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    Message  Invité Mar 9 Fév 2010 - 20:23

    Les cheveux attachés, vêtue d'une jupe parme volante qui lui arrivait au-dessus des genoux, des ballerines blanches, une petite chemise blanche elle aussi, Lilly marchait tranquillement en compagnie de son familier, June, papillon aux ailes violines et aux reflets d'arc-en-ciel. Une valise en main, une épée dont seul la poignée dépassait, attachée dans son dos, ils se dirigeaient tous deux vers une sorte de nouveau monde. Les toits de l'Académie surplombaient l'horizon, ils étaient proches..

    " Prochain arrêt, l'Académie, prochain arrêt, l'Académie." susurra-t-elle anxieusement.


    *Lilly ?*

    *Oh ce n'est rien June, je repensais juste à la Terre, si on avait pris le bus c'est ce que les hauts-parleurs auraient annoncé.*

    *Oui mais ici, il n'y en a pas, et je dois dire que je préfère me dégourdir les ailes.*

    Lilly s'arrêta, et son sourire s'effaça. June attendit, il savait très bien ce qu'il se passait. La jeune fille aux yeux d'opaline leva son bras droit et tendit son index, pointant du doigt un bâtiment imposant, qui surplombait les alentours, écrasant de toute part toute forme extérieure de vie ou de bâtisse. June vint se poser sur sa tête, et la rassura tant bien que mal :

    *Allez va, on va s'en sortir, on va pouvoir se faire de nouveaux amis et rencontrer de nouvelles personnes !*

    *C'est bien ce qui m'inquiète..*

    *Je sais..*

    " Pour Maître Azriel ! " déclara-t-elle alors en relevant la tête.

    Se retrouver entourée de centaines de personnes n'allait pas être une mince affaire, ils le savaient tous les deux, mais elle respecterait le dernier souhait du Maga qui les avait recueillis. Et puis, June l'accompagnait, il n'y avait pas de quoi avoir peur.
    Elle se remit en marche, June toujours posé sur sa tête - à croire que la fatigue du papillon l'avait rattrapé plus tôt que prévu - avec un arrière goût d'appréhension dans la bouche. Une pointe amère envahissait sa gorge, qui se resserrait au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de l'Académie.
    Courage..
    Il n'était pas trop tard pour reculer et prendre ses jambes à son cou, mais ça aurait été comme une trahison, et Lilly n'était pas une traîtresse, non.


    *Tu sais Lilly, si Maître Azriel nous a demandés de rejoindre l'Académie, c'est parce qu'il savait que ce serait le mieux pour toi*

    Un léger sourire se dessina sur ses fines lèvres, néanmoins insuffisant pour effacer l'angoisse qui se lisait sur son visage de porcelaine. Mais le joli papillon avait raison, le Maga ne leur aurait jamais indiqué la route à prendre sans être sûr de ce qu'ils pourraient devenir sans lui. Sans lui.. Ces mots sonnaient comme une mélodie de fin de vie, l'achèvement d'un temps qui n'avait pas assez duré pour autant.
    Disparition.

    Lilly soupira, ils étaient arrivés. Elle prit une grande inspiration, encore hésitante, mais paradoxalement déterminée à entrer. Ses jambes frêles tremblottaient, et son coeur était prêt à perdre pied à tout instant. Elle ferma les yeux, ressassant les moments d'un semblant de tendresse que le vieil Azriel lui avait offerts. Ces images appaisèrent son âme, fragile, et ils passèrent enfin les portes d'or gigantesques.
    Le hall, LE lieu à éviter par excellence. Elle avait deviné par logique pure et simple que ce serait certainemen l'un des lieux les plus remplis de l'Académie à ces heures matinales. C'est pourquoi, ayant prévu ce coup, elle n'avait pas pris le loisir de s'intéresser à la morphologie de l'intérieur, ni aux couleurs et aux tons qui ressortaient de chaque côté. Bien sûr, n'étant pas accoutumée aux lieux, elle ne saurait jamais se diriger là où elle devait à l'aveuglette. Mais ça aussi elle l'avait prévu, June serait ses yeux pour cette fois.


    *Alors.. D'après ce que je vois, l'accueil se trouve à quinze mètres au nord, deux mètres à l'est.*

    *Merci.. J'ai déjà l'impression d'être en train de suffoquer..*

    Elle compta chaque pas, et seulement lorsque June lui certifia qu'elle était bien devant l'accueil, elle ouvrit les yeux. La dame lui demanda de décliner son identité, elle répondit au nom de Lilly Doe. Elle lui tendit alors trois feuilles : un emploi du temps, un règlement intérieur et une feuille de bienvenue comprenant des informations sur la vie à l'Académie. Une petite pochette en plus, contenant un carnet, un badge aux couleurs des Dalaviriens -groupe dans lequel elle avait été répartie - et un tissus où était brodé un mot de passe à conserver - elle ne savait d'ailleurs pas encore à quoi il pouvait servir - et "l'hôtesse" lui fit signe de laisser la place au suivant.
    A partir de là, chargée comme un âne, elle se sentit complètement pomée. C'était la première qu'elle était confrontée à une vie normale d'élève. Sa respiration tendait à varier la cadence, penchant tout d'abord vers une allure trop rapide, faisant battre le sang durement dans ses tempes, puis elle ralentissait, laissant trace de petite perles d'eau dans son cou et sur son front. Angoisse.
    June lui proposa alors d'aller prendre l'air juste à côté des portes d'entrées, elle ne refuserait en aucune façon. Les yeux fermés de nouveau, elle se laissa guider par son familier, mesurant chaque pas, retenant chaque souffle en espérant ne percuter personne.
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    Jimmy Foch
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    Message  Jimmy Foch Jeu 11 Fév 2010 - 12:51

    A ceux qui trouveront l'académie bien agitée à cette heure matinale, nous pourront répondre qu'une école est toujours trépidante d'activité et en particulier lorsque des nashaoviens se trouvent dans les parages. Maintenant, concernant le fait que les dits nashaoviens et leurs acolytes dalaviriens ne soient pas en cours comme ils devraient l'être, encadrés et donc passablement sages par le professeurs, étudiant et donc passablement sérieux dans leurs salles de classe, nous répliquerons qu'à circonstances exceptionnelles se devait de répondre une attitude exceptionnelle. Pour l'heure, les académiciens venaient en effet de prendre le hall d'assaut, armée étudiante qui montaient aux créneaux des panneaux d'affichages, affrontait sans faillir les déconvenues de l'attente, sacrifiant sans émoi la routine à l'excitation. Dans une désorganisation totale, un chaos indescriptible et surtout une rapidité phénoménale, le hall était devenu le champ de bataille d'ores et déjà dévasté et conquis par des académiciens surexcités, faute d'armée adversaire, par absence de l'autorité. Victoire éphémère déclarée par forfait. Le fait est que la sonnerie venait à peine de retentir, libérant de leurs cours des centaines d'élèves dont une bonne moitié avait convergé comme un seul homme vers ce point central de l'académie que les professeurs et autres surveillants n'avaient pas encore pu rejoindre. Une sonnerie ou plutôt une alarme qui aurait du alarmer.

    Cette matinée était l'objet d'un événement central dans la vie de l'académie et davantage encore dans la vie d'un académicien. En effet, l'imposant bâtiment allait accueillir d'ici peu diverses délégations des guildes venu leur présenter les avantages à l'intégration de celles-ci. Une grande campagne de propagande et d'orientation durant laquelle les élèves déterminaient plus ou moins leur voie professionnelle mais qui aurait surtout la chance de rencontrer certaines des personnalités les plus populaire de la capitale comme cette mannequin célèbre qui appartenait aux Arimages, cet architecte connu qui avait réalisé de nombreux édifices publics et qui venait pour les Ryzeurs d'Or, ou encore ces Magassionnels ou Chasseurs de Prime de renom qui fascinaient toujours les plus impétueux élèves et se livraient plus que jamais une concurrence acharnée pour recruter les meilleurs profils. Cette animation n'était réservée qu'aux troisième année mais cela n'empêchait pas la moitié de la masse étudiante de se sentir sinon concernée, au moins passionnée pour cet événement qui sortait de l'ordinaire.

    Tout naturellement, les troisième années s'étaient dirigés vers le hall à la fin de leurs cours afin d'y attendre les professeurs qui devaient les encadrés. Sans penser à mal, les élèves sans occupation particulière à cette heure-ci s'étaient précipités pour apercevoir les fameuses délégations. Non sans logique, les élèves qui s'étaient trouvés dans le parc revenaient vers le hall qui ne serait qu'un point de passage pour se rendre à leurs autres cours. Un projet que partageaient les élèves de l'aile droite ou de l'aile gauche dont l'itinéraire coutumier les avaient habitués à traverser le vaste espace. En d'autres termes nous étions face à un engorgement qui n'allait plus guère tarder à saturer tous les couloirs et les escaliers... En parlant d'escaliers, Jimmy les descendait justement, remarquant l'impressionnante concentration d'élèves qui ne cessaient d'affluer et auquel il se joignait. Après, de sa position surélevée, il ne put rapidement plus voir grand chose car la scène lui était cachée par le dos des élèves qui le précédaient et qui malgré le dénivelé des marches se trouvaient encore plus grands que lui. Le jeune nashaovien crut bon de ne pas descendre les trois dernières marches afin de rester en hauteur et de repérer ci et là d'autres personnes de sa classe auxquelles il pourrait demander ce qui se passait. Il n'eut pas à chercher longtemps. En fait, on vint directement jusqu'à lui.


    - Yo Jimmy ! T'as commencé ta croissance ?

    Irascible au possible, d'une susceptibilité extrême, monstrueusement intolérant dès que l'on abordait le sujet de sa petite taille, Jimmy voulu se retourner et dans le même élan filer une belle droite dans le bas ventre à l'impertinent qui venait de le provoquer. Un jeune impertinent qui s'il n'avait qu'un an de plus que lui et s'il se trouvait aussi en première année, n'eut aucun mal à retenir son bras d'une main tout en descendant les dernières marches.

    - T'as beigne, tu la veux sur place ou à emporter ?

    - Désolé, c'était trop tentant.


    D'accord... il voyait le problème. Devant cet imbécile fini, il devait considérer son retard mental pour excuser cet hubris, pour ne pas lui sauter dessus et entamer une bagarre juste au pied des escaliers. Oui, ça aurait été sage... Seulement est-il précisé quelque part que Jimmy était sage ? Certes le premier mot qui viendrait à la bouche en le voyant serrait mignon mais ça ne constituait en aucun cas une preuve de sagesse. Uniforme scolaire, pantalon sombre, chemise blanche au manche retroussés, au col détaché et passée par dessus le pantalon, un peu trop grande, veste ouverte remontée au coude, ceinture à chainette cliquetant sur le tissu qui ne dissimulait pas la minceur de ses joyeuses gambettes de gamin, bracelets fins de tissus tressés ornant son poignet précédant une main dissimulée dans sa poche, cravate dénouée sur le cou... Jimmy avait beau faire des efforts, son style vestimentaire et son attitude d'adolescent rebelle et crâneur ne suffisait pas pour faire oublier sa jeunesse qui attirait inévitablement tendresse et attachement. Jimmy c'est avant tout une petite chose qui semble si fragile, si écrasée par les autres, si démuni qu'on ne désire que le prendre par la main pour le guider dans ce monde de brutes. Car Jimmy est petit. Non pas la petitesse commune à un gamin de douze ans, mais celle qui lui confère quinze centimètres de moins que ce gamin de douze ans normal que vous prendriez comme référent. Puis Jimmy c'est une petite chose adorable avec ces grands yeux turquoises qui jettent alentours un regard tantôt curieux ou agacé mais toujours pénétrant et intriguant. Avec ce visage d'ange qu'il orne d'une expression blasée et arrogante qui n'est que feinte et qui ne le rend que d'autant plus mutin. Avec ces cheveux d'un blanc pur qui sont une véritable énigme capillaire à eux-seuls, à la fois d'une douceur et d'une souplesse infinie et d'une épaisseur rétive et anarchique inouïe. Une première impression heureusement réprimée par ses attitudes, ses expressions qui donnaient le sentiment d'avoir à faire à un voyou de quinze ans. D'ailleurs en parlant de voyou, Jimmy attaqua dans un mouvement véloce et précis que dictait l'expérience et lança une merveilleuse beigne à son « camarade ».

    - Désolé, ça aussi c'était tentant.

    Se produisit alors ce qu'il se produit toujours dans ces cas-là. Les deux adolescents s'empoignèrent et s'évertuèrent comme des chiffonniers à faire regretter à l'autre l'attitude qui les avait réciproquement blessée. La majorité des autres élèves se tourna dans leur direction, certains moqueurs, habitués au rixes que déclenchait le jeune nashaovien et qui n'avaient toujours pour thème que sa taille ou la couleur de ses cheveux. D'autres au contraire s'inquiétaient, majoritairement des filles qui auraient bien pris leur peluche nationale dans leurs bras. D'abord dominé par la taille et la force du jeune homme qu'il affrontait, Jimmy ne tarda pas à prendre l'avantage par ses esquives et ses coups qui, s'ils étaient peu nombreux, portaient toujours juste. Lorsque les choses commencèrent à prendre une ampleur qui dépassait ce qu'on pouvait accorder à une petite dispute entre élève, un professeur les sépara, les saisissant au collet.

    - Je peux savoir ce qu'il se passe ?

    *gloups*

    Déjà que se battre était l'activité principale en plus des retards qui l'envoyait faire des aller et retours chez le directeur mais se faire chopper en pleine rixe par Liven Reaves c'était infiniment plus grave et plus dangereux en soi. Le professeur lui lança un regard assassin et l'agitation dans le hall monta encore d'un cran. Son intervention donnait lieu à moult bavardages, ce qui ne sembla guère de son goût.

    - On se calme ici !

    Il avait crié pour couvrir le brouhaha ambiant même s'il y avait fort à parier que sa voix n'avait pas du parvenir jusqu'à l'étage où les élèves jouaient des coudes pour descendre tandis que les élèves stationnant dans le hall remplissaient toujours leur office de bouchon, pas plus qu'elle n'aurait pu atteindre les extrémités des deux principaux couloirs toujours aussi encombrés. C'était même à se demander comment il avait réussi à se faufiler jusqu'ici accompagner par deux de ses collègues. En fait, la réponse à cette question, Jimmy l'eut dès que la voix du professeur, qui s'était cassée sur cette simple phrase où il l'avait poussé, retomba et que le silence se fit plus ou moins.

    - Les troisième année, direction la salle de bal avec votre professeur de magie générale. Ceux dans les escaliers, libérez le passage.

    Un mouvement maladroit saisi les élèves des escaliers qui se poussant sur les côtés, libérèrent l'espace nécessaire à leurs camarades pour monter. Ce que ces derniers firent sous l'ordre de leur professeur accompagnateur.

    - Ceux qui n'ont rien à faire ici, retournez immédiatement dans votre salle commune ou dans la bibliothèque. Ça nous fera déjà un problème de moins si vous pouviez vous servir de votre tête au lieu d'encombrer le hall.

    Les premières années qui n'avaient plus cours et qui trainaient dans les parages détalèrent, accompagnés ici et là par des élèves qui pouvaient enfin se mouvoir et rejoindre leurs salles de classe. De fait, le hall redevint un lieu de passage d'une densité encore extrême mais qui avait retrouvé sa fluidité. Se préoccupant enfin du sort des élèves qu'il avait interrompu en plein combat Liven leur jeta un regard lourd de reproche et dirigea naturellement vers le plus accoutumé à ce genre de péripétie son ire et son agacement.

    - Encore vous monsieur Foch... Dois-je exiger votre renvoie pour que l'on ait enfin la paix dans cette académie ?

    - Mais...

    - Je ne veux rien savoir.

    - Mais je n'y suis pour rien !


    - On ne se retrouve pas impliquer dans une bagarre pour rien. Même si vous n'êtes pas le premier en tord, ça ne sert à rien de rechercher l'affrontement.

    - …

    **Et c'est lui qui dit ça...**


    - Vous avez de la chance que je n'ai pas le temps de m'occuper de votre cas. Je vous veux dans mon bureau d'ici deux heures lorsque la rencontre avec les guildes sera terminée. D'ici là tachez de vous comporter correctement.


    Il les lâcha et gravit à son tour les escaliers alors que Jimmy cherchait dans son esprit un moyen de pallier le renvoie ou l'heure de colle qui lui pendait au nez. Afin de ne pas subir la tentation de relancer la bagarre, il se détourna rapidement et se dirigea vers l'accueil. Avec un petit saut qui témoignait de son habitude à subir ce genre d'injustice, il prit appuie sur ses bras, laissant ses jambes pendre à vingt centimètre au dessus du vide afin d'apparaître au dessus du comptoir des renseignements où il demanda la confirmation de l'absence d'un professeur concernant le cours qu'il devait impérativement suivre en ce moment même. Ayant été rassuré, il se laissa retomber sur le sol et entreprit de remettre de l'ordre dans son apparence malmenée par le chahut qui venait d'avoir lieu, puis il tâta son bras où apparaissait un magnifique hématome, ainsi que sa lèvre douloureuse, réalisant qu'un filet de sang perlait à son coin, sans doute résultant d'une blessure à la gencive quand il s'était pris un coup de poing en plein visage. C'est à ce moment là, alors que le calme était revenu, qu'il considéra une jeune fille qui partageait avec lui une coloration capillaire hors du commun et qui se dirigeait vers l'accueil...les yeux fermés.

    Un peu en retrait, Jimmy l'observa avec curiosité alors qu'elle recevait les documents communs à tout nouvel élève. Un papillon se posa un moment sur son épaule, sans doute son familier... Puis elle se détourna, se redirigeant vers la sortie. Était-elle perdue ? Arriver à l'académie avait de quoi être déboussolant mais tout de même pas au point de repartir dans la direction adverse. Minute... Elle avait pris le tissu rouge de la Dalavirie sur lequel reposait le fameux mot de passe que Jimmy essayait de ravir depuis au moins trois mois. Peut être était-elle d'une nature solitaire ou associable ? C'était des traits caractéristique de cette maison. Jimmy considéra la situation un instant. Aider une nouvelle venue allait sûrement pencher en sa faveur, surtout après ce qui venait de se passer. De plus, c'était une jeune fille nouvellement arrivée auprès de laquelle il pourrait se faire valoir comme le mec le plus cool de l'académie. Enfin, il pourrait peut être la convaincre de lui laisser lire le mot de passe et dès lors, le jeune nashaovien aurait mille façons de se venger des dalaviriens insupportables qui ne le prenaient jamais au sérieux comme l'imbécile fini qui lui avait fait remarquer sa petite taille.

    - Les dortoirs ne sont pas par là. Ils ne nous laissent pas encore dormir à la belle étoile.

    Oui, ça c'était une entrée en matière digne de lui. C'était assuré, intelligent, courtois, drôle et sympathique. Oui, Oz était un bon professeur, les mains dans les poches, l'attitude prétentieuse et faussement blasé, Jimmy avait la classe... malgré un bleu au visage, une trace de sang sous la lèvre et son superbe hématome au bras qui compte tenu de la petitesse du membre en apparaissait d'autant plus énorme.
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    Message  Invité Ven 12 Fév 2010 - 0:05

    Lilly tentait tant bien que mal de dissiper sa peur tandis qu'elle avançait toujours selon les indications de June. Garder son calme, inspirer, expirer, inspirer, expirer. Le chemin vers les immenses portes du hall ne lui avait pas semblé si long à l'allée, elle avait l'impression de marcher à reculons.
    Elle n'était plus qu'à quelques mètres à présent, dans quelques secondes, elle pourrait souffler, prendre une grande inspiration, et permettre ainsi à son coeur de se remettre à battre convenablement, car indépendament du fait qu'il y avait moins de monde autour d'eux, Lilly sentait toujours ses poumons comprimés comme si on lui avait appuyé un poid lourd comme une enclume sur la poitrine.

    La voix télépathique du papillon ne se fit alors plus entendre, et dès lors, Lilly savait que quelque chose se passait. Elle ne sarrêta pas pour autant, l'air lui manquait, cependant elle rouvrit les yeux pour voir, par chance, qu'elle était enfin aux portes. Elle pouvait déjà sentir la légère brise extérieure qui caressa instantanément la peau de son visage au teint de porcelaine. Elle posa sa valise à terre, attendant avec réticence que June veuille bien lui dire pourquoi il avait tout à coup cessé de lui indiquer la route.
    Elle leva la tête, et s'aperçut que le papillon n'était plus là.


    *June ?!*


    * Je suis là Lilly ! On a de la compagnie regarde, ce garçon t'a parlé.*

    Mais elle tourna pas la tête pour autant. Un danger, c'est ainsi qu'elle avait interprété la présence d'un jeune garçon qui se trouvait derrière. June quant à lui paraissait plutôt ravi, il s'était même mis à tournoyer autour du garçon.

    * Ce serait poli de répondre Lilly, il a même essayé d'être drôle, je crois. "Les dortoirs ne sont pas par là. Ils ne nous laissent pas encore dormir à la belle étoile". Tu n'as même pas entendu hein ? T'inquiète pas, il a pas l'air bien méchant. Demande-lui d'où il vient, son visage est assez intrigant, il a du rouge, tu crois que c'est une sorte de papillon comme moi ? Non parce qu'il n'est pas très grand non plus, et puis ses cheveux sont bizarres !*

    Lilly avala sa salive comme pour réhydrater sa gorge qui était devenue automatiquement aussi sèche que le désert. Elle n'avait en effet pas entendu ce garçon lui parler, elle était trop concentrée à trouver de l'oxygène frais. June et sa fâcheuse manie de tourner autour des autres, il aurait pu lui épargner ça le premier jour tout de même. Un vrai gosse..
    Le papillon avait littéralement explosé de joie en apprenant qu'ils allaient tous deux se rendre à l'Académie. Et pour cause, contrairement à Lilly qui préférait rester cloîtrer dans l'ombre, June lui, aimait tout ce qui était vivant. Un rien l'émerveillait, et aujourd'hui encore, Lilly avait droit à une de se crise d'hystérie qui avait don de la contraindre à, soit l'obliger à le suivre et à décamper, soit ne rien dire et lui faire plaisir en acceptant de jouer le jeu.

    Puisqu'elle était totalement perdue et en même temps bien consciente que même June ne pourrait pas les mener tous deux à bon port, elle choisit la deuxième option. Elle se tourna doucement, et ses yeux d'opaline se posèrent sur son interlocuteur, celui qu'elle n'avait pas entendu. Elle comprit alors pourquoi June s'était posé la question de savoir ce qu'il était : il avait les cheveux blancs, un bleu sur le visage, et une trace de sang filait au coin de ses lèvres.


    * C'est un élève June, et les marques qu'il a sur le visage signifient qu'il s'est sûrement battu.*


    * Ah ? Oui, ta version colle mieux que la mienne. Ben tant qu'il est là, demande-lui où sont les dortoirs puisqu'il a l'air de savoir où ils sont.*

    Comme si elle était capable de formuler une phrase complète sans bafouiller ou sans s'arrêter de respirer. Elle s'attarda dans le bleu de ses yeux. Peut-être qu'en se contentant de ne pas lui répondre, il finirait par s'en aller. Néanmoins, ce ne serait pas poli. Et puis, maintenant qu'elle s'était retournée et qu'il était entré dans son champ de vision, ce n'était plus comme si elle avait pu faire semblant de ne pas le voir.
    Alors que faire ?

    Ses lèvres s'entrouvirent, laissant échapper un petit son d'hésitation. C'est alors que sa voix, fluette, basse et vraiment pas rassurée [une voix à la Chii dans Chobbits], se fraya difficilement un chemin.


    " Est-ce que.. les dortoirs.. vous.. où ils sont.."

    June vint alors se poser sur son nez alors qu'elle finissait finalement par se recroqueviller comme une tortue qui aurait voulu rentrer dans sa carapace. Elle releva la tête, observant June d'un regard triste et incapable.
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    Jimmy Foch
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    Message  Jimmy Foch Sam 13 Fév 2010 - 15:21

    Jimmy leva un sourcil devant l'assaut de papillonidé qui se lançait à la conquête de son espace vital. Il ne se contentait pas de voleter joyeusement et frénétiquement autour de lui, il le frôlait sans cesse en lui donnant la désagréable impression que comme tout insecte, il n'allait pas tarder à se poser en plein sur son visage. S'il s'était subitement transformé en fleur au doux et suave parfum qui laissait supposer un délicat nectar, l'on avait visiblement jugé bon de ne pas l'en informer. Au cas où c'eût été comique vous voyez... Par réflexe, il était donc obligé de redresser, de pencher, de rabaisser régulièrement la tête pour éviter le familier qui de toute évidence venait de décréter que cette étrange danse d'évitement était son jeu préféré. La pensée soudaine qu'un jour son propre familier pourrait lui ressembler effleura soudain le nashaovien qui s'en glaça presque d'effroi. Évidemment, il s'était toujours imaginé son familier comme un animal d'une noblesse altière, d'une puissance dévastatrice, d'une férocité sans égale. Un animal imposant avec une gueule pleine de dents et des pattes pleines de griffes qui s'apparenterait plus ou moins à un lion, un tigre, un ours, un loup... Pas une seconde, Jimmy n'avait songé que son familier eut pu lui ressembler, petit, chétif, vif mais faible, et surtout, le plus impardonnable : mignon. Certes, il aurait s'agit d'une réflexion logique pourtant... on comprend donc pourquoi cela lui aura échappé n'est ce pas ?

    Néanmoins, l'heure n'était pas aux fantasmes romantiques du jeune garçon pour sa future moitié animale. Il commençait simplement à se demander si la jeune fille n'était pas l'instigatrice vile et sournoise du harcèlement qu'il subissait de son familier. Pour même être tout à fait sincère, sa patience et sa grande mansuétude s'en trouvaient pour le coup sérieusement diminuées pour ne plus bientôt laisser place qu'à de l'agacement. Jimmy jeta soudainement la tête de côté en reculant d'un pas en voyant le papillon réapparaître dans son champ de vision. A une distance telle de son visage pour être exact, qu'il ne le vit que de manière floue et imprécise, ce qui renforçait sa peur inconsciente et irrationnelle de le voir le percuter. C'est justement lors de cette manœuvre d'évitement, réflexe vif et salutaire, que la jeune dalavirienne et accessoirement nouvelle arrivée daigna se tourner vers lui. Saisissant l'occasion pour se concentrer davantage sur son regard que sur son familier – mission peu aisée s'il en fut – Jimmy put détailler tout à loisir la jeune fille qui lui faisait face avec ce regard à la fois inquisiteur et curieux qui était le sien en pareille circonstance, figé dans une attitude où se mêlaient étroitement méfiance et intérêt. Évidemment, elle de dépassait d'une vingtaine, si ce n'est d'une trentaine de centimètre ce qui n'était guère difficile le connaissant mais qui le mit tout de même de mauvaise humeur, comme à chaque fois qu'il faisait cette douloureuse constatation. Son visage était avenant et elle était plutôt jolie sans pour autant captiver l'attention de quiconque la regarderait. De toute façon, le cœur de notre petit... - hum, nous allons éviter de nous fâcher avec le personnage, donc prière d'oublier ce petit écart de conduite - …nous dissions donc que le cœur de notre Jimmy ne soupirait plus que pour la belle Rozaly dont il y avait fort à parier qu'elle soupirait pour tout autre que lui. Mais c'est un autre sujet.

    Non. Ce qu'il y avait de vraiment intriguant chez elle, au-delà de l'air mélancolique teinté d'inquiétude qu'il lui nota, c'était ses yeux qui tels des améthystes, s'enchassaient délicatement dans le délicat ouvrage de ses cils, posé avec talent sur les ovales étirés qu'un orfèvre lui avait dessinée en guise de regard. Tout naturellement, la coloration violine de ses iris faisait écho à celle de ses cheveux, aussi choquante et intrigante en soi que devait l'être la blancheur capillaire éclatante qu'il avait hérité des bêtises de sa sœur. C'était bien peu de chose mais ce point commun, l'espoir qu'elle eut pu subir les mêmes brimades que lui, fit naître au plus profond de lui un élan de compassion qui lui pardonnait l'attitude exécrable de son familier. Nonobstant, quelque chose dans ce regard lui parût plus étrange que sa couleur violine. Il lui fallu un battement de paupière pour comprendre de quoi il s'agissait. Il lui en fallu un second pour se remettre de ses émotions. Rêvait-il ou la jeune fille ressentait de... la peur ? Bien sûr, il aurait pu comprendre l'appréhension, l'inquiétude, le manque d'assurance, voire même la timidité, mais la peur... A ce qu'il savait et à son grand désespoir d'ailleurs, Jimmy n'avait rien d'effrayant. Il est vrai que par le passé, les enfants de son âge le considéraient comme une sorte de monstre – en fait la comparaison se rapprochait davantage d'un gnome mais on préfère rester diplomate pour la même raison que tout à l'heure – à cause de son apparence étrange. Cependant, avec le temps, ce genre de préjugé, s'il ne s'effaçait pas tout à fait, avait tendance à se trouver considérablement diminué. Non. A bien y réfléchir, Jimmy comprit que ce n'était pas lui en tant qu'individu qui l'effrayait. Quiconque lui aurait adressé la parole aurait eu droit à ce regard. Avait-elle peur des autres ? Sa respiration était mesurée et maîtrisée mais visiblement contrainte. Ses yeux ne fixait que lui comme s'il résumait à lui seul l'objet de son inquiétude, ou plutôt, comme s'il lui permettait de se soustraire aux autres motifs. Son attitude même, parfaitement immobile, quelque peu en retrait, achevait de confirmer s'il en était besoin sa timidité et son introspection. ...Perspicace le Jimmy ? Oui, ça lui arrive quand il ne s'agit pas d'Oz.


    - " Est-ce que.. les dortoirs.. vous.. où ils sont.."

    Le jeune garçon eut alors la confirmation de ce qu'il pensait. Sa timidité extrême cachait un malaise grandissant au point qu'elle en perdait même ses moyens devant lui. Oui. Perdre ses moyens devant Jimmy il faut le vouloir tout de même... mais passons. D'ailleurs, le familier revint vers son humaine comme pour lui témoigner son soutient indéfectible. Sauf que voilà... ce n'est pas parce que Jimmy a parfois des éclairs d'intelligence que c'est une flèche non plus...

    - Hein ?

    **Et en gamaëlien intelligible, ça donne quoi ?**


    Puis soudain la lumière fut et il quitta son air un poil dédaigneux du à l'incompréhension pour se redresser soudain avec une large exclamation de compréhension soudaine et génialissime, ne réalisant pas du tout que ça pourrait mettre la jeune fille mal à l'aise.

    - Ouais, il n'y a pas de problème, ramène toi.

    Il lança son menton derrière son épaule avec un sourire amusé et tourna les talons, prenant la tête de la petite délégation... - ouais bon d'accord, de la délégation tout court. Il y avait aussi une chose qu'il avait retenu de Vasco cette fois : toujours être galant avec la gente féminine.


    - Au fait, moi c'est Jimmy, je suis ici depuis deux ans. Je sais que je n'en ai pas l'air mais en fait je suis un génie, c'est pour ça.

    D'une, il balança son mensonge avec la plus grande assurance qui soit. De deux, il ne précisa pas que s'il était un génie, il était sérieusement incompri, ou alors Oz est la huitième merveille du monde... Pardon ? C'est déjà ce qu'il pense ? Ah... autant pour nous... Son cas est désespéré alors...

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