Balade en amoureux...

Les réponses de Liven arrachèrent un sourire tendre à sa petite amie, dont les yeux bleus s'embrasèrent. Elle souhaitait plus que tout, après ses paroles-ci, serrer son petit ami dans les bras. Ainsi, ils étaient dans la même situation. Débordants d'ambition tous les deux, mais indécis et mêmes inquiets, même s'ils ne l'avoueraient tous deux que sous la torture. Si la Nashaovienne avait été une émotive, ses yeux se seraient emplis de larmes de bonheur, mais au lieu de ça, son sourire était débordant d’affection. Elle garda le silence un instant, puis parla à son tour, en choisissant bien ses mots, sans parvenir à délester sa voix de la gaieté qu’elle éprouvait du fait qu’ils étaient dans le même cas.

- Oh, Liven !

Comme réponse, on fait mieux. Mais son sourire éblouissant était adorable, et une teinte de rose colorait ses joues.

- Tu crois que je t’empêcherai un jour d’être libre ? Dis-moi que tu ne penses pas sincèrement ça de moi. Je suis ... entièrement dans le même cas que toi.

Arwen se tût une seconde.

- Enfin, côté liberté. Je ne sais pas encore ce qui m’attire réellement. A part toi, bien sûr, plaisanta-t-elle. Je resterai à Sannom, en tout cas. Mais qui sait, prendrai-je un job tout de suite ? Mon ambition n’est pas d’être la meilleure des Magas.

Le ton de sa voix laissait-il sous-entendre qu’elle devinait que c’était peut-être celle du Dalavirien ? Le meilleur Maga. Ca sonnait bien, il fallait le reconnaître. En tout cas, ce n’était pas sur un ton de reproche qu’elle s’était adressée à lui. Juste une constatation.

- Pour le moment, je souhaite m’amuser. Je suis sans doute trop immature pour être adulte tout de suite. J’ai seize ans, et je ne me sens pas encore l‘étoffe d‘une grande personne. Je vais me construire un avenir, bien sûr, mais... progressivement.

Se sentant soudainement jeune et aux préoccupations futiles, Arwen baissa la tête et regarda ses pieds. Ils étaient tout de même très différents, de ce point de vue-là. Liven voudrait-il d’elle, malgré tout ce qu’elle lui avait confié ? Mais ses paroles étaient pure réalité. Certains des sentiments préférés de la Nashaovienne étaient la surprise, l’inconnu. Certes, ces sentiments troublaient, pouvaient inquiéter. Mais sans ces sentiments, comment vivre ? La jeune fille adorait l’idée qu’elle ne savait rien de sa vie future en même temps qu’elle en avait peur. Grisants, excitants. S’il lui avait fallu deux mots pour les décrire, c’est ceux-ci qu’elle aurait choisis. Elle ne voulait pas se construire une routine dans laquelle elle s’enfermerait. Tout comme Liven, en somme. Sauf qu’elle n’en savait rien.