Représentation du Don :
Liven a souvent du mal à décrire son don, comme si le vocabulaire devenait soudain insuffisant et inutile, comme si le langage trouvait une limite à retranscrire cette sensation.

Comme la pensée, elle est impalpable, intuitive et naturelle. Elle peut demander des efforts, notamment à travers la concentration, mais elle ne s’efface jamais totalement. Pourtant, il la ressent presque physiquement. Elle ne prend pas de formes, ni de couleurs. Il n’en a pas une représentation visuelle, mais exclusivement sensorielle.

Elle relève presque du toucher, ou plutôt, de ce sentiment étrange qui vous saisit lorsque vous ressentez la présence d’un autre derrière vous, lorsque vous sentez un regard, lorsqu’on vous frôle. C’est une présence, fluide et malléable, toujours mouvante qui fait partie de son quotidien.

Particulièrement sensible à ses variations, Liven est passé maître dans l’art de ressentir les flux qui la composent. Il est d’une acuité impressionnante lorsqu’il s’agit de percevoir leur utilisation, d’une précision aigüe lorsqu’il essaye d’en saisir l’essence et le fonctionnement.

Pour lui, le don s’exprime en termes de présence, de pressions, d’affleurements, de contacts invisibles, mais toujours à fleur de peau.






Utilisation du Don :
Recourir à son don, le ressentir, le manipuler, a toujours revêtu un caractère spécial à ses yeux comme un privilège auquel il n’avait pas tout à fait droit. Au delà même de tout impératif de prudence, il évite donc d’y recourir pour accomplir des tâches anodines et futiles. Il aime l’idée que son utilisation reste pure, noble, impérative.

La première chose qui frappe chez Liven, c’est sa technique. Son style est brutal, direct et minimaliste, du genre à viser l’efficacité avant toute autre considération. Il a de toute évidence une très grande maîtrise de son don qui lui permet d’être rapide et précis. On se rend très vite compte que c’est un adversaire redoutable.

Malgré toute son arrogance, il n’aime pas les démonstrations de force et préfère la subtilité au spectaculaire. Même s’il répond volontiers aux provocations et peut verser dans la surenchère, il adopte plus facilement une posture défensive. En effet, c’est un éthériste, un de ceux qui s’est fait une spécialité de l’annulation et de la réappropriation des sorts d’autrui. Et il est doué. L’enjeu d’un combat réside souvent pour lui dans sa capacité à neutraliser son adversaire, à le rendre incapable d’utiliser son don.

L’idéal est pour lui d’imposer sa supériorité dès le tout début du combat. Il préfère intimider son adversaire et le voir capituler avant qu’aucune attaque n’ait été matérialisée. Ce qui l’amuse, c’est cette phase de tension, l’aspect technique de l’utilisation du don. En fait, Liven n’aime pas combattre. Il estime que c’est une perte de temps et d’énergie, sans même parler des risques hallucinants qu’il faut courir simplement pour établir une évidence. S’il le peut, et s’il en a quelque chose à faire, il tentera de raisonner son adversaire, sachant qu’ils ne sont pas nombreux à avoir le niveau et la maîtrise qu’il faut pour lui tenir tête.

Si la manipulation des flux ne suffit pas, il a souvent recours à la magie d’illusion. Ce n’est pas tant grâce à son sérieux manque d’imagination puisqu’il se contentera souvent d’utiliser cette faculté comme diversion ou pour effrayer son adversaire. Mais son expérience et son sens du timing, sa discrétion quasi-absolue dès qu’il s’agit de tromper son adversaire, peuvent faire pencher l’issue d’un combat en sa faveur. En effet, Liven n’hésite pas à se montrer vile, voire manipulateur, et tentera souvent d’avoir l’ascendant psychologique.

Lorsqu’il attaque, il aura tendance à vouloir frapper vite et fort. Il ne laissera pas à son adversaire l’occasion de gagner du temps et refusera d’en perdre en le testant inutilement. Il frappera violemment, sans hésitation et d’entrée de jeu. A cet égard, il n’a pas plus de pitié qu’il n’a de retenue. Bien qu’il juge la manipulation des éléments trop facile et ennuyeuse, il est également conscient de son avantage en phase d’attaque et l’utilise régulièrement.

Son utilisation de la magie runique est très différente. Elle ne présente que peu d’intérêts en combat, à moins d’avoir pu préparer le terrain à l’avance. C’est un domaine qui exige plus de réflexion, une stratégie sur le long terme. Comme elle a surtout des vertus de protection ou d’augmentation des capacités, il peut se permettre de prendre son temps et d’être méticuleux, ce qu’il trouve confortable.

Bien que redoutable dans chacun de ses domaines de prédilections, Liven a fait le choix d’être extrêmement spécialisé. Il méprise les altérations physiques, n’a aucune affinité avec la magie de soin, se désintéresse complètement de la création d’artefacts et accuse une certaine faiblesse en magie d’enchantement. Face à un adversaire puissant, il est donc conscient qu’il peut avoir de sérieuses difficultés à contrôler un combat ou à maintenir l’avantage que lui confère la magie éthérée. Or, il a tendance à sous-estimer ses adversaires.

Face à quelqu’un d’imaginatif et d’expérimenté, il sait qu’il doit mettre rapidement un terme au combat pour diminuer les risques d’y être blessé. Ainsi, même en recourant à la kuromagie, et en évitant la fatigue inhérente à l’utilisation normale de son don, Liven est loin d’être invincible. Le tout est de savoir comment survivre aux premiers échanges et à sa domination impressionnante des flux.

Sans être athlétique, Liven aime être actif et ne rechigne pas devant un effort physique. Il est clairement du genre à préférer prendre les escaliers lorsque l’ascenseur met à mal sa patience limitée. Sportif sans être très performant, il peut surtout compter sur son endurance. Ayant l’expérience des randonnées et de l’escalade en amateur, il ne se sent pas tout à fait perdu lorsqu’il a besoin de s’y confronter.

Pour autant, s’il n’est pas démuni physiquement, Liven sait qu’il n’a pas forcément intérêt à s’engager dans un affrontement physique. Malgré son impulsivité, il prend la peine d’évaluer la situation. Bien sûr, il connaît les techniques de base du corps à corps, quelques clés d’immobilisation, une ou deux postures de défense… Mais si cela fera l’affaire face au citoyen lambda, voire à la petite frappe des quartiers mal famés, ce ne sera d’aucune utilité face à quelqu’un d’entraîné.

Liven n’est pas un combattant et il en est très conscient. Néanmoins, cela ne l’empêche pas d’adopter des postures violentes ou agressives lorsque le besoin s’en fait ressentir. De toute façon, il n’hésitera pas à faire appel à son don pour le tirer des situations les plus délicates.

Depuis longtemps, Liven est familier des armes à feu. En tant qu’ex chasseur de prime, il s’entraînait déjà régulièrement, affectionnant particulièrement les armes de poings. Il reste un tireur moyen, capable, mais loin d’être exceptionnel. Il trouve néanmoins particulièrement avantageux d’y recourir. Cela laisse moins de trace que son don ; sa signature et l’empreinte de la kuromagie étant particulièrement reconnaissables à ses yeux. Inversement, il n’a absolument aucune maîtrise des armes blanches et n’y porte que peu d’intérêts.

Toutes ces années passées en tant que chasseur de prime ont été formatrices. Liven est devenu très observateur, anticipant les risques auxquels il peut être confronté. Il a également développé ses capacités de raisonnement et de discrétion au service d’une enquête. Il sait également comment réagir face à une situation dangereuse, gérer le stress et l’adrénaline, ne pas relâcher sa garde et rester en mesure d’intervenir rapidement.

S’agissant de préoccupations beaucoup plus terre à terre, il est à noter que Liven a réussi à se maintenir en vie sans s’empoisonner jusqu’ici. C’est un exploit quand on sait que sa notion de la cuisine consiste à ouvrir une boîte de conserve et la passer au micro-onde. Raison pour laquelle il mange la plupart du temps à l’extérieur.

Enfin, c’est également un très mauvais conducteur, le genre de personne qu’on se plait à insulter au volant en se demandant comment un pareil danger public a pu obtenir son permis. Il a tendance à considérer le code de la route comme une suggestion, adopte une conduite brusque et nerveuse, maltraite allègrement sa boîte de vitesse… En fait, c’est tout juste s’il ne considère pas que ce sont aux autres de faire attention à lui. Dans tous les cas, il déteste ça et évite de conduire aussi souvent que possible.