Un printemps frileux avait succédé à un hiver rigoureux, et pour la première fois depuis des semaines, on pouvait contempler un ciel dégagé et clair dont la limpidité était à peine troublée par quelques nuages d'altitude qui s'étalaient en longues traînées opaques sous l'action du vent. Celui-ci, bien qu'encore frais, ne soufflait plus que calmement et n'empêchait pas la température de paraître enfin agréable. A tel point que certaines personnes, trop enthousiastes devant la perspective de cette belle journée, n'avaient pas pris la peine de se couvrir. La clémence de la météo était sans doute à l'origine de la foule nombreuse et dense qui arpentait la capitale et dont la place publique en cet instant était le parfait exemple. Les restaurants s'étaient même risqués à mettre quelques tables en terrasse, les parents laissaient leurs enfants jouer avec l'eau de la fontaine, les jeunes avaient pris les bancs d'assaut... Un climat d'insouscience et de candeur qui avait presque disparu ces derniers mois alors que l'hiver partageait son règne avec une toute autre menace glacé. On les appelait Immortels, suceurs de sang ou tout simplement vampires. En fait, ils auraient pu tout aussi bien porter des noms parmi ceux d'assassins, de tyrans, de barbars... Relativement peu présents le jour, ils n'en faisaient pas moins des patrouilles régulières, faisant planer un climat de terreur constant sur la population. La nuit en revanche, quiconque dépassait le couvre feu devenait leur proie et il tuait pour satisfaire leur soif bestiale de sang humain. La rapidité avec laquelle ils prirent la ville, leur acharnement à traquer et à éliminer toute contestation de leur pouvoir, la propagande et les bonnes actions qu'ils accomplissaient pour se faire accepter de la population, tout ceci avait contribué à les rendre intouchables...ou presque...
En marge de la place, des enfants jouaient à se poursuivre sans beaucoup d'égard pour les passants qui les regardaient d'un oeil amusé, encluns à leur pardonner leurs bousculades et leurs cris. Le jeu battait son plein et l'on entendait fuser les rires ou les exclamations de surprise. Pourtant, l'une d'entre elle détonna. L'un des garçons avait reculé sans prendre garde au dénivelé du trottoir et il tombait en arrière lorsqu'une poigne ferme le retint par le bras. Il fut un peu soulevé lorsque le propriétaire de la main qui le tenait tira pour le redresser et lui redonner son équilibre. Surpris mais reconnaissant, il observa alors l'homme qui lui faisait face. Ses vêtements étaient communs et plutôt sobre. Un jean noir qui semblait passé, un pull gris tout aussi sombre tout à fait banal et un manteau gris anthracite aux manches relevées jusqu'au coude qui découvrait des membres fins mais musclés. Pour autant, si en apparence l'inconnu semblait ne pas détonner avec le reste des passants, le gamin remarqua vite qu'il n'en était rien quand on y regardait de plus près. Même s'il gardait le visage baissé et une main dans une de ses poches, il avait un maintient qui lui conférait une certaine prestance renforcée par sa grande taille. Ses cheveux bruns, ternes et plutôt longs recouvraient par moment des yeux qu'il avait bleus et glacials dans un visage beau mais fermé. Le jeune homme le lâcha aussi soudainement qu'il l'avait rattraper avant qu'un sourire faible ne vienne adoucir ses traits.
- Tu devrais faire plus attention. Tu pourrais te faire mal la prochaine fois.
- Heu...oui, merci.
Sans plus lui prêter attention, le jeune homme poursuivit sa route et dépassa bientôt la place pour s'engouffrer à l'entrer d'un cul-de-sac qui ne menait qu'à la porte arrière d'un restaurant. Comme il y faisait sombre et qu'il se contenta de rester adossé au mur, personne ne le remarqua outre mesure et ce poste d'observation lui garantissait de voir la casi-totalité de l'endroit. Le petit garçon qu'il avait empêcher de tomber lui en revanche, donnait maintenant la main à sa mère et s'apprêtait à quitter la place en marchant à ses côtés. Il était persuadé d'avoir déjà croisé ce type quelque part. Oui mais où ? En passe de laisser tomber l'affaire, il releva la tête et fut interpellé par des affiches plancardées au mur. Si l'une était passablement délavée par les intempéries, l'autre était récente et l'on pouvait clairement y lire la somme exorbitante inscrite sous la photo du criminel recherché. Mais oui ! Bien sûr ! Ce visage qu'il venait de croiser, il pouvait le voir depuis des mois plancardé dans à peu près tous les endroits fréquentés de la ville. Ce visage, ce regard...il n'y avait pas de doutes. Le petit garçon tira sur la manche de sa mère tout excitée qui se pencha pour l'écouter.
- Maman ! Tu devineras jamais ! Tu te souviens du monsieur qui m'a empêché de tomber tout à l'heure ? Ben c'était Liven Reaves !
La mère rit en poursuivant sa marche avant de répondre à la dernière invention de son fils dîte sur le ton triomphant de la révélation soudaine.
- Arrête un peu de dire des bêtises. Il est sûrement mort ! Avec tous les moyens mis en oeuvre pour le retrouver, ce serait déjà fait s'il était vivant.
- Mais j'te juuurrrehhhheeuuuu...
Tous les grands jours commençaient-ils par des journées aussi banales ? A l'abris des regards, un jeune homme au manteau gris attendait le moment de mettre en route l'acte final qui récompenserait ou anéantiraient des mois d'effort et de travail. Beaucoup de choses s'étaient produites depuis l'arrivée des vampires. Sa descente aux enfers où il s'était terré comme un lapin effrayé par sa défaite et par ses doutes, sa rencontre avec Sorel qui lui avait permis de reprendre le dessus et de croire à une possible vengeance, son apprentissage avec lui de la magie noire pendant lequel il avait parfois du renier ce en quoi il croyait dans le seul but d'arriver à ses fins, le départ mystérieux de son détestable maître qui l'avait obligé à reprendre confiance en lui et à assumer son devoir : mettre fin au règne despotique des vampires. Car maintenant, il était prêt. Toutes les pièces du puzzle étaient soigneusement agencées pour la réussite de son entreprise. Tous ses sacrifices allaient être récompensés. Il n'était pas ressostit indemme de ces épreuves mais il ne regretterait rien s'il parvenait à son but. Emergeant de ses pensées, Liven leva son poignet pour constater l'heure. Machinalement, il tourna la tête vers la place à la recherche de silhouettes, de ses complices. Isuzu était présente, droite et fière comme à son habitude adossée à un arbre, attendant qu'il se montre. Arya aussi était à son poste, patientant à plusieurs mètres à la terrasse d'un café. Parfaitement ponctuelles ! Il ne lui restait plus qu'à faire son entrée en scène...
**Qu'est ce que tu en penses Sabbat ? Très remarquée ou pas trop remarquée ?**
Il marchait les mains dans les poches calmement, droit sur Isuzu mais sans essayer de se fondre dans la foule. Parfois même, il n'hésitait pas à couper la route de certains passants pour attirer leur attention. Plus il y aurait de monde au courant de l'arrestation de Liven Reaves, plus la rumeur se propagerait vite. Il n'avait qu'à compter sur les bons soins de Leïla pour donner naissance à une petite révolution.
**Reste soft, il ne faudrait pas qu'il y ait une scène de panique non plus.**
Le ton de la genette était acerbe, et pour cause ! Elle aurait tout donné pour voir ce qui allait se passer mais sous les ordres de son humain, elle devait se terrer dans la forêt. Lorsqu'il combatterait et qu'il se laisserait submerger par la magie noire afin de vaincre les vampires, il ne voulait pas qu'elle se retrouve en danger par sa faute.
**Comme tu voudras mais ce sera beaucoup moins drôle.**
**Tu sembles très sûr de toi...**
**Ca t'étonne ? Je n'ai pas le droit à l'erreur alors je ne peux que réussir n'est ce pas ?**
Jusqu'à présent, le ton de Liven était plutôt détaché mais sa dernière phrase avait été prononcée avec un profond sérieux. Sabbat resta silencieuse. Inutile de lui communiqué son appréhension. Elle savait qu'il jouait sa vie dans cette bataille. Parvenu à environ cinq mètres de la jeune chasseuse, il s'immobilisa. Jouant son rôle à la perfection, il la couvrit d'un regard méprisant, affichant un fin sourire. Son comportement étrange avait alerté plusieurs personnes qui observaient la scène avec méfiance. Quelqu'un prononça le nom de l'ex-chef des Chasseurs de Primes et la rumeur enfla. C'était le moment...
- Il paraît que tu me recherches. Peut être que je devrais te tuer puisque tu es sur ma route.
Il avait toute confiance en Isuzu, elle jouerait son rôle à la perfection. Sa voix avait portée assez loin et prudemment on s'éloigna des deux protagonistes, inquiets mais avides de savoir comment cela allait finir. Celui que l'on recherchait depuis des mois et que l'on croyait presque mort ressurgissait en plein dans la place publique et provoquait un duel alors même qu'il était certainement l'homme le plus recherché de Gamaëlia. C'était un évènement qui ne manquait pas d'attrait... Maintenant, tout ce qu'il avait à attendre, c'était qu'Arya intervienne pendant qu'Isuzu faisait semblant de retenir son attention. En arrivant armée dans son dos, la magassionnelle avait toutes les chances de faire paraître la capture de Liven crédible. Du coin de l'oeil il observa le public à la recherche de la jeune femme qu'ils voulaient duper, de la traîtresse.
[on garde l'ordre annoncé dans le PV : donc Izusu, lâche-toi !]
En marge de la place, des enfants jouaient à se poursuivre sans beaucoup d'égard pour les passants qui les regardaient d'un oeil amusé, encluns à leur pardonner leurs bousculades et leurs cris. Le jeu battait son plein et l'on entendait fuser les rires ou les exclamations de surprise. Pourtant, l'une d'entre elle détonna. L'un des garçons avait reculé sans prendre garde au dénivelé du trottoir et il tombait en arrière lorsqu'une poigne ferme le retint par le bras. Il fut un peu soulevé lorsque le propriétaire de la main qui le tenait tira pour le redresser et lui redonner son équilibre. Surpris mais reconnaissant, il observa alors l'homme qui lui faisait face. Ses vêtements étaient communs et plutôt sobre. Un jean noir qui semblait passé, un pull gris tout aussi sombre tout à fait banal et un manteau gris anthracite aux manches relevées jusqu'au coude qui découvrait des membres fins mais musclés. Pour autant, si en apparence l'inconnu semblait ne pas détonner avec le reste des passants, le gamin remarqua vite qu'il n'en était rien quand on y regardait de plus près. Même s'il gardait le visage baissé et une main dans une de ses poches, il avait un maintient qui lui conférait une certaine prestance renforcée par sa grande taille. Ses cheveux bruns, ternes et plutôt longs recouvraient par moment des yeux qu'il avait bleus et glacials dans un visage beau mais fermé. Le jeune homme le lâcha aussi soudainement qu'il l'avait rattraper avant qu'un sourire faible ne vienne adoucir ses traits.
- Tu devrais faire plus attention. Tu pourrais te faire mal la prochaine fois.
- Heu...oui, merci.
Sans plus lui prêter attention, le jeune homme poursuivit sa route et dépassa bientôt la place pour s'engouffrer à l'entrer d'un cul-de-sac qui ne menait qu'à la porte arrière d'un restaurant. Comme il y faisait sombre et qu'il se contenta de rester adossé au mur, personne ne le remarqua outre mesure et ce poste d'observation lui garantissait de voir la casi-totalité de l'endroit. Le petit garçon qu'il avait empêcher de tomber lui en revanche, donnait maintenant la main à sa mère et s'apprêtait à quitter la place en marchant à ses côtés. Il était persuadé d'avoir déjà croisé ce type quelque part. Oui mais où ? En passe de laisser tomber l'affaire, il releva la tête et fut interpellé par des affiches plancardées au mur. Si l'une était passablement délavée par les intempéries, l'autre était récente et l'on pouvait clairement y lire la somme exorbitante inscrite sous la photo du criminel recherché. Mais oui ! Bien sûr ! Ce visage qu'il venait de croiser, il pouvait le voir depuis des mois plancardé dans à peu près tous les endroits fréquentés de la ville. Ce visage, ce regard...il n'y avait pas de doutes. Le petit garçon tira sur la manche de sa mère tout excitée qui se pencha pour l'écouter.
- Maman ! Tu devineras jamais ! Tu te souviens du monsieur qui m'a empêché de tomber tout à l'heure ? Ben c'était Liven Reaves !
La mère rit en poursuivant sa marche avant de répondre à la dernière invention de son fils dîte sur le ton triomphant de la révélation soudaine.
- Arrête un peu de dire des bêtises. Il est sûrement mort ! Avec tous les moyens mis en oeuvre pour le retrouver, ce serait déjà fait s'il était vivant.
- Mais j'te juuurrrehhhheeuuuu...
Tous les grands jours commençaient-ils par des journées aussi banales ? A l'abris des regards, un jeune homme au manteau gris attendait le moment de mettre en route l'acte final qui récompenserait ou anéantiraient des mois d'effort et de travail. Beaucoup de choses s'étaient produites depuis l'arrivée des vampires. Sa descente aux enfers où il s'était terré comme un lapin effrayé par sa défaite et par ses doutes, sa rencontre avec Sorel qui lui avait permis de reprendre le dessus et de croire à une possible vengeance, son apprentissage avec lui de la magie noire pendant lequel il avait parfois du renier ce en quoi il croyait dans le seul but d'arriver à ses fins, le départ mystérieux de son détestable maître qui l'avait obligé à reprendre confiance en lui et à assumer son devoir : mettre fin au règne despotique des vampires. Car maintenant, il était prêt. Toutes les pièces du puzzle étaient soigneusement agencées pour la réussite de son entreprise. Tous ses sacrifices allaient être récompensés. Il n'était pas ressostit indemme de ces épreuves mais il ne regretterait rien s'il parvenait à son but. Emergeant de ses pensées, Liven leva son poignet pour constater l'heure. Machinalement, il tourna la tête vers la place à la recherche de silhouettes, de ses complices. Isuzu était présente, droite et fière comme à son habitude adossée à un arbre, attendant qu'il se montre. Arya aussi était à son poste, patientant à plusieurs mètres à la terrasse d'un café. Parfaitement ponctuelles ! Il ne lui restait plus qu'à faire son entrée en scène...
**Qu'est ce que tu en penses Sabbat ? Très remarquée ou pas trop remarquée ?**
Il marchait les mains dans les poches calmement, droit sur Isuzu mais sans essayer de se fondre dans la foule. Parfois même, il n'hésitait pas à couper la route de certains passants pour attirer leur attention. Plus il y aurait de monde au courant de l'arrestation de Liven Reaves, plus la rumeur se propagerait vite. Il n'avait qu'à compter sur les bons soins de Leïla pour donner naissance à une petite révolution.
**Reste soft, il ne faudrait pas qu'il y ait une scène de panique non plus.**
Le ton de la genette était acerbe, et pour cause ! Elle aurait tout donné pour voir ce qui allait se passer mais sous les ordres de son humain, elle devait se terrer dans la forêt. Lorsqu'il combatterait et qu'il se laisserait submerger par la magie noire afin de vaincre les vampires, il ne voulait pas qu'elle se retrouve en danger par sa faute.
**Comme tu voudras mais ce sera beaucoup moins drôle.**
**Tu sembles très sûr de toi...**
**Ca t'étonne ? Je n'ai pas le droit à l'erreur alors je ne peux que réussir n'est ce pas ?**
Jusqu'à présent, le ton de Liven était plutôt détaché mais sa dernière phrase avait été prononcée avec un profond sérieux. Sabbat resta silencieuse. Inutile de lui communiqué son appréhension. Elle savait qu'il jouait sa vie dans cette bataille. Parvenu à environ cinq mètres de la jeune chasseuse, il s'immobilisa. Jouant son rôle à la perfection, il la couvrit d'un regard méprisant, affichant un fin sourire. Son comportement étrange avait alerté plusieurs personnes qui observaient la scène avec méfiance. Quelqu'un prononça le nom de l'ex-chef des Chasseurs de Primes et la rumeur enfla. C'était le moment...
- Il paraît que tu me recherches. Peut être que je devrais te tuer puisque tu es sur ma route.
Il avait toute confiance en Isuzu, elle jouerait son rôle à la perfection. Sa voix avait portée assez loin et prudemment on s'éloigna des deux protagonistes, inquiets mais avides de savoir comment cela allait finir. Celui que l'on recherchait depuis des mois et que l'on croyait presque mort ressurgissait en plein dans la place publique et provoquait un duel alors même qu'il était certainement l'homme le plus recherché de Gamaëlia. C'était un évènement qui ne manquait pas d'attrait... Maintenant, tout ce qu'il avait à attendre, c'était qu'Arya intervienne pendant qu'Isuzu faisait semblant de retenir son attention. En arrivant armée dans son dos, la magassionnelle avait toutes les chances de faire paraître la capture de Liven crédible. Du coin de l'oeil il observa le public à la recherche de la jeune femme qu'ils voulaient duper, de la traîtresse.
[on garde l'ordre annoncé dans le PV : donc Izusu, lâche-toi !]