La journée glaciale avait été une épreuve que chacun avait endurée du mieux qu'il le pouvait. L'hiver se prolongeait, avec d'autant plus de vigueur que le soleil semblait avoir définitivement renoncé à dissiper les nuages brumeux qui encombraient le ciel de la capitale. L'éclatant manteau neigeux qu'apportait chaque nuit, seule consolation dans cette grisaille froide et humide, se transformait rapidement en flaques boueuses et sales qui ruisselaient dans les rues avant de disparaître. Les températures oscillaient sur la frontière fatidique du zéro, tutoyant les chiffres négatifs pour ensuite donner le vain espoir d'une amélioration vite démentie par l'arrivée de la nuit. Les courants froids qui remontaient la côte n'arrangeaient pas les choses, donnant même parfois naissance à des tempêtes qui détruisaient tout espoir d'une amélioration météorologique. Le vent calme cependant, accordait un certain répit aux habitants qui savaient louer ses brises rafraichissantes en été autant que maudire ses redoutables rafales en automne. A priori, il n'y avait donc aucune raison pour qu'une jeune fille pleine de vie puisse sourire effrontément face à l'adversité hivernale. Toutefois, établir une telle constatation serait méconnaître l'enthousiame débordant et le positivisme effarant dont la dite jeune fille était capable. Une paire de botte en cuir remontant son mollet par dessus le pantalon épais et sombre qu'elle avait revêtu, elle pouvait sans crainte battre le pavé à la barbe du froid et du verglas. Trois épaisseurs de pulls sous son manteau d'un jaune vif la laissaient au sec et à peine frissonnante, tandis qu'une longue écharpe noire enveloppait son cou délicat. Des gants de bonne facture préservaient un temps soit peu de chaleur à l'extrémité de ses phalanges, bien que, pour plus de sécurité, elle préférât laisser ses mains bien à l'abris dans les amples poches prévues à cet office salvateur. Enfin, une paire de cache-oreille de ce même jaune chaleureux et éclatant s'assuraient par dessus les ondulations de ses cheveux qu'elle puisse préserver ses facultés auditives en dépit des températures qui s'acharnaient à geler quiconque osait les braver. Aussi insouciante qu'elle était candide, aussi épanouie qu'elle était innocente, Sila s'avançait donc à grands pas pour rejoindre aussi vite que possible la douce quiétude et la chaleur vénérée de l'auberge, lieu où elle avait élu domicile depuis près de trois semaines.
La jeune héritière Jones, actuellement en pleine rébellion adolescente, actuellement en fugue sous l'impulsion de la fougue de la jeunesse, actuellement recueillie par un fiancé qui n'en a que le nom, s'était en effet établie à Sannom. Elle jouissait avec un bonheur béat de l'opportunité qui lui était donné de pratiquer à la fois la danse, sa passion et sa vie, et à la fois un métier dont elle retirait une certaine fierté (même si être serveuse n'était pas des plus gratifiant pour cette gosse de riche habituée au grand luxe mondain de la société aristocratique). Quelque part, elle devait reconnaître que cette vie de bohème menée à l'assaut de l'inconnu était une aventure qu'elle vivait dans l'instant et qu'elle ne prenait pas réellement au sérieux. A seulement quinze ans, notre jolie danseuse n'appréhendait pas encore toutes les conséquences et tous les enjeux que pouvaient comporter ses actes ou ses choix. Les événements s'enchainaient et la dépassaient. Elle se laissait mener au grés de la fortune ou de l'adversité, s'étonnant simplement des situations auxquelles elle devait faire face et qui, il fallait bien l'avouer, lui avait plutôt sourient. Etait-il donné à tout le monde de retrouver un ami d'enfance qui puisse devenir votre protecteur ? Oui, rétablissons la vérité chez cet esprit à la mémoire hautement sélective qui divaguait complètement. Certes, elle avait retrouvé Oz et certes, celui-ci avait accepté de l'héberger. Toutefois même cette gamine naïve et entêtée savait faire la part des choses. Leur passé tumultueux, leurs non-dits écrasants, leurs caractères si différents... l'équilibre de la stabilité qu'elle venait de trouver était fragile et précaire. Plus que jamais, Oz était devenu un mystère qu'elle ne parvenait pas à percer à jour. Plus que jamais, elle se sentait inutile, se sachant un fardeau pour ce dernier. Plus que jamais, elle se demandait la raison pour laquelle elle était spontanément venue le retrouver. Si Sila était un peu à la dérive et vivait au jour le jour, le jeune homme l'était encore davantage, sans parler de Vasco qui semblait avoir institué le mot « bohème » tel un sacerdoce qu'il respectait scrupuleusement. Elle avait mille raisons de douter, mille raison de s'inquiéter, mille raison de renoncer à cette folie. Pourtant, elle s'épanouissait dans ce monde où, pour la première fois, personne ne lui disait ce qu'elle devait dire, faire ou penser. Cette liberté totale, cet abandon d'une inconscience dangereuse aux hasards et aux occasions la grisait et l'emplissait d'un enthousiasme confiant qui soudain, lui donnait de l'assurance. Auprès d'eux, elle pouvait être elle-même. Maintenant oui... elle comprenait un peu... pourquoi Oz avait tant voulu fuir leur univers...
- Toi !
Arrachée violemment à ces pensées par l'interpellation, Sila bondit en arrière dans un sursaut terrifié avant de se calmer en posant une main sur sa poitrine, comme si cela pouvait appaiser les battements affolés de son coeur. Intriguée autant qu'effrayée, elle observa la veille femme qui lui faisait face et venait de lui attraper la main. Son visage bien que fortement marquée par la vie et la vieillesse était agréable et chaleureux. Ses cheveux gris étaient retenus par un foulard qui joint à la pauvreté disparate de son habillement témoignait de sa condition modeste. Plus que tout autre chose, c'était ses yeux noirs qui captaient l'attention de la jeune fille qui se remettait à peine de sa frayeur.
- Hein ?
- Tu vas avoir beaucoup de choix à faire avant l'année écoulée et nombre de ces choix seront difficiles.
- Heu...
- Méfie-toi de la facilité, méfie-toi des faux semblants. Les coeurs purs se cachent sous les errements.
- Ah ? Heu...
- Ne confonds par l'ébène et l'or, qui tout deux séduisent.
- Je ne comprends rien à ce que vous dîtes.
- Puise en toi la force qui te permettra d'avancer et ne te laisse pas détourner de ta route.
La vieille femme la lâcha soudain sous l'air ébahis de Sila qui vivait ces prédications comme une semi-agression. Sans plus rien ajouter, elle se détourna, abandonnant la jeune fille à sa surprise et à sa perplexité. D'abord curieuse de trouver un sens quelconque à ces paroles sybillines, elle conclut à la folie de la vieille femme et choisit de poursuivre son chemin comme si de rien n'était. Des choix à faire ? C'était l'évidence même, vu sa jeunesse, elle avait sa vie à construire. Se méfier de la facilité et de l'hypocrisie ? Ce n'était pas comme si elle ignorait ses défauts et les mauvais pendants du monde qui l'entourait. Se montrer forte et inflexible ? Dans l'idéal oui, elle savait bien qu'elle n'avait pas ce caractère admirable et qu'elle ne manquerait pas de céder devant la difficulté. En revanche, pour ce qui concernait les coeurs purs, l'ébène ou l'or, elle avouait être complètement perdue. C'est sur ces pensées tout à la fois frivoles et obscures qu'elle pénétra enfin dans l'auberge, appréciant la douce tiédeur qui l'envahit sitôt qu'elle s'avança dans la grande salle. Elégamment, elle repoussa la capuche de son manteau et fit tomber le cache-oreille sur son cou. Peu importaient les dires incensés d'une diseuse de bonne aventure, seul comptait la chaleur flamboyante émanant de la grande cheminée. Déboutonnant son manteau, elle se dressa juste devant avec délice avant que des notes de musique n'attirent son attention. Apparemment, le jeune homme ne l'avait pas encore remarqué et Sila se plut à le détailler. Grand, Vasco n'était déjà plus un adolescent et tout dans son physique le démontrait, si ce n'était la finesse de son corps. Ses épaules larges et bien formées, ces bras fermes et déliés dont les tendons jouaient sous sa peau à mesure qu'il pliait ou dépliait les doigts pour les faire courir sur les cordes de sa guitare, son visage avenant et séduisant, son oeil bleu si doux et cet autre dissimulé aussi bien par le bandeau qu'il ne quittait jamais que par ses cheveux blonds descendant sur sa nuque... N'importe qui se serait laissé séduire par son physique seul. Toutefois, le musicien avait d'autres qualités qu'il dévoilait généreusement et sans réserve à quiconque l'approchait. Sa chaleur humaine, sa bonté, sa douceur, sa gentillesse, sa prévenance, sa sympathie... être auprès de lui était aussi réconfortant qu'être auprès d'Oz pouvait parfois être irritant.
Immédiatement, un sentiment de culpabilité l'envahit et l'agaça prodigieusement. Non, elle ne devait rien à Oz. Les simagrès de leurs fiançailles, la distance qui les sépareraient toujours, son caractère détestable... lui-même l'avait abandonné, elle n'avait aucun compte à lui rendre, d'autant plus qu'elle ne l'aimait pas. Pourtant, en toute bonne foi, elle ne pouvait nier qu'il l'avait toujours attirée. Sa sollitude émouvante, sa beauté revèche, son attitude exécrable, avaient quelque chose contre lequel elle ne pouvait réellement lutter. Toutefois ce sentiment difus ne pouvait lui-même lutter contre l'admiration et l'attirance qui naissaient pour le jeune musicien blond. En toute logique, à bien peser le choix qu'elle pouvait considérer, elle aurait du préféré Vasco. Oui, elle le préférait...du moins le croyait-elle. Chassant ses pensées trop tortueuse pour son impulsivité maladive et inconsidérée, elle s'avança à la rencontre du jeune homme pour se pencher vers lui et lui faire la bise à défaut de pouvoir l'étouffer d'un câlin à cause de la guitare.
- Comment ça va ? J'ai réussi à échanger ma place, du coup je pourrais suivre le cours de mordern jazz du vendredi après midi. Ah ! Au fait, je suis passée devant le Jumble tout à l'heure et j'ai vu qu'un groupe cherchait un guitariste. Sinon je me suis faite agressée dans la rue par une bonne femme trop bizarre et assez effrayante. Je crois que c'était une diseuse de bonne aventure. Elle employait des tournures étranges et franchement, je n'ai rien compris à ce qu'elle disait. Et franchement, non mais qu'est ce qu'il fait froid !!! Tu es sorti aujourd'hui ? J'ai cru que j'allais mourir.
La jeune fille s'assit juste à côté de lui avant de le regarder avec un sourire.
Tu as toujours beaucoup de classe avec la guitare.
Elle jugea s'être un peu emportée et préféra une certaine réserve en s'obligeant à détourner les yeux de son visage. Ce faisant, elle tomba sur la silhouette familière d'un jeune homme brun à l'allure arrogante et assurée. Inconsciemment, Sila se mordit la lèvre, ressentant à nouveau une certaine culpabilité. Vasco et Oz, Vasco ou Oz, l'or contre l'ébène, le jour contre la nuit... et un coeur indécis.
La jeune héritière Jones, actuellement en pleine rébellion adolescente, actuellement en fugue sous l'impulsion de la fougue de la jeunesse, actuellement recueillie par un fiancé qui n'en a que le nom, s'était en effet établie à Sannom. Elle jouissait avec un bonheur béat de l'opportunité qui lui était donné de pratiquer à la fois la danse, sa passion et sa vie, et à la fois un métier dont elle retirait une certaine fierté (même si être serveuse n'était pas des plus gratifiant pour cette gosse de riche habituée au grand luxe mondain de la société aristocratique). Quelque part, elle devait reconnaître que cette vie de bohème menée à l'assaut de l'inconnu était une aventure qu'elle vivait dans l'instant et qu'elle ne prenait pas réellement au sérieux. A seulement quinze ans, notre jolie danseuse n'appréhendait pas encore toutes les conséquences et tous les enjeux que pouvaient comporter ses actes ou ses choix. Les événements s'enchainaient et la dépassaient. Elle se laissait mener au grés de la fortune ou de l'adversité, s'étonnant simplement des situations auxquelles elle devait faire face et qui, il fallait bien l'avouer, lui avait plutôt sourient. Etait-il donné à tout le monde de retrouver un ami d'enfance qui puisse devenir votre protecteur ? Oui, rétablissons la vérité chez cet esprit à la mémoire hautement sélective qui divaguait complètement. Certes, elle avait retrouvé Oz et certes, celui-ci avait accepté de l'héberger. Toutefois même cette gamine naïve et entêtée savait faire la part des choses. Leur passé tumultueux, leurs non-dits écrasants, leurs caractères si différents... l'équilibre de la stabilité qu'elle venait de trouver était fragile et précaire. Plus que jamais, Oz était devenu un mystère qu'elle ne parvenait pas à percer à jour. Plus que jamais, elle se sentait inutile, se sachant un fardeau pour ce dernier. Plus que jamais, elle se demandait la raison pour laquelle elle était spontanément venue le retrouver. Si Sila était un peu à la dérive et vivait au jour le jour, le jeune homme l'était encore davantage, sans parler de Vasco qui semblait avoir institué le mot « bohème » tel un sacerdoce qu'il respectait scrupuleusement. Elle avait mille raisons de douter, mille raison de s'inquiéter, mille raison de renoncer à cette folie. Pourtant, elle s'épanouissait dans ce monde où, pour la première fois, personne ne lui disait ce qu'elle devait dire, faire ou penser. Cette liberté totale, cet abandon d'une inconscience dangereuse aux hasards et aux occasions la grisait et l'emplissait d'un enthousiasme confiant qui soudain, lui donnait de l'assurance. Auprès d'eux, elle pouvait être elle-même. Maintenant oui... elle comprenait un peu... pourquoi Oz avait tant voulu fuir leur univers...
- Toi !
Arrachée violemment à ces pensées par l'interpellation, Sila bondit en arrière dans un sursaut terrifié avant de se calmer en posant une main sur sa poitrine, comme si cela pouvait appaiser les battements affolés de son coeur. Intriguée autant qu'effrayée, elle observa la veille femme qui lui faisait face et venait de lui attraper la main. Son visage bien que fortement marquée par la vie et la vieillesse était agréable et chaleureux. Ses cheveux gris étaient retenus par un foulard qui joint à la pauvreté disparate de son habillement témoignait de sa condition modeste. Plus que tout autre chose, c'était ses yeux noirs qui captaient l'attention de la jeune fille qui se remettait à peine de sa frayeur.
- Hein ?
- Tu vas avoir beaucoup de choix à faire avant l'année écoulée et nombre de ces choix seront difficiles.
- Heu...
- Méfie-toi de la facilité, méfie-toi des faux semblants. Les coeurs purs se cachent sous les errements.
- Ah ? Heu...
- Ne confonds par l'ébène et l'or, qui tout deux séduisent.
- Je ne comprends rien à ce que vous dîtes.
- Puise en toi la force qui te permettra d'avancer et ne te laisse pas détourner de ta route.
La vieille femme la lâcha soudain sous l'air ébahis de Sila qui vivait ces prédications comme une semi-agression. Sans plus rien ajouter, elle se détourna, abandonnant la jeune fille à sa surprise et à sa perplexité. D'abord curieuse de trouver un sens quelconque à ces paroles sybillines, elle conclut à la folie de la vieille femme et choisit de poursuivre son chemin comme si de rien n'était. Des choix à faire ? C'était l'évidence même, vu sa jeunesse, elle avait sa vie à construire. Se méfier de la facilité et de l'hypocrisie ? Ce n'était pas comme si elle ignorait ses défauts et les mauvais pendants du monde qui l'entourait. Se montrer forte et inflexible ? Dans l'idéal oui, elle savait bien qu'elle n'avait pas ce caractère admirable et qu'elle ne manquerait pas de céder devant la difficulté. En revanche, pour ce qui concernait les coeurs purs, l'ébène ou l'or, elle avouait être complètement perdue. C'est sur ces pensées tout à la fois frivoles et obscures qu'elle pénétra enfin dans l'auberge, appréciant la douce tiédeur qui l'envahit sitôt qu'elle s'avança dans la grande salle. Elégamment, elle repoussa la capuche de son manteau et fit tomber le cache-oreille sur son cou. Peu importaient les dires incensés d'une diseuse de bonne aventure, seul comptait la chaleur flamboyante émanant de la grande cheminée. Déboutonnant son manteau, elle se dressa juste devant avec délice avant que des notes de musique n'attirent son attention. Apparemment, le jeune homme ne l'avait pas encore remarqué et Sila se plut à le détailler. Grand, Vasco n'était déjà plus un adolescent et tout dans son physique le démontrait, si ce n'était la finesse de son corps. Ses épaules larges et bien formées, ces bras fermes et déliés dont les tendons jouaient sous sa peau à mesure qu'il pliait ou dépliait les doigts pour les faire courir sur les cordes de sa guitare, son visage avenant et séduisant, son oeil bleu si doux et cet autre dissimulé aussi bien par le bandeau qu'il ne quittait jamais que par ses cheveux blonds descendant sur sa nuque... N'importe qui se serait laissé séduire par son physique seul. Toutefois, le musicien avait d'autres qualités qu'il dévoilait généreusement et sans réserve à quiconque l'approchait. Sa chaleur humaine, sa bonté, sa douceur, sa gentillesse, sa prévenance, sa sympathie... être auprès de lui était aussi réconfortant qu'être auprès d'Oz pouvait parfois être irritant.
Immédiatement, un sentiment de culpabilité l'envahit et l'agaça prodigieusement. Non, elle ne devait rien à Oz. Les simagrès de leurs fiançailles, la distance qui les sépareraient toujours, son caractère détestable... lui-même l'avait abandonné, elle n'avait aucun compte à lui rendre, d'autant plus qu'elle ne l'aimait pas. Pourtant, en toute bonne foi, elle ne pouvait nier qu'il l'avait toujours attirée. Sa sollitude émouvante, sa beauté revèche, son attitude exécrable, avaient quelque chose contre lequel elle ne pouvait réellement lutter. Toutefois ce sentiment difus ne pouvait lui-même lutter contre l'admiration et l'attirance qui naissaient pour le jeune musicien blond. En toute logique, à bien peser le choix qu'elle pouvait considérer, elle aurait du préféré Vasco. Oui, elle le préférait...du moins le croyait-elle. Chassant ses pensées trop tortueuse pour son impulsivité maladive et inconsidérée, elle s'avança à la rencontre du jeune homme pour se pencher vers lui et lui faire la bise à défaut de pouvoir l'étouffer d'un câlin à cause de la guitare.
- Comment ça va ? J'ai réussi à échanger ma place, du coup je pourrais suivre le cours de mordern jazz du vendredi après midi. Ah ! Au fait, je suis passée devant le Jumble tout à l'heure et j'ai vu qu'un groupe cherchait un guitariste. Sinon je me suis faite agressée dans la rue par une bonne femme trop bizarre et assez effrayante. Je crois que c'était une diseuse de bonne aventure. Elle employait des tournures étranges et franchement, je n'ai rien compris à ce qu'elle disait. Et franchement, non mais qu'est ce qu'il fait froid !!! Tu es sorti aujourd'hui ? J'ai cru que j'allais mourir.
La jeune fille s'assit juste à côté de lui avant de le regarder avec un sourire.
Tu as toujours beaucoup de classe avec la guitare.
Elle jugea s'être un peu emportée et préféra une certaine réserve en s'obligeant à détourner les yeux de son visage. Ce faisant, elle tomba sur la silhouette familière d'un jeune homme brun à l'allure arrogante et assurée. Inconsciemment, Sila se mordit la lèvre, ressentant à nouveau une certaine culpabilité. Vasco et Oz, Vasco ou Oz, l'or contre l'ébène, le jour contre la nuit... et un coeur indécis.