MIKAËL ROGERS
Homme, 40 ans,
Nomag (36.15)
Ryzeurs d'Or
Nomag (36.15)
Ryzeurs d'Or
Identité
Gamaëlien
Né un 10 novembre
Rédacteur en chef du Gamazine
Depuis 3 ans
Né un 10 novembre
Rédacteur en chef du Gamazine
Depuis 3 ans
Physique
Son apparence générale, sans être complètement négligée, n'est pas très soignée. Ses traits sont assez fins, bien dessinés et bizarrement le font paraître plus jeune qu'il ne l'est en réalité, loin d'être un défaut il en est d'ailleurs ravi.
Mikaël fait environ un mètre soixante-quatorze et n'est pas très satisfait de sa taille, qu'il trouve trop petite. Pas très épais, il ne mange pas beaucoup et fait rarement du sport étant donné qu'il déteste ça, de ce fait, il n'est pas très très musclé. Désormais son métier est un peu plus "calme" et il n'a plus besoin de chasser les scoops, il se contente donc d'une petite course à pied parfois, histoire de garder la forme. Quoi qu'il en soit il vous sera très dur de trouver une petite poignée d'amour ou un petit bourrelet caché.
Ses cheveux sont blonds depuis toujours, témoins de son appartenance à la famille Rogers. Il n'en prend absolument pas soin et s'en contre-fiche, mais il a la chance de les avoir fins, raides et ne s'emmêlant que très rarement, d'ailleurs, il lui arrive de ne pas se coiffer sans que cela soit particulièrement choquant. Il n'aime pas changer d'identité capillaire et arbore depuis de longues années le même type de coupe de cheveux, courte, sans originalité. Les visites chez le coiffeur n'ont pour lui rien d'agréable, il pense que c'est trop cher et trop long, mais malheureusement, il ne sait pas encore se couper les cheveux seul sans que cela soit un véritable désastre. À bien y réfléchir, la seule chose qu'il apprécie lorsqu'il va se faire couper les cheveux, c'est les commères du coin qui ont toujours quelque chose d'intéressant à raconter.
Autre chose qu'il n'aime pas, ses mains, il ne les aime pas du tout et a tendance à faire une fixette dessus. Trop grandes, trop abîmées, trop sèches, jamais assez bien pour lui… Il n'est pas rare qu'il se les coupe ou se les égratignent en escaladant quelques façades ou autres. Du coup, il a plusieurs petites marques peu visibles sur toute la surface de ses mains, mais c'était pour la bonne cause donc peu importe. Par contre, il a une jolie cicatrice bien voyante près du pouce gauche, vestige d'une bagarre ayant quelque peu dégénéré.
Son style vestimentaire est classique et sans grand intérêt. En règle générale, il n'aime pas sortir du lot et se faire remarquer pour sa façon de s'habiller ou d'être, il porte peu de couleur vive et très peu d'habits que l'on pourrait qualifier d'originaux. Il porte le même genre de vêtements depuis de nombreuses années et son vieux manteau depuis au moins quinze ans, mais se fiche de son aspect vieilli. Pourtant, il aurait de quoi s'acheter mieux ou des vêtements de meilleure qualité, mais le ryz est tellement précieux. Bref, une simple chemise claire, un costume gris, ainsi qu'une cravate assortie et vous avez la parfaite panoplie travail du Rogers à poil court. Pour la panoplie plus décontractée, enlevez la cravate, la veste et voilà, ou vous pouvez éventuellement prendre un tee-shirt et un jean, ça ira aussi.
La démarche de Mikaël n'a pas vraiment quelque chose de particulier, il marche les bras légèrement ballants, le pas plutôt léger, mais rien de très marqué. Cependant, son allure est très rapide, il marche très vite et tout le temps. Au départ, c'était une nécessité pour son travail, mais c'est très vite devenue une habitude. Souvent, lorsqu'il marche avec quelqu'un, il le distance sans le faire exprès et doit s'arrêter quelques secondes pour qu'il ait le temps de le rattraper. Même s'il a fait des efforts pour ralentir le pas, surtout ces dernières années, ce n'est toujours pas très facile de le suivre.
Sa voix est grave, douce et posée, mais légèrement monotone. En effet, même s'il est évident de savoir ce qu'il ressent en le voyant, il est parfois compliqué de savoir ce qu'il en est rien qu'en entendant sa voix.
Mikaël est plutôt le genre d'homme à se fondre dans la masse, il n'a pas vraiment de particularité physique qui le différencie des milliers d'autres sannomans. Certes, son apparence générale est sympathique, mais si on se retourne sur son passage, c'est plus parce qu'on l'aurait reconnu que parce qu'il ressemble à une gravure de mode ou qu'il a quelque chose d'original. Et même s'il n'est pas dépourvu de charisme, il ne pourrait certainement pas rivaliser avec de nombreuses autres personnes qui en ont beaucoup plus ou savent en tirer plus avantage. Il est conscient que ce n'est pas son physique qui l'a aidé ou l'aidera dans la vie et n'en joue pas le moins du monde, de toute façon, le plus important est qu'il se sente bien dans ses baskets et c'est le cas malgré quelques complexes.
Mikaël fait environ un mètre soixante-quatorze et n'est pas très satisfait de sa taille, qu'il trouve trop petite. Pas très épais, il ne mange pas beaucoup et fait rarement du sport étant donné qu'il déteste ça, de ce fait, il n'est pas très très musclé. Désormais son métier est un peu plus "calme" et il n'a plus besoin de chasser les scoops, il se contente donc d'une petite course à pied parfois, histoire de garder la forme. Quoi qu'il en soit il vous sera très dur de trouver une petite poignée d'amour ou un petit bourrelet caché.
Ses cheveux sont blonds depuis toujours, témoins de son appartenance à la famille Rogers. Il n'en prend absolument pas soin et s'en contre-fiche, mais il a la chance de les avoir fins, raides et ne s'emmêlant que très rarement, d'ailleurs, il lui arrive de ne pas se coiffer sans que cela soit particulièrement choquant. Il n'aime pas changer d'identité capillaire et arbore depuis de longues années le même type de coupe de cheveux, courte, sans originalité. Les visites chez le coiffeur n'ont pour lui rien d'agréable, il pense que c'est trop cher et trop long, mais malheureusement, il ne sait pas encore se couper les cheveux seul sans que cela soit un véritable désastre. À bien y réfléchir, la seule chose qu'il apprécie lorsqu'il va se faire couper les cheveux, c'est les commères du coin qui ont toujours quelque chose d'intéressant à raconter.
Autre chose qu'il n'aime pas, ses mains, il ne les aime pas du tout et a tendance à faire une fixette dessus. Trop grandes, trop abîmées, trop sèches, jamais assez bien pour lui… Il n'est pas rare qu'il se les coupe ou se les égratignent en escaladant quelques façades ou autres. Du coup, il a plusieurs petites marques peu visibles sur toute la surface de ses mains, mais c'était pour la bonne cause donc peu importe. Par contre, il a une jolie cicatrice bien voyante près du pouce gauche, vestige d'une bagarre ayant quelque peu dégénéré.
Son style vestimentaire est classique et sans grand intérêt. En règle générale, il n'aime pas sortir du lot et se faire remarquer pour sa façon de s'habiller ou d'être, il porte peu de couleur vive et très peu d'habits que l'on pourrait qualifier d'originaux. Il porte le même genre de vêtements depuis de nombreuses années et son vieux manteau depuis au moins quinze ans, mais se fiche de son aspect vieilli. Pourtant, il aurait de quoi s'acheter mieux ou des vêtements de meilleure qualité, mais le ryz est tellement précieux. Bref, une simple chemise claire, un costume gris, ainsi qu'une cravate assortie et vous avez la parfaite panoplie travail du Rogers à poil court. Pour la panoplie plus décontractée, enlevez la cravate, la veste et voilà, ou vous pouvez éventuellement prendre un tee-shirt et un jean, ça ira aussi.
La démarche de Mikaël n'a pas vraiment quelque chose de particulier, il marche les bras légèrement ballants, le pas plutôt léger, mais rien de très marqué. Cependant, son allure est très rapide, il marche très vite et tout le temps. Au départ, c'était une nécessité pour son travail, mais c'est très vite devenue une habitude. Souvent, lorsqu'il marche avec quelqu'un, il le distance sans le faire exprès et doit s'arrêter quelques secondes pour qu'il ait le temps de le rattraper. Même s'il a fait des efforts pour ralentir le pas, surtout ces dernières années, ce n'est toujours pas très facile de le suivre.
Sa voix est grave, douce et posée, mais légèrement monotone. En effet, même s'il est évident de savoir ce qu'il ressent en le voyant, il est parfois compliqué de savoir ce qu'il en est rien qu'en entendant sa voix.
Mikaël est plutôt le genre d'homme à se fondre dans la masse, il n'a pas vraiment de particularité physique qui le différencie des milliers d'autres sannomans. Certes, son apparence générale est sympathique, mais si on se retourne sur son passage, c'est plus parce qu'on l'aurait reconnu que parce qu'il ressemble à une gravure de mode ou qu'il a quelque chose d'original. Et même s'il n'est pas dépourvu de charisme, il ne pourrait certainement pas rivaliser avec de nombreuses autres personnes qui en ont beaucoup plus ou savent en tirer plus avantage. Il est conscient que ce n'est pas son physique qui l'a aidé ou l'aidera dans la vie et n'en joue pas le moins du monde, de toute façon, le plus important est qu'il se sente bien dans ses baskets et c'est le cas malgré quelques complexes.
Caractère
De nombreuses personnes ne connaissent que Mikaël Rogers le journaliste du Gamazine, un homme sans scrupules qui serait prêt à tout pour LE scoop et ne se souciant que partiellement de la vérité, mais comment leur en vouloir ? Il est vrai qu'une partie de lui est cet homme, un homme qui adore son métier et qui ne voudrait en changer pour rien au monde. Depuis sa plus tendre enfance, on lui a appris que le travail est quelque chose d'important, aussi bien financièrement que pour l'épanouissement personnel. Il est donc très sérieux et organisé en ce qui concerne son activité professionnelle, même si ça ne saute pas aux yeux lorsqu'on voit le champ de bataille sur son bureau, mais c'est un bazar organisé et il n'a aucun mal à s'y retrouver.
Étant donné qu'il n'aime pas les tire-au-flanc, il ne se gêne pas pour le faire savoir haut et fort, de façon répétée et ce n'est d'ailleurs pas toujours un patron très facile à vivre. En effet, Mikaël n'est peut-être pas le grand manitou du Gamazine, mais il en est désormais rédacteur en chef. La position qui est la sienne et l'autorité dont il fait preuve, lui permettent de parfaitement se faire comprendre et obéir, mais il n'est pas non plus du genre à exagérer. C'est certes un patron exigeant, mais il ne demande jamais l'impossible et sait reconnaître les personnes qui font du bon travail. Plus sympathique en tant que simple collègue, il aime beaucoup être avec d'autres journalistes, pour la simple et bonne raison que dans sa jeunesse il travaillait souvent en binôme. Bien sûr, Mikaël n'est pas toujours facile à suivre et certains journalistes ne sont pas forcément d'accord avec les méthodes qu'il emploie, mais en règle générale si le but qu'ils poursuivent est le même, tout se passe bien. Souvent ce que l'on apprécie chez lui, dans le cadre du travail, c'est son honnêteté et son enthousiasme sans pareil. Il est peut-être étonnant de parler de son honnêteté lorsque l'on sait tout ce qu'il a écrit, pourtant, dans une certaine mesure, il est bel et bien honnête. Ses employeurs savent parfaitement que ses écrits sont particuliers et que les méthodes qu'il emploie sont limites, mais il ne se cache de rien. Il a souvent prévenu ses patrons lorsqu'ils risquaient un procès par sa faute et le magazine l'a toujours soutenu quand il se retrouvait lui-même devant la justice. Heureusement, avec le temps et sa nouvelle position, il s'est pas mal calmé et s'il y a procès, c'est à présent rarement de sa faute.
S'il peut manquer cruellement de scrupule, c'est presque uniquement dans le cadre de son activité professionnelle, bien que cela déteigne parfois sur sa vie en dehors du bureau. De plus, s'il peut être compliqué de lui faire confiance à cause de sa réputation, on aurait tort de croire qu'il ne sait pas garder un secret, ni tenir une promesse. Ce n'est pas super courant, mais il lui est même déjà arrivé de ne pas écrire certaines choses pour une raison ou une autre.
Ce n'est pas toujours évident de bien séparer Mikaël le journaliste, de Mikaël le gamaëlien lambda. C'est vrai qu'il est souvent en train de travailler, mais si vous avez l'occasion de le rencontrer lorsque ce n'est pas le cas, vous découvrirez sûrement un homme plus sympathique... Exceptions faites de quelques personnes. S'il n'a pas un cercle d'amis très étendu, son travail ne l'aidant pas, il sait en prendre soin. Très fidèle en amitié, il sera toujours présent et prêt à aider en cas de besoin. De toute façon, il supporte très mal la solitude, cherche toujours à être entouré et s'attache rapidement aux autres.
Il n'a donc pas que des défauts, il est très volontaire et aime se sentir utile. Il participe aussi souvent qu'il le peut à différents événements pour aider telles ou telles organisations, personnes... Et puis cela lui permet de redorer un peu son image par la même occasion, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Il a une préférence pour les événements servant à aider les animaux pour la simple et bonne raison qu'il les adorent, malheureusement l'endroit où il habite ne lui permet pas d'en avoir.
S'il n'est pas évident de le remarquer, il déteste les injustices, pas celles dont il fait parfois preuve pour son travail, mais celles dont font preuve certaines personnes qui par leur naissance ou leur fortune se permettent d'écraser les autres. Il exècre le racisme en tout point, ne croit pas en la supériorité des personnes qui pourraient être nées magas ou au contraire nomags et il ne se sent pas concerné par la compétition qui pourrait exister à l'intérieur de sa guilde ou entre les guildes en général. C'est une personne très ouverte, la plupart du temps, qui croit en l'égalité pour tous et méprise profondément les personnes qui pourraient la menacer. Même s'il s'est fait discret durant l'invasion, il serait faux de dire qu'il cautionnait le moindre agissement des personnes à l'origine de cet évènement. Malheureusement, Mikaël ne s'est jamais vu comme quelqu'un de particulièrement fort et s'est senti totalement démuni face à cette situation. Il n'est pas souvent angoissé, mais dès que la magie entre en jeu, il devient très prudent et se sent souvent complètement dépassé parce qu'il est nomag. Dans ce cas-là et si ça sent trop le roussit, il préfère généralement adopter la méthode très utile de la fuite. S'il ne peut rien faire, rien sauver, autant qu'il se sauve lui-même. Naturellement, tout cela concerne ses agissements en dehors de son travail, puisqu'il fait souvent preuve d'inconscience en se jetant dans la gueule du loup lorsqu'il s'agit de récolter quelques informations…
Il existe une autre situation dans laquelle il se montre particulièrement audacieux également, mais c'est rare, très rare, car elle nécessite une grande quantité d'alcool. En effet, lorsqu'il est bien imbibé, Mikaël est spécialement "vivant", il n'a peur de rien, ses inhibitions tombent les unes après les autres, il devient bruyant et très bavard. Néanmoins, il est plutôt un "gentil" bourré, il rigole tout le temps et se montre très généreux, chose ô combien inhabituelle. Dans ces circonstances exceptionnelles, vous aurez l'immense privilège de le voir se trémousser sans honte, que la musique s'y prête ou non et surtout chanter. Non, il ne chante pas comme une casserole, il a même un joli brin de voix, mais il déteste qu'on l'entende chanter, traumatisé par un spectacle de fin d'année s'étant mal déroulé durant sa jeunesse. Par contre, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il chante de magnifiques chansons poétiques, car dans ces moments-là, il a plutôt tendance à se souvenir des vieilles chansons de sa jeunesse. Lorsqu'il est dans cet état inhabituel, la seule chose à faire est d'en profiter, avec un peu de chance, il vous paiera n'importe quoi et papotera gaiement avec vous de toutes sortes de sujets différents, d'informations censées être secrètes, privées… Surtout d'informations qui le concernent et dont il ne parle habituellement jamais. Bien sûr, après coup, il aura extrêmement honte et niera tout en bloque, d'autant plus qu'il tient à sa vie privée et ne supporte pas qu'on en sache trop sur lui.
Il n'aime pas non plus qu'on touche à ses affaires, ou qu'on ne range pas quelque chose correctement, il pourrait littéralement vous sauter à la gorge, aussi pacifiste puisse-t-il être. Pacifiste est en réalité un bien grand mot, il n'est pas un homme qui se bat souvent, mais il a sa fierté et lorsque quelqu'un la froisse, il lui arrive de se battre... Comme il le peut... Assurément, ses combats n'ont jamais été un spectacle très viril et il s'est souvent fait ratatiner par l'adversaire, mais il a fait du mieux qu'il pouvait avec ce qu'on lui avait appris. Il faut dire qu'il attend toujours que son père lui apprenne à se défendre, comme il lui avait promis… En parlant de son père, la relation qu'il entretient avec lui a toujours été plus ou moins chaotique, mais il faut dire qu'un Mikaël blessé est blessant. Ses mécanismes de défense sont exécrables, s'il se sent trahi ou blessé, il devient alors d'une mauvaise fois sans pareille, tout ce que vous pourriez dire ou faire ne trouvera pas grâce à ses yeux, il devient juste méchant et stupide. Le pire dans tout ça est qu'il s'en prend parfois à des personnes qui ne lui ont rien fait, seulement elles étaient là quand il n'allait pas bien, ou elles ont un lien avec sa fierté froissée… Il peut être excessivement rancunier ou injuste et encore plus lorsqu'il envie une personne.
Enfin, il y a d'autres petites choses de son caractère qu'il est intéressant de connaître sans qu'elles soient d'une importance capitale. Ainsi, il a fumé pendant un certain temps, mais a fait preuve d'une grande volonté et s'est arrêté seul. C'est vrai qu'il a parfois du mal à se souvenir des noms et prénoms, mais il s'amuse aussi à les déformer exprès pour taquiner ceux qu'ils les portent. Étrangement de bonne humeur le matin, on ne peut pas en dire de même le soir, il est moins patient, moins concentré et moins enclin à faire des concessions, pas qu'il le soit en temps normal non plus. Il n'aime pas dépenser ses sous, même s'il en a en quantité suffisante et n'aime pas en parler non plus lorsque ça le concerne. Lorsqu'il s'ennuie, il a pris l'habitude de parler à son ficus et engueule souvent les objets, végétaux et bâtiments qui l'entourent. C'est un très mauvais malade, dans le sens où on a toujours l'impression qu'il est sur le point de mourir à cause d'un simple rhume. Pour finir, il refuse de dire à une personne qu'il l'aime ou l'apprécie s'il n'est pas sûr que cela soit réciproque.
Les années, les épreuves et les personnes qui sont un jour entrées dans la vie de Mikaël ont façonné la personne qu'il est à présent, le meilleur, comme le pire. Loin d'être parfait, il n'en reste pas moins un homme sympathique, plein de contradictions et de doutes, un homme banal parmi tant d'autres dont les différences ne sont finalement que celles d'un millier d'autres sannomans.
Étant donné qu'il n'aime pas les tire-au-flanc, il ne se gêne pas pour le faire savoir haut et fort, de façon répétée et ce n'est d'ailleurs pas toujours un patron très facile à vivre. En effet, Mikaël n'est peut-être pas le grand manitou du Gamazine, mais il en est désormais rédacteur en chef. La position qui est la sienne et l'autorité dont il fait preuve, lui permettent de parfaitement se faire comprendre et obéir, mais il n'est pas non plus du genre à exagérer. C'est certes un patron exigeant, mais il ne demande jamais l'impossible et sait reconnaître les personnes qui font du bon travail. Plus sympathique en tant que simple collègue, il aime beaucoup être avec d'autres journalistes, pour la simple et bonne raison que dans sa jeunesse il travaillait souvent en binôme. Bien sûr, Mikaël n'est pas toujours facile à suivre et certains journalistes ne sont pas forcément d'accord avec les méthodes qu'il emploie, mais en règle générale si le but qu'ils poursuivent est le même, tout se passe bien. Souvent ce que l'on apprécie chez lui, dans le cadre du travail, c'est son honnêteté et son enthousiasme sans pareil. Il est peut-être étonnant de parler de son honnêteté lorsque l'on sait tout ce qu'il a écrit, pourtant, dans une certaine mesure, il est bel et bien honnête. Ses employeurs savent parfaitement que ses écrits sont particuliers et que les méthodes qu'il emploie sont limites, mais il ne se cache de rien. Il a souvent prévenu ses patrons lorsqu'ils risquaient un procès par sa faute et le magazine l'a toujours soutenu quand il se retrouvait lui-même devant la justice. Heureusement, avec le temps et sa nouvelle position, il s'est pas mal calmé et s'il y a procès, c'est à présent rarement de sa faute.
S'il peut manquer cruellement de scrupule, c'est presque uniquement dans le cadre de son activité professionnelle, bien que cela déteigne parfois sur sa vie en dehors du bureau. De plus, s'il peut être compliqué de lui faire confiance à cause de sa réputation, on aurait tort de croire qu'il ne sait pas garder un secret, ni tenir une promesse. Ce n'est pas super courant, mais il lui est même déjà arrivé de ne pas écrire certaines choses pour une raison ou une autre.
Ce n'est pas toujours évident de bien séparer Mikaël le journaliste, de Mikaël le gamaëlien lambda. C'est vrai qu'il est souvent en train de travailler, mais si vous avez l'occasion de le rencontrer lorsque ce n'est pas le cas, vous découvrirez sûrement un homme plus sympathique... Exceptions faites de quelques personnes. S'il n'a pas un cercle d'amis très étendu, son travail ne l'aidant pas, il sait en prendre soin. Très fidèle en amitié, il sera toujours présent et prêt à aider en cas de besoin. De toute façon, il supporte très mal la solitude, cherche toujours à être entouré et s'attache rapidement aux autres.
Il n'a donc pas que des défauts, il est très volontaire et aime se sentir utile. Il participe aussi souvent qu'il le peut à différents événements pour aider telles ou telles organisations, personnes... Et puis cela lui permet de redorer un peu son image par la même occasion, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Il a une préférence pour les événements servant à aider les animaux pour la simple et bonne raison qu'il les adorent, malheureusement l'endroit où il habite ne lui permet pas d'en avoir.
S'il n'est pas évident de le remarquer, il déteste les injustices, pas celles dont il fait parfois preuve pour son travail, mais celles dont font preuve certaines personnes qui par leur naissance ou leur fortune se permettent d'écraser les autres. Il exècre le racisme en tout point, ne croit pas en la supériorité des personnes qui pourraient être nées magas ou au contraire nomags et il ne se sent pas concerné par la compétition qui pourrait exister à l'intérieur de sa guilde ou entre les guildes en général. C'est une personne très ouverte, la plupart du temps, qui croit en l'égalité pour tous et méprise profondément les personnes qui pourraient la menacer. Même s'il s'est fait discret durant l'invasion, il serait faux de dire qu'il cautionnait le moindre agissement des personnes à l'origine de cet évènement. Malheureusement, Mikaël ne s'est jamais vu comme quelqu'un de particulièrement fort et s'est senti totalement démuni face à cette situation. Il n'est pas souvent angoissé, mais dès que la magie entre en jeu, il devient très prudent et se sent souvent complètement dépassé parce qu'il est nomag. Dans ce cas-là et si ça sent trop le roussit, il préfère généralement adopter la méthode très utile de la fuite. S'il ne peut rien faire, rien sauver, autant qu'il se sauve lui-même. Naturellement, tout cela concerne ses agissements en dehors de son travail, puisqu'il fait souvent preuve d'inconscience en se jetant dans la gueule du loup lorsqu'il s'agit de récolter quelques informations…
Il existe une autre situation dans laquelle il se montre particulièrement audacieux également, mais c'est rare, très rare, car elle nécessite une grande quantité d'alcool. En effet, lorsqu'il est bien imbibé, Mikaël est spécialement "vivant", il n'a peur de rien, ses inhibitions tombent les unes après les autres, il devient bruyant et très bavard. Néanmoins, il est plutôt un "gentil" bourré, il rigole tout le temps et se montre très généreux, chose ô combien inhabituelle. Dans ces circonstances exceptionnelles, vous aurez l'immense privilège de le voir se trémousser sans honte, que la musique s'y prête ou non et surtout chanter. Non, il ne chante pas comme une casserole, il a même un joli brin de voix, mais il déteste qu'on l'entende chanter, traumatisé par un spectacle de fin d'année s'étant mal déroulé durant sa jeunesse. Par contre, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il chante de magnifiques chansons poétiques, car dans ces moments-là, il a plutôt tendance à se souvenir des vieilles chansons de sa jeunesse. Lorsqu'il est dans cet état inhabituel, la seule chose à faire est d'en profiter, avec un peu de chance, il vous paiera n'importe quoi et papotera gaiement avec vous de toutes sortes de sujets différents, d'informations censées être secrètes, privées… Surtout d'informations qui le concernent et dont il ne parle habituellement jamais. Bien sûr, après coup, il aura extrêmement honte et niera tout en bloque, d'autant plus qu'il tient à sa vie privée et ne supporte pas qu'on en sache trop sur lui.
Il n'aime pas non plus qu'on touche à ses affaires, ou qu'on ne range pas quelque chose correctement, il pourrait littéralement vous sauter à la gorge, aussi pacifiste puisse-t-il être. Pacifiste est en réalité un bien grand mot, il n'est pas un homme qui se bat souvent, mais il a sa fierté et lorsque quelqu'un la froisse, il lui arrive de se battre... Comme il le peut... Assurément, ses combats n'ont jamais été un spectacle très viril et il s'est souvent fait ratatiner par l'adversaire, mais il a fait du mieux qu'il pouvait avec ce qu'on lui avait appris. Il faut dire qu'il attend toujours que son père lui apprenne à se défendre, comme il lui avait promis… En parlant de son père, la relation qu'il entretient avec lui a toujours été plus ou moins chaotique, mais il faut dire qu'un Mikaël blessé est blessant. Ses mécanismes de défense sont exécrables, s'il se sent trahi ou blessé, il devient alors d'une mauvaise fois sans pareille, tout ce que vous pourriez dire ou faire ne trouvera pas grâce à ses yeux, il devient juste méchant et stupide. Le pire dans tout ça est qu'il s'en prend parfois à des personnes qui ne lui ont rien fait, seulement elles étaient là quand il n'allait pas bien, ou elles ont un lien avec sa fierté froissée… Il peut être excessivement rancunier ou injuste et encore plus lorsqu'il envie une personne.
Enfin, il y a d'autres petites choses de son caractère qu'il est intéressant de connaître sans qu'elles soient d'une importance capitale. Ainsi, il a fumé pendant un certain temps, mais a fait preuve d'une grande volonté et s'est arrêté seul. C'est vrai qu'il a parfois du mal à se souvenir des noms et prénoms, mais il s'amuse aussi à les déformer exprès pour taquiner ceux qu'ils les portent. Étrangement de bonne humeur le matin, on ne peut pas en dire de même le soir, il est moins patient, moins concentré et moins enclin à faire des concessions, pas qu'il le soit en temps normal non plus. Il n'aime pas dépenser ses sous, même s'il en a en quantité suffisante et n'aime pas en parler non plus lorsque ça le concerne. Lorsqu'il s'ennuie, il a pris l'habitude de parler à son ficus et engueule souvent les objets, végétaux et bâtiments qui l'entourent. C'est un très mauvais malade, dans le sens où on a toujours l'impression qu'il est sur le point de mourir à cause d'un simple rhume. Pour finir, il refuse de dire à une personne qu'il l'aime ou l'apprécie s'il n'est pas sûr que cela soit réciproque.
Les années, les épreuves et les personnes qui sont un jour entrées dans la vie de Mikaël ont façonné la personne qu'il est à présent, le meilleur, comme le pire. Loin d'être parfait, il n'en reste pas moins un homme sympathique, plein de contradictions et de doutes, un homme banal parmi tant d'autres dont les différences ne sont finalement que celles d'un millier d'autres sannomans.
Histoire 1ère partie
Avant d'être Mikaël Rogers, celui que tout le monde connaît comme journaliste pour le Gamazine n'était qu'un autre anonyme gamaëlien parmi tant d'autres.
Le couple que formaient ses parents à l'époque, battait déjà de l'aile et si la naissance de Mikaël fut la plus mauvaise solution qu'ils trouvèrent pour tenter d'arranger les choses, ils n'en ressentirent aucun regret. Ont-ils vraiment pensé à un moment qu'avoir un autre enfant résoudrait tout comme par miracle ? Rien n'est moins sûr, mais passons. Le petit bout de chou vint donc agrandir la famille déjà composée de quatre personnes et trois chiens, car oui, ses boules de poils à quatre pattes sont la raison première de l'amour de Mikaël pour les animaux. Son père était un carriériste endurci et volage, quant à sa mère, elle était femme au foyer, il a donc été principalement élevé par cette dernière et ne voyait que rarement le premier. Ses deux sœurs étaient des jumelles et avaient un grand nombre d'années d'écart avec lui, mais cela ne les a pas empêché de tisser des liens fraternels très fort. Mikaël a donc grandi entouré de filles et de canidés domestiques, dans une petite maison à la limite des portes de la ville de Koram. Son enfance a été heureuse et aucun évènement majeur ne mérite que l'on s'y attarde, ce n'est qu'à l'adolescence que tout changea.
Il est vrai que l'ambiance dans la maison Rogers n'était plus au beau fixe depuis de nombreuses années, mais le fils de la fratrie n'avait jamais osé imaginer que ses parents se sépareraient un jour. Ce n'est pas le divorce de ses parents qui marqua le jeune adolescent à proprement parler, mais l'apparente tristesse de sa mère qu'il pensait encore folle amoureuse et la peur qu'elle ne puisse jamais se remettre de cette rupture. Dire qu'il était proche d'elle serait un euphémisme et si on lui avait demandé à l'époque lequel de ses parents il préférait, il aurait choisi sa mère sans même hésiter un instant. Il n'est donc pas difficile de comprendre que lorsque son père eut sa garde, ce fut un choc très important pour le garçon, d'autant plus qu'il ne comprit absolument pas pourquoi ce père si absent semblait soudainement se soucier de lui. Évidemment, à cette période, il était inconcevable pour lui de quitter sa mère, seulement lorsqu'il tenta de lui en parler, les choses ne se passèrent pas comme il les avait prévues. Elle lui fit comprendre le plus délicatement possible que, même si elle l'aimait plus que tout, il était préférable et important pour lui de rester avec son père. La chose ne fut pas facile à accepter, il tenta même une fugace fugue, mais elle sut trouver les mots pour que son fils se résigne à partir avec son père. Bien entendu, il était clair que Mikaël n'était pas ravi de cette situation, d'autant plus que ses sœurs beaucoup plus âgées avaient décidé de rester avec leur mère, mais il était malheureusement incapable d'aller à l'encontre de la volonté de la femme qui l'avait élevé et qu'il aimait plus que tout au monde.
L'adolescent, désormais âge d'environ quatorze ans, n'avait pas tout à fait accepté la situation dans laquelle il se trouvait. Il restait assez hostile envers son père et tout était généralement prétexte à lui faire des reproches, à commencer par ses nombreuses conquêtes. Mikaël ne supportait pas de voir son père avec une femme quelle qu'elle soit et ne se gênait jamais pour bien faire comprendre à cette dernière qu'elle n'était pas du tout la bienvenue. Le nombre d'indésirables dont il avait réussi à se débarrasser était incalculable, tout comme celui des punitions qui en découlaient inévitablement. Néanmoins, son père voulant limiter les disputes et fatigué de voir ses conquêtes s'enfuir en courant, avait décidé d'être beaucoup plus discret dans sa vie privée.
Il n'y avait pas que le problème des relations amoureuses du père qui posait des problèmes, les résultats scolaires et l'éventuelle orientation future du fils en étaient d'autres. Mikaël n'était pas un adolescent particulièrement doué à l'école, il avait comme tout le monde des matières préférées dans lesquelles il se débrouillait plutôt bien, mais il en avait aussi certaines qu'il détestait et pour lesquelles il ne faisait aucun effort. Tout ceci avait le don d'agacer royalement le père qui ne comprenait pas l'attitude je m'en foutiste du fils, surtout dans les matières où l'homme avait excellé étant plus jeune. L'adolescent avait bien tenté, il y avait des années de cela, de faire quelques efforts en magie, en math ou en sport, mais ne voyant aucun résultat il avait tout bonnement abandonné et se contentait de sécher ou de vaguement assister aux cours, l'air absent. Les mots d'absences pleuvaient, les convocations n'étaient pas rares, mais cela ne semblait pas toucher plus que ça le futur journaliste. Évidemment, la réalité était tout autre, il ne supportait pas de voir que certains élèves de sa classe excellaient si facilement dans des matières où il n'était pas bon et lui aussi voulait être capable de lancer des sorts en claquant des doigts, il les enviait tellement. Et puis, quand vous entendez votre père mentir au voisin parce qu'il a honte que son enfant ne soit pas meilleur en magie, ce n'est pas non plus très agréable. C'était injuste, alors il avait décidé d'être injuste également. Chaque fois qu'il croisait un de ses camarades de classe qui était plus doué que lui, il était particulièrement désagréable et prenait un malin plaisir à se moquer et narguer la personne. Chaque fois que quelqu'un évoquait la magie et plus particulièrement lorsque son père l'évoquait fièrement, Mikaël faisait preuve d'une mauvaise fois sans pareille et n'était jamais à court d'arguments pour montrer que c'était inutile, dangereux et juste la pire chose au monde. Avec une telle attitude, il fut presque logique que le jeune homme se fasse finalement virer de son école, au grand désarroi du paternel qui avait du mal à supporter la situation et était de plus en plus absent. Le fait que son père s'éloigne un peu plus de lui, ne touchait pas le moins du monde Mikaël, ce n'était pas comme s'il n'avait qu'un seul père ou qu'il espérait secrètement que leur relation s'améliore, non, au contraire ça lui faisait des vacances, il pouvait enfin se morfondre pendant des heures, seul… De toute façon, le fils ne disait rien au père, c'était bien qu'il s'en fichait complètement, la seule chose qui semblait l'intéresser, c'était les chasseurs de primes. D'où venait l'obsession de l'adolescent pour cette guilde ? Nul ne le savait, mais une chose était sûre, il l'adorait, trouvait ses membres géniaux et ne rêvait que d'une chose, en faire partie, en faire son métier dès qu'il aurait l'âge requis. Il avait hâte d'être libre, de traquer les primes, d'arrêter les "méchants", de rendre les rues plus sûres, de se faire une tonne de ryzs… C'est vrai, il avait encore un petit côté naïf et son père avait beau lui dire que la réalité n'était pas si rose, il n'y prêtait pas vraiment attention. Le fait que ce métier était si dangereux, n'était sûrement pas la raison pour laquelle le père refusait catégoriquement qu'il poursuive ce plan de carrière. De toute façon, le père répétait sans cesse que le métier de chasseurs de primes n'était pas digne d'un Rogers et que c'était juste la pire chose au monde. Tout ceci était bien la preuve qu'il avait honte que son fils ne fasse, ne serait-ce que penser pouvoir choisir un tel métier.
La communication entre Rogers père et fils était donc au beau fixe et elle le fut plus encore lorsque le carriériste endurci annonça, du jour au lendemain, vouloir déménager pour son travail et éventuellement pour trouver une bonne école pour son fils, mais ce dernier point n'était qu'un détail, évidemment. Une nouvelle fois, Mikaël tenta vainement la fugue, il ne voulait pas s'éloigner de ses amis, de ses sœurs et plus encore de sa mère avec laquelle il était resté si proche. Déjà qu'il ne la voyait que les week-ends et pendant certaines vacances scolaires, il ne fallait pas abuser... Son père avait clairement pété les plombs. Il était hors de question pour lui de quitter la ville où il était né, avait grandi et où étaient les seules personnes qu'il aimait. Pourtant, une nouvelle fois encore, sa mère sut lui faire les bonnes promesses, apaiser ses peurs et simplement trouver les mots justes.
Une nouvelle ville, une nouvelle école, une nouvelle maison, de nouveaux amis, la quinzaine à peine arrivée, Mikaël devait tout recommencer. Par contre, il était hors de question de recommencer quoi que ce soit avec son père, on aurait pu croire que la situation aurait pu être propice à des changements ou même un rapprochement, mais c'était sans connaître le caractère quelque peu rancunier du fils. Généralement, lorsque les deux se retrouvaient dans la même pièce, un long silence pesant s'ensuivait, parfois interrompu par quelques mots sans grand intérêt, la plupart du temps venant du père. Même si la vie familiale de Mikaël n'était pas des plus joyeuses, sa vie scolaire s'était grandement améliorée, en partie grâce à des professeurs qu'ils trouvaient bien plus cool, mais aussi grâce à l'amour de sa vie, qu'il venait de rencontrer. À quinze ans, il était peut-être un peu jeune pour avoir réellement trouvé le vrai amour de sa vie, celui qui allait durer éternellement, mais il ne s'empêchait pas de le crier sur tous les toits, discret qu'il était. Les deux jeunes adolescents s'étaient rencontrés le premier jour de cours de Mikaël et avaient immédiatement sympathisé, ils avaient tant de choses en commun que cela en était presque invraisemblable. Évidemment, elle rêvait elle aussi d'entrer chez les chasseurs de primes et ne se lassait pas d'en parler pendant des heures ou de faire part de son plan pour sa future vie de chasseuse de primes. L'adolescent la trouva géniale après seulement quelques heures passées en sa compagnie et il voulut tellement lui plaire qu'il changea quelque peu son comportement. Elle n'aimait pas qu'il sèche les cours, il n'en sécherait plus jamais de sa scolarité, elle trouvait que certains habits ne lui allaient pas, il ne les porterait plus, elle aimait les cadeaux, il lui en offrait sans raison apparente… La seule et unique chose qu'elle trouvait limite, mais qu'il n'avait et ne voulait pas changer, c'était la façon dont il traitait son père. La relation qu'il entretenait avec son père ne la regardait pas, ce n'était pas son problème.
Après leur première rencontre, les deux jeunes gens ne se quittèrent plus jusqu'à la fin de leur scolarité. Les parents de la jeune femme ne voulaient pas non plus qu'elle devienne chasseuse de primes, l'avait fortement encouragé à continuer ses études, et ce, même si elle avait potentiellement l'âge d'intégrer la guilde. N'étant pas particulièrement rebelle dans l'âme, elle s'était pliée à la demande parentale et avait décider de continuer ses études, ce que Mikaël avait décidé de faire également… Plus ou moins. Il avait essayé de la convaincre d'intégrer la guilde qu'ils aimaient tant, mais elle avait refusé et fait une croix dessus, seulement lui n'avait pas abandonné l'idée de devenir chasseur de primes. Il ne comprenait pas bien la décision qu'elle avait prise, mais savait que ça la rendait triste, alors lorsqu'il tenta d'entrer dans la guilde, il décida de le garder pour lui. Malheureusement, le chasseur de primes qui reçut le jeune homme ce jour-là, lui fit comprendre, gentiment, mais de manière claire, qu'il n'avait pas du tout le profil pour intégrer la guilde. Une fois encore, c'est sa mère, la seule personne à qui il en avait parlé, qui sut le réconforter, mais il ne fit pas une croix sur son rêve pour autant et décida de retenter la chose lorsqu'il serait plus âgé. En attendant, l'adolescent avait quand même pris un sacré coup au moral et le fait que sa petite amie ait elle-même fait une croix sur la guilde et refusait désormais d'aborder le sujet, l'arrangeait quand même pas mal.
Les deux tourtereaux n'étaient pas ensemble depuis une éternité, mais avaient déjà tout prévu pour l'avenir, ils savaient ce qu'ils allaient faire après leurs études, où ils allaient habiter et s'étaient même fiancés… Seulement, la vie suit rarement à la lettre les plans qu'on se fixe et ce fut aussi vrai pour le couple. Du jour au lendemain, l'amour de la vie de Mikaël disparut et il lui fallut faire de nombreuses visites aux parents de la jeune femme, presque même les harceler, pour avoir des nouvelles. Ce n'est que quelques jours plus tard que la jeune femme appela le jeune homme pour lui annoncer que c'était bel et bien fini entre eux. Malgré tout, elle ne lui donna pas de réelle explication, ce qui plongea le jeune homme dans un océan d'incompréhension. Après tout, ils étaient bien amoureux, n'est-ce pas ? Il y avait encore quelques jours, ils prévoyaient leur vie future après la fin de leurs études, ils ne s'engueulaient presque jamais, ils avaient tant de choses en commun… Était-ce de sa faute ? Avait-elle découvert qu'il avait tenté d'intégrer la guilde des chasseurs de primes sans elle ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Pourquoi ? Il passa de nombreux jours à se poser toutes sortes de questions, à essayer de trouver le pourquoi du comment, mais rien ne sembla vraiment avoir de sens et très vite, il commença à lui en vouloir. Comment quelqu'un qui prétendait l'aimer pouvait le quitter du jour au lendemain, aller même jusqu'à déménager, sans donner ne serait-ce que la moindre explication ? Quelle sorte de personne faisait ça ?
Se morfondre pendant des heures en haïssant le monde entier était devenu la nouvelle grande passion du blondinet et ce ne fut que grâce à l'intervention de sa mère, mais assez étonnement de son père également, qu'il décida de bouger ses petites fesses. En effet, son père qui voyait que son fils n'allait pas tout à fait bien, lui avait proposé de partir pendant les vacances faire un stage dans une entreprise de la capitale. Mikaël avait évidemment bien compris qu'il ne voulait pas de lui dans ses pattes et avait tout d'abord refusé, mais l'intervention de sa mère qui lui expliqua que son père pensait simplement qu'un nouvel environnement lui ferait le plus grand bien, finit par le convaincre. Bon, il avait du mal à croire que le vieux pouvait réellement se soucier de son bien-être mais après tout, ça ne lui ferait pas si mal de voir de nouveaux horizons. Le paternel ne pouvait pas l'accompagner à cause de son travail, il lui avait promis de le rejoindre à la fin des vacances pour qu'ils passent du temps ensemble, mais Mikaël s'en fichait complètement, ou un peu… Sa mère avait aussi prévu de venir le voir, mais il allait vivre seul pendant quelque temps et il fallait avouer que ça lui faisait bien plaisir d'être enfin libre de faire ce qu'il voulait. En réalité, il était espionné presque 24h/24h par ses sœurs qui habitaient dans les appartements voisins, mais ce n'était qu'un détail.
Très vite, Mikaël tomba éperdument amoureux de la capitale gamaëlienne, de l'architecture, de son rythme de vie, de ses gens… Il se sentit comme un poisson dans l'eau dès son arrivée et se jura de venir s'y installer un jour ou l'autre. Néanmoins, les premiers jours de stage dans l'entreprise que lui avait dégotée son père ne furent pas très passionnants, loin de là. Il était devenu stagiaire-café pour une bande de journalistes tellement accro à la caféine, que l'adolescent se demandait sérieusement comment ils réussissaient à dormir la nuit. En effet, l'entreprise pour laquelle il travaillait était un journal assez connu de la capitale, mais apparemment qui ne vendait pas assez de numéro pour pouvoir s'acheter un distributeur de boissons… Il était tellement heureux de son poste qu'il en était même venu à envier la stagiaire-plantes qui, entre nous, n'était pas non plus au comble du bonheur. Heureusement, après quelques jours, un journaliste eut pitié de lui et le prit quelque peu sous son aile. Le journaliste était un homme chevronné, déjà d'un certain âge, ancien reporter de guerre, il avait toujours des tas d'anecdotes et d'histoires à raconter, il connaissait Machin, Truc et Muche dont il parlait comme de personnes super importantes, mais que Mikaël ne connaissait pas le moins du monde. Petit à petit, l'adolescent s'intéressa de plus en plus au métier de journaliste et prit même la décision de changer son orientation scolaire. Jusque-là, il avait surtout suivi le plan de l'ex-amour de sa vie pour sa future carrière professionnelle, mais maintenant que tout était fini, il se sentait libre de faire ce qu'il voulait et de ne pas se préoccuper de ce que les autres pensaient. Néanmoins, au fond de lui, il rêvait toujours d'intégrer les chasseurs de primes, seulement, il ne se sentait pas tout à fait prêt à retenter le truc et il pensait que ce n'était pas le juste moment, alors en attendant, il continuerait ses études de journalisme.
L'été fila à toute vitesse et fut, certainement, l'un des plus heureux de sa vie et puis, il avait trouvé le nouvel amour de sa vie, mademoiselle stagiaire-plantes. La jeune femme, contrairement à lui, ne s'intéressait pas particulièrement au journalisme, elle était plus intéressée par la photographie, mais n'avait pas trouvé le stage de ses rêves et s'était rabattue sur un stage dans le journal. À part ça, les deux avaient de nombreux point communs et rêvaient de quitter leurs villes natales après leurs études respectives. Le nouveau couple qui s'était formé assez rapidement dû se contenter d'une relation à distance pendant quelques années, étant donné qu'aucun d'eux n'avait fini leurs études et n'avait un ryz en poche. Après tout, ce n'était pas si mal, les deux se retrouvaient régulièrement et à chaque fois, ils étaient tellement heureux de se retrouver qu'ils ne s'engueulaient jamais, semblaient toujours d'accord… Tout semblait plus ou moins parfait, mais après un certain temps, Mikaël commença à en avoir un peu ras la bolée (de cidre) et comme il se sentait désormais en âge de voler de ses propres ailes, il décida de déménager pour se rapprocher de sa chérie. Ne nous mentons pas, le jeune homme aurait préféré emménager dans la capitale, mais la jeune femme, bien qu'elle ne supportait pas sa ville, ne supportait pas non plus Sannom. Les deux décidèrent finalement de poser leurs valises dans un petit appartement non loin de la ville natale de mademoiselle. Et le drame s'ensuivit… Au début, tout se passa relativement bien, ils étaient bien trop excités par la nouveauté, occupés par leurs études, leurs petits boulots… Si bien qu'ils passaient finalement très peu de temps tous les deux et, même s'ils habitaient désormais ensemble, cela ressemblait plus à une nouvelle relation à distance. Malgré cette situation un peu particulière et le sentiment que quelque chose clochait, ils décidèrent de se marier après un pari foireux avec l'un de leurs amis. La cérémonie fut très privée, aucun des parents de l'un ou de l'autre n'était présent, ce qui en agaça plus d'un. La relation avec sa mère et ses sœurs, qui n'aimaient déjà pas la nouvelle venue, en prit un petit coup et celle avec son père se dégrada encore un peu plus. Le père, qui n'aimait pas sa belle-fille non plus, ne se gênait jamais pour le faire savoir au fils qui ne supportait évidemment pas les remarques. D'ailleurs, Mikaël ne comprenait pas vraiment les reproches de sa famille envers sa femme, mais une chose était sûre, si être marié à cette femme faisait enrager son père, il n'allait sûrement pas la quitter. Ahh l'amour… Évidemment, il n'était pas seul dans cette relation et quand sa femme lui expliqua qu'elle était tombée amoureuse d'un autre homme et qu'elle voulait divorcer, il n'eut pas trop le choix. À l'idée de divorcer, Mikaël ne nagea pas dans le bonheur et pourtant, il ne ressentit pas vraiment de tristesse ou de colère, c'était un sentiment plus proche de celui qu'on pouvait avoir lorsqu'on perdait quelqu'un qu'on appréciait. Ce n'était pas agréable, un peu chiant, mais en même temps, c'était la vie et il savait qu'il allait finir par s'y faire. Ce qui l'embêtait surtout, c'était qu'elle ne voulait pas lui laisser l'appartement qu'il aimait beaucoup et qui était très bien placé pour son travail et ses études. Aussi ridicule que cela puisse paraître, les relations des deux ex-époux se dégradèrent bien plus à cause de l'appartement que du divorce en lui-même. Son ex-femme avait même eu la bonne idée de raconter n'importe quoi sur son ex-mari à leurs amis, en lui promettant qu'elle arrêterait s'il déménageait. Comme ils n'arrivaient pas à se décider, qu'il avait perdu quelques amis et après des mois passés à vivre dans le même appartement avec son ex-femme et son nouveau petit ami, le blond décida qu'il en avait assez et s'en alla finalement.
À 19 ans à peine, Mikaël était un jeune divorcé, mais cela ne semblait pas le toucher plus que ça et il continua ses études, ses petits boulots et évita de trop s'engager avec qui que ce soit pendant un temps. La vingtaine arrivée, il décrocha un nouveau stage, puis un petit boulot dans un journal qui le retint un peu plus dans une ville qu'il n'aimait pas vraiment et bien trop loin de sa famille. Pourtant, être loin de ce et ceux qu'il aimait, lui permit de se consacrer entièrement à ses études, à son travail et lui offrit de nombreuses opportunités. En effet, il put accompagner quelques journalistes beaucoup plus expérimentés sur le terrain, parfois un peu trop dangereux à son goût, mais au moins il en apprit beaucoup et ne s'ennuya que rarement. Et, la bonne blague, son ex-femme débarqua un jour pour lui dire qu'elle était désolée pour tout et qu'elle espérait qu'ils pourraient redevenir au moins amis, mais Mikaël toujours prêt à accepter les excuses, lui ria au nez et s'en alla sans même lui décrocher un mot.
La vingtaine passée et ses études finies, Mikaël décida qu'il était peut-être temps de faire quelques changements. Le jeune homme aimait beaucoup l'endroit où il travaillait et plus encore les gens, mais ne supportait plus la ville dans laquelle il vivait et décida enfin de déménager à Sannom. Par chance, le journal pour lequel il avait fait un stage des années auparavant, accepta de l'engager et, mieux encore, on décida de le mettre en binôme avec le journaliste qui l'avait pris sous son aile à l'époque. Il mit un peu de temps à se faire au rythme du travail et surtout au rythme de son partenaire, grand adepte du "on ne dort pas tant qu'on n'a pas tout fini". De plus, le plus vieux ne se contentait jamais de petites histoires et aimait beaucoup farfouiller n'importe où, chercher et trouver les prochaines affaires qui allaient faire grand bruit. Le plus jeune, qui n'était pas encore habitué, ne comptait plus le nombre de fois où ils avaient eu des problèmes avec une guilde, avec des gens certaines fois haut-placés, ni les fois où il avait eu peur de finir en prison ou carrément de se faire tuer. Pourtant, jamais il ne fut vraiment inquiété et lorsque les deux finirent par écrire un article qui déplût fortement à certaines personnes qu'il ne fallait pas trop titiller, le plus vieux prit toute la faute sur lui et se fit virer par le journal, qui se contenta de taper sur les doigts du Rogers. Il continua un temps à travailler seul, jusqu'à ce qu'on lui trouve un nouveau binôme avec lequel il ne resta que très peu de temps. Son nouveau partenaire était une femme, intelligente, volontaire, courageuse, une femme formidable qu'il appréciait, un grand journaliste, mais un reporter de guerre qui n'aimait pas rester en place et lorsqu'il l'accompagna pour leur première mission, il n'y en eut qu'un des deux qui rentra. D'ailleurs, le seul qui s'était jovialement enthousiasmé de partir pour la mission, se promit désormais de refuser celles qui seraient similaires à cette dernière. Mikaël n'aime pas du revenir sur cet épisode, il en a parlé à très peu de personnes et seulement lorsqu'il le devait ou pensait que c'était nécessaire, mais cela l'a évidemment beaucoup marqué.
Lorsqu'il revint de son absence après ce qui s'était passé avec son ancien partenaire, on lui demanda une nouvelle fois de faire équipe avec une femme, mais cette fois, c'était elle la jeune journaliste et lui, celui qui était "chevronné". Le Rogers ne savait pas trop à quoi s'attendre et n'était pas sûr d'être prêt à faire de nouveau équipe avec quelqu'un, mais il changea très vite d'avis après quelques minutes passées en compagnie de sa partenaire. En plus, il était très content de voir qu'elle semblait particulièrement ravie de faire équipe avec lui, et le fait qu'elle était sûrement simplement heureuse d'avoir enfin un vrai poste au sein du journal, qui n'incluait pas d'avoir fait master barista, ne lui vint pas à l'esprit. Pourtant, on ne pouvait pas nier que les deux jeunes gens s'entendaient à merveille, ils étaient toujours d'accord sur tout et avaient généralement les mêmes idées, ce qui les aidait beaucoup pour leur travail. Sans surprise aucune, les deux passèrent rapidement de collègues, à couple, à parents. Le journaliste devint père à vingt-trois ans, puis une nouvelle fois à vingt-quatre ans, à chaque fois des garçons, petits bouts de chou dont le père était gaga. Après la naissance de son deuxième fils, Mikaël écouta les conseils de sa femme, un peu trop inquiète de le voir constamment farfouiller dans la vie et les affaires de personnes qu'il valait mieux ne pas titiller, et démissionna de son poste. Sa femme avait, elle, démissionné juste avant ses grossesses et trouvé un nouvel emploi dans un nouveau magazine à scandale, Sensas. Le problème avec ce poste était que les locaux du magazine se trouvaient à l'époque en dehors de la ville et elle devait constamment faire de longs trajets et des allers-retours. Donc, le nouveau papa sans emploi, décida de prendre la marmaille sous le bras et déménagea plus près des locaux du magazine, permettant à sa moitié de faire moins de trajet et lui permettant, à lui, d'être près d'elle et d'avoir un nouvel emploi par la même occasion. Il resta quelque temps à la maison pour s'occuper de ses fils, mais son travail lui manquait et sa femme réussit à le pistonner pour qu'il intègre le même magazine qu'elle. Bizarrement, Mikaël n'eut pas trop de mal à se faire à ce nouveau poste, finalement, il faisait à peu près la même chose qu'avant en un peu plus tranquille, ou du moins les menaces et les procès étaient nettement moins effrayants. Ça l'embêtait un peu de ne plus être au cœur de la capitale et son patron était quelqu'un d'assez étrange, qui pensait qu'une information non vérifiée était largement suffisante pour écrire un article, du coup il passait beaucoup plus de temps derrière son bureau, ce qui le frustrait quand même pas mal. Le temps passa et les jeunes parents décidèrent de se marier, une chose qui semblait logique, dans la continuité de leur vie de couple et de famille. Seulement, après un an de mariage, presque sorti de nulle part, la femme demanda le divorce. C'est très étrange quand on a l'impression que tout va bien ou qu'on essaie de se convaincre que tout va bien, d'apprendre que sa moitié ne supporte plus de vivre en colocation avec son mari. Elle disait qu'elle voyait bien qu'il ne l'aimait pas et avait l'impression qu'il restait uniquement pour leurs enfants, ce qu'il se persuadait être totalement faux… C'est vrai que leur vie professionnelle et de famille avaient largement pris le pas sur leur vie de couple, mais tout de même. Mikaël ne s'attendait évidemment pas à une demande de divorce et il était plutôt sous le choc. Néanmoins, il préféra accepter la décision de sa future ex-femme puisque de toute façon elle avait pris sa décision et ça ne servait à rien de discuter. Le divorce ne se passa pas le mieux du monde puisque les deux parties n'arrivèrent pas à s'entendre sur la garde des enfants, et malheureusement pour le journaliste, c'est son ex-femme qui en eut la garde pincipale.
Fraîchement divorcé et complètement déprimé, Mikaël décida de déménager de nouveau, mais cette fois-ci pour se rapprocher de sa mère et de ses sœurs, qui étaient elles aussi revenu dans leur ville natale. Heureusement, le groupe qui détenait le magazine Sensas avait accepté sa mutation dans un hebdomadaire local. Heureusement est, bien entendu, un bien grand mot et en vérité, il trouva très ennuyeux les quelques temps qu'il passa là-bas, mais bien moins que ses collègues. Tout le monde semblait se satisfaire de petites histoires sans intérêt et chaque fois que Mikaël proposait quelque chose qu'il trouvait un peu plus sensationnel ou intéressant, on lui répétait que ce n'était pas la ligne éditoriale du journal. Au secours ! Joie intense dans son cœur, il retrouva également son père qui était aussi revenu dans la ville et qui ne se gênait pas pour lui reprocher de ne pas se battre assez pour ses fils. Son père ne comprenait rien, mais lui non plus en réalité. Une partie de lui voulait repartir, se battre pour la garde de ses enfants, reprendre son travail, faire plus, faire mieux, mais l'autre partie de lui se sentait complètement découragée et pensait que faire tout ça ne servait à rien. De toute façon, au moment même ou son père lui suggéra de retourner auprès de ses fils et de tenter d'arranger les choses, le Mikaël fit de sa mission sacrée de ne surtout rien faire. Comprenez, il ne pouvait pas aller dans le sens de son père, il ne pouvait pas lui donner raison et ça, même si ses propres fils en faisaient les frais. Sa mère le comprenait, elle, elle ne le forçait pas à retourner là-bas, ni à essayer de reprendre en main sa vie qui tombait en lambeaux, non, elle se contentait de le réconforter et de le soutenir dans ses choix. Le journaliste avait vingt-cinq ans, mais il savait qu'aux yeux de son père, il se comportait comme un petit garçon apeuré, égoïste et capricieux. C'était clairement la honte pour lui d'avoir un tel fils.
Quelques petits mois, c'est le temps qu'il resta dans sa ville natale, mais pendant ce court laps de temps, il fit la connaissance de la nouvelle femme qui allait de nouveau chambouler sa vie. Haïr quelqu'un est un sentiment violent, mais c'est exactement ce qu'il ressentit pour elle lorsqu'il l'aperçut pour la première fois aux côtés de son père. Jeune, trop jeune, plus jeune que lui-même, son père exagérait clairement, mais le pire dans l'histoire ? C'était un ancien chasseur de primes et Rogers père semblait en être fier. Bah oui, oulala, elle était forte, elle était intelligente, elle était maligne, elle était merveilleusement merveilleuse et personne ne lui arrivait à la cheville. Si elle était si fabuleuse, pourquoi elle n'était pas encore chez les chasseurs de primes ? Il avait fait la remarque très délicatement lors d'un repas de famille et son père lui avait fièrement répondu qu'elle avait finalement préféré faire partie de la police. Ouais, ouais… génial. Mikaël espérait secrètement (ou pas si secrètement) que cette nouvelle venue ne serait qu'une passade pour son père, mais leur relation était bien différente de celle qu'il avait pu avoir avec les autres intruses. Comment son père pouvait-il oser se pavaner avec une telle femme, devant son ex-femme en plus ? C'était insupportable pour Mikaël de penser que sa mère devait les voir régulièrement, arpentant pathétiquement les rues comme s'ils étaient amoureux, de penser qu'elle devait sûrement être blessée et triste devant ce spectacle. Pourtant, il lui était encore plus insupportable d'être civil avec cette femme, qui plus est, quand elle lui donnait des conseils ou qu'elle prétendait essayer de l'aider avec ses problèmes. Elle se mêlait constamment de choses qui ne la concernaient pas, et comme par hasard, le père de Mikaël était toujours d'accord, toujours à la soutenir, à dire que Mikaël exagérait et qu'il devait être plus respectueux, mais pourquoi le devait-il ? Pourquoi devait-il faire un effort avec cette femme qui venait soudainement faire irruption dans sa vie et l'éloigner un peu plus de son père ? Pourquoi son père la soutenait constamment, parlait d'elle avec une telle fierté alors qu'il ne soutenait pas son propre fils et qu'il ne semblait n'avoir jamais vraiment montré d'intérêt pour ce dernier ? Pourquoi son père l'aimait tant, elle qui venait de débarquer, qu'il connaissait si peu, elle n'était rien, elle ne méritait rien !
Peut-être que les insulter lorsqu'ils annoncèrent leurs fiançailles ne fut pas la meilleure des idées que le journaliste eut, mais ils l'avaient cherché. Après ça, son père lui fit bien comprendre qu'il ne voulait plus jamais le revoir et pour un temps et exceptionnellement, Mikaël décida de l'écouter.
Dernière édition par Mikaël Rogers le Mer 14 Fév 2018 - 18:07, édité 1 fois