient ensemble. Et c’était tout ce qui comptait, au final, non ? Pour Loghan, en tous cas, c’était bien suffisant. Il apprit bien vite qu’il y avait des comportements à adopter envers certaines personnes extérieures à leur situation, des personnes qui ne pourraient pas comprendre et qui risqueraient d’appeler des gens qui finiraient par les placer, son frère et lui, dans des familles jugées plus « normales ». Il apprit à mentir, à faire des sourires, à s’inventer tout une histoire familiale potable pour donner le change à « l’extérieur ». Il apprit à devenir de plus en plus autonome, avec son frère, et à ignorer de plus en plus les absences plus fréquentes d’un père qu’il ne connaissait pas vraiment et qui disparaissait on ne savait où. Il apprit à être normal. Ou du moins le plus normal possible.

      Et il aurait pu vivre une adolescence normale, malgré tout. Mais c’était sans compter sur le fait qu’il était très attaché à son frère, qu’il lui vouait une confiance aveugle, et qu’il se laissa entraîner par la spirale de sa folie. Car oui, certainement, Adam Vladimir Akalenkov devait être fou, quand on y repensait. A moins qu’il n’ait juste jamais eu de conscience morale ? Là encore, allez savoir. Les mystères du monde, les mystères de l’être humain. Une histoire sans fin.

      *

      - Happy birthday, frangin !

      Loghan releva la tête juste à temps pour réceptionner d’un geste adroit de la main ce que son frère jumeau venait de lui lancer. Il baissa les yeux. Un flingue noir, un colt calibre 45. Il releva la tête, pour fixer l’autre adolescent qui souriait d’un air satisfait en examinant l’arme à feu que lui-même tenait, semblable trait pour trait à celle que Loghan avait maintenant en main.

      - Pourquoi ?
      - Bah nous avons 14 ans aujourd’hui, non ? Je nous ai fait un petit cadeau. Jolis, hein ?
      - Tu as trouvé çà où ?
      - Dans la table de chevet de papa. Il y a les munitions qui vont avec. Ils ont l’air de n’avoir jamais servis. Alors je me suis dit que çà nous ferait un chouette cadeau, tu trouves pas ?
      - Adam… Tu sais qu’on doit éviter de se trimballer avec çà.
      - Ouais je sais, je ne suis pas idiot. On évitera de les sortir en plein cours, c’tout.

      Adam partit dans un petit rire, puis glissa son flingue dans sa ceinture, avant de s’approcher de son frère qui lui ressemblait tellement d‘un point de vue extérieur, le sourire toujours aux lèvres et une leur dans les yeux.

      - Mais attends, c’est pas fini. J’ai encore une surprise pour notre anniversaire.
      - Ah oui ?
      - Ouais. Range ton flingue, petit frère. Cà ne devrait pas tarder.

      Adam observa le cadran fissuré de la montre digitale qu’il portait au poignet, puis il reprit la parole :

      - … Quatre secondes, et c’est parti.

      Loghan, qui ne voyait pas où son frère voulait en venir, glissa l’arme à feu dans sa propre ceinture et sursauta lorsque la porte de la chambre du fond s’ouvrit à la volée. Mais il se détendit en constatant que ce n’était que leur père, cet automate, qui se levait pour… Allez, prendre une douche ou s’en aller ? Ah bah s’en aller. Voilà qu’il avait déjà claqué la porte et disparu hors de l’appartement. Ce n’était même pas étonnant, Loghan se désintéressait déjà de la scène pour reporter son regard interrogateur sur Adam. Mais il haussa un sourcil surpris lorsqu’il vit ce dernier se diriger vers la porte d’entrée, à grands pas, sur les traces de leur père.

      - Mais qu’est-ce que tu fais ? s’étonna-t-il en s’empressant de le suivre.
      - Suis-moi, Lo.

      Et Loghan suivit, sans comprendre. Cela faisait une éternité qu’ils n’avaient plus adressé un mot à leur père, alors pourquoi diable Adam courait pour le rattraper, alors qu’il arrivait au niveau des escaliers ? Que préparait-il ? Lui parler ? Mais à quoi çà rimait ? Voilà qui allait à l’encontre des normes établies par l’habitude du quotidien. Loghan se figea à quelques mètres, au milieu du couloir, tandis que son frère retenait leur père par le bras, alors que celui-ci posait le pied sur la première marche du grand escalier (l’ascenseur était constamment en panne dans cet immeuble déglingué). Vladimir Akalenkov se retourna, lentement, pour lever un regard morne et inexpressif sur son fils. Loghan ne bougea pas d’un pouce, le regard rivé sur la scène, alors que son frère, lui, esquissait un sourire narquois en réponse au regard de l’homme.

      - Joyeux anniversaire, Lo.

      Et d’un geste brusque, violemment, il poussa Akalenkov père dans les escaliers. Celui-ci chuta sans pouvoir se retenir à la rampe. Il dégringola sur le dos, sans pousser un seul cri, sa tête percutant plusieurs marches d’affilée, jusqu’à ce qu’au final, un horrible craquement et un choc sourd provenant de la cage d’escaliers, que Loghan ne pouvait pas voir de sa place, s’élèvent, suffisamment explicites. Avant que le silence ne retombe, comme il était venu. Adam disparu dans les escaliers, et Loghan ne bougea toujours pas. Stupéfié sur place. Figé comme une statue. Il se contenta de suivre son frère des yeux, alors que celui-ci revenait vers lui avec ce même petit sourire satisfait qui avait prit possession de ses lèvres avant le meurtre.

      - C’est bon, il est mort, annonça-t-il d’une voix tranquille, légère, aérienne.

      Il fallut un certain temps à Loghan pour arriver à articuler un son.

      - Mais… Qu’est-ce que tu as fait, bon sang, Adam ?
      - Je nous ai débarrassés de papa, pourquoi ?
      - Mais tu te… Tu te rends compte ? Adam, tu as tué papa.

      Adam se mit à froncer les sourcils en voyant l’expression de son frère.

      - Ouais et alors ? Qu’est-ce que tu as, Loghan ?
      - Adam…
      - Tout est une question de point de vue. Dis-toi que je n’ai rien fait de mal.
      - Mais…
      - J’ai juste supprimé quelque chose d’inutile. Tu sais, c’est comme les mouchoirs usagés qu’on jette, les vieux objets ou les objets défectueux. On ne les garde pas, ces trucs. C’est normal. Papa nous était inutile, il nous a toujours été inutile.
      - Mais putain, Adam
      - Eh, l’interrompit son frère en lui saisissant le bras et en fichant son regard dans le sien, implacable. J’ai rien fait de mal, je te dis. J’ai rien fait de mal, Lo. Tu as toujours été le premier à dire qu’il n’était pas vraiment un père.
      - Mais…
      - Il ne nous servait à que dalle. On a toujours été tous seuls. Tu crois sincèrement que j’ai fait quelque chose de mal, Lo ? Tu veux me dénoncer ?

      Loghan fixa son frère un instant, déglutit et secoua lentement la tête. Adam sourit.

      - Bien. Tu sais ce qu’on va faire maintenant ? On va faire style de découvrir le corps. On va crier, on va alerter les gens. On n’aura qu’à leur sortir une histoire à dormir debout, qu’on a entendu un bruit et qu’on est allé voir ce qu’il se passait. Tu sais bien mentir, tout le monde te croit. Tu pourras faire çà ?

      Toujours sans parler, Loghan hocha la tête.

      - D’façons, tout le monde se fout de tout le monde dans ce quartier. Ce sera vite réglé. Et on va certainement nous envoyer ailleurs, dans un foyer, dans une autre famille, j’en sais rien. Mais ce sera toujours mieux qu’ici, et puis çà va nous faire du changement, pas vrai ? Fais juste gaffe à bien garder ton flingue caché. Et moi je vais garder le mien. Il ne faudrait pas qu’on nous les prenne, ils ne comprennent rien, les autres. Mais on va s’amuser. Ce sera comme un jeu, Lo.

      Un jeu.
      Un jeu.

      Adam garda le silence un instant, puis il attira son frère à lui d’un geste, pour le serrer contre lui.

      - Ne pleure pas, Loghan. Je vais veiller sur toi.

      Les larmes chaudes inondant ses joues, Loghan se demanda alors pensivement pourquoi il pleurait. Il n’était pas accablé de chagrin par la mort de son père, non. C’était juste que, peut-être, à cet instant, il avait déjà compris qu’Adam avait un problème. Pourquoi ne pouvait-il pas avoir une famille normale ? Que pouvait-il faire, que devait-il faire, maintenant ?

      - Tu me suis ?

      Essuyer ses larmes.

      - Oui.

      Et fermer les yeux.
      A défaut d’avoir le courage de faire face.

      *

      - Eh, Lo.

      Loghan poussa un soupir agacé, de ses couvertures.

      - Quoi ?

      Pelotonné dans son lit, tourné vers le mur, il ne prit même pas la peine de se retourner lorsque la porte de la chambre s’ouvrit, tout doucement. Elle se referma bien vite, et quelques secondes plus tard, Adam se glissait dans les couvertures avec lui.

      - Il t’a touché ?

      Loghan se raidit et ne répondit pas, mais son frère insista, la voix dure.

      - Il t’a touché ?
      - On s’en fout, Adam.
      - J’aurais du me douter qu’un vieux célibataire de 40 ans qui adopte des ados de 15 ans, c’était louche. Des jumeaux, çà a du le faire triper.
      - Ta gueule, Adam.
      - Bon, tu sais ce que tu as à faire, Lo.

      Loghan ne répondit pas, résolument tourné vers le mur.

      - Loghan, je ne plaisante pas. Ce mec ne mérite pas de vivre. Tu veux sincèrement qu’il recommence ? Tu veux laisser vivre un vieux dégoûtant pareil ?
      - … Non.
      - Bien sûr que tu ne le veux pas. Alors tu vas prendre ton flingue, et tu vas régler çà. Il dort, là, dans sa chambre. Une balle et c’est réglé. Ton flingue est toujours caché au fond de ta valise, dans la boîte à jouets en fer ?
      - Ouais.
      - Bien. Alors vas-y.

      Devant le silence de son frère, Adam fronça les sourcils. Sa voix se fit sifflante.

      - Il t’a touché, tu le butes. Et si tu ne le fais pas, c’est moi qui vais le faire. Cà reviendra au même. Alors choisis.

      Silence.
      Adam soupira, se leva.

      - Très bien.
      - Attends !

      Froissement de couvertures.

      - D’accord, je vais le faire.

      *

      Après le meurtre de l’homme qui les avait accueilli dans sa demeure de Boston, les jumeaux Akalenkov prirent la poudre d’escampette. Il était temps pour eux de vivre de leurs propres ailes, maintenant. Ils refusaient de retourner dans un foyer ou dans une autre famille, alors ils allaient vivre seuls, comme ils l’avaient toujours si bien fait.

      Ils volèrent de nombreuses fois, des sous généralement. Il fallait dire qu’avec un colt en main, il était assez aisé de braquer un pauvre passant aux heures sombres de la nuit. Ils n’allaient dormir que dans des motels miteux, ne se rendaient que dans des endroits peu fréquentés. Ils volaient, ils achetaient, ils vivaient à leur rythme. Ils réussirent à voler une voiture, et ils quittèrent bien vite Boston, Adam comprenant le système de la conduite très aisément et très rapidement. Ils déambulèrent. A 16 ans, ils s’installèrent à Chicago, ou du moins décidèrent de rester dans la ville. Ils firent des connaissances, d’autres jeunes en fugue ou dans une situation semblable à la leur, des réseaux. Ils se mirent à la drogue, pour en consommer et en vendre, rêver et se faire du fric. Ils volaient, ils braquaient. Ils traînaient avec les mauvaises personnes, s’embarquaient dans des mauvais coups. Ils essuyèrent de nombreuses bagarres, manquèrent de mourir plusieurs fois, tuèrent plusieurs fois.

      Déchéance humaine.

      Puis prise de conscience.
      Remise en question.
      Arrêter de fermer les yeux.
      Et faire son choix.

      *

      - Adam, faut que je te parle.

      Loghan posa les yeux sur son frère, penché sur une caisse d’armes, dans la cave de l’immeuble qu’ils étaient désormais plusieurs à utiliser comme entrepôt ou comme foyer pour dormir. Adam ne leva même pas les yeux vers lui.

      - Ah, Lo, tu tombes bien.

      Loghan ne répondit pas, les lèvres pincées, et observa son jumeau qui examinait un 9mm d’un air expert. Avec une grimace furtive, il le posa sur le sol et poursuivit son inspection, tout en continuant de parler.

      - Steve a proposé un gros coup. Une nouvelle banque, qui vient d’ouvrir dans le quartier voisin. On sera quatre sur le coup, avec toi. Pas la peine de mettre plus de gens, sinon la part du fric sera moins importante.
      - Adam.
      - On va faire çà ce soir. Enfin, en fin d’après-midi. Je me charge des armes, Steve de la bagnole et Max des cagoules. On va foncer, on va dégommer, on va récolter le fric et on va se casser. Fini Chicago, frangin. Quelle ville te dirait, d’ailleurs, pour la suite ? Quel coin ? Le Massachussetts, le Texas, le New Jersey ? Miami, Washington ? Seattle me disait bien, mais si on récolte assez de fric, on pourra peut-être se tailler au Mexique, t’en dis quoi ?
      - J’en dis que j’arrête.

      Adam releva enfin la tête.

      - Tu quoi ?
      - J’arrête.
      - Comment çà, tu arrêtes ? Tu rigoles ou quoi ? On a besoin de toi, Lo, tu es le meilleur tireur.
      - Vous voulez tuer tous les clients de la banque qui seront présents sur place ?
      - Ouais, mais ce n’est pas de notre faute, on n’a pas le choix.
      - Arrête, Adam. Tu t’entends ?
      - Qu’est-ce que t’as, Lo ? T’es en manque ? Tu veux que je te file ta dose d’héroïne ?

      Loghan fronça les sourcils, les poings serrés pour s’empêcher de trembler.
      Il avait envie de vomir.

      - S’il-te-plaît, Adam, cassons-nous.
      - Mais qu’est-ce que tu…
      - Je veux qu’on arrête de faire tout ce qu’on fait. S’il-te-plaît, on laisse tomber l’histoire de la banque, on laisse tomber ces gens, on reprend la route… On arrête de tuer pour rien, on essaye de…
      - Tuer pour rien ?

      Adam se releva, lentement.

      - On ne tue jamais pour rien, Lo. On élimine l’inutile de ce monde. On nettoie. Tu n’as pas à te sentir coupable pour çà.
      - Arrête de dire ce genre de trucs, Adam, tu ne te rends pas compte.
      - Au contraire, je me rends très bien compte. Tu as toujours été le plus faible de nous deux, celui qui hésite et qui se pose trop de questions. Arrête de te prendre la tête, fais-moi confiance. On vit comme on a envie de vivre, on n’a pas à se sentir coupable.
      - S’il-te-plaît.
      - C’est quoi ton problème ? Tu n’as jamais rien dit jusque là, je me trompe ?
      - J’ai… J’aurais du le faire plus tôt.
      - Cà sert à rien, Lo. Contente-toi de m’écouter. On va récupérer ce fric, on va aussi tuer Steve et Max pour récupérer l’intégralité du fric qui nous revient, et on ira ailleurs.

      Loghan garda le silence un court instant, en continuant de fixer son frère jumeau.
      Qui lui ressemblait tellement, extérieurement.
      Mais intérieurement, il ne pouvait pas en être de même.
      Non ?

      - Non.
      - Comment çà, non ?
      - Tu tuerais Steve et Max sans hésiter ?
      - Evidemment, ils ne servent à rien. Ce sont des rebuts de l’humanité, ils se terrent dans les caves, ce sont des petits voleurs, des petits tueurs.
      - Nous sommes pareils, je te signale.
      - Non, pas nous. Nous, c’est différent. Nous, on peut choisir.
      - De quel droit on choisirait de qui doit mourir ou non ?
      - Oh, çà suffit avec les questions existentielles, Loghan. T’es sûr que t’es pas en manque ?
      - Adam, je peux pas te laisser faire. Je ne peux plus te laisser faire.

      Adam ricana d’un air incrédule.

      - Pardon, tu peux répéter ?
      - On n’ira pas à cette banque, on ne tuera personne.
      - Tais-toi, c’est moi qui décide. C’est moi qui suis doué pour décider, pas toi. Tu me suis, Lo ?

      Silence.

      - Non.
      - Quoi ?
      - Je ne te suis plus. J’arrête de te suivre.
      - Tu ne peux pas.

      L’air serein d’Adam ne fit qu’augmenter l’angoisse et le doute de Loghan.
      Au final, est-ce qu’il prenait la bonne décision ?

      - J’ai toujours été là pour toi, Loghan. Tu ne peux pas me laisser.

      Ne prenait-il pas la mauvaise ?

      - Si, je peux.

      Peut-être.

      - Tu es sûr de toi ?

      A moins qu’il n’y ait aucune mauvaise ou bonne décision.
      Juste un choix, et les conséquences qu’elles engendraient.

      - Oui.
      - Très bien.

      Conséquences bienheureuses.

      - Prends ton flingue.

      Ou non.

      - Quoi ?

      Loghan écarquilla les yeux, et recula brusquement jusqu’au mur lorsque son frère sortit son arme à feu pour la braquer sur lui, le regard dur et le visage inexpressif.

      - Putain, Adam, qu’est-ce que tu fous ?
      - Prends ton flingue, je te dis. Si tu veux m’arrêter, il va falloir le faire dans les règles.
      - T’es dingue.
      - Le monde est dingue. Si tu ne me tue pas, je te tue.
      - … Alors c’est çà ? Je deviens inutile, alors tu me tues ?
      - Dans ton cas, je dirais plutôt gênant.
      - Putain, Adam, arrête.
      - Non. T’as fait ton choix, frangin. Prends ton flingue.

      Et le pire, c’est qu’il le fit.
      Pourquoi ? Il n’en savait rien lui-même.
      Complètement dépassé, déboussolé, mais paradoxalement très serein et résolu, Loghan sortit lentement le colt noir de sa ceinture. S’il avait l’impression d’avoir l’âme en bordel, sa main, elle, était assurée. Le flingue résolument braqué sur la tête de celui qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Son frère. Sa moitié. Un monstre.

      Adam sourit, lentement, narquoisement, cruellement, follement.
      Mais il ne bougea pas d’un pouce, ne fit aucun geste pour appuyer sur la détente et tirer le premier. Se contenta d’attendre. Folie, douce folie, résignation impalpable.

      - Tu m’éclates, Lo. Tu vas vraiment me tuer, c’est trop marrant.

      Quel intérêt, d’écouter les paroles d’un fou ? Elles n’étaient que tromperie, divagations sans sens. Loghan se concentra.
      Braquer le flingue. Fixer la cible.

      - Tu te crois moralisateur.

      Poser délicatement, presque tendrement, son index sur la gâchette.

      - Mais tu te goures.

      Ne pas changer d’avis en cours de route.

      - Tu ne vaut pas mieux que moi, Loghan. On est pareils. Exactement pareils.

      Appuyer sur la détente.

      - Ta gueule, Adam.

      Et tuer.

      C’était d’une simplicité affligeante. D’un mécanisme atroce.
      La détonation semblait comme un son familier aux oreilles. La vision d’un corps baignant dans son propre sang, une balle logée entre les deux yeux ou dans la cage thoracique, ne faisait même plus d’effet. En avait-elle seulement fait chez lui, d’ailleurs ? Loghan n’arrivait même pas à se souvenir. Mais ce qui était sûr, c’est qu’il avait tué son frère. Qu’il n’avait eu aucun mal à tuer son frère jumeau, que cela c’était fait machinalement. Alors au final, encore une fois, allez savoir. Qu’est-ce qu’il avait dans la tête, hein ? Est-ce que finalement, il ne l’était pas vraiment, comme son frère ? Fou ? Dérangé ? Défectueux ? Un monstre, juste çà ? Sans aucune conscience morale ? Putain, il ne voulait pas. Il ne voulait pas être comme Adam. Il ne voulait pas.

      Pas du tout.

      *

      Quitter Chicago.
      Au volant de la vieille bagnole piquée à deux.
      Rouler, sans but.
      Perdre la notion du temps.
      S’arrêter dans un motel.
      Fumer une clope.
      S’observer dans la glace.
      Vomir.
      Se teindre les cheveux.
      Prendre une seringue.
      S’injecter une dose d’héroïne.
      Courir dans la supérette du coin.
      Changer complètement de style vestimentaire.
      Anarchie des sentiments, anarchie des vêtements.
      Retourner devant la glace.
      Se maquiller le contour des yeux avec excès.
      Changer.
      Changer cette apparence, celle si semblable à son frère.
      Vomir.
      Arrêter de manger.
      Maigrir, faire tout pour que cette ressemblance extérieure disparaisse.
      Sans ressemblance extérieure, aucune ressemblance intérieure.
      A son compte.
      Changer, donc.
      Tout en restant soi-même.
      Et continuer de vivre.
    Loghan Rasal
    Loghan Rasal
    Garde du corps

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    Loghan Akalenkov } Empty Re: Loghan Akalenkov }

    Message  Loghan Rasal Dim 28 Fév 2010 - 0:43

    *

    A 17 ans, 4 mois, 16 jours, 14 heures, 47 minutes et 33 secondes, Loghan tua son frère.
    A 17 ans, 6 mois, 21 jours, 3 heures, 12 minutes et 59 secondes, Loghan bascula dans un autre monde.

    *

      On ne t’a jamais dit que fumer dans une forêt, ce n’était pas très conseillé ?
      - Quoi ?

      Loghan leva les yeux, l’air blasé et fatigué, les sourcils légèrement froncés. Assis nonchalamment sur le tronc renversé d’un arbre, une cigarette en main, il prenait une pause. Ou il s’asseyait parce qu’il en avait ras-le-bol de tourner en rond sans savoir où aller, au choix. En tous les cas, il ne remarqua aucune présence entre les arbres, autour de lui. Méfiant, il tira lentement sur sa cigarette, en continuant de promener son regard suspicieux dans les broussailles.

      Ici. Baisse la tête.
      - Quoi, encore ?

      Agacé par cette voix et persuadé d’être victime d’une hallucination produite par son esprit encore embrumé par la drogue, le garçon balaya une nouvelle fois les alentours des yeux, avant de baisser enfin le regard. Il lui fallut observer le sol encombré de feuilles et de branches en tout genre plusieurs fois et un instant, avant de remarquer enfin un élément intéressant. Une tortue. Il ne rêvait pas, il y avait bien une tortue, là, à quelques mètres. Pas très grande, à peine la taille de la moitié de sa main. Mais le pire, c’était que sa minuscule tête était levée vers lui. Le délire.

      Techniquement, ce n’est pas un délire.
      - Attends. Je suis en train de… parler à une tortue ?

      L’air interloqué, Loghan resta figé un instant, la main qui tenait la cigarette suspendue en l’air. Puis l’évidence sembla le frapper, alors qu’il poussait un profond soupir, qu’il posait le coude de son bras libre sur un genoux et qu’il se prenait la tête dans la main d’un air las.

      - Putain, faut que je me calme sur les doses.

      Ce n’était qu’une remarque qu’il se faisait à voix haute, mais de nouveau, la voix sans conteste féminine s’éleva sans qu’il n’arrive vraiment à croire qu’elle puisse provenir de la tortue.

      La drogue non plus, ce n’est pas franchement une bonne idée. Tu devrais arrêter.
      - C’est pas comme si j’allais écouter les conseils d’une tortue.

      Et en plus, il se laissait entraîner dans le délire. Si quelqu’un passait par hasard par là, on le verrait en train de parler tout seul. Super, l’image.

      C’est pour çà que généralement, on se parle en pensées.

      Il avait vraiment abusé sur la dose d’héroïne, cette fois, non ? Parce qu’il avait beau se triturer les méninges, il n’arrivait pas à se souvenir avoir déjà fait un délire pareil, genre « je parle à une bestiole en plein milieu d’une forêt et elle me répond dans la tête ». Non, à bien y réfléchir, çà devait être la première fois. Et puis…

      Tu m’écoutes, oui ?

      Loghan baissa les yeux sur la tortue, l’ignora, laissa tomber sa cigarette sur le sol et s’empressa de l’écraser avec son pied. Puis toujours assis, il se mit à triturer des doigts de sa main droite une des bagues qui ornaient les doigts de sa main gauche, d’un air absent. C’était impossible.

      Impossible de par chez toi, peut-être, mais ici, c‘est tout à fait normal tu sais.
      - Et on est où, ici ?
      A Gamaëlia. Tu peux formuler tes paroles dans ta tête, je les entendrai comme toi tu m‘entends.

      N’importe quoi.

      Fais ce que je te dis, petit crétin.
      Tortue.
      C‘est une insulte, çà ? Bon, c‘est bien, tu as compris le truc.
      Tortue quand même.
      Mon nom, c‘est Samhain.
      C‘est pas l‘ancien nom de la fête d‘Halloween, çà ?
      Bon au moins, tu as de la culture. Et toi, comment tu t‘appelles ?
      Désolé, je ne parle pas aux tortues que je ne connais pas.
      … Tu te crois drôle ?
      Je ne le suis pas ?
      … Bref. C’est quoi ton nom, à toi ? S’il-te-plaît.

      Il observa un instant la tortue qui n’avait toujours pas bouger d’un pouce.
      C’était délirant, quand même.
      Mais tant pis.

      Loghan.

      *

      Loghaaaaaaan !

      Loghan se réveilla en sursaut, et sa tête percuta le coin de la table qui trônait près du canapé sur lequel il était allongé. Il retint un cri, poussa un grognement, attrapa sa tête entre ses mains. S’érafla la tempe au passage, avec une bague en métal passée autour d’un de ses doigts, et poussa un nouveau grognement. Il déplia les jambes, fit tomber des feuilles, un magazine froissé, une canette vide et une veste du canapé. Il tira sur son t-shirt, se redressa en position assise, se frotta le crâne. Il tendit le bras, tâtonna sur la petite table encombrée d’objets divers pour y trouver le cendrier à moitié plein qu’il cherchait. Soupira enfin.

      - Samhain.

      La petite tortue était posée sur la table, et elle le fixait intensément, comme elle avait l’habitude de le faire.

      Arrête de t’injecter ces trucs.
      Quoi, l’héroïne ?
      Oui.

      Loghan ricana légèrement, puis se pencha en avant pour attraper une thermos qui traînait là. Il se servit une tasse de café froid, fouilla dans la poche de son jeans froissé pour en sortir un paquet de cigarettes écrasé.

      Et la coke, j’ai le droit d’en sniffer ?
      Ne plaisante pas avec çà, Loghan.

      Le jeune homme soupira, glissa une cigarette entre ses lèvres et tendit l’index. Une flamme jaillit, et bientôt, il soufflait un premier nuage de fumée. Il avait découvert la magie peu après son arrivée dans ce monde, Gamaëlia, et cela s’avérait bien pratique. Enfin, il n’était pas doué. Il avait apprit quelques rudiments, quelques bases, seul, et c’était tout. Mais depuis quelques temps, Samhain le poussait à aller voir quelqu’un de qualifié pour qu’il puisse recevoir un enseignement plus poussé. A presque 18 ans, il était trop vieux pour entrer à l’Académie - et il refusait de toutes façons de s’enfermer dans une salle de classe pour étudier. Mais s’il voulait se faire une place dans ce monde, s’il voulait prendre un nouveau départ, il fallait qu’il s’en donne les moyens. Il le savait. Il le savait très bien. Il fallait juste commencer à…

      … se bouger ?

      Oui, voilà, c‘était le mot.

      *

      Loghan mordit littéralement la poussière, lorsqu'il se retrouva brutalement plaqué au sol d'une poigne de fer. Le coup qu'il venait encore une fois de se prendre en pleine figure le lançait douloureusement au niveau de l’arcade sourcilière. Il décrocha un brusque coup d’épaule pour se dégager de l’emprise de son adversaire, mais celui-ci lui plaqua alors la joue sur le sol et lui fit une clé-de-bras dans le dos, l’immobilisant du coup totalement. Rageur, Loghan cracha sur le sol et fusilla l’homme au sourire narquois qui le tenait encore. Ce dernier prit alors la parole, d’une voix légère et moqueuse.

      - Il n'y a pas à dire, tu es bien plus doué avec tes flingues qu’au combat rapproché à mains nues, le gosse.

      Le jeune homme gronda, et ce fut la voix suintante d’ironie qu'il répliqua.

      - Non, tu crois ?

      L'homme ricana, puis libéra son cadet et se leva. Il tendit la main pour aider Loghan à se relever, et celui-ci accepta après avoir poussé un soupir las. Une fois sur ses deux jambes à son tour, le jeune homme maigre se passa la main sur le visage et grimaça.

      - Tu pourrais y aller mollo avec les coups, Jenks.

      L’intéressé se contenta d’hausser les épaules, visiblement sans une once de remords dans l’âme.

      - Tu veux t’améliorer pour devenir Chasseur de Primes, oui ou non, Akalenkov ? Soit déjà heureux que j'accepte si généreusement de t'aider en te prenant pour apprenti comme çà, alors que je ne l’avais pas fait depuis un bail. J'ai pas que çà à foutre.
      - Genre… Avoue que tu t'ennuyais ferme avant que je n'arrive, mon grand.
      - Petit con.
      - Je sais que tu m'adores, je t'aime aussi.

      Fronçant les sourcils d’un air blasé devant le sourire étincelant du jeune homme aux cheveux bleus, le dénommé Jenks tourna les talons et ramassa les deux colts noirs échoués sur le sol, avant de se redresser et de les lancer à son élève.

      - Si tu veux t'en sortir sans problèmes, fais en sorte qu'on ne puisse pas te désarmer, gamin. Et si un combat rapproché s'enclenche, tu n'as qu'à utiliser un sort pour éloigner ton adversaire, le temps de récupérer tes flingues et la distance qu'il te faut.

      Loghan rattrapa les armes de ses mains d’ambidextre.

      - Je ne suis pas à l'aise avec la magie.
      - Question d’habitude. Tu n'es pas non plus obligé de devenir un brillant maga, hein. Tu as des capacités, utilise-les pour agir sur la force des vents ou de la gravité, des choses qui puissent te servir pour les combats. Et pour le reste, tu n'as qu'à te servir de tes flingues comme tu le fais si bien.
      - Ouais… On pourra essayer çà ?

      L’homme plus âgé fit mine de s’étirer, comme s’il sortait d’une sieste, et sourit d’un air carnassier.

      - Mais bien entendu, tu sais que j'adore exploser ta petite gueule à chaque fois que tu te pointes.
      - Très drôle. Trêve de plaisanterie, Samhain et moi, on peut dormir chez toi ce soir ? Le propriétaire du bar où je dormais m’a éjecté ce matin, parce que je n'ai plus assez de fric pour payer la chambre.
      - … T'étais pas censé bosser dans ce bar, justement, toi ?
      - Si. Mais il m'a viré la semaine dernière, parce que j'ai choqué un client en lui collant mon flingue sur la tempe, un soir.
      - …. Non mais tu es con ou quoi ?
      - Bien sûr que non, c’était juste pour rigoler. Comment je pouvais savoir qu'il allait se plaindre, hein ?
      - Tu es con, oui.
      - Si tu veux. Bon, je peux ?

      Jenks eut un nouveau sourire narquois, alors qu’il tournait les talons pour prendre le chemin du retour et rentrer chez lui.

      - Samhain, oui, mais pas toi, petit con.

      Loghan prit un air faussement offusqué et lui emboîta le pas.

      - Quoi ? Non mais tu abuses.
      - Je sais, et j’aime çà.
      - Père indigne !
      - C’est çà… Je me flinguerais si tu étais mon gosse, le gosse.
      - S’il-te-plaît, papa, je serais gentil.
      - Ferme-la, Akalenkov. Depuis quand tu me demandes avant de débarquer chez moi, tout sourire et bagages en main, hein ?
      - Cà s’appelle être poli.
      - Mais oui bien sûr. Si je te dis non, tu viendras quand même.

      Loghan eut un nouveau sourire étincelant.

      - Tu me connais si bien.
      - Sale petit emmerdeur. Je te préviens, tu dors sur le canapé.
      - Espèce de radin, tu as une chambre d’ami !
      - Cette chambre, c’est celle de mon Familier, je te signale.
      - Non mais genre un lynx a besoin d’un lit pour lui tout seul… Tu pourrais faire un effort, Jenks.
      - C‘est çà où tu dors parterre.
      - Oh arrête, la dernière fois tu m’as bien laissé cette chambre !
      - … Tu te fous de ma gueule ? Qui est venu squatter ma chambre et mon lit, cette fois-là, sous prétexte que monsieur le gosse avait froid et n’avait pas son doudou de bébé en forme de girafe pour s’endormir ?
      - … Mais c’était vrai, je t’assure. Je l’ai perdu, ce doudou. C’est un véritable traumatisme pour moi, tu comprends, je ne peux pas dormir seul.
      - Non mais j’te jure… Je ne suis pas ton père, petit con, je te l’ai déjà dit.
      - … Quoi ? Papa, tu veux dire que… que… tu n’es pas mon vrai père ?

      Jenks détendit le bras pour frapper le crâne de son apprenti, qui marchait à côté de lui en écarquillant les yeux d‘un air choqué.

      - Arrête tes conneries.
      - D’accord. Bon, je peux venir ? Je ne prendrais pas trop de place dans le lit.
      - … Non mais j’hallucine, tu fais chier.
      - Merci ♥

      *

      Claquement de porte.
      Entrée.

      - Eh, le gosse !

      Silence.
      Quelques pas.
      Salon.

      - Eh, le gosse. Je te cause. Qu’est-ce que t’as ?

      Forme affalée sur le canapé.
      Silence.
      Souffle.

      - Jenks…

      Nouveau silence.

      - … Putain, Loghan. Ne me dis pas que tu en as encore pris.

      Encore le silence.
      Soupir contrarié.

      - C’est pas vrai, quel con…

      Mouvement.

      - Viens là. La drogue, c‘est franchement pas conseillé, mince. Pourquoi tu t’entêtes à prendre ces trucs, bon sang ?

      Et ce silence.
      Douloureux murmure.

      - … Parce que je crève la dalle.

      *

      - Eh, Loghan. Pour hier, tu…
      - Non.
      - Pardon ?
      - Cà va.
      - Mais…
      - On s’entraîne ?
      - … Qu’est-ce que tu fais ?
      - Moi ? Rien.
      - Tu…
      - On y va ?
      - …
      - On y va.

      *

      La détonation si familière qu’elle en devenait anodine s’éleva soudainement dans l’air, claquante, et ce fut seulement lorsque le corps de l’homme à la carrure imposante s’affala sans vie sur le sol que Loghan s’autorisa à baisser le bras. Encore une fois, aucune expression particulière n’avait traversé le visage de l’anorexique au moment où il avait appuyé sur la détente, pour coller une balle entre les deux yeux du type qu’il poursuivait en tant que Chasseur de Primes. Il s’approcha du corps, tendit le bras pour viser la tête de l’homme avec son colt et attendit quelques secondes, prêt à tirer sans hésitation au cas où un semblant de vie ne l’habite encore. Puis une fois sûr que le corps n’était effectivement plus qu’un corps, ou du moins un truc plus vraiment capable de se relever pour courir à moins d’être surhumain, Loghan tourna enfin les talons. Il sortit de la ruelle, emprunta un dédale d’autres ruelles du même genre, glissa son flingue dans sa ceinture, puis déboucha sur une rue principale et plus animée. Là, mine de rien, le jeune homme maigre aux cheveux bleus et à la tenue complètement anarchique s’étira, comme s’il sortait d’une sieste, et se mit en route d’un pas léger.

      Bien, avec la prime qu’il allait recevoir pour s’être débarrassé de ce modeste criminel, il aurait de quoi se payer encore quelques nuits dans la chambre qu’il avait loué. Même plusieurs, s’il ne dépensait pas trop de sous dans les doses d’héroïne qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se procurer. Se droguer pour oublier la faim, se droguer pour oublier les doutes, se droguer pour tenter d’aller mieux, c’était devenu une nécessité. Un besoin. Et quoi que puisse dire Samhain, il n’arrêterait pas. Parce qu’il en avait besoin, pour oublier cette atroce douleur au ventre, cette faim physique et insupportable. On ne lui enlèverait pas le contrôle qu’il avait sur son propre corps, jamais. Même si c’était de la torture infligée à soi-même. Il fallait bien contrôler quelque chose pour ne pas sombrer dans la folie, non ? Peut-être. Peut-être pas. Que çà compte ou non, aucune importance. C’était un fait, c’était un choix, c’était celui de Loghan et c’était tout. Pourquoi s’en mêler ? Non, surtout ne pas s’en mêler. Ne vous en mêlez pas. Surtout pas. Cela ne regarde personne, personne. Oubliez. Ne faites pas attention. Respectez. Ignorez. Ce n’est pas grave. Occupez-vous de vos problèmes, ils sont forcément plus importants. C’est un choix, bordel, ne venez pas ébranler ma volonté. Ce serait tellement mieux. Ou pas.

      - Loghan Akalenkov ?

      Pivoter sur ses talons d’un mouvement fluide, faire face à l’inconnu à la silhouette svelte et à l’allure stoïque, hausser un sourcil pour la forme.

      - Exact.
      - Suivez-moi.
      - C'est c'laaa.
      - … Le conseil des chefs de guildes vous demande.
      - Encore ? Décidément, être une star, c'est dur. Non, sérieusement, pourquoi ?
      - On veut vous proposer un nouveau poste.

      Suivre.

      *

      - Garde du corps ? ….. Putain, excellent, j'achète.

      *

      Ce fut ainsi que Loghan se retrouva assigné comme garde du corps auprès de Liven Reaves, le seul et l’unique, sur ordre des hauts-placés du continent gamaëlien. Ce fut le conseil des chefs de guildes qui le décida, influencé par la commission chargée de l’affaire Reaves et avec l’appui du Parlement - bref, tout un arrangement administratif des plus sérieux. Officiellement ? Loghan Alekseï Akalenkov était dorénavant chargé de protéger la vie de celui qui essuyait de nombreuses tentatives de meurtres, celui qui avait sauvé Sannom de l'invasion vampirique et qui se faisait depuis discrédité de tous les côtés. Officieusement ? Il était là avant tout pour surveiller « la Bête ». Bien entendu. C’est qu’on aimerait avoir Liven Reaves à l’œil, de là-haut.

      Seulement, choisir Loghan Akalenkov pour ce travail s’avérera être très certainement une des plus grossières erreurs du conseil. Non parce que jouer les espions pour des petits vieux, des coincés, des bellâtres, des hypocrites ou des idiots, très peu pour lui. Et même s’il était doué pour tuer, protéger et combattre en tant que Chasseur de Primes, monsieur n’était pas franchement l’élément le plus sérieux que l’on puisse trouver pour avoir des rapports détaillés sur les agissements de Reaves. Enfin, ce genre de rapports, Loghan les fera, c’est certain. Mais à sa sauce.

      Son nouveau poste de garde du corps l’éclate avant toute autre chose. Et puis çà change, non ? La vie était faite de tournants divers et de toutes formes, de toutes façons. Pourquoi refuser ? Aucun intérêt. C'est sûr qu’il était diablement plus intéressant de faire ses bagages, de débarquer à Sannom et d’aller royalement faire chier un certain Liven Reaves, non ?

      Of course.
      Qu'à cela ne plaise ou déplaise à certains.

      *

    _______________________________________________

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    Dernière édition par Loghan Akalenkov le Mer 10 Mar 2010 - 17:42, édité 1 fois
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    Message  Loghan Rasal Mar 9 Mar 2010 - 20:32

    Fiche finie ~ <3
    Enfin, normalement, si tout va bien, c'est effectivement fini xD
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    Message  Edryn Hayes Mer 10 Mar 2010 - 1:54

    Je conseil fortement à ce cher Akalenkov de faire bien attention au niveau de la drogue, qui est loin d'être légalisée sur ce beau continent. Je suppose également que Jenks ne savait pas pour son problème de drogue et que maintenant qu'il le sait, il l'apprécie trop pour le balancer ou autre.

    Mais enfin bref je valide.



    Pensées profondes (Sous spoiler!? O.o)
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    Message  Liven Reaves Mer 10 Mar 2010 - 8:11

    C'est tellement peu surprenant que j'ai presque honte de l'écrire et de m'inscrire dans une banalité apeurante qui devrait révolter chaque gamaëlien sur cette terre parce qu'à la hauteur de ma réputation, je désire évidemment faire preuve de remarques à la fois critiques et intéressantes, mission difficile mais hautement gratifiantes qui me laissent généralement dans un profond état de paix intérieure, mais passons n'est ce pas, je suis sûr que vous désirez savoir où je veux en venir avec cette trop longue phrase faite uniquement dans le but de dissimuler la vacuité et la prévisibilité de mon affirmation extatique à l'égard de ce cher Loghan pour qui mon coeur bat depuis des semaines et qui mérite, je trouve, le titre de suicidaire en chef de Gamaëlia bien que la concurrence soit rude. Sur ces mots et après avoir enfin mis un point, je vais donc vous confier mon ressenti profond et intime de cette fiche : J'ADORE.

    Ceci dit :

    Spoiler:

    A part ça, je commence à bouillonner d'impatience à l'idée du RP que nous allons faire mon Loghan adoré. (oui, Liven vient de m'avertir qu'il allait me massacrer pour avoir écrit ça.)
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    Message  Edryn Hayes Mer 10 Mar 2010 - 11:25

    Mais Arya en tant que chef des magassionnels fait bien partis du conseil des chefs des guildes et elle accepte que La Bête soit suivis et espionner? Oui en même temps c'est vrai, y'a pas qu'elle qui choisie.


    Spoiler:

    Livy-chou : Une décision peut être prise si un seul membre est contre, en l'occurrence Arya. Et puis va défendre cette décision, elle est tout ce qu'il y a de plus légitime au fond.
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    Message  Loghan Rasal Mer 10 Mar 2010 - 17:33

    Merciiiiii <3
    Idem pour moi, mon Liven adoré Cool

    Spoiler:

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