Course vers la sérénité...

[HJ : Vient qui veut, aucune limite, juste un assez bon RP ^^ ]

Dans l'esprit d'Arwen s'agitait une foule de questions sans réponses. Pour retrouver sa sérénité, elle ne connaissait pas de meilleur moyen que de courir. La jeune fille avait parfois l'impression que l'état méditatif qu'elle atteignait au fil des kilomètres l'aidait à ordonner ses pensées. Et que parfois au contraire, l'épuisement l'aidait à chasser toute pensée. Certaines fois, Arwen se disait qu'elle courait vers un but. D'autres, qu'elle courait pour courir. Pour fuir.
Ce soir-là, ses foulées la menèrent le long des routes de la campagne, bordées de petits arbres bien verts, à quelques kilomètres de l'Académie. Le soleil couchant lui plantait de temps à autre un rayon dans l'oeil.

Lorsqu'elle en eut assez de manquer de se faire écraser, l'Arimage de nouvelle date quitta la route. Une autre qu'elle aurait sans doute eut peur de traverser des bois inconnus à la tombée de la nuit, mais pas Arwy. Dans la région, les loups ne mangeaient pas les Magas. Et la jeune fille ne pensait pas rencontrer un monstre de sitôt. Tout aillait bien.

C'était grisant, il n'y avait pas d'autres mots. Ici, la forêt était jeune et clairsemée, et quadrillée de toutes parts par un réseau de sentiers. Arwen décida de prendre un chemin assez large, sans doute le lit d'une ancienne rivière. Elle s'imagina luttant contre le courant à l'époque où l'eau y courait encore. Elle courut jusqu'à ce que ses pensées se réduisent à la plus simple expression, et ne forment même plus de phrases. Le soleil avait complètement disparu à l'horizon, l'ex-Nashaovienne savait que bientôt il ferait nuit. La clarté qui demeurait après le coucher du soleil lui laissait le sentiment d'une promesse jamais tenue. Au bout d'un moment, sa respiration s'accéléra, et Arwen se rendit compte qu'elle courait maintenant en pente douce vers une étendue en hauteur qu'elle n'avait encore jamais explorée.

Elle finit les derniers mètres en marchant, puis se trouva soudainement minuscule. Seule, au milieu d'une immense prairie, comme un océan de verdure dont elle ne voyait pas les extrémités, seul son horizon verdoyant dont la couleur se ternissait en l'absence de lumière. Il faisait maintenant nuit, et la jeune fille fit quelques pas, ayant le sentiment d'être seule au monde.

[Et non ! Arwen n'est pas seule ! Molly est là ... ]

[HJ : Merciii, âme charitable =) ]

Arwen n'était pas vraiment tranquille. Certes, elle venait de finir ses études, et savait donc à peu près se défendre contre ce qui pourrait la menacer, mais cela faisait un bon moment qu'elle ne s'était pas battue, un bon moment même qu'elle n'avait pas utilisé son Don. Même si rien en apparence laissait présager un quelconque danger, la jeune fille sentit les battements de son coeur s'accélerer seconde par seconde dans cette obscurité inconnue. C'était la première fois qu'elle venait ici, elle n'aurait peut-être pas dû s'y aventurer de nuit. Alors qu'elle tentait de calmer son souffle en pensant à Rox, elle ne pût s'empêcher de percevoir le bruissement de verdure devant elle. Elle plissa les yeux, essayant tant bien que mal de discerner quelque chose dans la nuit, et son coeur manqua un battement lorsqu'elle réalisa que l'agitation dans les hautes herbes ne pouvait pas être l'oeuvre du vent. Quelque chose fonçait vers elle.

La jeune fille recula lentement, tentant vainement de deviner la silhouette de ce qui s'approchait, et ne pût retenir un cri de surprise lorsque le corps d'une fillette roula à ses pieds. Aussitôt, la panique qu'elle éprouvait pour elle-même s'estompa, mais elle s'inquiéta de l'état de la petite fille, qui respirait très fort, le visage pâle, le souffle court, les cheveux en bataille...

Bien qu'elle se posât une multitude de questions, Arwen ne dit rien, et s'accroupit pour regarder le visage de la petite fille. Elle paraissait malade, et le souffle lui manquait...
L'Arimage passa un bras sous ses genoux et l'autre au niveau de ses épaules et la prit dans ses bras, l'air inquiet. Elle s'assit, et assit la fillette sur ses genoux, dégageant délicatement d'une main ses cheveux de ses yeux. Elle la regard d'un air grave, qu'elle voulait rassurant.

- Rassure-toi... N'aie pas peur.

Arwen jeta un vif coup d'oeil vers là où était arrivée la petite fille, et ne distingua rien d'autres que la cime des arbres qui s'agitait au gré du vent. Elle reporta son attention sur sa protégée.

- Tu es à l'Académie ? Comment tu t'appelles ?

Elle attendit qu'elle ait repris son souffle pour ajouter.

- Moi, c'est Arwen. Tu as quel âge ?

Arwen regarda d’un œil bienveillant Molly s’étonner de la magie avec laquelle elle avait allumé le feu. Elle avait déjà prit la petite fille sous son aile, tant elle la trouvait mignonne et gentille. Elle l’imita en approchant ses mains du feu pour se réchauffer, et l’écouta attentivement lorsqu’elle prit la parole.

" C'est un peu ... Compliqué. Disons que je suis toujours malade quand il ne le faut pas et que j'ai passé la moitié de ma vie à l'hôpital ... "

La jeune fille écarquilla les yeux sous l’effet de la surprise. La moitié de sa vie ? Elle se demanda quelles épreuves Molly avait traversées depuis sa naissance jusqu’à présent, et où elle avait trouvé la force de quitter l’hôpital pour venir étudier à l’Académie. Pourtant, Arwen devinait au son de la voix de la fillette qu’elle n’était pas malheureuse. Elle parlait ouvertement et l’Arimage savait qu’elle n’exagérait pas. Elle sourit, d’un sourire encourageant, l’incitant à continuer. Molly avait retrouvé un souffle moins rapide et n’hésitait presque plus.

" Je préfère rester encore un peu ...

La détermination de la petite fille convainquit Arwen qui sourit à ses dernières phrases.

Je pense pas pouvoir marcher beaucoup et je veux faire enrager mon familier aussi ... "

- Ton familier ? Qu’est-ce qu’il te fait subir, le bougre ? Je connais pleins de familiers insupportables…

Arwen songeait à Tynador, le lynx foufou d’Arya, à Sabbat, la genette rigolote de Liven, et Bolognaise, la marmotte timbrée d’Edryn…

- En fait, se reprit-elle, ils ne sont pas insupportables, seulement, il arrive très souvent que les familiers aient un caractère totalement opposé à celui de leur Magas… J’ai de la chance, avec Rox. C’est le cas, pour toi ? Qui est ton familier ?

[HJ : Tes avatars et ta sign sont superbeaux ^___^ ]

Arwen capta le regard de Molly, et lui décrocha un sourire. Elle aimait déjà beaucoup la petite fille.

"Oh tu sais, mon Kelo n'est pas bien méchant ... Mais il ne veut en pas que quelqu'un m'approche de trop près ... "

- Aucun familier ne peut être méchant, j'imagine... Mais pourquoi s'inquiète-t-il autant pour toi ? Est-ce que quelqu'un t'a déjà fait du mal ?
Les yeux d'Arwen brillèrent d'inquiétude, mais Molly ne semblait pas inquiète ou peinée. Elle se rassit près d'elle.

" Il est même pas drôle du tout ... Je crois qui l'aurait besoin d'un bon café tout les matins pour qui soit en pleine forme ... "

La jeune fille éclata de rire.

- Il est ramollo ou grognon ? S'il t'embête autant, c'est parce qu'il tient à toi.

Elle demeura un instant silencieuse, un sourire aux lèvres.

- Et là, tu as réussi à lui échapper ?? Tu faisais quoi, ici si tard ?

Arwen espérait ne pas être trop indiscrête avec cette question. Elle enchaîna donc :

- Moi je courrais, et tu m'as fais sacrément peur !

Elle souriait.

[ HJ : Mille excuses pour le retard ]


Arwen se rendit alors compte qu'elle parlait beaucoup depuis un moment, et décida d'essayer de se taire une minute.

" Il me protège juste parce que je suis malade ... Et sûrement parce qu'il tient à moi ... "

- C'est normal, en fait. 'vaut mieux ça qu'un bon à rien qui se fiche de toi comme de sa première chaussette !

Flûte, elle devait encore de parler. Elle jeta un coup d'oeil à Molly, qui semblait un peu fatigué. Elle hésita à lui demander si elle voulait rentrer mais estima que la petite fille le lui dirait si elle souhaitait rentrer à l'Académie. D'ailleurs, Arwen l'accompagnerait jusqu'à l'école, ne voulant pas la laisser seule dans la nuit. A présent, elle observait Molly à la lumière des flammes de son petit feu qui commençait à diminuer.

" Je fais peur, moi ? Wow, c'est la première fois qu'on me dit ça ... "

Arwen rit.

- Pas physiquement, non, mais quand tu déboules à toute vitesse dans le noir, et qu'on ne sait pas ce que c'est, je t'avoue que, si, un peu ^^

La jeune fille rit à nouveau, puis demeura un instant silencieuse, dans le noir. Un bruissement des hautes herbes tout près d'elle se fit entendre. Arwen jeta un coup d'oeil, puis lança un regard vers la Nashaovienne.

- On ne devrait pas trop tarder.

Puis, avec un trait d'humour pour la rassurer :

- Kelo risque de s'inquiéter, s'il se réveille et que tu n'es pas là.