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    Mikaël Rogers

    Mikaël Rogers
    Mikaël Rogers
    Reporter pour le Gamazine

    Messages : 57
    Age : 41
    Métier : Rédacteur en chef du Gamazine
    Nature : Nomag
    Niveau : Débutant

    Mikaël Rogers Empty Mikaël Rogers

    Message  Mikaël Rogers Mar 13 Fév 2018 - 22:30


    MIKAËL ROGERS
    Homme, 40 ans,
    Nomag (36.15)
    Ryzeurs d'Or


    Identité


    Gamaëlien
    Né un 10 novembre
    Rédacteur en chef du Gamazine
    Depuis 3 ans




    Physique

    Son apparence générale, sans être complètement négligée, n'est pas très soignée. Ses traits sont assez fins, bien dessinés et bizarrement le font paraître plus jeune qu'il ne l'est en réalité, loin d'être un défaut il en est d'ailleurs ravi.

    Mikaël fait environ un mètre soixante-quatorze et n'est pas très satisfait de sa taille, qu'il trouve trop petite. Pas très épais, il ne mange pas beaucoup et fait rarement du sport étant donné qu'il déteste ça, de ce fait, il n'est pas très très musclé. Désormais son métier est un peu plus "calme" et il n'a plus besoin de chasser les scoops, il se contente donc d'une petite course à pied parfois, histoire de garder la forme. Quoi qu'il en soit il vous sera très dur de trouver une petite poignée d'amour ou un petit bourrelet caché.

    Ses cheveux sont blonds depuis toujours, témoins de son appartenance à la famille Rogers. Il n'en prend absolument pas soin et s'en contre-fiche, mais il a la chance de les avoir fins, raides et ne s'emmêlant que très rarement, d'ailleurs, il lui arrive de ne pas se coiffer sans que cela soit particulièrement choquant. Il n'aime pas changer d'identité capillaire et arbore depuis de longues années le même type de coupe de cheveux, courte, sans originalité. Les visites chez le coiffeur n'ont pour lui rien d'agréable, il pense que c'est trop cher et trop long, mais malheureusement, il ne sait pas encore se couper les cheveux seul sans que cela soit un véritable désastre. À bien y réfléchir, la seule chose qu'il apprécie lorsqu'il va se faire couper les cheveux, c'est les commères du coin qui ont toujours quelque chose d'intéressant à raconter.

    Autre chose qu'il n'aime pas, ses mains, il ne les aime pas du tout et a tendance à faire une fixette dessus. Trop grandes, trop abîmées, trop sèches, jamais assez bien pour lui… Il n'est pas rare qu'il se les coupe ou se les égratignent en escaladant quelques façades ou autres. Du coup, il a plusieurs petites marques peu visibles sur toute la surface de ses mains, mais c'était pour la bonne cause donc peu importe. Par contre, il a une jolie cicatrice bien voyante près du pouce gauche, vestige d'une bagarre ayant quelque peu dégénéré.

    Son style vestimentaire est classique et sans grand intérêt. En règle générale, il n'aime pas sortir du lot et se faire remarquer pour sa façon de s'habiller ou d'être, il porte peu de couleur vive et très peu d'habits que l'on pourrait qualifier d'originaux. Il porte le même genre de vêtements depuis de nombreuses années et son vieux manteau depuis au moins quinze ans, mais se fiche de son aspect vieilli. Pourtant, il aurait de quoi s'acheter mieux ou des vêtements de meilleure qualité, mais le ryz est tellement précieux. Bref, une simple chemise claire, un costume gris, ainsi qu'une cravate assortie et vous avez la parfaite panoplie travail du Rogers à poil court. Pour la panoplie plus décontractée, enlevez la cravate, la veste et voilà, ou vous pouvez éventuellement prendre un tee-shirt et un jean, ça ira aussi.

    La démarche de Mikaël n'a pas vraiment quelque chose de particulier, il marche les bras légèrement ballants, le pas plutôt léger, mais rien de très marqué. Cependant, son allure est très rapide, il marche très vite et tout le temps. Au départ, c'était une nécessité pour son travail, mais c'est très vite devenue une habitude. Souvent, lorsqu'il marche avec quelqu'un, il le distance sans le faire exprès et doit s'arrêter quelques secondes pour qu'il ait le temps de le rattraper. Même s'il a fait des efforts pour ralentir le pas, surtout ces dernières années, ce n'est toujours pas très facile de le suivre.

    Sa voix est grave, douce et posée, mais légèrement monotone. En effet, même s'il est évident de savoir ce qu'il ressent en le voyant, il est parfois compliqué de savoir ce qu'il en est rien qu'en entendant sa voix.

    Mikaël est plutôt le genre d'homme à se fondre dans la masse, il n'a pas vraiment de particularité physique qui le différencie des milliers d'autres sannomans. Certes, son apparence générale est sympathique, mais si on se retourne sur son passage, c'est plus parce qu'on l'aurait reconnu que parce qu'il ressemble à une gravure de mode ou qu'il a quelque chose d'original. Et même s'il n'est pas dépourvu de charisme, il ne pourrait certainement pas rivaliser avec de nombreuses autres personnes qui en ont beaucoup plus ou savent en tirer plus avantage. Il est conscient que ce n'est pas son physique qui l'a aidé ou l'aidera dans la vie et n'en joue pas le moins du monde, de toute façon, le plus important est qu'il se sente bien dans ses baskets et c'est le cas malgré quelques complexes.


    Caractère

    De nombreuses personnes ne connaissent que Mikaël Rogers le journaliste du Gamazine, un homme sans scrupules qui serait prêt à tout pour LE scoop et ne se souciant que partiellement de la vérité, mais comment leur en vouloir ? Il est vrai qu'une partie de lui est cet homme, un homme qui adore son métier et qui ne voudrait en changer pour rien au monde. Depuis sa plus tendre enfance, on lui a appris que le travail est quelque chose d'important, aussi bien financièrement que pour l'épanouissement personnel. Il est donc très sérieux et organisé en ce qui concerne son activité professionnelle, même si ça ne saute pas aux yeux lorsqu'on voit le champ de bataille sur son bureau, mais c'est un bazar organisé et il n'a aucun mal à s'y retrouver.

    Étant donné qu'il n'aime pas les tire-au-flanc, il ne se gêne pas pour le faire savoir haut et fort, de façon répétée et ce n'est d'ailleurs pas toujours un patron très facile à vivre. En effet, Mikaël n'est peut-être pas le grand manitou du Gamazine, mais il en est désormais rédacteur en chef. La position qui est la sienne et l'autorité dont il fait preuve, lui permettent de parfaitement se faire comprendre et obéir, mais il n'est pas non plus du genre à exagérer. C'est certes un patron exigeant, mais il ne demande jamais l'impossible et sait reconnaître les personnes qui font du bon travail. Plus sympathique en tant que simple collègue, il aime beaucoup être avec d'autres journalistes, pour la simple et bonne raison que dans sa jeunesse il travaillait souvent en binôme. Bien sûr, Mikaël n'est pas toujours facile à suivre et certains journalistes ne sont pas forcément d'accord avec les méthodes qu'il emploie, mais en règle générale si le but qu'ils poursuivent est le même, tout se passe bien. Souvent ce que l'on apprécie chez lui, dans le cadre du travail, c'est son honnêteté et son enthousiasme sans pareil. Il est peut-être étonnant de parler de son honnêteté lorsque l'on sait tout ce qu'il a écrit, pourtant, dans une certaine mesure, il est bel et bien honnête. Ses employeurs savent parfaitement que ses écrits sont particuliers et que les méthodes qu'il emploie sont limites, mais il ne se cache de rien. Il a souvent prévenu ses patrons lorsqu'ils risquaient un procès par sa faute et le magazine l'a toujours soutenu quand il se retrouvait lui-même devant la justice. Heureusement, avec le temps et sa nouvelle position, il s'est pas mal calmé et s'il y a procès, c'est à présent rarement de sa faute.

    S'il peut manquer cruellement de scrupule, c'est presque uniquement dans le cadre de son activité professionnelle, bien que cela déteigne parfois sur sa vie en dehors du bureau. De plus, s'il peut être compliqué de lui faire confiance à cause de sa réputation, on aurait tort de croire qu'il ne sait pas garder un secret, ni tenir une promesse. Ce n'est pas super courant, mais il lui est même déjà arrivé de ne pas écrire certaines choses pour une raison ou une autre.

    Ce n'est pas toujours évident de bien séparer Mikaël le journaliste, de Mikaël le gamaëlien lambda. C'est vrai qu'il est souvent en train de travailler, mais si vous avez l'occasion de le rencontrer lorsque ce n'est pas le cas, vous découvrirez sûrement un homme plus sympathique... Exceptions faites de quelques personnes. S'il n'a pas un cercle d'amis très étendu, son travail ne l'aidant pas, il sait en prendre soin. Très fidèle en amitié, il sera toujours présent et prêt à aider en cas de besoin. De toute façon, il supporte très mal la solitude, cherche toujours à être entouré et s'attache rapidement aux autres.

    Il n'a donc pas que des défauts, il est très volontaire et aime se sentir utile. Il participe aussi souvent qu'il le peut à différents événements pour aider telles ou telles organisations, personnes... Et puis cela lui permet de redorer un peu son image par la même occasion, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Il a une préférence pour les événements servant à aider les animaux pour la simple et bonne raison qu'il les adorent, malheureusement l'endroit où il habite ne lui permet pas d'en avoir.

    S'il n'est pas évident de le remarquer, il déteste les injustices, pas celles dont il fait parfois preuve pour son travail, mais celles dont font preuve certaines personnes qui par leur naissance ou leur fortune se permettent d'écraser les autres. Il exècre le racisme en tout point, ne croit pas en la supériorité des personnes qui pourraient être nées magas ou au contraire nomags et il ne se sent pas concerné par la compétition qui pourrait exister à l'intérieur de sa guilde ou entre les guildes en général. C'est une personne très ouverte, la plupart du temps, qui croit en l'égalité pour tous et méprise profondément les personnes qui pourraient la menacer. Même s'il s'est fait discret durant l'invasion, il serait faux de dire qu'il cautionnait le moindre agissement des personnes à l'origine de cet évènement. Malheureusement, Mikaël ne s'est jamais vu comme quelqu'un de particulièrement fort et s'est senti totalement démuni face à cette situation. Il n'est pas souvent angoissé, mais dès que la magie entre en jeu, il devient très prudent et se sent souvent complètement dépassé parce qu'il est nomag. Dans ce cas-là et si ça sent trop le roussit, il préfère généralement adopter la méthode très utile de la fuite. S'il ne peut rien faire, rien sauver, autant qu'il se sauve lui-même. Naturellement, tout cela concerne ses agissements en dehors de son travail, puisqu'il fait souvent preuve d'inconscience en se jetant dans la gueule du loup lorsqu'il s'agit de récolter quelques informations…

    Il existe une autre situation dans laquelle il se montre particulièrement audacieux également, mais c'est rare, très rare, car elle nécessite une grande quantité d'alcool. En effet, lorsqu'il est bien imbibé, Mikaël est spécialement "vivant", il n'a peur de rien, ses inhibitions tombent les unes après les autres, il devient bruyant et très bavard. Néanmoins, il est plutôt un "gentil" bourré, il rigole tout le temps et se montre très généreux, chose ô combien inhabituelle. Dans ces circonstances exceptionnelles, vous aurez l'immense privilège de le voir se trémousser sans honte, que la musique s'y prête ou non et surtout chanter. Non, il ne chante pas comme une casserole, il a même un joli brin de voix, mais il déteste qu'on l'entende chanter, traumatisé par un spectacle de fin d'année s'étant mal déroulé durant sa jeunesse. Par contre, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il chante de magnifiques chansons poétiques, car dans ces moments-là, il a plutôt tendance à se souvenir des vieilles chansons de sa jeunesse. Lorsqu'il est dans cet état inhabituel, la seule chose à faire est d'en profiter, avec un peu de chance, il vous paiera n'importe quoi et papotera gaiement avec vous de toutes sortes de sujets différents, d'informations censées être secrètes, privées… Surtout d'informations qui le concernent et dont il ne parle habituellement jamais. Bien sûr, après coup, il aura extrêmement honte et niera tout en bloque, d'autant plus qu'il tient à sa vie privée et ne supporte pas qu'on en sache trop sur lui.

    Il n'aime pas non plus qu'on touche à ses affaires, ou qu'on ne range pas quelque chose correctement, il pourrait littéralement vous sauter à la gorge, aussi pacifiste puisse-t-il être. Pacifiste est en réalité un bien grand mot, il n'est pas un homme qui se bat souvent, mais il a sa fierté et lorsque quelqu'un la froisse, il lui arrive de se battre... Comme il le peut... Assurément, ses combats n'ont jamais été un spectacle très viril et il s'est souvent fait ratatiner par l'adversaire, mais il a fait du mieux qu'il pouvait avec ce qu'on lui avait appris. Il faut dire qu'il attend toujours que son père lui apprenne à se défendre, comme il lui avait promis… En parlant de son père, la relation qu'il entretient avec lui a toujours été plus ou moins chaotique, mais il faut dire qu'un Mikaël blessé est blessant. Ses mécanismes de défense sont exécrables, s'il se sent trahi ou blessé, il devient alors d'une mauvaise fois sans pareille, tout ce que vous pourriez dire ou faire ne trouvera pas grâce à ses yeux, il devient juste méchant et stupide. Le pire dans tout ça est qu'il s'en prend parfois à des personnes qui ne lui ont rien fait, seulement elles étaient là quand il n'allait pas bien, ou elles ont un lien avec sa fierté froissée… Il peut être excessivement rancunier ou injuste et encore plus lorsqu'il envie une personne.

    Enfin, il y a d'autres petites choses de son caractère qu'il est intéressant de connaître sans qu'elles soient d'une importance capitale. Ainsi, il a fumé pendant un certain temps, mais a fait preuve d'une grande volonté et s'est arrêté seul. C'est vrai qu'il a parfois du mal à se souvenir des noms et prénoms, mais il s'amuse aussi à les déformer exprès pour taquiner ceux qu'ils les portent. Étrangement de bonne humeur le matin, on ne peut pas en dire de même le soir, il est moins patient, moins concentré et moins enclin à faire des concessions, pas qu'il le soit en temps normal non plus. Il n'aime pas dépenser ses sous, même s'il en a en quantité suffisante et n'aime pas en parler non plus lorsque ça le concerne. Lorsqu'il s'ennuie, il a pris l'habitude de parler à son ficus et engueule souvent les objets, végétaux et bâtiments qui l'entourent. C'est un très mauvais malade, dans le sens où on a toujours l'impression qu'il est sur le point de mourir à cause d'un simple rhume. Pour finir, il refuse de dire à une personne qu'il l'aime ou l'apprécie s'il n'est pas sûr que cela soit réciproque.

    Les années, les épreuves et les personnes qui sont un jour entrées dans la vie de Mikaël ont façonné la personne qu'il est à présent, le meilleur, comme le pire. Loin d'être parfait, il n'en reste pas moins un homme sympathique, plein de contradictions et de doutes, un homme banal parmi tant d'autres dont les différences ne sont finalement que celles d'un millier d'autres sannomans.


    Histoire 1ère partie

    Chapitre I : Eve


    Avant d'être Mikaël Rogers, celui que tout le monde connaît comme journaliste pour le Gamazine n'était qu'un autre anonyme gamaëlien parmi tant d'autres.

    Le couple que formaient ses parents à l'époque, battait déjà de l'aile et si la naissance de Mikaël fut la plus mauvaise solution qu'ils trouvèrent pour tenter d'arranger les choses, ils n'en ressentirent aucun regret. Ont-ils vraiment pensé à un moment qu'avoir un autre enfant résoudrait tout comme par miracle ? Rien n'est moins sûr, mais passons. Le petit bout de chou vint donc agrandir la famille déjà composée de quatre personnes et trois chiens, car oui, ses boules de poils à quatre pattes sont la raison première de l'amour de Mikaël pour les animaux. Son père était un carriériste endurci et volage, quant à sa mère, elle était femme au foyer, il a donc été principalement élevé par cette dernière et ne voyait que rarement le premier. Ses deux sœurs étaient des jumelles et avaient un grand nombre d'années d'écart avec lui, mais cela ne les a pas empêché de tisser des liens fraternels très fort. Mikaël a donc grandi entouré de filles et de canidés domestiques, dans une petite maison à la limite des portes de la ville de Koram. Son enfance a été heureuse et aucun évènement  majeur ne mérite que l'on s'y attarde, ce n'est qu'à l'adolescence que tout changea.

    Il est vrai que l'ambiance dans la maison Rogers n'était plus au beau fixe depuis de nombreuses années, mais le fils de la fratrie n'avait jamais osé imaginer que ses parents se sépareraient un jour. Ce n'est pas le divorce de ses parents qui marqua le jeune adolescent à proprement parler, mais l'apparente tristesse de sa mère qu'il pensait encore folle amoureuse et la peur qu'elle ne puisse jamais se remettre de cette rupture. Dire qu'il était proche d'elle serait un euphémisme et si on lui avait demandé à l'époque lequel de ses parents il préférait, il aurait choisi sa mère sans même hésiter un instant. Il n'est donc pas difficile de comprendre que lorsque son père eut sa garde, ce fut un choc très important pour le garçon, d'autant plus qu'il ne comprit absolument pas pourquoi ce père si absent semblait soudainement se soucier de lui. Évidemment, à cette période, il était inconcevable pour lui de quitter sa mère, seulement lorsqu'il tenta de lui en parler, les choses ne se passèrent pas comme il les avait prévues. Elle lui fit comprendre le plus délicatement possible que, même si elle l'aimait plus que tout, il était préférable et important pour lui de rester avec son père. La chose ne fut pas facile à accepter, il tenta même une fugace fugue, mais elle sut trouver les mots pour que son fils se résigne à partir avec son père. Bien entendu, il était clair que Mikaël n'était pas ravi de cette situation, d'autant plus que ses sœurs beaucoup plus âgées avaient décidé de rester avec leur mère, mais il était malheureusement incapable d'aller à l'encontre de la volonté de la femme qui l'avait élevé et qu'il aimait plus que tout au monde.

    L'adolescent, désormais âge d'environ quatorze ans, n'avait pas tout à fait accepté la situation dans laquelle il se trouvait. Il restait assez hostile envers son père et tout était généralement prétexte à lui faire des reproches, à commencer par ses nombreuses conquêtes. Mikaël ne supportait pas de voir son père avec une femme quelle qu'elle soit et ne se gênait jamais pour bien faire comprendre à cette dernière qu'elle n'était pas du tout la bienvenue. Le nombre d'indésirables dont il avait réussi à se débarrasser était incalculable, tout comme celui des punitions qui en découlaient inévitablement. Néanmoins, son père voulant limiter les disputes et fatigué de voir ses conquêtes s'enfuir en courant, avait décidé d'être beaucoup plus discret dans sa vie privée.

    Il n'y avait pas que le problème des relations amoureuses du père qui posait des problèmes, les résultats scolaires et l'éventuelle orientation future du fils en étaient d'autres. Mikaël n'était pas un adolescent particulièrement doué à l'école, il avait comme tout le monde des matières préférées dans lesquelles il se débrouillait plutôt bien, mais il en avait aussi certaines qu'il détestait et pour lesquelles il ne faisait aucun effort. Tout ceci avait le don d'agacer royalement le père qui ne comprenait pas l'attitude je m'en foutiste du fils, surtout dans les matières où l'homme avait excellé étant plus jeune. L'adolescent avait bien tenté, il y avait des années de cela, de faire quelques efforts en magie, en math ou en sport, mais ne voyant aucun résultat il avait tout bonnement abandonné et se contentait de sécher ou de vaguement assister aux cours, l'air absent. Les mots d'absences pleuvaient, les convocations n'étaient pas rares, mais cela ne semblait pas toucher plus que ça le futur journaliste. Évidemment, la réalité était tout autre, il ne supportait pas de voir que certains élèves de sa classe excellaient si facilement dans des matières où il n'était pas bon et lui aussi voulait être capable de lancer des sorts en claquant des doigts, il les enviait tellement. Et puis, quand vous entendez votre père mentir au voisin parce qu'il a honte que son enfant ne soit pas meilleur en magie, ce n'est pas non plus très agréable. C'était injuste, alors il avait décidé d'être injuste également. Chaque fois qu'il croisait un de ses camarades de classe qui était plus doué que lui, il était particulièrement désagréable et prenait un malin plaisir à se moquer et narguer la personne. Chaque fois que quelqu'un évoquait la magie et plus particulièrement lorsque son père l'évoquait fièrement, Mikaël faisait preuve d'une mauvaise fois sans pareille et n'était jamais à court d'arguments pour montrer que c'était inutile, dangereux et juste la pire chose au monde. Avec une telle attitude, il fut presque logique que le jeune homme se fasse finalement virer de son école, au grand désarroi du paternel qui avait du mal à supporter la situation et était de plus en plus absent. Le fait que son père s'éloigne un peu plus de lui, ne touchait pas le moins du monde Mikaël, ce n'était pas comme s'il n'avait qu'un seul père ou qu'il espérait secrètement que leur relation s'améliore, non, au contraire ça lui faisait des vacances, il pouvait enfin se morfondre pendant des heures, seul… De toute façon, le fils ne disait rien au père, c'était bien qu'il s'en fichait complètement, la seule chose qui semblait l'intéresser, c'était les chasseurs de primes. D'où venait l'obsession de l'adolescent pour cette guilde ? Nul ne le savait, mais une chose était sûre, il l'adorait, trouvait ses membres géniaux et ne rêvait que d'une chose, en faire partie, en faire son métier dès qu'il aurait l'âge requis. Il avait hâte d'être libre, de traquer les primes, d'arrêter les "méchants", de rendre les rues plus sûres, de se faire une tonne de ryzs… C'est vrai, il avait encore un petit côté naïf et son père avait beau lui dire que la réalité n'était pas si rose, il n'y prêtait pas vraiment attention. Le fait que ce métier était si dangereux, n'était sûrement pas la raison pour laquelle le père refusait catégoriquement qu'il poursuive ce plan de carrière. De toute façon, le père répétait sans cesse que le métier de chasseurs de primes n'était pas digne d'un Rogers et que c'était juste la pire chose au monde. Tout ceci était bien la preuve qu'il avait honte que son fils ne fasse, ne serait-ce que penser pouvoir choisir un tel métier.

    La communication entre Rogers père et fils était donc au beau fixe et elle le fut plus encore lorsque le carriériste endurci annonça, du jour au lendemain, vouloir déménager pour son travail et éventuellement pour trouver une bonne école pour son fils, mais ce dernier point n'était qu'un détail, évidemment. Une nouvelle fois, Mikaël tenta vainement la fugue, il ne voulait pas s'éloigner de ses amis, de ses sœurs et plus encore de sa mère avec laquelle il était resté si proche. Déjà qu'il ne la voyait que les week-ends et pendant certaines vacances scolaires, il ne fallait pas abuser... Son père avait clairement pété les plombs. Il était hors de question pour lui de quitter la ville où il était né, avait grandi et où étaient les seules personnes qu'il aimait. Pourtant, une nouvelle fois encore, sa mère sut lui faire les bonnes promesses, apaiser ses peurs et simplement trouver les mots justes.



    Chapitre II : Cassie


    Une nouvelle ville, une nouvelle école, une nouvelle maison, de nouveaux amis, la quinzaine à peine arrivée, Mikaël devait tout recommencer. Par contre, il était hors de question de recommencer quoi que ce soit avec son père, on aurait pu croire que la situation aurait pu être propice à des changements ou même un rapprochement, mais c'était sans connaître le caractère quelque peu rancunier du fils. Généralement, lorsque les deux se retrouvaient dans la même pièce, un long silence pesant s'ensuivait, parfois interrompu par quelques mots sans grand intérêt, la plupart du temps venant du père. Même si la vie familiale de Mikaël n'était pas des plus joyeuses, sa vie scolaire s'était grandement améliorée, en partie grâce à des professeurs qu'ils trouvaient bien plus cool, mais aussi grâce à l'amour de sa vie, qu'il venait de rencontrer. À quinze ans, il était peut-être un peu jeune pour avoir réellement trouvé le vrai amour de sa vie, celui qui allait durer éternellement, mais il ne s'empêchait pas de le crier sur tous les toits, discret qu'il était. Les deux jeunes adolescents s'étaient rencontrés le premier jour de cours de Mikaël et avaient immédiatement sympathisé, ils avaient tant de choses en commun que cela en était presque invraisemblable. Évidemment, elle rêvait elle aussi d'entrer chez les chasseurs de primes et ne se lassait pas d'en parler pendant des heures ou de faire part de son plan pour sa future vie de chasseuse de primes. L'adolescent la trouva géniale après seulement quelques heures passées en sa compagnie et il voulut tellement lui plaire qu'il changea quelque peu son comportement. Elle n'aimait pas qu'il sèche les cours, il n'en sécherait plus jamais de sa scolarité, elle trouvait que certains habits ne lui allaient pas, il ne les porterait plus, elle aimait les cadeaux, il lui en offrait sans raison apparente… La seule et unique chose qu'elle trouvait limite, mais qu'il n'avait et ne voulait pas changer, c'était la façon dont il traitait son père. La relation qu'il entretenait avec son père ne la regardait pas, ce n'était pas son problème.

    Après leur première rencontre, les deux jeunes gens ne se quittèrent plus jusqu'à la fin de leur scolarité. Les parents de la jeune femme ne voulaient pas non plus qu'elle devienne chasseuse de primes, l'avait fortement encouragé à continuer ses études, et ce, même si elle avait potentiellement l'âge d'intégrer la guilde. N'étant pas particulièrement rebelle dans l'âme, elle s'était pliée à la demande parentale et avait décider de continuer ses études, ce que Mikaël avait décidé de faire également… Plus ou moins. Il avait essayé de la convaincre d'intégrer la guilde qu'ils aimaient tant, mais elle avait refusé et fait une croix dessus, seulement lui n'avait pas abandonné l'idée de devenir chasseur de primes. Il ne comprenait pas bien la décision qu'elle avait prise, mais savait que ça la rendait triste, alors lorsqu'il tenta d'entrer dans la guilde, il décida de le garder pour lui. Malheureusement, le chasseur de primes qui reçut le jeune homme ce jour-là, lui fit comprendre, gentiment, mais de manière claire, qu'il n'avait pas du tout le profil pour intégrer la guilde. Une fois encore, c'est sa mère, la seule personne à qui il en avait parlé, qui sut le réconforter, mais il ne fit pas une croix sur son rêve pour autant et décida de retenter la chose lorsqu'il serait plus âgé. En attendant, l'adolescent avait quand même pris un sacré coup au moral et le fait que sa petite amie ait elle-même fait une croix sur la guilde et refusait désormais d'aborder le sujet, l'arrangeait quand même pas mal.

    Les deux tourtereaux n'étaient pas ensemble depuis une éternité, mais avaient déjà tout prévu pour l'avenir, ils savaient ce qu'ils allaient faire après leurs études, où ils allaient habiter et s'étaient même fiancés… Seulement, la vie suit rarement à la lettre les plans qu'on se fixe et ce fut aussi vrai pour le couple. Du jour au lendemain, l'amour de la vie de Mikaël disparut et il lui fallut faire de nombreuses visites aux parents de la jeune femme, presque même les harceler, pour avoir des nouvelles. Ce n'est que quelques jours plus tard que la jeune femme appela le jeune homme pour lui annoncer que c'était bel et bien fini entre eux. Malgré tout, elle ne lui donna pas de réelle explication, ce qui plongea le jeune homme dans un océan d'incompréhension. Après tout, ils étaient bien amoureux, n'est-ce pas ? Il y avait encore quelques jours, ils prévoyaient leur vie future après la fin de leurs études, ils ne s'engueulaient presque jamais, ils avaient tant de choses en commun… Était-ce de sa faute ? Avait-elle découvert qu'il avait tenté d'intégrer la guilde des chasseurs de primes sans elle ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Pourquoi ? Il passa de nombreux jours à se poser toutes sortes de questions, à essayer de trouver le pourquoi du comment, mais rien ne sembla vraiment avoir de sens et très vite, il commença à lui en vouloir. Comment quelqu'un qui prétendait l'aimer pouvait le quitter du jour au lendemain, aller même jusqu'à déménager, sans donner ne serait-ce que la moindre explication ? Quelle sorte de personne faisait ça ?



    Chapitre III : Nhaya


    Se morfondre pendant des heures en haïssant le monde entier était devenu la nouvelle grande passion du blondinet et ce ne fut que grâce à l'intervention de sa mère, mais assez étonnement de son père également, qu'il décida de bouger ses petites fesses. En effet, son père qui voyait que son fils n'allait pas tout à fait bien, lui avait proposé de partir pendant les vacances faire un stage dans une entreprise de la capitale. Mikaël avait évidemment bien compris qu'il ne voulait pas de lui dans ses pattes et avait tout d'abord refusé, mais l'intervention de sa mère qui lui expliqua que son père pensait simplement qu'un nouvel environnement lui ferait le plus grand bien, finit par le convaincre. Bon, il avait du mal à croire que le vieux pouvait réellement se soucier de son bien-être mais après tout, ça ne lui ferait pas si mal de voir de nouveaux horizons. Le paternel ne pouvait pas l'accompagner à cause de son travail, il lui avait promis de le rejoindre à la fin des vacances pour qu'ils passent du temps ensemble, mais Mikaël s'en fichait complètement, ou un peu… Sa mère avait aussi prévu de venir le voir, mais il allait vivre seul pendant quelque temps et il fallait avouer que ça lui faisait bien plaisir d'être enfin libre de faire ce qu'il voulait. En réalité, il était espionné presque 24h/24h par ses sœurs qui habitaient dans les appartements voisins, mais ce n'était qu'un détail.

    Très vite, Mikaël tomba éperdument amoureux de la capitale gamaëlienne, de l'architecture, de son rythme de vie, de ses gens… Il se sentit comme un poisson dans l'eau dès son arrivée et se jura de venir s'y installer un jour ou l'autre. Néanmoins, les premiers jours de stage dans l'entreprise que lui avait dégotée son père ne furent pas très passionnants, loin de là. Il était devenu stagiaire-café pour une bande de journalistes tellement accro à la caféine, que l'adolescent se demandait sérieusement comment ils réussissaient à dormir la nuit. En effet, l'entreprise pour laquelle il travaillait était un journal assez connu de la capitale, mais apparemment qui ne vendait pas assez de numéro pour pouvoir s'acheter un distributeur de boissons… Il était tellement heureux de son poste qu'il en était même venu à envier la stagiaire-plantes qui, entre nous, n'était pas non plus au comble du bonheur. Heureusement, après quelques jours, un journaliste eut pitié de lui et le prit quelque peu sous son aile. Le journaliste était un homme chevronné, déjà d'un certain âge, ancien reporter de guerre, il avait toujours des tas d'anecdotes et d'histoires à raconter, il connaissait Machin, Truc et Muche dont il parlait comme de personnes super importantes, mais que Mikaël ne connaissait pas le moins du monde. Petit à petit, l'adolescent s'intéressa de plus en plus au métier de journaliste et prit même la décision de changer son orientation scolaire. Jusque-là, il avait surtout suivi le plan de l'ex-amour de sa vie pour sa future carrière professionnelle, mais maintenant que tout était fini, il se sentait libre de faire ce qu'il voulait et de ne pas se préoccuper de ce que les autres pensaient. Néanmoins, au fond de lui, il rêvait toujours d'intégrer les chasseurs de primes, seulement, il ne se sentait pas tout à fait prêt à retenter le truc et il pensait que ce n'était pas le juste moment, alors en attendant, il continuerait ses études de journalisme.

    L'été fila à toute vitesse et fut, certainement, l'un des plus heureux de sa vie et puis, il avait trouvé le nouvel amour de sa vie, mademoiselle stagiaire-plantes. La jeune femme, contrairement à lui, ne s'intéressait pas particulièrement au journalisme, elle était plus intéressée par la photographie, mais n'avait pas trouvé le stage de ses rêves et s'était rabattue sur un stage dans le journal. À part ça, les deux avaient de nombreux point communs et rêvaient de quitter leurs villes natales après leurs études respectives. Le nouveau couple qui s'était formé assez rapidement dû se contenter d'une relation à distance pendant quelques années, étant donné qu'aucun d'eux n'avait fini leurs études et n'avait un ryz en poche. Après tout, ce n'était pas si mal, les deux se retrouvaient régulièrement et à chaque fois, ils étaient tellement heureux de se retrouver qu'ils ne s'engueulaient jamais, semblaient toujours d'accord… Tout semblait plus ou moins parfait, mais après un certain temps, Mikaël commença à en avoir un peu ras la bolée (de cidre) et comme il se sentait désormais en âge de voler de ses propres ailes, il décida de déménager pour se rapprocher de sa chérie. Ne nous mentons pas, le jeune homme aurait préféré emménager dans la capitale, mais la jeune femme, bien qu'elle ne supportait pas sa ville, ne supportait pas non plus Sannom. Les deux décidèrent finalement de poser leurs valises dans un petit appartement non loin de la ville natale de mademoiselle. Et le drame s'ensuivit… Au début, tout se passa relativement bien, ils étaient bien trop excités par la nouveauté, occupés par leurs études, leurs petits boulots… Si bien qu'ils passaient finalement très peu de temps tous les deux et, même s'ils habitaient désormais ensemble, cela ressemblait plus à une nouvelle relation à distance. Malgré cette situation un peu particulière et le sentiment que quelque chose clochait, ils décidèrent de se marier après un pari foireux avec l'un de leurs amis. La cérémonie fut très privée, aucun des parents de l'un ou de l'autre n'était présent, ce qui en agaça plus d'un. La relation avec sa mère et ses sœurs, qui n'aimaient déjà pas la nouvelle venue, en prit un petit coup et celle avec son père se dégrada encore un peu plus. Le père, qui n'aimait pas sa belle-fille non plus, ne se gênait jamais pour le faire savoir au fils qui ne supportait évidemment pas les remarques. D'ailleurs, Mikaël ne comprenait pas vraiment les reproches de sa famille envers sa femme, mais une chose était sûre, si être marié à cette femme faisait enrager son père, il n'allait sûrement pas la quitter. Ahh l'amour… Évidemment, il n'était pas seul dans cette relation et quand sa femme lui expliqua qu'elle était tombée amoureuse d'un autre homme et qu'elle voulait divorcer, il n'eut pas trop le choix. À l'idée de divorcer, Mikaël ne nagea pas dans le bonheur et pourtant, il ne ressentit pas vraiment de tristesse ou de colère, c'était un sentiment plus proche de celui qu'on pouvait avoir lorsqu'on perdait quelqu'un qu'on appréciait. Ce n'était pas agréable, un peu chiant, mais en même temps, c'était la vie et il savait qu'il allait finir par s'y faire. Ce qui l'embêtait surtout, c'était qu'elle ne voulait pas lui laisser l'appartement qu'il aimait beaucoup et qui était très bien placé pour son travail et ses études. Aussi ridicule que cela puisse paraître, les relations des deux ex-époux se dégradèrent bien plus à cause de l'appartement que du divorce en lui-même. Son ex-femme avait même eu la bonne idée de raconter n'importe quoi sur son ex-mari à leurs amis, en lui promettant qu'elle arrêterait s'il déménageait. Comme ils n'arrivaient pas à se décider, qu'il avait perdu quelques amis et après des mois passés à vivre dans le même appartement avec son ex-femme et son nouveau petit ami, le blond décida qu'il en avait assez et s'en alla finalement.

    À 19 ans à peine, Mikaël était un jeune divorcé, mais cela ne semblait pas le toucher plus que ça et il continua ses études, ses petits boulots et évita de trop s'engager avec qui que ce soit pendant un temps. La vingtaine arrivée, il décrocha un nouveau stage, puis un petit boulot dans un journal qui le retint un peu plus dans une ville qu'il n'aimait pas vraiment et bien trop loin de sa famille. Pourtant, être loin de ce et ceux qu'il aimait, lui permit de se consacrer entièrement à ses études, à son travail et lui offrit de nombreuses opportunités. En effet, il put accompagner quelques journalistes beaucoup plus expérimentés sur le terrain, parfois un peu trop dangereux à son goût, mais au moins il en apprit beaucoup et ne s'ennuya que rarement. Et, la bonne blague, son ex-femme débarqua un jour pour lui dire qu'elle était désolée pour tout et qu'elle espérait qu'ils pourraient redevenir au moins amis, mais Mikaël toujours prêt à accepter les excuses, lui ria au nez et s'en alla sans même lui décrocher un mot.



    Chapitre IV : Anne


    La vingtaine passée et ses études finies, Mikaël décida qu'il était peut-être temps de faire quelques changements. Le jeune homme aimait beaucoup l'endroit où il travaillait et plus encore les gens, mais ne supportait plus la ville dans laquelle il vivait et décida enfin de déménager à Sannom. Par chance, le journal pour lequel il avait fait un stage des années auparavant, accepta de l'engager et, mieux encore, on décida de le mettre en binôme avec le journaliste qui l'avait pris sous son aile à l'époque. Il mit un peu de temps à se faire au rythme du travail et surtout au rythme de son partenaire, grand adepte du "on ne dort pas tant qu'on n'a pas tout fini". De plus, le plus vieux ne se contentait jamais de petites histoires et aimait beaucoup farfouiller n'importe où, chercher et trouver les prochaines affaires qui allaient faire grand bruit. Le plus jeune, qui n'était pas encore habitué, ne comptait plus le nombre de fois où ils avaient eu des problèmes avec une guilde, avec des gens certaines fois haut-placés, ni les fois où il avait eu peur de finir en prison ou carrément de se faire tuer. Pourtant, jamais il ne fut vraiment inquiété et lorsque les deux finirent par écrire un article qui déplût fortement à certaines personnes qu'il ne fallait pas trop titiller, le plus vieux prit toute la faute sur lui et se fit virer par le journal, qui se contenta de taper sur les doigts du Rogers. Il continua un temps à travailler seul, jusqu'à ce qu'on lui trouve un nouveau binôme avec lequel il ne resta que très peu de temps. Son nouveau partenaire était une femme, intelligente, volontaire, courageuse, une femme formidable qu'il appréciait, un grand journaliste, mais un reporter de guerre qui n'aimait pas rester en place et lorsqu'il l'accompagna pour leur première mission, il n'y en eut qu'un des deux qui rentra. D'ailleurs, le seul qui s'était jovialement enthousiasmé de partir pour la mission, se promit désormais de refuser celles qui seraient similaires à cette dernière. Mikaël n'aime pas du revenir sur cet épisode, il en a parlé à très peu de personnes et seulement lorsqu'il le devait ou pensait que c'était nécessaire, mais cela l'a évidemment beaucoup marqué.

    Lorsqu'il revint de son absence après ce qui s'était passé avec son ancien partenaire, on lui demanda une nouvelle fois de faire équipe avec une femme, mais cette fois, c'était elle la jeune journaliste et lui, celui qui était "chevronné". Le Rogers ne savait pas trop à quoi s'attendre et n'était pas sûr d'être prêt à faire de nouveau équipe avec quelqu'un, mais il changea très vite d'avis après quelques minutes passées en compagnie de sa partenaire. En plus, il était très content de voir qu'elle semblait particulièrement ravie de faire équipe avec lui, et le fait qu'elle était sûrement simplement heureuse d'avoir enfin un vrai poste au sein du journal, qui n'incluait pas d'avoir fait master barista, ne lui vint pas à l'esprit. Pourtant, on ne pouvait pas nier que les deux jeunes gens s'entendaient à merveille, ils étaient toujours d'accord sur tout et avaient généralement les mêmes idées, ce qui les aidait beaucoup pour leur travail. Sans surprise aucune, les deux passèrent rapidement de collègues, à couple, à parents. Le journaliste devint père à vingt-trois ans, puis une nouvelle fois à vingt-quatre ans, à chaque fois des garçons, petits bouts de chou dont le père était gaga. Après la naissance de son deuxième fils, Mikaël écouta les conseils de sa femme, un peu trop inquiète de le voir constamment farfouiller dans la vie et les affaires de personnes qu'il valait mieux ne pas titiller, et démissionna de son poste. Sa femme avait, elle, démissionné juste avant ses grossesses et trouvé un nouvel emploi dans un nouveau magazine à scandale, Sensas. Le problème avec ce poste était que les locaux du magazine se trouvaient à l'époque en dehors de la ville et elle devait constamment faire de longs trajets et des allers-retours. Donc, le nouveau papa sans emploi, décida de prendre la marmaille sous le bras et déménagea plus près des locaux du magazine, permettant à sa moitié de faire moins de trajet et lui permettant, à lui, d'être près d'elle et d'avoir un nouvel emploi par la même occasion. Il resta quelque temps à la maison pour s'occuper de ses fils, mais son travail lui manquait et sa femme réussit à le pistonner pour qu'il intègre le même magazine qu'elle. Bizarrement, Mikaël n'eut pas trop de mal à se faire à ce nouveau poste, finalement, il faisait à peu près la même chose qu'avant en un peu plus tranquille, ou du moins les menaces et les procès étaient nettement moins effrayants. Ça l'embêtait un peu de ne plus être au cœur de la capitale et son patron était quelqu'un d'assez étrange, qui pensait qu'une information non vérifiée était largement suffisante pour écrire un article, du coup il passait beaucoup plus de temps derrière son bureau, ce qui le frustrait quand même pas mal. Le temps passa et les jeunes parents décidèrent de se marier, une chose qui semblait logique, dans la continuité de leur vie de couple et de famille. Seulement, après un an de mariage, presque sorti de nulle part, la femme demanda le divorce. C'est très étrange quand on a l'impression que tout va bien ou qu'on essaie de se convaincre que tout va bien, d'apprendre que sa moitié ne supporte plus de vivre en colocation avec son mari. Elle disait qu'elle voyait bien qu'il ne l'aimait pas et avait l'impression qu'il restait uniquement pour leurs enfants, ce qu'il se persuadait être totalement faux… C'est vrai que leur vie professionnelle et de famille avaient largement pris le pas sur leur vie de couple, mais tout de même. Mikaël ne s'attendait évidemment pas à une demande de divorce et il était plutôt sous le choc. Néanmoins, il préféra accepter la décision de sa future ex-femme puisque de toute façon elle avait pris sa décision et ça ne servait à rien de discuter. Le divorce ne se passa pas le mieux du monde puisque les deux parties n'arrivèrent pas à s'entendre sur la garde des enfants, et malheureusement pour le journaliste, c'est son ex-femme qui en eut la garde pincipale.



    Chapitre V : Natalia


    Fraîchement divorcé et complètement déprimé, Mikaël décida de déménager de nouveau, mais cette fois-ci pour se rapprocher de sa mère et de ses sœurs, qui étaient elles aussi revenu dans leur ville natale. Heureusement, le groupe qui détenait le magazine Sensas avait accepté sa mutation dans un hebdomadaire local. Heureusement est, bien entendu, un bien grand mot et en vérité, il trouva très ennuyeux les quelques temps qu'il passa là-bas, mais bien moins que ses collègues. Tout le monde semblait se satisfaire de petites histoires sans intérêt et chaque fois que Mikaël proposait quelque chose qu'il trouvait un peu plus sensationnel ou intéressant, on lui répétait que ce n'était pas la ligne éditoriale du journal. Au secours ! Joie intense dans son cœur, il retrouva également son père qui était aussi revenu dans la ville et qui ne se gênait pas pour lui reprocher de ne pas se battre assez pour ses fils. Son père ne comprenait rien, mais lui non plus en réalité. Une partie de lui voulait repartir, se battre pour la garde de ses enfants, reprendre son travail, faire plus, faire mieux, mais l'autre partie de lui se sentait complètement découragée et pensait que faire tout ça ne servait à rien. De toute façon, au moment même ou son père lui suggéra de retourner auprès de ses fils et de tenter d'arranger les choses, le Mikaël fit de sa mission sacrée de ne surtout rien faire. Comprenez, il ne pouvait pas aller dans le sens de son père, il ne pouvait pas lui donner raison et ça, même si ses propres fils en faisaient les frais. Sa mère le comprenait, elle, elle ne le forçait pas à retourner là-bas, ni à essayer de reprendre en main sa vie qui tombait en lambeaux, non, elle se contentait de le réconforter et de le soutenir dans ses choix. Le journaliste avait vingt-cinq ans, mais il savait qu'aux yeux de son père, il se comportait comme un petit garçon apeuré, égoïste et capricieux. C'était clairement la honte pour lui d'avoir un tel fils.

    Quelques petits mois, c'est le temps qu'il resta dans sa ville natale, mais pendant ce court laps de temps, il fit la connaissance de la nouvelle femme qui allait de nouveau chambouler sa vie. Haïr quelqu'un est un sentiment violent, mais c'est exactement ce qu'il ressentit pour elle lorsqu'il l'aperçut pour la première fois aux côtés de son père. Jeune, trop jeune, plus jeune que lui-même, son père exagérait clairement, mais le pire dans l'histoire ? C'était un ancien chasseur de primes et Rogers père semblait en être fier. Bah oui, oulala, elle était forte, elle était intelligente, elle était maligne, elle était merveilleusement merveilleuse et personne ne lui arrivait à la cheville. Si elle était si fabuleuse, pourquoi elle n'était pas encore chez les chasseurs de primes ? Il avait fait la remarque très délicatement lors d'un repas de famille et son père lui avait fièrement répondu qu'elle avait finalement préféré faire partie de la police. Ouais, ouais… génial. Mikaël espérait secrètement (ou pas si secrètement) que cette nouvelle venue ne serait qu'une passade pour son père, mais leur relation était bien différente de celle qu'il avait pu avoir avec les autres intruses. Comment son père pouvait-il oser se pavaner avec une telle femme, devant son ex-femme en plus ? C'était insupportable pour Mikaël de penser que sa mère devait les voir régulièrement, arpentant pathétiquement les rues comme s'ils étaient amoureux, de penser qu'elle devait sûrement être blessée et triste devant ce spectacle. Pourtant, il lui était encore plus insupportable d'être civil avec cette femme, qui plus est, quand elle lui donnait des conseils ou qu'elle prétendait essayer de l'aider avec ses problèmes. Elle se mêlait constamment de choses qui ne la concernaient pas, et comme par hasard, le père de Mikaël était toujours d'accord, toujours à la soutenir, à dire que Mikaël exagérait et qu'il devait être plus respectueux, mais pourquoi le devait-il ? Pourquoi devait-il faire un effort avec cette femme qui venait soudainement faire irruption dans sa vie et l'éloigner un peu plus de son père ? Pourquoi son père la soutenait constamment, parlait d'elle avec une telle fierté alors qu'il ne soutenait pas son propre fils et qu'il ne semblait n'avoir jamais vraiment montré d'intérêt pour ce dernier ? Pourquoi son père l'aimait tant, elle qui venait de débarquer, qu'il connaissait si peu, elle n'était rien, elle ne méritait rien !

    Peut-être que les insulter lorsqu'ils annoncèrent leurs fiançailles ne fut pas la meilleure des idées que le journaliste eut, mais ils l'avaient cherché. Après ça, son père lui fit bien comprendre qu'il ne voulait plus jamais le revoir et pour un temps et exceptionnellement, Mikaël décida de l'écouter.





    Dernière édition par Mikaël Rogers le Mer 14 Fév 2018 - 18:07, édité 1 fois
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    Message  Mikaël Rogers Mar 13 Fév 2018 - 22:32

    Histoire 2ème partie

    Chapitre VI : Leah


    Démissionner de Sensas sembla être une bonne idée pour le journaliste qui était on ne peut plus heureux de sa vie professionnelle, mais aussi de sa vie tout court. Heureusement, sa mère qui arriva à la rescousse, réussit à le faire changer d'avis et il ne prit finalement qu'un très long congé. Pendant un temps, il se contenta de végéter dans son appartement en pensant à quel point sa vie était pourrie, avant finalement de se décider à aller voir ses fils après avoir reçu plusieurs coups de fil de ces derniers. Il passa quelques jours en compagnie de ses enfants et tout sembla de nouveau parfait, et ce, jusqu'à ce qu'il rencontre le nouveau compagnon de son ex-femme. Une agréable rencontre qui se solda par une bagarre douloureuse et très humiliante pour l'ego du journaliste qui s'était fait botter les fesses. Et comme les bonnes choses n'arrivent jamais seules, il apprit que le mariage de son père arrivait à grands pas et qu'il n'avait même pas été invité. Après leur dernier échange, il se doutait bien que son père n'était pas très enclin à l'inviter à son mariage, mais entre se douter de quelque chose et en être sûr, il y a quand même un gouffre, un gouffre parfois très blessant. Le soir même, il alla noyer sa joie de vivre dans quelques verres d'alcool et la rencontra, elle, si horripilante et pourtant si merveilleuse.

    Le coup de foudre ? Non, pas cette fois. Leah était son prénom, elle était serveuse d'un bar et avait l'habitude de s'occuper des clients un peu trop imbibés, ce qu'était Mikaël cette nuit-là. Particulièrement énervant, il ne voulait pas quitter l'endroit avant d'avoir bu encore une autre bouteille, pourtant il n'était clairement plus en état d'ingurgiter quoi que ce soit. Elle avait tenté de lui faire comprendre que c'était assez, mais il n'avait rien voulut écouter, ce qui avait commencé à l'énerver un tantinet. Magnanime, elle lui donna une chance et lui expliqua que s'il pouvait marcher un mètre sur une ligne droite, elle envisagerait de lui servir un autre verre. Il tomba de tout son long au premier pas, mais ne voulut pas pour autant quitter le bar et se mit même à chanter. La patience de la jeune femme avait atteint ses limites et elle le vira du bar en moins de deux. Pourtant, une fois son service terminé et le bar fermé, elle le retrouva exactement au même endroit où il était tombé en se faisant gentiment bouter hors du bâtiment. Inquiète qu'il soit mort, elle posa la main sur son bras, mais le voyant se redresser, elle pensa un moment s'en aller ou appeler la police pour qu'on s'occupe de lui, mais pourtant, elle décida finalement de l'aider à rentrer chez lui. Elle avait sûrement dû avoir pitié de lui et voir qu'il n'était pas dangereux. Parce que, oui, un Mikaël imbibé est peut-être un peu bruyant et parfois énervant, mais loin d'être ou d'avoir l'air dangereux. Le meurtre lui parcourut pourtant l'esprit lorsque le relou prétendit que le banc à trois pâtés de maisons plus loin était son domicile, mais ça on ne peut pas lui en vouloir. Assis sur le banc, le journaliste hilare la minute d'avant, se mit soudainement à sangloter et à déballer toute sa vie à la pauvre Leah qui n'avait rien demandé à personne et qui voulait simplement s'en aller. Encore une fois, elle eut pitié de l'homme, elle ne pouvait pas le laisser là à pleurer sur son pauvre banc, surtout après ce qu'il lui avait dit, elle pensait qu'il en faisait des caisses et que sa vie n'était pas si terrible, mais elle voyait bien qu'il n'était pas bien. Du coup, en attendant la police, qu'elle avait finie par appeler, elle resta avec lui, mais pas trop près non plus, à bonne distance dirons-nous.

    Le jour suivant, fraîchement sortit de sa cellule de dégrisement, Mikaël se sentit particulièrement mal, physiquement, mais aussi mentalement en se souvenant par vagues de ce qu'il avait fait subir à la pauvre serveuse du bar. La honte… Il avait chanté ! Ne jamais plus remettre les pieds dans le bar sembla une bonne idée sur le moment, mais après réflexion, il pensa que la meilleure chose à faire était quand même de s'excuser. Après tout, elle avait été plutôt sympa avec lui et aurait pu le laisser moisir sur le trottoir et par la suite, sur son banc, mais elle était restée. Le fait qu'il ne se souvenait pas que c'était elle qui avait appelé la police, l'aida également à prendre la décision de s'excuser. Le soir même, il retourna au bar et il fut d'abord surpris par la jeune femme qu'il eut face à lui. C'était sûrement la boisson, mais Mikaël avait un souvenir bien différent de la serveuse. Une jolie brune à la peau mate, pas très grande, mais un charme et surtout une assurance déconcertante. Ce n'était pas une beauté fatale ou angélique, mais une beauté plus naturelle. À vu de nez, pas du tout le type de Mikaël, qui ne semblait être sorti qu'avec des blondes, bien que cela soit plus du fait du hasard qu'autre chose. Finalement, il resta un moment à papoter avec elle, insistant bien sur le fait qu'habituellement il ne se comportait pas ainsi. Plus le temps passa, plus les deux sympathisèrent. Elle était plutôt gentille, outre le fait qu'elle se moquait ouvertement de lui en permanence. Apparemment, il lui en avait dit plus que ce qu'il se souvenait, à son grand désarroi, et elle avait bien écouté ses longues tirades sans rien oublier. Avant qu'il ne parte, elle l'encouragea même à chanter de nouveau. Finalement, elle était peut-être plutôt énervante. Malgré tout, il retourna à plusieurs reprises la voir, après tout, il n'avait absolument rien à faire et n'avait pas très envie de voir les gens qu'il pouvait connaître. Les deux étaient devenus amis et pour la première fois, Mikaël demanda conseil sur sa vie, à elle, qu'il connaissait pourtant si peu, mais qui le connaissait déjà beaucoup et presque trop d'ailleurs. Ce n'était pas à elle de lui dire ce qu'il devait faire de sa vie, elle lui dit clairement qu'il était un grand garçon et que c'était à lui de prendre ses propres décisions, mais qu'elle pensait qu'il ne pouvait pas continuer à se morfondre en attendant que tout s'arrange par miracle. Ce n'était pas nouveau, il le savait déjà, mais avait besoin de se l'entendre dire par quelqu'un qui n'était pas son père. En parlant de son père, il s'incrusta au mariage de ce dernier, il n'y resta pas très longtemps et se contenta de s'excuser auprès de sa belle-mère et de féliciter les deux nouveaux mariés. Rogers père, qui n'avait pas tout à fait pardonner, fut tout de même touché par le geste et regretta de ne pas l'avoir invité. Puis, Mikaël remballa de nouveau ses affaires et partit s'installer une nouvelle fois dans la capitale, mais cette fois-ci définitivement. Son ex-femme avait changé de travail quand les bureau du magazine Sensas avait été déplacés à Sannom, ce qui arrangea grandement le Mikaël.

    Son travail retrouvé, un nouvel appartement et une meilleure relation avec sa deuxième ex-femme plus tard, il demanda la garde partagée de ses fils, ce qu'on lui accorda. Pour la première fois, depuis longtemps, tout semblait bien aller dans le meilleur des mondes ou presque. Plus le temps passait et plus Mikaël se rendait compte qu'il aimait bien, et même beaucoup la jolie brune, Leah, mais lorsqu'il lui avait "subtilement" fait comprendre, elle n'avait pas eu la réaction escomptée. Elle le fit poireauter un peu, beaucoup, tellement qu'il crût même qu'espérer quoi que ce soit était peine perdue et pourtant, les deux finirent par devenir un couple. La relation qu'ils entretenaient était bien différente des autres qu'il avait pu avoir avec ses ex-femmes. Déjà, ils s'engueulaient beaucoup plus souvent, ensuite, ils avaient beaucoup moins de points communs et surtout, Mikaël écoutait et prenait en compte ses conseils et son avis, mais ne les suivaient pas bêtement à la lettre sans se poser de questions. Quant à la relation qu'il entretenait avec son père, elle s'était encore un peu améliorée, mais la communication n'était pas leur point fort, donc il ne fallait pas s'attendre à un miracle, néanmoins ils respectaient chacun les choix que faisait l'autre.

    À presque vingt-sept ans, voyant que son fils avait trouvé une certaine stabilité avec sa nouvelle compagne, sa mère décida de lui donner la bague de fiançailles familiale. Une nouvelle fois, en vérité, puisqu'elle lui avait déjà donné lorsqu'il s'était fiancé la première fois au premier amour de sa vie, disparu sans explications du jour au lendemain. Mikaël ignorait que la jeune femme avait rendu la bague et lorsque sa mère lui expliqua qu'elle était venue lui rendre quelques années auparavant, il tomba des nus. Aux anciennes questions, de nouvelles s'ajoutèrent, pourquoi avait-elle attendu si longtemps pour lui rendre la bague ? Pourquoi elle était venue en personne la rendre à sa mère ? Est-ce qu'elle espérait le revoir ?

    Mikaël n'était pas sûr de vouloir épouser Leah maintenant, il l'aimait, mais après deux fiançailles et autant de divorces, il doutait quelque peu et puis, c'était beaucoup trop tôt. Pourtant, il n'eut pas la force de lui dire tout ça lorsqu'elle trouva la bague et par un concours de circonstances, ils se trouvèrent fiancés. Il tenta de se convaincre que ce n'était rien, qu'il pensait de toute façon la demander un jour ou l'autre en mariage, mais plus il voyait la bague à son doigt et plus il doutait. Voir cet objet lui rappelait sans cesse sa jeunesse et sa première fiancée qu'il n'avait pas oubliée, comment le pourrait-il ? Après tant d'années il attendait toujours des explications. À cela, s'ajoutaient les souvenirs de ses mariages ratés, ce qui n'arrangea rien. Toute la période entre ses fiançailles et son troisième mariage fut particulièrement étrange, Mikaël devint de plus en plus obsédé par cette première fiancée qui l'avait quitté et les raisons qui l'avaient poussé à faire ça. Sans ajouter le fait qu'il se persuadait de plus en plus que tout allait foirer et qu'il allait divorcer une nouvelle fois. Déjà, les choses allaient moins bien entre les futurs mariés, l'un s'était lentement éloigné et l'autre n'en comprenait pas la raison. Bien entendu, lorsque la jeune brune lui demandait ce qui n'allait pas, le débile lui répondait que tout était normal et qu'elle se faisait des films. Lui dire ce qu'il ressentait, tous ses doutes, l'aurait sûrement fait fuir, il ne pouvait pas risquer ça, déjà qu'il était à peu près sûr qu'une fois marié tout allait partir en cacahuète… Le mariage fut également un peu étrange, tout passa très vite, mais lorsqu'on demanda au futur marié s'il voulait épouser la future mariée, sa longue hésitation ne passa pas inaperçu. Les invités trouvèrent la chose plutôt drôle, contrairement à Leah qui essaya d'en connaître la raison, en vain. Apparemment, elle se faisait à nouveau des idées et elle continua de s'en faire le peu de temps qu'ils restèrent mariés. Le manque de communication et le silence, les clés d'une saine relation, à n'en pas douter. Leah ne supportait plus de vivre avec un homme qui ne semblait plus se préoccuper d'elle, lui cacher des choses et de prétendre que tout allait bien alors que ce n'était clairement pas le cas. Quand on lui proposa de gérer son propre établissement dans une autre ville, qu'elle menaça de partir et que cela ne sembla pas toucher outre mesure son mari, elle décida de ne plus faire aucun effort et demanda le divorce.



    Chapitre VII : Emilia


    Mikaël géra la rupture avec beaucoup de maturité… Non, je plaisante, il péta complètement les plombs. Pour commencer, il devint particulièrement irritable pour à peu près tout et n'importe quoi. Chaque fois que quelqu'un semblait heureux, il ne pouvait pas s'empêcher d'être le plus désagréable possible, gâchant généralement l'ambiance. Malheur suprême lorsqu'il apprit qu'un de ses collègues venait de se marier ! Il fut tellement exécrable que son patron décida de le suspendre un temps, mais c'était sans compter l'ego froissé d'un Mikaël déjà blessé et, sans même y réfléchir, il démissionna. De toute façon, il avait d'autres ambitions. Bien trop longtemps il avait repoussé le moment de retenter sa chance pour entrer chez les chasseurs de primes et évidemment, il pensa que c'était maintenant ou jamais, qu'il fallait saisir sa chance et blablabla. Comme vous pouvez le deviner, son entretien ne se passa pas comme prévu, ce fut même un véritable désastre et, dans un accès de débilité profonde, il menaça même son interlocuteur après avoir tenté et raté de le frapper. Les premiers instants, lorsqu'on le traîna hors du bâtiment et qu'on l'amena bien gentiment au commissariat le plus proche, Mikaël ne ressentit que colère et une grande haine pour toutes les personnes du monde entier. Pourquoi tout allait mal dans sa vie ? Pourquoi les gens étaient heureux et pas lui ? Pourquoi s'acharnait-on à détruire le peu de rêve et d'espoir qu'il osait avoir ? Pourquoi sa vie était aussi pourrie ? Pourquoi lui ? Les instants suivants ne furent malheureusement pas bien plus joyeux. Déjà, il dut appeler un de ses ex-collègues pour venir le chercher au commissariat, la honte. Ensuite, ne sachant ce qu'il avait fait de ses clés, il fut obligé d'appeler un serrurier qui lui demanda un montant de ryzs exorbitant pour ses services, mais quel prix n'était pas élevé pour le Mikaël Rogers ? Puis, passé le pas de la porte de l'appartement, il se retrouva dans une pièce triste, vide, sans vie… Ah oui, elle était partie. Cela ne s'arrêta pas là, maintenant sans emploi, il s'ennuyait à mourir et regrettait amèrement sa décision hâtive, rappelé constamment par les amis qu'il avait dans la capitale et qui travaillaient à Sensas, pour la plupart.

    Ô joie, ô félicité, que faire lorsque la vie s'en prend personnellement à vous ? Se battre ? Non, malheureux ! Continuer de se morfondre et de se plaindre sur l'injustice de la vie ? Oui, quelle bonne idée ! Les mois qui passèrent furent un enchaînement de rien, Mikaël ne faisait absolument rien, mais au bout d'un moment les riens commencent à être un peu inintéressants et très déprimants. L'homme pensa retourner de nouveau dans sa ville natale où ses parents habitaient désormais avec leurs nouveaux compagnons, mais sa glorieuse idée ne parut plus si bonne lorsqu'il apprit que son père allait avoir un nouvel enfant. Sa vie s'effondrait et son père se noyait dans le bonheur.

    L'amour fraternel, Mikaël avait déjà donné et aussi sûr qu'il s'appelait Rogers, lui vivant, jamais de sa vie il n'accepterait d'avoir le moindre contact avec le nouveau parasite venu. L'intruse n'était pas encore née que l'ex-journaliste la détestait déjà ou plutôt, il détestait tout ce qu'il pensait qu'elle représentait. Son père était heureux, il était un nouvel homme qui avait su avancer, changer, s'améliorer et à qui la vie souriait, mais surtout il avait refait sa vie et il était évident qu'il n'était plus nécessaire pour lui de faire des efforts pour améliorer la relation qu'il entretenait avec son fils. Pourquoi s'embêter avec un tel ingrat ? Mikaël, lui-même n'aurait pas fait d'effort pour sa personne s'il avait été à la place de son père. C'est dans cet état d'esprit un poil dépressif qu'il continua son enchaînement de rien, qui dura quand même pas mal de temps. À la naissance de la gêneuse, il ne se donna même pas la peine d'appeler son père qui pourtant tenta d'entrer en contact avec lui. Il apprit par une lettre le prénom de la nouvelle venue et quelques détails qui le mettait hors de lui à chaque fois qu'il les lisait. Jamais personne n'aura provoqué autant de colère et de frustration à Mikaël, et pourtant cette personne n'était qu'un tout petit bébé. Cette spirale de bonne humeur aurait pu continuer longtemps si les propres enfants de l'ex-journaliste ne s'étaient pas plaints de son comportement exécrable et avaient commencé à refuser de venir le voir. La haine de Mikaël était forte, mais l'amour qu'il éprouvait pour ses fils l'était beaucoup plus. Depuis bien trop longtemps ils les avaient négligés, et il était peut-être temps d'arrêter de se plaindre pour un rien et de reprendre sa vie en main. Concrètement, il ne fit pas vraiment l'un et pas tout à fait l'autre, mais il fit quelques pas vers la bonne direction. Par miracle, le magazine Sensas l'embaucha de nouveau, après qu'il eut ravalé sa fierté et qu'il les ait presque supplié, mais quand même. Heureusement d'ailleurs, parce que même avec des économies, son compte en banque en avait pris un sacré coup ces derniers mois.

    Quelques mois plus tard, alors que tout semblait plus ou moins être revenu à la normale et que Mikaël avait repris du service, un désagrément vint pointer le bout de son nez. L'invasion sombréenne. Il ne comprit pas tout de suite ce qui se passait, personne n'avait vraiment rien vu venir, mais il ne lui fallut pas longtemps avant de comprendre que tout ceci n'était pas très bon. Au magazine où il travaillait, il y eut d'abord un flottement, que faire ? Fallait-il continuer comme avant, comme si de rien n'était ? C'était tout bonnement impossible, surtout après qu'un collègue journaliste du Gamazine ait mystérieusement disparu après un article très peu élogieux sur les nouveaux arrivants. Finalement, Sensas décida de fermer temporairement le magazine, mettant ainsi tous les employés au chômage technique. En temps normal, le blond n'aurait pas été très ravi, mais là, il s'en fichait pas mal, bien trop préoccupé par ce que devenaient les personnes qu'ils aimaient. Par chance, ses deux fils habitaient avec sa deuxième ex-femme et n'étaient pas présents en ville lorsque l'invasion eut lieu, malheureusement, il n'en était pas de même pour certains de ses amis, pour la plupart travaillant dans les médias. Chaque fois que l'un d'eux disparaissait pendant quelques jours, il imaginait toujours le pire, mais comment ne pas être effrayé pour ses amis qui n'hésitent pas à braver l'envahisseur par tous les moyens possibles ? Contrairement à eux, Mikaël ne se sentait pas d'affronter ouvertement la nouvelle autorité, il avait peur, peur de ne jamais revoir ses fils, de ne jamais revoir sa mère, ses sœurs et son père qu'il avait quitté en si mauvais termes. Il ne pouvait pas ne plus jamais revoir son père, pas après avoir été si injuste envers lui et ne pas lui avoir dit tout ce qu'il avait sur le cœur. Il regrettait même de ne jamais avoir posé les yeux sur sa petite sœur. Tant de regrets, il ne pouvait pas risquer de faire n'importe quoi, alors il ne fit pas grand-chose. Héberger quelques amis en mauvaises postures, leur donner de l'argent, des objets… Pour les aider et rien de plus. Néanmoins, lorsque Sensas ouvrit de nouveau et qu'il se rendit compte que le magazine et les dirigeants avaient légèrement pactisé avec les envahisseurs, il refusa de reprendre son travail et démissionna pour de bon. Mikaël Rogers n'était peut-être pas l'homme le plus éthique du monde, mais il avait des principes et jamais de sa vie il n'aurait travaillé pour de telles personnes. Il chercha pendant un temps un même travail autre part, mais cela ne fut pas des plus évidents. En effet, si la moitié de la presse n'avait pas plus ou moins "pactisé" avec l'ennemi, elle était constamment muselée ou interdite et les gens qui y travaillaient, disparaissait "mystérieusement". Finalement, il finit par trouver un poste dans un magazine dont le sujet principal ne risquait pas de froisser qui que ce soit… c'était le cas de le dire… Pourtant, il ne resta pas bien longtemps au même endroit, car une fois l'invasion finie, le Gamazine, concurrent direct de ce cher Sensas lui proposa de rejoindre son équipe, ce qu'il accepta. Profitant de la fin de l'invasion et du chaos général qui s'ensuivit, il partit rejoindre ses fils, au grand désespoir de son nouvel employeur, qui trouva aberrant que le journaliste prenne des vacances avec tout ce qui se passait à la capitale. Optionnellement, il décida de faire un petit saut du côté du paternel pour enfin voir sa nouvelle petite sœur, et même si tout le monde était content de se retrouver, Mikaël avait du mal à supporter de voir son père s'entendre si bien avec le nouvel ajout de la famille. Le comportement de son père était si différent, beaucoup plus attentionné, il semblait tellement plus heureux avec sa dernière fille qu'il ne l'avait jamais été avec son fils. C'était injuste d'en vouloir à ce petit bout de chou qui n'avait rien fait, mais à chaque fois qu'il la voyait, il avait l'impression d'avoir été remplacé, de ne plus compter pour son père, d'ailleurs ce dernier ne prenait même plus la peine de s'engueuler avec lui. Cela aurait dû faire plaisir au fils, mais se crier dessus et s'engueuler avait été le principal moyen de communication des deux hommes pendant des années, du coup qu'est-ce qu'ils leur restaient désormais ? L'apparente indifférence de son père était beaucoup plus pénible pour Mikaël que les engueulades. Non, vraiment, il n'était pas sûr d'apprécier un jour la nouvelle intruse.



    Chapitre VIII : Morgan


    Le Gamazine n'avait pas fait les choix les plus judicieux au cours des derniers mois qui s'étaient écoulés, certains journalistes avaient disparu mystérieusement pendant l'invasion, d'autres s'étaient carapatés bien vite après et d'autres encore avaient fini derrière les barreaux. Heureusement, il avait échappé de peu à la banqueroute après moult remaniements, changements de direction… C'est à ce moment-là que Mikaël avait été appelé en renfort, il s'était fait un nom et surtout, il était parti de chez le concurrent, c'était donc parfait pour faire enrager ce dernier. Au début, personne ne sembla vraiment embêté à Sensas, on laissa même l'ex-employé rendre visite à ses ex-collègues, mais quand ces derniers commencèrent à démissionner les uns après les autres, les choses changèrent. L'accès au magazine avait été interdit à toute personne extérieure et surtout à un certain blond très embêtant, mais plus encore, les rapports entre les deux magazines s'étaient dégradés.

    Et pendant ce temps, Mikaël avait trouvé le moyen de s'éprendre d'une employée de l'ennemi. Ils s'étaient rencontrés lors d'une visite du journaliste à ses anciens collègues et une nouvelle fois, le coup de foudre avait frappé, mais cette fois-ci tout était différent, cette fois-ci, il en était sûr, elle était la femme de sa vie… Ils s'étaient rapidement mis en couple et plus rapidement avaient décidé de vivre ensemble, ils étaient tellement sûrs d'eux et ne voulaient pas attendre de se connaître davantage. D'ailleurs, les deux s'entendaient à merveille et avaient un nombre incalculable de choses en commun, assurément tout ne pouvait que bien aller. Et ce fut le cas, pendant un moment… Au départ, les deux se moquaient bien de la petite guéguerre de leurs magazines rivaux, après tout ce n'était pas la première fois qu'une telle chose arrivait dans le monde de l'édition, ce n'était pas rare. Pourtant, à force d'entendre tout et n'importe quoi sur le rival et l'incapacité des deux à laisser le travail au bureau, des tensions commencèrent à faire leur apparition. Plus le temps passait, plus la routine s'installait et avec elle l'ennui. Évidemment, les deux s'ennuyant une fois rentré chez eux, ils restaient de nombreuses heures à leur travail, entendant sans cesse les histoires les plus farfelues sur ce que les employés de l'autre magazine avaient dit ou fait. D'ailleurs, personne n'ignorait qu'ils étaient en couple et souvent, on les bassinait pendant des heures pour savoir ce qu'il se disait réellement chez l'ennemi et pour les pousser à espionner l'autre. Tout ceci était évidemment complètement stupide et ridicule, mais parfois il suffit d'un petit mal entendu pour que tout parte lentement en cacahuète. Mikaël crut, un jour, voir sa compagne fouiller dans ses affaires de travail et elle eut beau tenter de le convaincre du contraire, il pensa qu'elle l'espionnait pour la solde de Sensas, il en était sûr. Alors, dans un éclair de génie, il décida de ne pas du tout faire la même chose, non… D'ailleurs, sa compagne de l'époque aura beau prétendre le contraire, qu'il a vilement et fourbement voler plusieurs de ses dossiers, c'est absolument faux et toutes affirmations contraires seraient totalement fallacieuses ! Jamais il ne démordra de cette version et il n'y eut aucune raison valable pour que sa petite amie décide à nouveau de voler les documents qu'il avait laissé traîner dans son coffre-fort… Suspicion, étant le parfait ingrédient pour une relation stable, le couple l'invita volontiers sans se douter un instant des répercussions qu'elle apporterait. Les documents qui changeaient de place tout seuls et qui disparaissaient n'étaient plus rares chez le couple, si bien qu'ils avaient pris chacun la décision de ne plus ramener de travail dans leur cocon. Après avoir pris une telle décision, les deux journalistes commencèrent à passer encore plus de temps loin l'un de l'autre. D'ailleurs, lorsqu'ils se retrouvaient enfin, ils ne pouvaient s'empêcher de discuter de ce que le Gamazine ou Sensas avait publié ou non et à quel point, l'un ou l'autre avait tort ou raison. Toujours à lancer une pique contre le magazine concurrent, pour embêter l'autre, ils trouvaient parfois cela amusant, les sortant finalement de l'ennui de leur routine, mais plus souvent, très irritant. Ils s'étaient chacun persuadé que le magazine concurrent avait demandé et convaincu l'autre de surveiller son compagnon. Pourquoi ? Mais parce que chacun était évidemment le top journaliste du magazine et que tous les articles ou dossiers sur lesquels ils travaillaient, étaient de la plus haute importance, enfin ! Qui ne donnerait pas tous ses ryzs pour savoir qu'une flopée de poules de Sandorte s'étaient enfuis de l'enclos du jardin du directeur de la banque nationale, pour aller installer leur meute de poulettes au cœur même de la forêt de Sannom ? Et qui n'irait pas jusqu'à renier sa mère pour apprendre que l'actrice Evgenia Sorokina trompait son petit ami de longue date avec son voisin d'en face, le catcheur drennois Stávros Papadópoulos ?

    Au fil du temps, la rivalité des deux magazines était devenue totalement hors de contrôle, si bien que les employés des deux journaux en venaient régulièrement aux mains lorsqu'ils se croisaient ou qu'ils s'amusaient à s'insulter, se narguer… Évidemment, tout le monde souffrait de la situation, les employés qui ne finissaient pas à l'hôpital, finissaient en prison et les articles des deux magazines ne parlaient plus que de l'autre rival. Évidemment, la relation déjà compliquée du blond avec sa moitié, partit complètement en lambeaux. Mikaël n'avait jamais vraiment eu l'esprit de compétition, mais cette fois-ci, il s'était pris au "jeu", sûrement aidé par son entourage, et ne comptait pas perdre. Malgré tout, le couple ne se sépara pas tout de suite, les deux moitiés pensèrent que puisque l'autre en profitait pour espionner et voler pour son employeur, alors elles en feraient tout autant. La relation qu'ils entretenaient était devenue presque invivable, avec les deux qui se mentaient, qui fouinaient dans les affaires de l'autre et qui s'engueulaient sans cesse lorsqu'ils avaient la chance de se croiser. À ce stade, ce n'était même plus une colocation, c'était… heu… je ne sais pas, c'était bizarre. Le maintenant trentenaire avait parler de ses doutes à ses collègues, du fait qu'il était persuadé que sa compagne cachait quelque chose et que, par extension, Sensas en faisait tout autant. Il n'en fallut pas plus pour qu'un petit groupe de journalistes du Gamazine, qui apparemment n'avait pas grand-chose de mieux à faire, se forme dans le but de trouver et dévoiler au grand jour le secret inavouable de Sensas. Sûrs d'eux, ils commencèrent à mener l'enquête, flirtant plus d'une fois avec l'illégalité, mais il fallait bien ça pour révéler au monde à quel point le magazine rival était vil ! Et, aussi surprenant que cela puisse paraître, ils finirent par trouver quelque chose. Il était de notoriété publique que Sensas avait quelque peu pactisé avec l'ennemi lors de l'invasion, ce n'était pas un secret et de nombreux employés avaient été virés. En revanche, ce qui l'était beaucoup plus, c'était l'implication de la moitié de la direction, très amie avec magouilles et compagnie, qui avait réussi à passer à travers les mailles du filet de la justice. Pire, le grand manitou était loin d'être un enfant de choeur, ses fréquentations actuelles n'étaient pas très nettes et légales. Tout cela ravissait au plus haut point le petit groupe de journalistes du Gamazine et quelque temps plus tard, ils dévoilèrent tout. S'ensuivirent alors de nombreux procès, quelques emprisonnements, la banqueroute du magazine Sensas et son rachat par le groupe qui détenait le Gamazine. Évidemment, le couple que formait Mikaël avec sa compagne ne survécut pas longtemps à l'épreuve. Après s'être retrouvés face à face au tribunal, puis s'être accusés mutuellement de diffamation et enfin s'être trouvés de nouveau au tribunal, il fut clair que leur couple avait définitivement sombré. Heureusement, le blond avait eu la bonne idée de ne pas l'épouser cette fois-ci. Piètre réconfort en vérité.

    Quelques mois passèrent et comme la vie à parfois un drôle sens de l'humour, Mikaël vit débarquer un jour son ex-compagne dans SON magazine. En effet, comme dit précédemment, le groupe du Gamazine avait racheté Sensas et voilà qu'il avait été décidé de déplacer les bureaux du deuxième magazine dans les mêmes locaux que le premier. La cohabitation fut un pur régal pour l'ancien couple, mais aussi pour les trois-quarts des autres employés. La majorité des gens qui s'étaient battus ensemble se retrouvaient maintenant forcés de travailler ensemble. De plus, voyant que l'entente n'était pas au beau fixe, la direction avait décidé de mélanger les nouveaux arrivants avec les autres, afin que chacun puisse apprendre à se connaître et s'apprécier. Une idée de génie qui prit des années à fonctionner, et encore, même aujourd'hui les rancœurs ne sont pas tout à fait oubliés. Mikaël se rappelle encore clairement comment son ex-compagne lui a volé ses affaires, menti, piétiné sa confiance, s'est moquée et s'est servie de lui, l'a traîné au tribunal… Qui peut être aussi cruel ?



    Chapitre IX : Andrea


    Désormais célibataire, Mikaël décida de le rester un temps. Quand il y pensait, ses relations avaient toutes été un désastre complet et s'étaient finies particulièrement mal. Après trois mariages, autant de divorces et le grand n'importe quoi de sa dernière relation sérieuse, il était persuadé de ne pas être fait pour une vie de couple heureuse. Il se contenterait maintenant de son travail, ses enfants et de ne surtout pas tomber amoureux de la première venue.

    À maintenant trente-trois ans, la vie de Mikaël avait retrouvé un calme tout relatif. Les relations qu'il entretenait avec ses fils étaient aussi parfaites qu'on pouvait l'espérer, évidemment les deux commençaient lentement à entrer dans l'âge bête et rebelle, mais rien de bien méchant. Il avait plus de mal à s'entendre avec leur mère et surtout son compagnon qu'il trouvait particulièrement stupide, mais quand on est chasseur de primes, on ne peut pas espérer être plus intelligent qu'une huître en mousse… Ah oui, il avait définitivement fait une croix sur son avenir de chasseur de primes. Après avoir tenté d'entrer deux fois dans la guilde et surtout avec toutes les choses plus sympas les unes que les autres qu'il ne cessait de déblatérer sur la profession, il savait qu'il avait grillé toutes ses chances. De toute façon, cela faisait tout de même quelques années qu'il n'espérait plus trop et son travail lui plaisait réellement donc, ne jamais faire partie de la guilde des incapables ne l'embêtait plus. Par contre, il ne fallait pas se mentir, il avait encore un tout petit peu de mal à passer outre son rejet de la guilde, des années auparavant. C'était un rêve d'enfant que des vieux chnoques avaient brisé sans ménagement et bon, la rancœur, la fierté, toussa toussa… Donc, officiellement, Mikaël Rogers détestait les chasseurs de primes et ne les trouvait absolument pas cools du tout. Mais passons. Il avait un travail qu'il aimait vraiment et pour lequel il se démenait tous les jours, d'ailleurs son investissement paya et il grimpa petit à petit les échelons. Quand on connaît l'importance des étages dans le bâtiment du Gamazine, savoir qu'il se trouvait au onzième étage, dans son propre bureau avec des tonnes de fenêtres, est à n'en pas douter très impressionnant. Quant à sa vie amoureuse, ma foi, il n'y avait rien de bien intéressant, des petites rencontres, quelques passades, mais rien de bien sérieux. Tout était donc… correct… Et bien entendu, la vie étant d'une fourberie des plus fourbes…

    Cette personne débarqua un jour à son bureau, nouveau stagiaire café, comme lui l'avait été. Une personne normale et pourtant si bizarre. Toujours à suivre Mikaël, il suffisait que le journaliste se retourne pour retrouver la personne derrière lui, à l'observer. Il lui arrivait même de la croiser dans la rue, une coïncidence qui se répéta à tellement d'occasions que cela ne pouvait pas en être une. Après un moment, le journaliste en eut plus qu'assez et décida de confronter son ombre qui lui avoua être en réalité son fils. Cette jeune personne avait apparemment complètement perdu l'esprit et Mikaël ne se gêna pas pour le lui faire remarquer, avant de lui indiquer la direction de l'hôpital psychiatrique le plus proche. Malheureusement, le bougre était tenace et après l'avoir suivi pendant plus d'une demi-heure et lui avoir raconté de long en large son histoire, le journaliste commença à fortement douter. C'est surtout lorsque le jeune homme lui révéla le prénom de sa mère que l'autre sembla réellement s'intéresser à l'histoire. D'ailleurs, il demanda à son fils potentiel de rencontrer sa mère, car il prétexta que tout ça était encore difficile à avaler et qu'il voulait être sûr que c'était bien la vérité. La raison de cette demande était en réalité un peu différente, rapport à une histoire inachevée de son passé et tout le tralala. Il lui fallut pourtant prendre son mal en patience, puisque le jeune homme n'avait pas tout à fait prévenu sa mère de l'endroit exacte où il se trouvait, ni pourquoi. Pendant un temps, Mikaël se trouva donc dans un état d'excitation, il allait enfin avoir des réponses à ses questions, puis les semaines passant, il se trouva dans un état d'impatience, qui se transforma en colère lorsqu'il se mit à penser que le jeune homme mentait. À la base, le journaliste n'avait jamais été très impatient, mais là, il ne fallait pas abuser ! Chaque jour l'autre lui disait qu'il allait en parler à sa mère, puis qu'il tentait de la convaincre de venir le voir… Soit il n'était pas doué, soit il mentait. Bien entendu, le trentenaire ne faisait pas beaucoup d'efforts pour connaître l'autre, il ne voulait pas finir par apprécier un gars bizarre qui lui mentait et puis franchement, il n'avait pas la tête à papoter… Lui, voulait ses réponses, un point c'est tout. Et le moment arriva enfin, Mikaël s'attendait plus à un gros canular, mais non, son amour de jeunesse, sa première fiancée était là, devant lui, tout sourire, comme si tout était normal et que rien ne s'était jamais passé. Super. Chouette. Génial. Il n'en revenait pas, il ne savait pas quoi dire, ne savait plus où il était, ni pourquoi, ni avec qui, il n'était même plus sûr de savoir qui il était, c'est pour dire. Dans sa tête, il avait prévu tout un discours, toutes les questions qu'il allait lui poser s'il la revoyait un jour, il avait construit tout un scénario, un truc bien ficelé et là bah rien. Il venait de se prendre une grosse claque et ne savait pas comment réagir, il était juste planté là, surpris. Heureusement la femme n'était pas si secouée que ça par cette rencontre et finalement elle parla pour deux. Elle lui confirma que le jeune homme qui l'avait presque harcelé à son travail était bien leur fils et puis elle expliqua tout le reste. Elle était tombée enceinte, avait décidé de ne pas lui dire puisqu'elle ne comptait pas le garder, mais à un moment les choses avaient changé et sans bien comprendre comment, elle s'était retrouvée avec un bébé sur les bras. Elle lui donna d'autres raisons, plus d'explications, elle lui parla du jour où elle avait rencontré son mari, qu'il lui fallait définitivement tourner la page sur le passé et qu'elle avait donc rendu la bague de fiançailles à cette époque. Bref, elle parla bien pendant une heure avec face à elle une statue bouche bée du Rogers, enfin pas tout à fait, des fois il hochait la tête.

    Il lui fallut un peu de temps pour reprendre ses esprits et il ne sut pas vraiment quoi penser de tout cela, néanmoins une chose était sûre, maintenant qu'il l'avait retrouvé, il n'était pas prêt à la laisser partir. Il se servit bêtement de ce nouveau fils pour revoir la femme et le pire est qu'à chaque fois, cela fonctionnait. Petit à petit, les deux retrouvaient leur lien passé, redevenaient les adolescents qu'ils avaient été et pendant un moment rien ne sembla avoir changé. Se comportant comme des adolescents stupides, ils reprirent leur relation là où ils l'avaient laissé et peu leur importaient si l'un d'eux était toujours marié. Ils ne se soucièrent pas non plus de l'avis de leur fils qui voyait tout ça d'un très mauvais œil et qui pensait que c'était juste la pire chose au monde. On aurait pu penser le contraire, mais il était lucide et savait qu'ils n'étaient plus adolescents, que le temps avait passé et qu'à un moment ou à un autre, ils se rendraient bien compte qu'ils faisaient n'importe quoi. Ça ne manqua pas et lorsque la réalité du quotidien vint frapper à leur porte, ils se rendirent compte que cela ne pourrait jamais fonctionner entre eux. Trop différents, ce n'étaient plus les adolescents du début, ils avaient changé et l'un d'entre eux, dont nous tairons le nom, ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine rancœur à l'égard de l'autre. Il avait beau lui avoir dit que le passé était le passé, il n'arrivait pas à supporter d'avoir été planté sans aucune explication, mais surtout qu'elle ait fait le choix de lui cacher leur fils. Mais plus que tout ça, il lui en voulut énormément lorsqu'il se rendit compte que sans l'intervention d'Andrea, son fils, elle ne lui aurait jamais avoué qu'il avait un autre enfant. Il n'avait pas eu le choix et ça, il ne pouvait pas l'accepter.

    Maintenant, avec un fils de dix-huit ans sorti de nulle part, Mikaël pensait être prêt pour n'importe quel évènement, mais en vérité le bazar de l'affaire Akaëlia le prit complètement par surprise. Vu la manière dont le gouvernement avait anticipé, puis géré la chose par la suite, il était évident que le journaliste n'était pas le seul surpris. Par contre, il ne passa pas à côté de l'occasion, mais comme la plupart de ses collègues, d'écrire son ressenti et sa vision sur le chaos provoqué par l'Akaëlia et les autres acteurs impliqués. Son indélicatesse et son jugement totalement subjectif, choquèrent fortement Andrea qui lui reprocha un manque absolu d'éthique. Le père et le fils s'appréciaient, mais apprenaient encore à se connaître et rien n'était simple entre eux, étant donné qu'ils étaient en désaccord sur pratiquement tout. Alors, pour faire plaisir à ce nouveau fils, l'homme fit quelque chose qu'il n'est pas près de recommencer un jour, il publia une longue lettre d'excuses dans le Gamazine. Le journal n'était pas super emballé par l'idée, mais le journaliste ne leur laissa pas le choix et accompagné de ces chères magouilles et compagnie, la lettre parue dans le numéro suivant. Se faire suspendre temporairement n'avait jamais été agréable, mais bizarrement il apprécia le sentiment d'avoir fait la bonne chose. Alors, peut-être qu'il aurait été préférable, qu'il le fasse parce qu'il s'était rendu compte qu'il avait été trop loin et non pour faire plaisir à l'un de ses fils, mais que voulez-vous ? Changer ses habitudes n'était pas simple. Retenons plutôt qu'il pensa se calmer sur la publication des rumeurs, informations non vérifiées et de la vérité arrangée. Après tout, il n'était pas un mauvais journaliste et il était capable de mieux, beaucoup mieux, même au sein du Gamazine.



    Chapitre X : Mikaël


    Les dernières années de sa trentaine passèrent à une allure folle. Le jour de son trente-sixième anniversaire, Andrea lui apprit qu'il entrait chez les chasseurs de primes et Mikaël manqua de s'étouffer avec une part de son gâteau. Sérieusement, c'était quoi leurs problèmes ? Pourquoi la moitié des gens qui l'entouraient avaient été ou étaient chasseurs de primes ? Pendant un moment, il avait bien espéré que son fils pourrait lui servir d'agent double et lui révéler les moindres petits secrets de la guilde, mais vu la tête qu'il avait fait quand Mikaël lui en avait subtilement parlé, il s'était dit qu'il n'allait pas insister. Pourtant, cela aurait été tellement parfait, en plus les deux ne se ressemblaient pas le moins du monde, à part la couleur des cheveux et des yeux. Andrea faisait facilement une tête de plus que son père, mais surtout, il entretenait son corps et quand les deux se tenaient côte à côte, le père paraissait particulièrement frêle. Aucun des deux n'avait crié sur les toits leur lien de parenté et ils ne portaient même pas le même nom de famille. Franchement vu leur ressemblance à deux ryzs, c'était une occasion en or qui tombait à l'eau. Évidemment, depuis ce jour, le journaliste tente du mieux qu'il le peut de se modérer quand il parle de l'utilité et l'efficacité des membres de la guilde, mais c'est tellement duuuuuur.

    L'année suivante, son plus jeune fils, Dorian, entra à l'académie. Malgré toute la fierté qu'il ressentait, Mikaël ne pouvait pas s'empêcher de penser à sa propre jeunesse et au lien qu'il entretenait avec son don. Des efforts, il en avait fait quelques-uns, mais cela n'avait jamais été très concluant et il en avait souffert. D'ailleurs, il supportait encore mal son statut, il était presque maga, presque et ça le tuait. Il ne voulait pas que son fils soit déçu, bien qu'apparemment déjà beaucoup plus doué que lui, et puis c'était son bébé, le voir déjà à l'académie fut un choc.

    Mikaël essayait de ne pas trop le montrer, mais il s'inquiétait quand même pour ses fils et plus particulièrement pour les deux plus âgés. Comme dit précédemment, le plus grand était chasseur de primes et il y avait nettement plus prudent comme profession, tandis que le deuxième était "activiste en mousse" et que ce n'était pas beaucoup mieux. Thomas, grand indigné de la moindre injustice avait commencé très tôt à s'insurger pour tout, du traitement des poules de Sandorte dans la capitale, à l'absence de l'art océanien au musée. Nobles causes, certes, mais souvent mener naïvement et impulsivement. Quand il ne se retrouvait pas en garde à vue, il était toujours partie en vadrouille on ne savait où, ce qui avait le don d'agacer royalement le papa journaliste. Et quand son fils ne le bassinait pas pour qu'il parle d'une cause quelconque dans le Gamazine, c'était le magazine qui demandait à ses employés de mentionner l'action ratée du groupe dans lequel se trouvait Thomas. Mikaël avait naïvement espéré qu'avec le temps son fils se calmerait, mais pas du tout. Il avait bien lâché quelques causes pour se concentrer sur ce qui lui importait vraiment et les actions menées étaient généralement mieux préparées, mais elles étaient autrement plus importantes et dangereuses que le traitement des poules de Sandorte à Sannom (uniquement parce que les poulettes sont très bien traitées dans la capitale, tout le monde le sait). À dix-sept ans, l'inaction et l'indifférence de Gamaëlia, et des autres pays d'ailleurs, sur le conflit magas-nomags à Arkan, le révulsaient. Il ne parlait presque que de ça et comptait se rendre très prochainement sur l'île, malgré l'interdiction paternelle et maternelle. Par conséquent, cette relation père-fils connaissait de nombreux bas et quelques petits meh…

    En parlant de relation, celle qu'entretenait Mikaël avec son père, s'était stabilisée à un niveau convenable. Le blond avait encore du mal avec sa belle-mère et sa demi-sœur, mais du moment qu'il ne passait pas trop de temps seul en leur compagnie, tout restait relativement calme et civilisé. C'était aussi vrai pour celles qu'il entretenait avec les mères de ses fils. Honnêtement, les seules relations qui ne s'étaient pas améliorées était celles avec son ex-compagne, avec qui il travaillait toujours, celle avec sa première ex-femme, ainsi que celle avec Leah, qu'il n'avait pas revue depuis des lustres.

    Mikaël, la quarantaine à peine entamée, pensait désormais aspirer à une vie plus tranquille et avait tout fait pour l'atteindre. Sauf que, la vie plus tranquille a quelque chose d'ennuyeux et son nouveau poste de rédacteur en chef, l'est tout autant. Les journées passées au bureau sont loin d'être passionnantes et il rêve à présent de retrouver son poste de journaliste lambda, fouiner partout tout le temps lui manque. Même Sannom commence quelque peu à l'ennuyer et il aimerait bien un peu plus d'action, enfin juste un peu, un tout petit peu… Mais la vie étant ce qu'elle est…


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