Il devait être aux alentours de midi, mais personne n'aurait pu l'affirmer. Un voile noir s'étendait sur tout le ciel, grondant au loin, depuis l'horizon derrière les vagues agitées jusqu'aux collines. Accompagnant les nuages sombres, un vent glacial provenant droit de la mer, et encore plus loin de Sombréa courait sur les vagues et les herbes vertes de Sannom. On imaginait les haleines repoussantes des créatures de la nuit avaler la petite ville si calme. Calme, calme... C'est un bien grand mot pour le petit port. Car étaient venus s'installer des êtres malfaisants, des vampires assoifés de pouvoir et de sang humain. Maîtres de Sannom par la terreur qu'ils inspiraient. Leur odeur pénétrant chaque maison, effrayant chaque vie, dirigeant chaque âme appeurée. Et Sannom n'était plus le calme petit port d'avant, où ses habitants vivaient dans une paix et une protection certaine, mais le repaire de monstres sanguinaires, politiciens par dessus tout, décidés à faire régner la nuit dans chaque rue, chaque maison et chaque chambre de Sannom.
Mais s'il y avait quelqu'un, une seule personne, qui ne se préoccupait absolument pas des vampires, ni ne craignait leur présence si dangereuse, c'était un jeune adulte. C'était Roan.
Roan Omeda, tout juste majeur. Un avenir incertain, ne possédant qu'un appartement et un minuscule bateau. De l'ambition et de l'envie plein les narines, une passion liquide et salée, mais surtout, des souvenirs.
Et ces souvenirs, Roan ne se permettait de venir les rassasser qu'assis sur la plage, face à la mer. Quand l'eau venait lécher ses pieds et non se fracasser sur sa proue.
Car cette mer, si importante soit-elle à ses yeux, était aussi mère de si grands regrets. Et c'était face à elle qu'il se devait d'y songer. Son amour pour elle, l'avait tellement fait souffrir.
Et c'était avec une nostalgie enfantine que Roan rêva à son seul et unique ami, celui qu'il avait laissé partir. Celui qui occupait cette si grande place dans son coeur, plus grande encore que la mer. Roan pensa à cette fatale erreur; Comment avait-il pu le laisser partir sans hésiter, son meilleur ami? Comment avait-il été si égoïste?
Car Klément avait laissé une trace, une plaie si profonde, un manque si cruel, que même l'océan ne pourrait jamais combler. L'amitié manquait à Roan. Son amitié.
Comme à chaque fois où Roan partait pour la plage, Blue n'était pas conviée. Elle s'était décidée à partir faire un tour jusqu'à ce qu'il revienne. Blue savait qu'il allait sur la plage pour extérioriser sa peine, et elle savait aussi qu'elle détestait le sentir aussi triste.
L'adulescent s'allongea sur le sol. Ses cheveux s'épanouirent sur le sable blanc qui se glissait partout, entre ses doigts crispés également. Et ses yeux plongèrent dans les nuages sombres, dérivant et se perdant dans une masse grisse floue. Une larme apparut au coin de son oeil, et il l'essuya rapidement.
Il ramena son torse à ses genoux, pris son visage fermé entre ses paumes. La douleur qui le traversait était fulgurante. Il respira profondément, l'air salé qu'il bénissait et haissait tant quand il regrettait Klément. Mais le relent de mer semblait s'incruster dans les poumons, comme un prédateur traque sa proie. Roan était la proie. Une proie facile et manipulable.
Et un prédateur ne se trompe jamais de proie...
Encore moins quand le prédateur chasse avec des paroles et des mots.
Mais s'il y avait quelqu'un, une seule personne, qui ne se préoccupait absolument pas des vampires, ni ne craignait leur présence si dangereuse, c'était un jeune adulte. C'était Roan.
Roan Omeda, tout juste majeur. Un avenir incertain, ne possédant qu'un appartement et un minuscule bateau. De l'ambition et de l'envie plein les narines, une passion liquide et salée, mais surtout, des souvenirs.
Et ces souvenirs, Roan ne se permettait de venir les rassasser qu'assis sur la plage, face à la mer. Quand l'eau venait lécher ses pieds et non se fracasser sur sa proue.
Car cette mer, si importante soit-elle à ses yeux, était aussi mère de si grands regrets. Et c'était face à elle qu'il se devait d'y songer. Son amour pour elle, l'avait tellement fait souffrir.
Et c'était avec une nostalgie enfantine que Roan rêva à son seul et unique ami, celui qu'il avait laissé partir. Celui qui occupait cette si grande place dans son coeur, plus grande encore que la mer. Roan pensa à cette fatale erreur; Comment avait-il pu le laisser partir sans hésiter, son meilleur ami? Comment avait-il été si égoïste?
Car Klément avait laissé une trace, une plaie si profonde, un manque si cruel, que même l'océan ne pourrait jamais combler. L'amitié manquait à Roan. Son amitié.
Comme à chaque fois où Roan partait pour la plage, Blue n'était pas conviée. Elle s'était décidée à partir faire un tour jusqu'à ce qu'il revienne. Blue savait qu'il allait sur la plage pour extérioriser sa peine, et elle savait aussi qu'elle détestait le sentir aussi triste.
L'adulescent s'allongea sur le sol. Ses cheveux s'épanouirent sur le sable blanc qui se glissait partout, entre ses doigts crispés également. Et ses yeux plongèrent dans les nuages sombres, dérivant et se perdant dans une masse grisse floue. Une larme apparut au coin de son oeil, et il l'essuya rapidement.
Il ramena son torse à ses genoux, pris son visage fermé entre ses paumes. La douleur qui le traversait était fulgurante. Il respira profondément, l'air salé qu'il bénissait et haissait tant quand il regrettait Klément. Mais le relent de mer semblait s'incruster dans les poumons, comme un prédateur traque sa proie. Roan était la proie. Une proie facile et manipulable.
Et un prédateur ne se trompe jamais de proie...
Encore moins quand le prédateur chasse avec des paroles et des mots.
Dernière édition par Roan Omeda le Dim 19 Juil 2009 - 20:44, édité 1 fois