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    Parce que dans une boite de nuit, ben on danse ♫

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    Loretta Dodge
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    Message  Loretta Dodge Ven 22 Juil 2011 - 12:16



        Spoiler:


        Journée épuisante. Ereintante même. La fatigue pesait si lourd sur ses petites épaules qu'on s'attendrait à la voir flancher sous le poids. Mais il n'en est rien. Epuisée mais néanmoins ravie. Ravie, parce que mademoiselle Dodge avait créer un nouveau parfum de glace, qui elle le sentait, allait avoir son petit succès. Comment ne pas résister au doux mélange du poireau à l'orange avec une sauce au poivre glacé ? Absolument exquis. Ou tout du moins comestible... Mais elle savait que la curiosité était un partit pris. Les clients son curieux, ils hésitent longtemps mais avec les bons conseils de Loretta (et surtout son harcèlement) il finissent toujours par ressortir de la folle boutique avec un sorbet banane-chocolat-beurre de cachette avec de la chantilly parfumée à la cerise alcoolisée, avec une expression plus ou moins satisfaite. Parce que même si les mélanges de goûts sont très souvent... étranges, la jeune femme s'arrange quand même pour que ce soit bon. Il ne s'agit quand même pas d'empoisonner les gens et leur ôter l'envie à tout jamais de revenir. Parce que si plus personne ne fait tinter le doux carillon de son Poppies Frozen comment ferait-elle pour vivre ? Déjà qu'en ce moment elle survit plutôt qu'elle ne vit.

        Elle enviait un peu son frère, Hypolite, magassionnel plutôt doué dans son domaine, qui était, pour ainsi dire pété de thune, tous ses braves gens qui réussissaient leur vie pour une raison qui lui échappait. Parce que même si elle n'avait pas prêter beaucoup d'importance lors de ses études elle avait une capacité d'assimilation relativement pratique, une culture générale importante due, justement, à cette capacité d'assimiler les informations. Pourquoi n'aurait-elle pas le droit de réussir correctement sa vie elle aussi ? Pas qu'elle soit au bord de la dépression en y songeant, ni même agacée, enfin si un peu agacée mais c'est en comparaison de tous ces autres qui réussissent. Ces braves et moins braves à qui tout réussi, parce que même si l'argent ne fait pas le bonheur, il est certain que cela facilite grandement la vie. Mais elle ne leur en voulait pas. Elle ne pouvait pas leur en vouloir, parce que finalement elle ne les enviait plus, si elle devait abandonner son métier. Parce que Loretta aime ce qu'elle fait, et selon elle c'est ce qui compte le plus, avant même d'amasser suffisamment d'argent pour se permettre de manger tous les jours. Non non elle n'est pas sur la paille à ce point, et de toutes façons papa maman ne laisseraient jamais leur fille mourir de faim dans la rue comme une misérable clocharde. Et de toutes façons il lui arrive de racketter Hypolite, parce que lui, il à trop d'argent il faut bien que ça serve un peu non ?

        Fatiguée mais ravie, on en était. Pour oublier sa fatigue, et parce qu'elle ne supporterait pas de simplement s'assoir et déguster sa nouvelle glace, ne supportant pas tout simplement ne rien faire, et même si en l'occurrence il s'agirait de manger une glace le simple fait d'être assise et seulement manger quelque chose n'était pas une action suffisamment... active à son goût. C'est donc tout naturellement qu'elle s'est précipitée dans sa pseudo chambre (en fait le miraculeux grenier du petit local du port). Entreprit de jeter son armoire sur son lit de camps. Passa évidement trois quart d'heure avant de décider quoi mettre sur le dos. Alors qu'elle est déjà habillée, n'est-ce pas. Mais bon, pour aller là où elle souhait aller, il valait mieux s'habiller un peu mieux quand même. Enlevant son tee shirt et son pantalon pour enfiler une robe. Pas n'importe quelle robe en fait. Pas qu'elle ai une importance sentimentale ou quoi que ce soit d'autre. Simplement, pour Loretta c'était la plus belle. La plus classe, assurément. Le must du chic de la mode version Loretta. En fait cette robe était d'un tissus de qualité, certes, d'une couleur légèrement rosé, pas un rose bonbon ni trop flashy, ni même pastel, un « espèce » de rose à la limite du fushia, du mauve, du violet, aux reflets vaguement bleutés qui s'accordaient à merveille avec ses cheveux. De fines bretelles qui laissait ses pâles et maigres épaules bien en vues, la robe n'avait pas une forme particulièrement hors norme. Cintrée à la taille, moulant le haut de son corps et sa maigre poitrine sans pour autant que le tissus baille à quelques endroits que ce soit, comme si la robe avait été faite sur mesure, juste pour elle. Beaucoup plus amples à partir des hanches et ne descendant pas plus bas que sept centimètres au dessus de ses genoux (précisément). Mais la robe ne s'arrêtait pas sur une simple couture, mais plutôt un ruban de dentelle blanche finement travaillée. Elle mis de simples collants transparents, parce que le temps ne se prêtait quand même pas aux jambes nues, ni d'ailleurs aux épaules dénudées. Ce pourquoi elle se mis en quête de quoi se mettre sur le dos. Elle finit par jeter son révolu sur un gilet. Noir, qui appartenait à Opaline d'ailleurs, la jeune femme n'avait chercher à le récupérer, elle ne boutonna que les trois derniers épais boutons aux niveau de ses hanches, juste avant que sa robe ne gonfle sur ses cuisses, comme une petite veste. Elle plongea ses pieds dans des bottines plates, noires, élégantes qui s'accordaient avec le gilet, et d'ailleurs avec tout le reste de sa tenue. Heureusement d'ailleurs, pour avoir passé trois quart d'heures sur la tenue adéquate il fallait qu'elle soit correcte et jolie, ce qui était naturellement le cas. Ainsi enfin habillée, mademoiselle Dodge s'empressa de sortir, fermant avec soin le Poppies Frozen et se mis en route. Elle fouilla dans la poche gauche du gilet, sentit un bout de papier, probablement sa carte de visite, et un élastique qu'elle attrapa et entreprit de nouer machinalement ses cheveux en un chignon anarchique laissant des mèches rebelles flotter joyeusement autour de son visage.

        Mais Loretta n'était pas satisfaite, elle marchait et rien ne se passait. Rien, strictement rien. C'était terriblement frustrant. Il n'y avait personne à proximité. En même temps la nuit il y rarement des gens dehors, à moins de rencontrer des gens louches... Si elle voulait voir du monde plus ou moins normal et s'amuser un peu il faudrait pour cela aller là où il y aurait du monde plus ou moins normal. Là où elle avait prévu d'aller. Le Jumble. Elle n'aimait pas particulièrement cet endroit à cause des videurs qui la croyait beaucoup trop jeune pour y entre lorsqu'elle avait dix sept, dix huit ans. Et même si aujourd'hui elle arbore enfin l'apparence de quelqu'un qui pouvait plus ou moins y entrer, elle ne pouvait que éprouver de l'animosité envers les videurs. Parce que d'habitude elle ne se formalisait pas et s'était très vite accommodée à son retard de croissance, il est quand même frustrant de ne pas pouvoir entrer en boite de nuit alors qu'on a dix huit ans, n'est-ce pas ? Parce que sinon, elle aimait bien l'ambiance du Jumble, comme tout les jeunes gens de son âge normaux. Sans un sourire au colosse qui surveillait les entrées et sorties, elle passa à côté de lui, qui maintenant ne lui interdisait plus l'entrée, et s'installa à un bar. Non pas qu'elle avait l'intention de boire quelque chose (où alors de l'eau ?) mais elle aimait les chaises du bar, confortables et pratiques. Elle s'adossa au dossier faisant girer doucement la chaise pour observer ce qui se passait sur la piste. Pas grand chose à vrai dire. En même temps elle était arrivée relativement tôt, il était quoi ? Vingt trois heures quarante ? Bah le monde ne tarderait pas à arriver, petit à petit. Elle croiserait peut-être une tête connue. Ou alors un parfait inconnu qui sait, peu importe. En attendant, la musique qui passait en ce moment plaisait beaucoup à notre Loretta. Après avoir laisser tomber son gilet sur la chaise, parce que même si quelqu'un lui prenait ce gilet, après tout ce n'était pas le sien, elle s'est donc naturellement levée pour danser sur le rythme électro-pop un peu étrange mais néanmoins pas mal du tout. Laissant la musique emplir ses tympans, elle ferma les yeux et se mis à danser, en rythme, enfin, à sa façon. C'était pas non plus désordonné, ni même moche à regarder mais décidément pas une façon de danser courante.

        Comment expliquer, déjà la demoiselle avait les yeux fermés, et se laissait tous simplement porter par la musique. Elle profitait du fait que la piste soit quasiment vide pour prendre de la place. Elle chancelait sans vraiment perdre l'équilibre. Se rattrapant toujours avec justesse et une élégance qu'on ne pourrait soupçonner aux premiers abords. Transportant son corps avec désinvolture et nonchalance, mais gracile et légère donnant une étrange impression d'être une poupée de chiffon que le vent s'amuserait à ballotter au rythme de la musique. Si quelqu'un prêtait attention à elle, ce quelqu'un aurait probablement pensé qu'elle était ivre, ou droguée, ou malade mentale en transe. Pourtant, malgré l'incohérence de ses pas (et sincèrement qu'on sache danser ou pas, en boite on peux se permettre un peu tout et n'importe quoi, ça passera toujours) elle n'était pas ivre (étant une inconditionnelle de l'eau, ou des jus de fruits) ni même droguée (elle n'est pas une hors la loi non plus, hein), malade mentale en transe... hmm, peut-être, mais en fait non. Bref, la chanson était relativement longue et cela était parfait. Oubliant la fatigue, oubliant ses petits problèmes d'argents, oubliant ses nouvelles recettes, oubliant le monde autour d'elle... elle devrait d'ailleurs faire un peu plus attention au monde autours d'elle, parce que justement le monde commençait à arriver et certains jeunes se ruaient déjà sur la piste sans prêter attention à Loretta. Parce que personne ne prête attention aux gens qui dansent, c'est inintéressant vu de l'extérieur, enfin quoique parfois cela peut-être marrant, parfois. Fatalement elle fut bousculée par quelqu'un, ou était-ce elle qui avait bousculer quelqu'un, elle ne savait pas, elle s'en fichait. Elle lâcha un simple juron à l'adresse de celui ou celle qu'il ou elle avait bousculer, était-ce un « putain » agacé, un « merde » ou un « fait chier » ? elle ne s'en souvenait même plus tant il était partit si vite, si inconsciemment de sa bouche, banal. Normal. Juron qui flotta, résonna, un moment dans l'air chaud et embué, avant de se perdre dans la musique, sans ouvrir les yeux et continuant, imperturbable, sa danse folle, ignorant si son juron avait atteint les oreilles de celui ou celle qu'il ou elle avait bousculer, s'il l'avait atteint plus profondément dans son être et à vrai dire elle s'en fichait éperdument. Parce qu'elle était bien. Là. En cet instant. A danser, au rythme de la musique, qui venait de changer, mais le répertoire restait le même. Elle allait rester là jusqu'à ce que ses jambes ne puissent plus la porter, que la douce sensation de flottement provoquée par la fatigue l'emporte sur son être. La sensation d'être transportée, ailleurs. Elle allait passer une bonne soirée. C'était certain.

        Ou pas comme diraient d'autres...
    Loghan Rasal
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    Message  Loghan Rasal Sam 23 Juil 2011 - 22:09

    Parce que dans une boite de nuit, ben on danse ♫ Jumble10


      Loghan colla le plat de sa main sur la glace fine du miroir qui lui faisait face, écartant les doigts et observant d'un œil vague le dos de sa main, les phalanges et les bagues multiples, métalliques et trop grosses, qui entouraient ses doigts. Il garda les yeux rivés sur cette main quelques secondes, comme s'il voyait quelque chose que personne d'autre ne voyait, puis promena distraitement son regard sur le miroir, remarquant un coin craquelé, s'attardant dessus, puis déviant à nouveau pour finalement se fixer sur le reflet de lui-même que lui rendait la glace. Il avait l'air toujours aussi décalé, même dans ces toilettes vides. Le même visage émacié, les mêmes joues subtilement creusées, les mêmes cernes, le même maquillage noir qui lui entourait les yeux comme les ténèbres, les mêmes iris couleur de l'acier aussi terne que froid, les mêmes pupilles bien trop souvent dilatées, les mêmes cheveux en désordre sur son crâne, d'un bleu foncé totalement artificiel, le même visage de fantôme et la même dégaine de pantin dégingandé et oublié. Comme toujours. Il décolla sa main du miroir pour tracer dessus, lentement et distraitement, les contours de son visage du bout de l'index, tracé invisible sur la glace, le regard vague se perdant sur un point qu'il ne voyait même pas lui-même. Il sentait un léger fourmillement dans le creux de son coude, là où il se piquait toujours, là où il s'était piqué, et là où tout avait commencé. Maintenant que l'héroïne se dissipait dans son organisme et qu'il reprenait peu à peu ses esprits (si tant est que Loghan Akalenkov puisse un jour reprendre littéralement ses esprits, s'entend), le chasseur de primes commençait à s'interroger sur sa présence en ces lieux. Sur les lieux en question, aussi. Et sur l'heure qu'il était. Sur un peu tout, en fait. Mais sans y accorder trop d'importance.

      Bam, bam, bam.

      Il sentait les pulsations de la musique d'ici. S'arrachant à son dessin invisible, Loghan laissa échapper un soupir léger de ses lèvres et ferma les yeux une seconde, posant la main sur le bord du lavabo comme pour y prendre appui. Encore une fois, la tenue qu'il arborait était accordée au style définitivement grunge qu'il adoptait toujours, anarchique à souhait et indubitablement décalé. Il portait un de ses éternels jeans étroit et élimé, relativement foncé, ainsi qu'un t-shirt noir tout ce qu'il y a de plus simple sur lequel il avait passé une espèce de pull blanc, fin et déchiré sur toute une épaule, un peu sur l'autre, sur une manche et au niveau des côtes, comme si ce haut était passé par les griffes d'un animal sauvage et qu'il n'aurait été bon qu'à jeter une fois récupéré. Une ceinture noire et un cordon de la même couleur pendaient sur ses hanches, passée au-dessus du pull blanc comme pour en retenir tant bien que mal les pans déchirés et les fils qui tombaient sur son jeans, et il portait aux pieds son habituelle paire de bottes cloutées noires et usées qui lui couvraient les chevilles. Ces chaussures finiraient bien un jour ou l'autre par être complètement détruites mais pour le moment, Loghan les portait toujours. Il avait accroché quelques épingles sur son pull, sans aucune raison, l'habituelle batterie de bagues couvraient ses doigts et il tira d'un index distrait sur la chaînette qui tombait du collier noir qu'il portait autour du cou, tout contre la peau. Il se souvenait que Liven lui avait dit un jour que ce collier ressemblait à celui d'un chien, mais Loghan ne s'en souciait pas. Il ne se souciait pas de grand chose. Ou plutôt si, mais pas de ce que l'on se soucie généralement.

      Bam, bam, bam.

      Il ne se souvenait même pas comment il avait atterri ici, ni même ce qu'il faisait dans ces toilettes. Mais ce n'est pas comme s'il n'était pas habitué aux effets néfastes de la drogue. Pivotant sur ses talons, Loghan se dirigea vers la porte pour sortir, l'air un peu plus alerte sans pourtant trop l'être. La musique éclata avec encore plus de force lorsqu'il eut poussé le battant de la porte et qu'il déboucha près d'un bar. L'obscurité ambiante, les flashs de lumière, la musique qui bourdonnait à ses oreilles, les gens qui passaient, les silhouettes qui se mouvaient en masse sur la piste de danse, tout lui permit de reconnaître les lieux. Il devait de toute évidence être au Jumble. Un instant interdit, immobile devant la porte des toilettes pour hommes, Loghan promena un regard presque inquiet autour de lui. Il se sentait fatigué, vidé, ailleurs. Il n'avait pas spécialement envie de s'attarder dans un tel lieu, là où la musique explosait tellement fort dans son crâne. Et puis, planer dans une boîte de nuit, ça ne lui rappelait que trop de souvenirs. Et il n'avait pas envie d'y penser. Sans réfléchir davantage, Loghan se mit en route, pantin dégingandé au milieu des jeunes fêtards, punk décalé au milieu des sanommiens à la mode, dans l'intention de rejoindre la sortie. Sans vraiment savoir pourquoi ni même sans vraiment s'en rendre compte, le jeune garde du corps traversa la piste de danse, quelque peu indifférent à cette masse mouvante, à ces coups de coudes et à ces coups d'épaules, laissant son regard terne vagabonder distraitement sur les visages, les silhouettes, les corps, donnant l'impression de ne pas les voir, ne faisant qu'avancer et se perdre dans les pensées toutes aussi anarchiques et insaisissables les unes que les autres qui passaient dans sa tête.

      Bam, bam, bam.

      Son regard fut attiré par du rose. Un joli rose, pas un de ses roses agressifs que son œil avait déjà pu malencontreusement accrocher. Et puis une cascade de cheveux roux foncés, un roux étrange, une espèce de roux tirant davantage vers le rouge. Une fille qui dansait, tout simplement, une fille parmi toutes celles qui s'agitaient sur la piste. Sauf que celle-ci, cette fille aux longs cheveux et à la robe rose tirant vers le mauve, cette fille qui dansait n'était pas comparable aux autres. Parce qu'elle ne dansait pas, elle chancelait, elle titubait, elle avait les yeux fermés, elle disparaissait derrière un danseur qui passait puis elle réapparaissait, chancelant encore. Elle allait tomber. Dans l'esprit encore embrumé de Loghan, c'était simple : cette fille allait tomber. Il ne réfléchit donc pas davantage et se fraya un chemin jusqu'à elle, anticipant déjà la chute, la voyant déjà presque s'étaler au sol. Il tendit la main, verrouilla ses doigts couverts de bagues autour du bras frêle de la fille et la tira sans violence alors qu'elle chancelait de nouveau, ignorant que cela était fait exprès. Il attendit deux ou trois secondes et lui libéra le bras, se justifiant d'une voix douce, plate et vague, l'air toujours à des milliers de kilomètres de la réalité :

      - Vous alliez tomber.

      Elle avait failli tomber, non ? Sauf qu'en fait, maintenant qu'il la voyait ouvrir les yeux et se tenir parfaitement campée sur ses deux jambes, il apparut clairement au chasseur de primes que cette rousse n'était pas victime d'un trop-plein d'alcool dans l'organisme ou d'un shoot quelconque. Au contraire, elle avait l'air parfaitement maîtresse d'elle-même, maintenant qu'il l'avait rattrapée ou cru l'avoir rattrapée. Perplexe, Loghan plissa quelque peu les yeux en l'observant, cherchant à s'expliquer ou à y voir plus clair, s'exprimant toujours sur le même ton, comme s'il se parlait à lui-même plus qu'à son interlocutrice.

      - Vous n'aviez pas l'air très bien.

      Il l'avait bien vue chanceler sur la piste, les yeux fermés, il n'était pas fou. Ou alors c'était lui qui n'allait pas bien. Ou qui n'avait pas bien analysé les choses, alors qu'il y arrivait pourtant toujours très bien. Immobile, l'observant toujours, l'air un peu perdu mais bien là, Loghan fit soudainement le rapprochement entre les mouvements inquiétants de la jeune fille et ce que l'on appelait communément danse.

      - Ah, laissa-t-il alors échapper à mi-voix, du bout des lèvres, le regard se perdant dans le vide alors qu'il comprenait enfin. Pardon.

      Il recula d'un pas, déjà prêt à reprendre sa route, lorsqu'une épaule un peu plus violente que les autres vint le bousculer et qu'une voix féminine manifestement énervée l'interpella d'un « Eh ! » qui lui fit baisser les yeux. Là devant lui, une petite blonde furibonde qui ne devait pas avoir plus de dix-huit ans et qui devait probablement être au sommet de la mode sanomienne nocturne avec sa mini-jupe et son top branché, le toisait avec l'arrogance des jeunes qui croyaient que tout leur était du. Loghan vit l'adolescente poser son regard successivement sur lui et sur la rousse juste à côté avant de finalement se décider en s'arrêtant sur lui.

      - C'est toi qui m'a traitée de putain ?

      Loghan la regarda sans comprendre, avec l'air de l'étranger qui ne saisit pas un traitre mot de ce qu'on lui raconte - il n'était après tout aucunement au courant que la rouquine près de lui avait poussé un juron en bousculant quelqu'un, un instant plus tôt. Est-ce qu'il était complètement à la masse ou bien est-ce qu'il n'y avait juste rien à comprendre ?

      - Quoi ?

      En fait, il était juste à la masse.
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    Loretta Dodge
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    Parce que dans une boite de nuit, ben on danse ♫ Empty Re: Parce que dans une boite de nuit, ben on danse ♫

    Message  Loretta Dodge Mar 26 Juil 2011 - 13:05

    Spoiler:



        Imperturbable ou presque, elle appréciait le rythme électronique. Enfin elle l'avait apprécié, parce qu'a présent elle sentait une main s'agripper à son bras et la tirer. Loretta décida qu'il était peut-être temps d'ouvrir un peu les yeux, histoire de voir ce qu'il se passait, n'est-ce pas intelligent ? On pouvait tomber sur toute sorte de tarés dans une boite de nuit, elle en prit conscience comme si on lui avait balancer le contenu d'un seau d'eau glaciale sur la figure. Brutalement revenue à la réalité, tentant d'oublier l'éventuel agresseur qu'elle s'était imaginée, oubliant par la même occasion la musique qui se faisait beaucoup plus étouffé désormais dans son esprit, histoire de bien comprendre ce qu'il se passait. Affichant une mine inquiète qui s'effaça relativement vite. Même si l'apparence du type était singulière, voir un peu flippante avec tout ce métal qui lui semblait agressif, ses cheveux... Noirs aux premiers abords, avec cette lumière changeante, avant de s'apercevoir qu'ils étaient étrangement bleus, mais n'avait-elle pas elle même des cheveux particuliers ? Elle fixa son regard sur le visage du type. Les joues creuses. Il avait de ces yeux aussi. Avec la luminosité du Jumble elle cru d'abord à des cernes importantes avant de comprendre qu'il s'agissait là d'un épais maquillage, ma foi, pourquoi pas. Elle ne s'attarda pas sur ces détails, pouvait on seulement juger une personnalité sur des yeux bien maquillés ? Mais tentant tout de même de le faire, parce que naturellement c'est dans la nature humaine de se faire une idée du personnage qu'on à en face de soi, ce besoin d'en savoir un petit quelque chose sur lui, histoire de savoir si la soirée s'achèverait bien ou non par exemple. Bref. Elle l'observa avec un mélange d'incompréhension et de méfiance. Attendant qu'il dise quelque chose, ce qu'il fit.

        «  Vous alliez tomber. »

        Sa première réflexion ? Sa voix ne collait pas. Aussi stupide soit cette pensée, plutôt qu'essayer de comprendre un peu, non sa voix ne collait pas. Elle était douce, et paraissait venir de loin, très loin. Comme si le type préférait se parler plutôt qu'a elle, comme si elle l'avait entendu penser. Elle chassa cette idée de son esprit, entendre les pensées... n'importe quoi. Elle s'était tout de suite imaginée une voix rocailleuse, éraillée, saturée, presque métallique, à l'image de son allure surprenante. La preuve qu'on ne pouvait pas juger sur les apparences, n'est-ce pas ? Bref, sa voix la surprit, mais sa douceur n'a fait que la rassurer encore un peu plus. Elle tiqua aussi sur le vouvoiement qu'elle apprécia. Il était rare, très rare qu'on la vouvoie. La seule personne qui ne l'ai jamais vouvoyé... Et bien maintenant qu'elle y pensait, personne ne s'était pris la peine de la vouvoyer. Ah si ! Une vieille dame gâteuse qui était venue acheter une glace pour son petit fils il y a quelque temps. Ce n'était qu'un détail, futile, mais la politesse, c'était quand même drôlement agréable. « Vous » non il n'y avait rien à faire, elle aimait.

        « Vous n'aviez pas l'air très bien. »

        Sur un ton d'excuse, toujours avec cette impression qu'il se parlait. Drôle de type quand même. Avant qu'elle n'ai pu lui faire savoir qu'au contraire elle était très bien, le grunge du avoir un éclair de ce que nous appellerons lucidité et compris qu'elle dansait. C'est ce qu'elle pensait. Que pouvait-il y avoir d'autre comme explication. Tout simplement. Parce que c'est bien connu, dans une boite de nuit, on danse, et accessoirement on se bourre la tronche. Accessoirement je dis. En tous les cas elle fut frappée par les bonnes intentions du type. Ça aussi ça ne collait pas. A moins que ce ne soit un coup foireux, mais elle en doutait. Même si il lui paraissait un peu à l'ouest, ce mec n'avait pas l'air méchant.

        « Ah. Pardon. »

        Ce ton. Vraiment il était... bizarre. Ouais c'est le mot, ce mec était bizarre.
        Bref. Une méprise, voilà tout. Le malaise du malentendu dissipé, mademoiselle Dodge lui adressa un sourire, avec énergie, à croire que danser l'avait revitalisée et éradiqué la fatigue qui pesait sur ses épaules quelques heures auparavant. Non non pas un sourire bête et niais, ni stupide, un sourire qui disait qu'elle comprenait, pour étayer son geste elle lui dit, son un ton jovial et chantant (parce que la musique reprenait sa résonance normale dans son esprit). Et parce qu'on ne pouvait décidément pas en vouloir à un type un peu à l'ouest qui avait cru bien faire.

        « Mais il n'y a pas de mal cher ami ! »

        Alors que le type reculait et semblait vouloir prendre congé, elle tordit son sourire en une petite grimace déçue, il n'allait quand même pas partir comme ça lui ? Alors qu'elle allait lui demander de danser avec elle. Bah oui pourquoi pas ? Et lui proposer à la même occasion de passer au Poppies Frozen manger une glace, ben oui hein, tant qu'a faire autant essayer de grappiller des clients. Mais Loretta vit une petite blonde approcher, qui visiblement n'était pas commode, et adresser un regard effronté à Mister Blue. Oui Mister Blue. Pourquoi ? Bah, à cause de sa couleur de cheveux pardi ! Elle abandonna sa grimace déçue pour un regard curieux et intéressé.

        « C'est toi qui m'a traitée de putain ? »

        Ah ben là, déjà, plus de vouvoiement. Non mais non alors ! Elle n'avait pas envie qu'une adolescente gâche sa soirée, déjà mise sur pause pour le moment. En plus, elle se trompait cette charmante demoiselle. Ce grand type n'y était pour rien. Loretta se souvenait que quelques instants auparavant elle avait lâcher un juron semblable à quelqu'un. Ça devait être elle. Décidément, on allait de méprise en méprise. La blondinette était bien plus jeune qu'elle, même si cela ne se voyait pas le moins du monde, Loretta compris rapidement que c'était le genre de personne à réagir au quart de tour, un peu comme maintenant en fait, un simple, petit, minuscule juron de rien du tout et voilà que Blondie s'apprêtait à en faire un pataquès. Elle soupira, fatiguant ces jeunes.

        « Quoi ? »

        Lui, il était vraiment à la masse. Elle étouffa un léger rire, ce type était marrant. Enfin, elle se plaça juste à côté de Blondie, retrouvant le sourire un peu tordu qui lui était propre, tantôt agréable, tantôt étrangement flippant, comme si elle se forçait, un sourire un peu hypocrite à dire vrai.

        « Non non c'est moi ! En fait je ne t'ai pas traitée de putain, même si tu y ressembles un peu, disons que j'ai été bousculée et voilà ! »

        Elle accentua le « et voilà » comme si il clôturait avec brio sa petite explication. Comme si il résoudre tous ces petites confusions. Sans vraiment se rendre compte que la blondinette n'avait pas écouter la fin, (fin qui n'aurait rien arrangé au problème d'ailleurs, contrairement à ce que pensait Loretta) s'étant arrêter au « tu y ressembles un peu ». Mais oui Loretta, naturellement que Blondie n'a pas apprécié. La jeune fille lui jeta un regard assassin. Mais vraiment, il était rare quand même que les gens réagissait aussi vite. Quoique c'était de plus en plus fréquent. Les gens sont montés sur piles électrique, prêt à électriser ceux qui osent, ô grand damne, ne serait-ce que les frôler. Pathétique. Mais sans eux, que serait la vie ? Bien fade, sans aucun doute. On s'amusait beaucoup avec des gens comme ça. Elle avait l'habitude, pour avoir provoqué bon nombre de personne sur des boutades foireuses et des remarques désobligeantes, et savait que bientôt serait le moment de partir discrètement. Si partir était possible, naturellement.

        « T'es grave toi ! »

        En tous les cas, la blondinette semblait prête à lui faire gouter son poing, ou son pied, mais avant que l'adolescente n'ai pu faire quoi que ce soit. Loretta lui asséna une réplique vive et ironique comme elle en avait l'habitude, avec son petit air d'autosuffisance qui agaçait tant :

        « Non, je dirais plutôt aiguë, enfin question de point de vue, qu'en pensez vous, cher ami ? »

        Ah les jeux de mots, pourris certes, mais ô combien extraordinaires. Loretta les aimait. Elle savourait, satisfaite, un instant la mine quelque peu déconfite de la jeune fille alors qu'elle se tournait vers Mister Blue, qu'elle avait pris soin de vouvoyer. Parce que si elle n'avait pas pris cette peine pour la blondinette, elle éprouvait une certaine affection pour Mister Blue, malheur à lui. Et se sentait dans l'obligation d'user du « vous » si particulier à ses yeux. C'est si rare, comprenez là. Elle l'interrogea du regard avec une expression des plus sérieuses. Oubliant presque la blondinette dans son dos...

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    Parce que dans une boite de nuit, ben on danse ♫ Empty Re: Parce que dans une boite de nuit, ben on danse ♫

    Message  Loghan Rasal Mer 27 Juil 2011 - 17:44

      Loghan n'avait pas très bien enregistré les premières paroles de la fille aux cheveux étranges, tout occupé qu'il était à laisser ses pensées vagabonder déjà ailleurs alors qu'il effectuait ce pas vague en arrière. Il crut saisir dans l'ensemble que l'intéressée ne semblait pas lui en vouloir de l'avoir interrompue en pleine danse, ou tout du moins si on pouvait appeler ça de la danse – tant mieux, dans ce cas. L'anorexique n'était à vrai dire pas franchement d'humeur à se prendre la tête avec quelqu'un en pleine boîte de nuit, pas maintenant alors qu'il revenait sur la terre ferme, pas maintenant alors qu'il redescendait doucement des hauteurs indicibles où il avait plané pendant un temps. Aussi eut-il vraiment du mal à reprendre ses esprits face à l'adolescente blonde qui semblait particulièrement revêche, comme si quelque chose lui avait véritablement déplu – mais quoi ? Perplexe et perdu, Loghan resta planté là, les bras ballants, sans bouger, comme le pantin dégingandé et oublié qu'il était. Il tourna légèrement la tête du côté en entendant un léger rire au milieu des notes explosives de la musique et put ainsi constater que la fille à la robe rose et aux cheveux que l'on pouvait difficilement qualifier de roux était toujours là, et il la suivit des yeux, presque distraitement, lorsqu'elle s'approcha de la blonde pour lui adresser un sourire que Loghan trouva étrange, presque tordu, un peu effrayant à vrai dire. Toujours sans bouger, totalement inutile et passif, il se contenta de promener son regard clair et vague tantôt sur la blonde, tantôt sur la rousse. Il constata qu'elles avaient sensiblement la même taille et se demanda si elles avaient également à peu près le même âge, bien qu'il eut été tenté inexplicablement à la base de considérer celle qu'il avait interrompu sur la piste de danse un peu plus mature. S'efforçant de s'arracher au tourbillon de ses pensées anarchiques, le jeune homme s'intéressa davantage à la conversation – ou plutôt à la confrontation – qui avait lieu juste sous son nez.

      Ah. Voilà qui expliquait tout. C'était donc Rosie-Rouge qui avait... bah qui avait quoi, d'ailleurs ? Toujours aussi perplexe, Loghan inclina presque la tête du côté en l'observant, essayant de comprendre ce qu'elle entendait par « non non c'est moi ! » suivi d'un « en fait je ne t'ai pas traitée de putain » qui contredisait la première affirmation. Il n'avait pas tout suivi, il avait du probablement rater un épisode avant de se ramener. La provocation évidente de Rosie-Rouge avec son « même si tu y ressembles un peu » lui arracha un léger haussement de sourcil. Allons bon, était-ce une caractéristique typiquement féminine de se provoquer entre membres du même sexe en s'insultant de manière plus ou moins subtile selon les cas ? Où était-ce juste une habitude ancrée dans la mentalité des nouveaux adolescents d'aujourd'hui ? À moins que ce ne soit juste dans la manière d'être de cette fille à la danse étrange, qui paraissait à ses yeux d'une insouciance décalée par rapport aux propos qu'elle assénait à la blonde. Une leur d'intérêt presque allumée dans les prunelles, Loghan dévia son regard sur l'adversaire une fois que Rosie-Rouge eut brillamment conclu sa petite explication. Évidemment, le regard que lança Mini-Jupe à sa rivale était tout sauf avenant et sympathique. Elle répliqua aussitôt, insultant plus ou moins subtilement à son tour sa vis-à-vis, semblant de toute évidence vouloir lui coller sa petite main dans le visage dans une gifle qui se voudrait probablement violente – mais elle se retiendrait peut-être, si elle avait une once de bon-sens et de bonne tenue. Rosie-Rouge contrattaqua à nouveau et cette fois, attentif, Loghan pu saisir le jeu de mots que la demoiselle avait employé. D'abord toujours aussi passif pendant une ou deux secondes, un rire finit cependant par sortir de sa gorge et faire tressauter ses épaules, un rire toujours un peu étrange chez lui, un rire à la fois léger et cassé, décalé et étrange. Posant les yeux sur la demoiselle qui s'était tournée vers lui et avisant son air des plus sérieux, son rire repartit de plus belle et ce fut avec le sourire insouciant et amusé des enfants ravis des blagues les plus nulles qu'il commenta simplement et spontanément :

      - Vraiment pas mal, celle-là.

      Il était fort probablement tout aussi étrange que Rosie-Rouge pour apprécier de genre de jeux de mots qui n'avaient rien d'exceptionnel. Et ce fut probablement la réflexion que du se faire l'adolescente blonde, alors qu'elle posait sur eux un regard où se mélangeait subtilement effarement et agacement. Effarement devant une telle ânerie, et agacement parce que de toute évidence, elle ne semblait pas apprécier que l'on rit ainsi d'elle. Ce qu'elle fit d'ailleurs remarquer de vive voix, haussant un peu le ton, l'exaspération et la vexation visibles sur son visage de poupée :

      - Vous vous fichez de moi ? Bande de malades !

      Loghan faillit rire de nouveau en songeant aux jeux de mots tout aussi nazes que le précédent qui seraient possibles avec une insulte aussi gentille que celle-ci, mais il se calma pour la simple et bonne raison que malgré son étrangeté, malgré sa dégaine complètement décalée et malgré ses airs éternellement shootés, il restait un chasseur de primes alerte dans l'âme. Il anticipa l'attaque terriblement simplette de Mini-Jupe, la voyant déjà arriver à l'expression de son visage, mais la fourbe agit avec rapidité et chopa d'une main agacée le bras de Rosie-Rouge pour la faire se tourner vers elle sans attendre. Elle n'eut cependant pas le temps de lever la main pour lui foutre une gifle que les doigts de Loghan se verrouillèrent autour de son poignet, d'une poigne ferme qu'on ne lui soupçonnerait probablement pas de prime abord. Interrompant ainsi le geste de la blonde en plein vol, Loghan se contenta de la regarder d'un air plutôt impassible et passif, la voix aussi tranquille que subtilement sans appel.

      - Ça ira, merci.

      Tout aussi naturellement passif et dans la lune qu'il était, Loghan ne se voyait décemment pas laisser cette adolescente en foutre une à la rouquine qu'il avait accostée en premier, certes sans le faire vraiment exprès mais accostée tout de même. Heureusement, la petite blonde semblait courageuse mais pas téméraire : elle ouvrit des yeux ronds, lâcha le bras de l'autre fille et agita son poignet dans tous les sens en lâchant sur un débit de mitraillette que très bien, ça suffit, lâche-moi, bande de tarés, ça va, je m'en vais. Nullement menaçant mais juste tranquille dans l'attitude, Loghan lâcha le poignet de la fille et la regarda distraitement les fusiller une dernière fois du regard avant de tourner les talons en vitesse pour disparaître parmi les danseurs et probablement aller se plaindre auprès de ses amies. Levant machinalement une main à son visage pour se frotter la tempe du bout des doigts, l'anorexique laissa un doux soupir s'échapper de ses lèvres et haussa légèrement un sourcil en direction de la rouquine :

      - Je trouve les jeunes de plus en plus effrayants, de nos jours.
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    Loretta Dodge
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    Message  Loretta Dodge Jeu 28 Juil 2011 - 20:55

        Alors que Loretta l'observait avec le plus grand des sérieux dont elle pouvait faire preuve Mister Blue, attendant son avis sur la question des plus essentielles... Elle le vit rire. Son rire lui paru tellement étrange, encore une fois, il ne collait pas à son apparence, qu'elle cru au début qu'il s'étouffait. Mais non, il riait. Un rire qu'elle jugeait de légèrement déphasé, de toutes évidences ce type n'appartenait pas une quelconque normalité, et pourtant, Loretta avait cette impression qu'il était « normal », enfin, selon son point de vue un peu tordu. Un rire particulier, si bien qu'elle se mit à s'esclaffer à son tour. Ne pouvant s'empêcher, de toutes façons, de rire à ses propres plaisanteries, même les plus nulles. Ne dit on pas d'ailleurs que le rire est communicatif ? Mais ce ne fut pas particulièrement le cas de la blondinette. En tous les cas ,ravie que son petit jeu de mot avait, visiblement, plu au grand type grunge.

        « Vraiment pas mal, celle-là »

        Elle lui adressa un grand sourire, franc, et jovial. Il était relativement rare que les gens montraient une certaine appréciation à ses blagues plus que foireuses, mis à part son frère.
        Les voyant lui rire au nez, la blondinette ne pouvait tout de même pas se joindre à ces hilarités, et naturellement elle lança, menaçante, du haut de sa petite taille :

        « Vous vous fichez de moi ? Bande de malades ! »

        Oh mais évidement qu'on se fiche de toi Blondie, quelle question ?! Alors qu'elle avait dans l'intention de se retourner lui faire profiter d'un nouveau jeu de mot qui naissait son esprit, elle sentit une main s'agripper à son bras. Encore ? Décidément ce n'était pas son jour, ou plutôt sa nuit en vue de l'heure bien avancée. Mais cette fois aucun once d'inquiétude. Elle savait que c'était Blondie, qui pouvait très bien lui mettre bien gentiment sa main dans sa figure, qui était dans ses intentions d'ailleurs. Tirée pour la seconde fois de la soirée, cette fois en face de la blondinette courroucée et désagréable. Mais, avant de voir lever l'autre bras de sa nouvelle amie, elle vit Mister Blue fondre sur Blondie l'empêchant d'accomplir son destin attaque. Tout se passa relativement vite. Trop vite pour réellement comprendre tout dans les moindres détails. Une expression étonnée et ahurie peint le visage de Loretta avant de s'emparer du masque de l'admiration sans pareille. Ce type là ! Était vraiment incroyable ! Malheur à vous Mister Blue.

        « Ça ira, merci. »

        Implacable. Empreint d'une classe nonchalante qu'elle trouvait d'indéniablement admirable. En même temps il lui en fallait peu à cette chère Loretta. La blondinette s'offusqua quelque peu et Mister Blue la lâcha, l'adolescente partit aussi vite qu'elle était arrivée, sans donner l'impression de s'enfuir, probablement un sentiment de fierté mal placé qui l'empêcher de sa hâter véritablement. Mademoiselle Dodge ne pu s'empêcher de lâcher un léger ricanement de satisfaction. Même si ce n'était pas elle qui avait remis cette petite furie en place, elle était ravie. Mais la jeune femme se rendait compte à présent qu'elle avait échappée de peu à une jolie marque rouge en forme de main sur l'une de ses joues, voir peut-être les deux, qui sais ? Alors qu'elle regardait s'éloigner sa nouvelle amie elle finit par se retourner une nouvelle fois vers le grand type grunge. A qui elle devait ses joues intactes. Mon sauveur ! C'était exactement ce que pensait Loretta. Ce mec un peu bizarre l'avait sauvée, héroïquement, sans aucun doute. Alors qu'elle s'imaginait Mister Blue combattant les forces du mal avec bravoure et courage, un peu comme les contes que l'on raconte aux enfants, partant dans un délire imaginaire elle l'entendit parler, à elle probablement et abandonna ses élucubrations mentales pour lui répondre avec un sourire. Un peu moins tordu que celui qu'elle avait adressait à miss blondinette, mais qui conservait son aspect un peu particulier. Son ton, toujours jovial empreint d'une certaine fausse innocence qu'elle ne remarquait même plus avec le temps. À force d'user de la niaiserie en voulait accentuer son apparence de jeune adolescente.

        « Effrayants ? Oui, probablement, ils sont surtout fatiguants. »

        Oui, surtout de cette trempe là. Elle ne les haïssait pas non plus, mais mademoiselle Dodge ne pouvait qu'éprouver une certaine animosité face à des jeunes filles comme cette blondinette. Ce comportement, provocant, dans un esprit qui se voulait probablement rebelle, contraire à ce qu'on pouvait attendre des jeunes, par esprit de contradiction, pour se sentir libre aussi ? Elle pouvait comprendre, mais était-ce une raison pour se montrer si désagréable avec les gens ? Non bien sur. Allez comprendre la jeunesse. Mais n'était-elle pas elle même une jeune personne ? Son éducation banalement normale lui aurait changer sa vision des jeunes ? Finalement, qui était normale dans cette histoire ? La jeune femme eu un léger haussement d'épaules agacée par ses propres réflexions, secouant légèrement la tête, comme pour chasser ses bêtes pensées, mais qu'est-ce qu'on s'en foutait, franchement.
        Loretta observait le jeune homme avec une certaine curiosité, de celles que peuvent exprimer les enfants face à quelque chose qu'ils ne comprennent décidément pas. Sans se rendre compte qu'il était terriblement malpoli de fixer ainsi les gens. A vrai dire, elle s'en fichait. Tandis que le silence s'installait petit à petit, enfin, dans la mesure où l'on pouvait parler de silence dans une boite de nuit, elle se souvenait qu'il était être bon de remercier tout de même Mister Blue. Reprenant son sérieux, parce qu'elle était sincère et n'avait pas vraiment prévue de se retrouver avec des marques rouges sur le visage, avec ce ton presque solennel empreint d'une certaine insouciance et légèreté.

        « Au fait, merci... »

        Elle marqua une pause. Prenant le temps d'écouter la musique qui venait de changer de registre, elle ne saurait définir ce nouveau genre, la musique avait des caractéristiques tellement étranges qu'elle abandonna l'idée de mettre un nom dessus, se re-concentrant sur Mister Blue. Remercier. Ça lui était venu naturellement, dans sa tête c'était très clair, il fallait remercier, parce que c'était comme ça. D'une façon où d'une autre, mais il lui faudrait prouver qu'elle lui en était reconnaissante. Parce que même si elle aimait particulièrement emmerder proprement les gens elle savait fait preuve de bon sens, on remercie les gens qui nous aide. C'est normal. C'est ce que font les gens normaux. Alors, comme une fille normale, elle acheva la phrase qu'elle avait mise en suspens.

        « Je vous revaudrais ça... »

        Elle ignorait comment, et si cela était possible, mais Loretta avait vraiment envie de remercier ce drôle de type. De lui prouver sa reconnaissance. Et comme on ne change pas les mauvaises habitudes, son instinct de survie, elle reprit son sourire. Celui de quelqu'un qui vient d'avoir une idée merveilleusement hors propos, laissant présager le coups foireux à des kilomètres à la ronde.

        « Je sais ! Suivez moi. » 

        Le visage illuminé de son idée, lui donnant un air de douce folie, elle l'invita à la suivre, et s'empressa de retourner au bar où, quelques instants plus tôt, elle s'était assise. Espérant y retrouver le gilet d'Opaline. La demoiselle lâcha un « Ah ! Il est là ». Le vêtement avait été déplacé sur le comptoir par quelqu'un qui était désormais assis à sa place initial, Loretta s'en empara et sortit sa petite carte de visite de la poche. La tendant avec une vraie fausse fierté empreinte d'une pseudo modestie sur le visage à Mister Blue. Et oui, quand il s'agissait de son petit commerce, la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine fierté, âgée de vingt et un ans elle vivait sans l'aide de personne, et l'autonomie, il n'y avait que ça de vrai. Bon, on se garde bien de lui préciser que c'est son frère qui lui avait évité la faillite imminente de sa petite boutique, à plusieurs reprises.

        « J'ai bien envie de vous offrir une glace, si un jour l'envie vous prends... »

        Ne sentant la nécessite de finir sa phrase, Loretta remplaça sa pseudo modestie par un peu plus de sérieux, elle ne voulait pas faire croire qu'elle se fichait de Mister Blue. Et opta pour un de ses rares sourires tout bêtement gentil. Franc et sincère sans superflus tordus et bizarres dont elle avait tant l'habitude. Une proposition toute bête, sans se demander si Mister Blue aimait les glaces, mais dans son esprit, tout le monde aimait les glaces, c'est bon, c'est frais, ça à un goût de vacance, des fortes chaleurs. Il était relativement rare qu'elle offre bien gracieusement une glace, toujours prête à forcer les gens pour en acheter toujours plus, et était persuadée que cela ferait plaisir au jeune homme. Parce qu'il ne pouvait en être autrement dans l'esprit paradoxalement tordu et banal de mademoiselle Dodge.


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