Scoop ou pas scoop? telle est la question [Terminé]

L'objet des désirs du reporter et certainement l'objet de son prochain article ou devrait-on dire de sa prochaine affabulation, s'apprêtait à quitter le QG après s'être enfin rendu compte de l'heure qu'il était alors qu'il travaillait sur un dossier compliqué. A cette heure nocturne et tardive, il était le seul encore présent dans le batîment à l'exception de quatre autres chasseurs de primes au rez de chaussé et qui constituaient le service de nuit, du moins, le croyait-il. Fatigué, il s'avança dans les couloirs après avoir pris soin d'activé le sort qui protégeait son bureau. Il en aurait presque oublié sa mauvaise humeur si la genette à côté de lui n'était pas dans une forme radieuse puisqu'elle ronflottait depuis bien cinq heures sur le canapé de son bureau. De fait, elle venait d'entamer une de leur traditionnelle joute verbale ou plutôt psychique. Liven tourna à un angle mais Sabbat s'immobilisa et le rappela.

**Qu'est ce qui se passe ? Tu rêves encore ?**

**J'ai cru voir quelque chose là-bas.**

**C'est bien ce que je disais**

Il s'apprêtait à repartir mais la genette ne voulu pas en démordre.

**Arrête de faire l'imbécile et si c'était un voleur, un akaëlien ou quelqu'un qui veut ta peau ?**

**Raison de plus pour retourner tranquillement chez nous et profiter de ce qu'il reste de la nuit pour dormir.**

**Liven tu es insuportable !**

Le jeune homme soupira mentalement et se demanda un instant ce qu'il attendait depuis toute ses années pour mettre à exécution sa menace de la changer en descente de lit. Finalement, il céda et consentit à jeter un coup d'oeil. Il marcha en prenant garde de ne pas faire de bruit pendant que son familier se rongeait à présent les sang.

**Faudrait savoir ce que tu veux ! D'abord tu m'empêches de partir et maintenant tu voudrais que je sois ailleurs...**

Blague à part et avec prudence, le chef des chasseurs de primes tourna à un angle et se retrouva nez à nuque (variante de nez à nez) avec une chevelure blonde et masculine qui, en plus de lui être tout à fait étrangère, appartenait à une personne tenant un appareil photo. Sur le coups, Liven resta immobile, surpris et ne savait pas trop quelle position adopter car il avait l'odieux pressentiment de connaître cet homme par sa plume et ils n'étaient pas dans les meilleurs termes. Apparement, il ne l'avait pas entendu et avançait doucement dans le couloir en lui tournant le dos visiblement à l'affut de quelqu'autres salades qu'il pourrait vendre dans son torchon. Finalement, Liven s'appuya d'une épaule sur le mur et demanda mi-figue mi-raisin :

- Est ce que je peux vous aider ?

Liven, instinctivement, plissa les yeux et mis un main entre lui et l'appreil. Malgré tout, pour plus de sécurité, il lança un sort discret brulant la pellucule de ce pauvre reporter.

**En voilà un qui va avoir une mauvaise surprise en rentrant chez lui.**

Sabbat quand à elle, avait le poil hérissé et grognait en découvrant ses dents fines et aiguisées. Bien que cela ne soit pas très impressionant, cela avait le mérite d'être explicite.

- Mikaël Rogers du magazine Sensas. Est-ce vrai que vous avez exécuté un de vos sbires car il n'avait pas réussi une de ses missions?

- Je...

- Votre genette aurait mordue un jeune enfant qui refusait de lui donner ses bonbons. Vous n'avez pas honte de ses agissements?

- Non mais espèce de...!

- Sabbat, je t'en pris.

La genette se reprit mais considéra à présent comme insupportable de rester une seconde de plus en présence de cet individu. Elle détala donc promptement par l'escalier en sifflant comme les chats lorsqu'elle passa près du jeune homme. Liven était étrangement calme, sec et agacé mais calme, ce qui ne présageait jamais rien de bon.

- Dernièrement vous avez engagé une jeune femme majeure depuis à peine un an qui n'aurais pourtant aucun talent ni même de qualification pour devenir chasseur de primes. Un commentaire?

- Dîtes moi monsieur Rogers ? Est ce qu'il existe une école spéciale où l'on apprend à être aussi répugnant ou bien vous êtes un specimen rare ?

Le ton était plus froid que la glace joint à un regard méprisant et dégouté. Mikaël Rogers faisait partie de sa liste noire depuis la publication d'un article mensonger qui l'avait placé dans des situations difficiles. De fait, ces phrases assassines, si elles ne menaient à rien et surtout pas à les réconcilier, avaient au moins le mérite de le remplir d'une joie parfaitement hypocrite.

- Je pense que votre dernier article a déçu pas mal de gens, vos lecteurs attendaient avec impatience quelques détails sur votre divorce en cours et ils ont du se contenter de racontars de vieille femme. Je dois cependant vous reconnaître une qualité : vous avez une imagination très fertile ! Dommage que ce ne soit pas une des qualité principale demandée à un journaliste, si toute fois on considère que vous en êtes un.

Comment Liven était-il au courant de son divorce et des nombreux autres qui l'ont précédé ? Quand on est le Chef des chasseurs de primes et qui plus est un personnage important de la vie politique, on apprend vite à se renseigner sur ses ennemis qui de toute façon en font autant. Il affichait un petit sourire carnassier et si Sabbat était restée, nul doute que la ressemblance aurait été frappante.

Mikaël était très fier de ce qu'il avait dit et qui semblait toucher Liven. Avant de venir au QG des chasseurs de primes il s'était renseigné un peu plus encore sur Liven et avait découvert entre autre l'existence d'Arwen avec qui apparemment il avait été pendant quelques temps et d'Arya une amie, mais il ne savait pas si ces informations étaient importantes ou non pour Liven, il semblait que oui.

Il ne lâchait pas son petit sourire si méprisait qui narguait le chef des chasseurs de primes et qui semblait vouloir dire "je suis le plus fort". Il aimait ses petits moments où sa "proie" semblait gêné ou même semblait déborder de rage, là il ne voyait pas vraiment ses choses sur le visage de Liven mais plus dans le son de sa voix.

Mikaël inconscient et aveuglé par son prochain scoop il continua à parler :

"Ohhhh aurais-je touché la corde sensible, qui aurait cru que le grand chef des chasseurs de primes était si sensible."

Puis il éclata d'un rire forcé et machiavélique et ajouta :

"Pauvre chou, ne t'as t-on jamais apprit que dans ton métier les liens tissés avec les autres sont les plus dangereux?"

Il vit que Liven allait partir, il aurait voulus le retenir un peu mais il ne savait pas vraiment quoi lui dire d'autre. Il griffonna encore quelque chose sur le bloc note et ajouta alors :

"Sachez que je n'ai pas peur des menaces, surtout celles d'un homme qui fui au moindre petit obstacle. Ah la la cela va sûrement beaucoup plaire à nos lecteurs amours brisés, intrigues douteuses, menaces et dont le courage est proche de 0."

Il imaginait déjà la première couverture du prochain magazine Sensas et ce que ces patrons diraient en lisant son article et toutes les petites choses qu'il avait découvertes, embellies et inventés et qui allaient sûrement beaucoup intéresser les lecteurs du magazine. Mais il n'imaginait pas le mal que cela aurait pu faire aux autres et même s'il le savait il ne connaissait pas ces gens alors il s'en fichait pas mal, encore si ça avait été quelqu'un qu'il aimait bien mais là ça ne risquait rien.

Mikaël était certes inconscient mais pas au point de se battre en duel avec Liven Reaves car bien qu'il n'avait pas beaucoup d'amitié pour lui, il fallait lui reconnaître un certain talent dans les duels et puis après tout c'était un chasseur de primes donc il avait sûrement plus d'expérience que Mikaël. Enfin Mikaël ne voulait pas qui lui arrive quoi que ce soit avant que son article chéri paraisse dans le magazine à scandale Sensas, qui plus est, il arriverait sûrement en plus à cracher un peu plus de sa "vérité" dans un autre magazine où l'un de ses confrères avait autant de respect pour les autres que Mikaël en avait pour ces mêmes autres.

Mikaël ne savait pas quoi répondre il ne pouvait pas s'avouer vaincus comme cela, il ne voulait pas lui avouer qu'il ne voulait pas se battre contre lui et encore moins parce qu'il pensait qu'il ne gagnerait pas. Ne pas gagner aurait été bien pire pour Mikaël car en évitant la bataille il aurait toujours pu prétendre qu'il aurait pu gagner mais en cas de perte il n'aurait rien pu dire. Ses sourcils se froncèrent et son regard se durcit, il ne supportait plus les paroles de Liven, son petit sourire plein de dédain comme si Mikaël n'était qu'un moins que rien, pourtant ce n'était pas la première fois qu'il lisait cette expression chez une personne mais il le supportait de moins en moins.

Il se reprit néanmoins et répondis à Liven avec une voix hautaine et légèrement énervée.

"Allons, allons calmez vous mon cher, ce serais vraiment un acte malheureux que de se battre. Nous savons tous les deux que vous n'avez pas besoin du "pub" encore plus mauvaise, mais peut être est-ce cela que vous attendez?"

Mikaël ne s'attendait pas vraiment à une réponse, il regarda par une fenêtre d'où on n'apercevait pratiquement rien, si ce n'est la pénombre ambiante, il regarda ensuite sa montre et vit que la soirée était bien avancée, plus que bien puisque c'était déjà le matin très tôt.

Mikaël tourna une dernière fois la tête en direction de Liven et lui dit toujours avec sa petite voix hautaine :

"J'aimerais beaucoup continuer à papoter avec toi mon ami mais il se fait tard et il faut encore que j'écrive mon bel article et je te promets qu'après sa parution, tu porteras un intérêt tout particulier au vulgaire moucheron!"

Mikaël pris encore quelques photos, qui lui seraient sûrement inutiles après le sortilège de Liven et s'en alla mais cette fois-ci par la porte et non façon "voleur dans la nuit" par la fenêtre comme il l'avait si bien fait quelques temps plus tôt.

Que ce soit vrai ou non, Liven s'estima le vainqueur de cette manche mais tout le monde savait que la modestie n'avait jamais été son fort. Malgré tout, il trouva un point très positif à cette confrontation : il était parvenu à garder son calme malgré son caractère impulsif ce qui l'étonnait et ne faisait que renforcer sa fierté naturelle. Il ne chercha aucunement à renchérir derrière les dernières paroles de Mikaël ne souhaitant ni le retenir ni poursuivre un débat stéril. Il regarda le jeune homme s'éloigner en sachant que ce ne serait pas la dernière fois et réfléchissait déjà à la suite des évènements même si pour l'heure la seule chose qui l'intéressait c'était deux ou trois heures de sommeil avant de s'attaquer à la journée suivante. Alors que Liven pensait que son familier avait fui, irritée, devant le semblant de reporter, il fut surpris de la voir filer à sa rencontre en remontant les escaliers et escalader son costume pour retrouver sa place favorite sur ses épaules.

- Quand je pense à tout ce qu'il t'a dit je ne te comprends pas ! Avant tu lui aurais lancé un super sort super dur et tu l'aurais fait taire en un rien de temps et il aurait été obligé de reconnaitre que tu étais le plus fort ! Et puis en plus, il l'aurait mérité ! T'as vu ? Il a insulter Arwen et Arya et puis en plus...rrrhhhhââaa ! Il m'a vraiment énervé, pourquoi tu ne lui à pas rabattu son caquet ?

Liven aurait voulu répondre plus tôt mais Sabbat avait hérité de la particularité nashaovienne de ne laisser personne en placer une avant d'avoir terminé sa diatribe. De plus, il s'amusait de son emportement et de son manque de diplomatie alors qu'elle l'exortait habituellement au calme et à la responsabilité. Le jeune homme sourit ce qui amplifia l'impatience du familier qui menaça de l'abandonner sur l'instant.

- Parce que ça ne l'aurait pas arrêter. Je sais que ça te perturbe un peu mais je ne suis plus un adolescent et les gens qui m'entourent non plus, je ne peux plus me permettre de simplement montrer que je suis plus fort pour imposer le respect et faire taire les critiques ou à me montrer un peu froid pour qu'on me fiche la paix. J'ai autant de mal que toi à m'y habituer mais depuis que je suis chef de guilde nous avons toujours été l'objet de critiques, de mensonges. Du moment que nous nous savons à quoi nous en tenir...

- Tu fais le fier maintenant mais j'ai bien senti que tu avais failli lui mettre ton poing dans la figure !

- Peut être, oui. Je suis crevé on va rentrer tout de sui...

Il s'interrompit brutalement. Tandis qu'il descendait les escaliers sans vraiment se presser, il venait tout à coups d'entendre du mouvement en bas. Le bruit d'une chaise renversée, des éclats de voix paniquées... Liven entra dans la salle de garde où il découvrit deux chasseurs de primes en plus des deux autres de garde. Les choses n'étaient pas normales. Lorsqu'un chasseur de primes était blessé il se rendait à l'hopital de Sannom, le QG n'étant pas équipé pour des opérations de soin, lorsqu'il y avait un problème, il faisait un rapport. D'un naturel solitaire, il était rare qu'ils agissent en groupe et encore plus rare qu'ils aient cet air effrayé sur leur visage. Décidément ce comportement inquiéta Liven dont témoignait la gravité du ton de sa voix plus appuyée qu'à l'accoutumée.

- Que se passe-t-il ?

Liven était le chef des chasseurs de primes mais en réalité, son rôle consistait davantage à les représenter et à les défendre contre diverses manoeuvres politiques. La plupart ne reconnaissant guère d'autorité, il n'existait aucune marques de hierarchie ailleurs que dans les réunions qu'il présidait et dans le pouvoir de décision qu'il possédait. Liven restait malgré tout un chasseur de primes et effectuait le même travail que ses semblables.

- Ils ont pris la ville. Répondit l'un des deux hommes.

- Des vampires. Des centaines de vampires ont effectué une attaque éclaire dans la nuit et ont pris le contrôle de la capitale. Toutes les guildes ont été incapables de faire face. Dit un autre.

- Les derniers rapports transmis par Sombréa disaient qu'ils étaient dispersés, sans chef. Répliqua Liven que la nouvelle laissait incrédule. De qui provient l'information ?

- Des Magassionels. Des magas combattent encore à ce qu'il semble mais nous sommes insuffisants en nombre. Ils sont trop bien entraînés et trop bien organisés. Nous avons été totalement surpris. Et...

Il semblait hésité à poursuivre mais Liven le pressa de le faire.

- Et le président a été assassiné ainsi que de nombreux chefs de guilde et...et Mlle Evans a été faite prisonnière.

Liven et Sabbat eurent la même pensée : Arya prisonnière ? Les Magas de toutes les guildes combattant sans chef ni organisation ? C'était de la folie et perdu d'avance.

- Comment se fait-il que nous n'ayons eu aucune information ?

- Ils ont tué en premier lieu les messagers nous avons du ruser pour parvenir jusqu'ici.

Liven s'assit. Les choses allaient trop vite, il avait besoin de réfléchir. Ils ne pouvaient pas faire face sans stratégie. Les vampires étaient des adversaires qu'ils n'étaient pas habitués à combattre... Sabbat de son côté paniquait et demandait des précisions aux familiers des chasseurs de primes. Néanmoins, il devait prendre les choses en main, le regard des autres le lui demandait... Il inspira profondément, il fallait faire vite.

- Très bien écoutez moi.

**Sabbat calme toi deux minutes tu m'empêches de réfléchir en m'envoyant toutes tes pensées.**

Le visage sérieux, les traits durcis, aucune hésitation dans la voix, sa décision était prise.

- Rappelez tout le monde. Qu'ils ne viennent pas au QG il faut partir rapidement les vampires ne tarderont pas à venir. Evitons les pertes, qu'ils se cachent dans les quartiers mal famés.

Ils se rassénéraient, le fait qu'ils aient un minimum de plan leur donnait espoir et confiance.

- Essayez de convaincre les Magassionels et les autres de faire de même. Si nous les combattons maintenant nous n'avons aucune chance. Je ne pense pas qu'ils s'attaqueront à la population cependant... Je vous rejoindrai dès que possible.

Ils acquiessèrent gravement en silence et chacun s'afféra. Liven ne voulait pas céder à la panique mais la chose était difficile, tout s'écroulait et puis il y avait Arya... Après tout il n'avait que vingt ans et... Tout s'embrouillait dans sa tête, que devait-il faire ? Etait-il prêt pour faire face à cela ? Etait-il à la hauteur ?

- Ne t'inquiète pas, elle est maligne et si elle est prisonnière c'est qu'elle n'est pas morte. Fais lui confiance et occupe toi des autres.

Sabbat avait raison. Il s'élança dans les rues...


[HJ : juste histoire de replacer ce RP dans l'histoire du scénario ! Et de me faire plaisir en RP sans parler du fait que ça me fait une super transition vers le prochain RP avec Isuzu.]